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Ernst Junger

Ernst Jünger, né le 29 mars 1895

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Marcel Aymé, né le 29 mars 1902

Hanna Reitsch

Hanna Reitsch, née le 29 mars 1912

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guerre des mots

« Carl Schmitt a maintes fois répété, à juste titre, que l’acte fondateur d’une véritable politique, c’est la désignation de l’ennemi. Il serait hasardeux d’établir une filiation avec les temps préhistoriques, « animaux » serait-on tenté de dire, où l’adversaire n’était somme toute que le rival, au sens de l’éthologie. Qui dit politique dit en effet civilisation. Et, quoi qu’essaie de nous faire croire un certain courant de l’ idéologie dominante, qui voudrait bien réduire la description des relations sociales à celle du « pecking order » des poulaillers, la notion de civilisation présuppose une complexité d’organisation qui va bien au-delà de celle d’une tribu, la complexité de la « grande société » de Hayek, dans laquelle nul individu ne peut plus prétendre « tout savoir », et encore moins tout maîtriser. Autrement dit, elle implique que les dites relations sociales soient, sinon gouvernées, du moins majoritairement régies par des processus logiques et, que cela plaise ou non, en partie fondés sur des approches statistiques, au sens mathématique du mot.

Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de sacrifier au mythe du rationalisme : mais il faut reconnaître, pour parler fort cuistre, qu’on ne saurait réfléchir sur des comportements humains -qu’ils soient individuels ou sociaux- sans prendre en compte la coexistence chez l’homme du paléo-cortex et du néo-cortex. Ou, pour parler « niveau 2 fort », « de l’instrumental et du transcendant »… ou enfin, plus simplement, du matériel et du spirituel (que les puristes de tout poil et de toute confession se rassurent : il ne s’agit nullement de faire du néo-cortex l’ « organe du spirituel »!).

C’est sans doute pourquoi la réflexion de Schmitt trouvait son cadre naturel d’expression dans la politique des nations, même s’il a exploré des précédents historiques comme l’empire romain ou l’empire allemand médiéval et, dans sa « Théorie du partisan », prémonitoirement démontré que la mondialisation des fondements philosophiques de la subversion constituait un danger mortel pour l’idée nationale. »

Ivan Karpeltzeff. La guerre des mots. Éditions de la Forêt.

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Daumier« Bien sur qu’elle en conserve – ou plutôt qu’elle en a longtemps conservé. Elle en conserve lorsqu’elle proteste contre le matérialisme du système de l’argent et de la logique du profit, quand elle proclame la supériorité de l’esprit sur les valeurs marchandes, quand elle reste fidèle à l’éthique de l’honneur, cette éthique si proche de la « décence commune » des classes populaires. Elle en conserve quand elle reprend et actualise ce qu’il y avait de meilleur dans l’Ancien Régime, non certes les privilèges de caste attachés aux anciennes hiérarchies -privilèges conservés sous une autre forme par la bourgeoisie libérale-, mais le sens de la gratuité, la logique du don et du contre-don, le holisme social, les structures organiques, les formes particulières de la vie locale, c’est-à-dire les communautés enracinées qui permettaient l’émergence d’un monde commun, bref tout ce qui relevait du principe « communautaire » et des valeurs traditionnelles, morales et culturelles qui le sous-tendaient. Le problème c’est qu’aujourd’hui seule une infime partie de la droite reste sur ces positions -mais souvent dans une optique purement réactionnaire ou « restaurationniste ». Ses gros bataillons se sont embourgeoisés. Simultanément, les catégories majeures de l’éthique de l’honneur ont été tellement tournées en dérision qu’elles ne sont tout simplement plus audibles. Des antithèses comme haut-bas, noble-méprisable, style ou tenue et absence de style ou de tenue, ne veulent plus rien dire pour nombre de nos contemporains. Quand on les évoque, ils rigolent et ouvrent des yeux ronds. »

Alain de Benoist. Mémoire vive. Éditions de Fallois.

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Ludwig van Beethoven  compositeur allemand né à Bonn le 16 ou le 17 décembre 1770 et mort à Vienne le 26 mars 1827.

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« Les sciences naturelles modernes nous enseignent que la réalité du monde constitue un processus d’expansion sur quatre dimensions. Aux trois dimensions spatiales, il faut ajouter celle du temps, donc du mouvement dans le cours de la transformation des événements vers une direction et une relation d’échange. Lorsqu’on veut concevoir la réalité comme un tout, il ne faut pas considérer les données d’une situation seulement d’après leurs relations spatiales. On doit les estimer en tant que position temporelle d’après leurs caractéristiques évolutives, donc dans le contexte de l’évolution, prendre en compte le cours suivi et le degré potentiel de mouvement.

Cela est aussi bien valable pour la désignation physique du concept d’Europe que pour l’estimation de sa situation spirituelle, son organisation comme potentiel énergétique riche, divers et comme image de pouvoir au sein de la politique internationale.

L’Europe signifie plus que ses frontières géographiques changeantes, plus que ses types de gouvernements différents et ses migrations de peuples, plus que ses faits culturels et sa force de production économique. C’est une résultante de toutes ces données partielles, multipliée par la capacité à déployer des moyens et performances en sommeil qui furent jusque là anéantis par la division, l’étranglement et la désaffection. »

Theodor Soucek. L’Europe nous appelle. Éditions du Lore.

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Curutchet-Jean-Marie_8325Jean-Marie Curutchet. Basque. Né en 1930 à Toulon. Etudes secondaires aux collèges N.-D. d’Afrique (Alger) et Stanislas (Paris). Prytanée militaire (La Flèche). Saint-Cyr-Coëtquidan (Promotion Union Française). Sert dans les paras en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie). Epouse une pied-noir, dont il a trois garçons. Passe dans la clandestinité en septembre 1961. Chef de la branche ORO (Organisation Renseignements-Opérations) de l’OAS-Métropole, puis adjoint au colonel Argoud. Co-fondateur du Conseil national de la Révolution. Echappe pendant près de deux ans aux recherches des polices françaises et étrangères. Est finalement enlevé à Dakar en 1963, ramené en France, jugé par la Cour de sûreté de l’Etat et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Détenu dans l’ile de Ré, s’inscrit en Faculté et passe une licence d’histoire. Libéré et amnistié en juin 1968.

Source

PRÉSENT !

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Death of Roman emperor Julian the Apostate

« Vient toujours un moment où les médecins ne vous guérissent pas, Julien en était sur, maintenant : l’heure était venue pour lui d’aller voir les dieux, de rejoindre le Soleil dans sa course idéale. De ce monde, il ne connaissait encore que la partie visible, qui déjà est si belle. Avoir part à cette gloire enfin dévoilée, qu’il cherchait depuis toujours ! Quelle impression cela pouvait-il faire de n’être plus qu’un âme, et de monter aux cieux ? Et puis, l’ami Saloustios avait raison : «  Même si rien de pareil n’arrivait, la vertu suffirait déjà à vous rendre heureux. »

Julien n’avait pas peur. Seulement soif, mal, froid et chaud à la fois. Sa blessure avait fini par s’engourdir, mais n’était-ce pas lui tout entier qui s’endormait ? Il lui venait une immense indifférence, qu’il ne se connaissait pas. Au fond, le drame, ce n’était pas la mort ; c’était la vie.

Dans peu de temps, il abandonnerait sur place la blessure, la fièvre, la soif, le corps. Avec sa vie morte, il quitterait enfin la sueur, le sang et les larmes. Bizarrement, ces dernières minutes prenaient toute une vie. Des images lui revenaient, à la limite du rêve. Il entendait des clameurs, des pas précipités, le bruit de ferraille des cuirasses et des armes. Mais était-ce dehors dans le camp, ou dans ses souvenirs ? Cette nuit là -il était alors tout petit-, ils étaient entrés en trombe. Des types en armes, qui lui semblaient énormes. Il se rappelait que son frère Gallus dormait. Pauvre Gallus ! On le donnait pour mort. Les soldats avaient dit : « Et celui-là ? Qu’est-ce qu’on en fait ? » Une voix grasse avait répondu : « Laisse tomber. Il est foutu. Il crèvera bien tout seul. » Et ils étaient repartis. Et lui, l’avaient-ils seulement vu, près du lit de Gallus ? Ou alors, ils l’avaient épargné, parce qu’il était trop petit ? Il n’avait jamais su.

Une odeur de sang. Le sang de sa blessure. Le sang de Jules Constance, son père, couché sur les dalles du palais de Constantinople. Mort. Et son autre frère, et les deux Delmatius, le père et le fils, tous morts. Plus tard, Gallus mort. Il était resté tout seul. Maintenant, c’était son tour.

Il voyait des visages penchés sur lui : Oribase, le médecin, Maximos, Priscos, Saloustios, vieux amis déjà d’un autre monde. Il n’avait plus tellement envie de bavarder avec eux, comme autrefois, de l’âme, de l’immortalité, ni de quoi que ce soit. De toutes façons, il allait savoir. Et puis, il était trop fatigué. Des mains penchaient vers lui une coupe , et ce fut comme s’il buvait pour la première fois. Et il sentit qu’il allait s’endormir. »

Lucien Jerphagnon. Julien dit l’Apostat. Texto

 

(en hommage à l’ami Jean-Louis qui nous a quittés hier… et qui sait.)

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« L’instinct de conservation de l’espèce est à l’origine de la formation de communautés humaines. L’État est donc un organisme racial, non pas une organisation économique : cette différence est aussi profonde qu’elle est peu compréhensible, surtout pour les pseudo-hommes d’État actuels. Ils croient qu’on peut construire l’État par des moyens économiques alors qu’en réalité, il n’est jamais que la résultante des forces qualitatives qui maintiennent l’espèce et la race sur la voie que lui indique l’instinct de la conservation ; ces qualités dont nous parlons sont des vertus héroïques et non pas un égoïsme mercantile, car, pour conserver l’existence d’une espèce, il faut d’abord être prêt à sacrifier l’individu.

Il est nécessaire de sacrifier l’existence individuelle pour assurer la conservation de la race. Pour former et maintenir un État, il y a donc une condition primordiale, c’est qu’il existe un sentiment de solidarité, reposant sur une identité de caractère et de race, et qu’on se montre résolu à le défendre par tous les moyens. Chez les peuples qui possèdent en propre un territoire, on arrive ainsi à acquérir des vertus héroïques, et chez les parasites, à une hypocrisie mensongère et à une cruauté perfide ; -à moins qu’on ne dise que ces caractéristiques sont innées et que la différence des formes politiques n’en est que la preuve. Mais, du moins au début, la fondation d’un État doit toujours résulter d’une manifestation de ces qualités. Les peuples qui succombent dans la lutte pour la vie, qui deviennent esclaves et se condamnent ainsi à disparaître tôt ou tard, sont ceux qui manifestent le moins de vertus héroïques dans cette lutte, ou qui sont victimes de la ruse et de la perfidie des parasites. Même dans ce dernier cas d’ailleurs, il s’agit moins en général d’un manque d’intelligence que d’un manque de résolution et de courage, dissimulé sous une apparence de sentiment humain. »

 

(une intéressante approche des problèmes actuels, signée Adolf Hitler, et qui aurait tout aussi bien pu être écrite aujourd’hui!)

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« Nos pères et les pères de nos pères avaient l’action, et savaient tout ce qu’ils devaient à l’action ; car au commencement était l’action, et nullement le verbe.

Les pères de nos pères avaient rarement recours à ces bavardages auxquels on accepte aujourd’hui de prêter l’oreille et qui auront somme toute infesté notre Histoire. Et si l’Orient sut se payer de mots, force est de reconnaître que l’Occident, aux temps de sa grandeur, s’en garda autant que possible. Et c’est peut-être là ce qui fit sa force et pourquoi il fut tant redouté par les nations du monde.

Aujourd’hui, qu’il n’a plus que le mot « concertation » à la bouche, il sombre, et ce n’est que justice, car on ne peut se payer de mots et d’action concurremment. « Mille ans de guerres consolidèrent l’Occident ; un siècle de psychologie l’a réduit aux abois », juge très judicieusement Emil Cioran dans ses Syllogismes de l’amertume… »

Bruno Favrit. Présence païenne. L’Aencre.

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Il y a cinquante ans, le 11 mars 1963 Jean-Marie Bastien-Thiry, dit Jean Bastien-Thiry, né le 19 octobre 1927 à Lunéville, était fusillé au Fort d’Ivry sur ordre de de Gaulle.

Bastien-Thiry

« Si l’on en croit le journaliste Jean-Raymond Tournoux, spécialiste des secrets d’État, au lendemain de l’exécution de Jean Bastien-Thiry, voici cinquante ans, le général de Gaulle aurait dit : « Celui-là, ils pourront en faire un héros, il le mérite ! » Ce propos donne à réfléchir. Il n’est pas nécessaire d’approuver l’action de Jean Bastien-Thiry pour reconnaître à sa figure une hauteur qui détonne dans notre époque de médiocrité. Ajoutons qu’il est naturel et légitime que les proches et les admirateurs de Jean Bastien-Thiry voient en lui avant tout la victime d’une injustice et d’une vindicte qui n’ont pas grandi l’homme contre qui il s’était dressé. Ce n’est pourtant pas le visage de la victime qui me semble à retenir. Après s’être levé par lucidité et volonté pure contre le puissant personnage qui, à ses yeux, avait corrompu tant de valeurs constitutives de notre patrie, Bastien-Thiry est allé jusqu’au bout de son engagement. Comme l’a écrit son frère Gabriel dans un livre émouvant : « Ce qu’aucun homme de métier n’avais osé faire, il l’a tenté ». De fait, bien qu’officier, il n’était pas homme de guerre, mais un savant et un intellectuel. Il fut pourtant l’homme d’un projet conduit envers et contre tout, le seul projet cohérent, il faut bien le dire, de la résistance française à la politique d’abandon de nos compatriotes d’Algérie. Puis, devant le tribunal qui le jugeait sur ordre, loin de chercher à esquiver, il a prononcé contre l’homme qu’il combattait un réquisitoire implacable qui le condamnait à une mort certaine. Bien entendu, il était trop lucide pour ne pas en être conscient. Seul celui qui met sa vie en jeu échappe à l’imposture fréquente du discours moral. Le discours peut mentir, l’acte ne ment pas. Et seul celui qui répond de son honneur sur sa vie est authentifié dans sa vérité. La mort de Jean Bastien-Thiry atteste qu’il existe des valeurs plus hautes que la vie elle-même. Voilà ce qui mérite d’être retenu, au-delà de toute pensée partisane. »

Dominique Venner

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