Bon et bien je triche un peu en fait parce que Jordi Magraner n’est pas mort récemment … ce n’est même pas l’anniversaire de sa mort, c’est simplement que je suis retombé par hasard sur cette histoire en fouinant sur le Net et que je ne voudrais pas l’oublier jusqu’à la prochaine fois …et donc, je la consigne ici …
Alors d’un coté , il y a les Kalash un peuple d’environ 4000 personnes implanté loin à l’intérieur du terrain montagneux et accidenté aux confins de l’Afghanistan et du Pakistan dans la région de Chitral et qu’on dit descendre des soldats d’Alexandre le Grand ou des colons grecs de l’époque. Leur langue natale, d’origine distinctement indo-européenne, comporte de forts éléments grecs et sanscrits et la peau pâle, les yeux bleus et les cheveux clairs ne sont pas rares chez eux . Leur culture diffère radicalement de celles de la majorité musulmane et de l’importante minorité hindoue qui les entourent . Les Kalash sont païens et leurs croyances partagent de fortes similarités avec le polythéisme de la Grèce antique. En effet, diverses déités locales ayant une forte ressemblance avec Zeus, Dionysos, Apollon et Aphrodite sont encore vénérés dans leurs rites et coutumes aujourd’hui ressortant d’une vision du monde religieuse indo-européenne. On dit d’ailleurs que de nombreux Grecs modernes cherchant à retrouver le contact avec leur héritage préchrétien se sentent attirés par cette région et son peuple. Ils sont polythéistes et la nature joue un rôle très important dans leur vie quotidienne et leurs rites saisonniers et leurs sacrifices viennent remercier les dieux de leurs bienfaits… Les Kalash sont pourtant un peuple menacé d’ethnocide culturel, du fait même de leur fidélité à un paganisme indo-européen hérité de ses origines, ce que l’Islam fanatique ne peut évidemment pas supporter…
De l’autre côté, il y a donc, Jordi Magraner, un zoologue espagnol, qui a passé 12 ans de sa vie à rechercher le Barmanu, « l’homme poilu » en Afganistan et au Pakistan, et qui fut lâchement assassiné pendant son sommeil au Nord-Pakistan le vendredi 2 août 2002,à l’âge de 43 ans. En cherchant sur le Net, on ne trouve guère que des renseignements sur le Jordi Magraner zoologue et la technique qu’il avait mise au point pour recueillir les témoignages au sujet du fameux « homme poilu » avec une simple interrogation en regard de son assassinat … il faut un peu plus d’opiniatreté et de chance pour apprendre enfin qu’il était non seulement un scientifique de haut niveau mais aussi un homme courageux et qu’il avait choisi de vivre chez les Kalashs, en partageant leur vie quotidienne face à l’intolérance musulmane. Peu avant son assassinat il était venu en France animer une série de conférences expliquant le sens de son combat (plutôt politiquement incorrect si on en juge par le silence fait autour des causes réelles de l’assassinat) – la survie de l’identité kalash . Il avait écrit en défense de ceux qui sont appelés là bas les « kafirs » – un mot arabe signifiant « non-croyants » : « Tous les moyens sont bons pour amener l’infidèle à la vraie religion : promesse d’un meilleur statut social, menaces… ». Pour lui, les menaces auront été jusqu’à l’assassinat…
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