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L’initiation des adolescents dans l’antiquité
Chez les peuples Celtes
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Jusqu’à l’âge de sept ans, il était laissé aux mains des femmes. A ce terme intervenait une rupture majeure. Brusquement déconditionné, l’enfant quittait le cercle familial pour être confié aux membres d’un autre clan qui devra se charger de son éducation. Là, le garçon sera soumis à un apprentissage ponctué par des épreuves qui lui permettront d’aborder les étapes initiatrices. Cette période s’est appelée « fostérage », ou encore « nourrissage ».
Nourrir un jeune garçon impliquait de le faire bénéficier d’une éducation complète qui incluait la préparation guerrière.
De cette pratique partout répandue, la littérature celtique tardive a laissé quelques exemples. A travers la geste de héros tels que Cûchulainn, Finn, Tuan mac Cairill chez les Irlandais, Kulhwch et Peredur chez les Gallois, il nous est possible de déceler les traces de classes d’âges noyées dans le récit de leurs exploits.
Les Gaulois n’ont pas laissé d’annales. Néanmoins nous retrouvons une trace du «nourrissage» dans le Mabinogi de Pwyll, Prince de Divet. Nous y voyons Pryderi, le fils de Pwyll, confié dès l’âge de sept ans, selon la coutume, au seigneur Teyrnon. La mère elle-même, la reine Rhiannon, accepte le fait comme allant de soi. Cela bien que son fils ait été enlevé alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson et qu’il vint tout juste de lui être rendu. Cette double séparation, qui la laisse frustrée des joies maternelles, n’appelle cependant de sa part aucune protestation.
Relevons ici un fait remarquable : pour la plupart d’entre eux, les Héros sont présentés comme « les fils de la sœur ». C’est une constante qui se retrouve dans nombre de récits médiévaux avec l’expression « beau neveu » employée par le roi à l’adresse du jeune chevalier. En Irlande, Cûchulainn est le neveu du roi Conchobar, puisque le fils de sa sœur Dechtire. Diarmaid est le neveu de Finn, le chef de la Fianna, mais ce ne fut pas pour son bonheur. Chez les Gallois, Maelgwin a pour neveu Elffin, qui secourut Taliesin, ce en quoi il fut bien mal récompensé par son oncle. Le roi Math, fils de Mathonwy, transforme, non sans raison, ses neveux en animaux. L’un d’eux, Gwydion, revenu à la forme humaine, enseigne et arme son propre neveu, Lie-Llew Llaw Gyffes, le fils de sa sœur Arianrod. Le roi Marc’h de Cornouaille envoie en Irlande son neveu Drystan (Tristan), afin de demander pour lui-même la main de la blonde Essylt, (Yseult). Mais Drystan, en combat singulier, tue le Morholt, qui est l’oncle d’Essylt. Comme chacun le sait, l’histoire de cet avunculat croisé finit mal. En Gaule, nous avons l’exemple du roi mythique Ambigatios envoyant ses neveux Bellovèse et Ségovèse à la conquête de nouveaux territoires…
Le cycle arthurien est prodigue de cette filiation matrilinéaire. Arthur a pour neveu Gauvain, Agravain, Guerrehet et Gaheriet, tous quatre fils de sa sœur, épouse du roi Lot d’Orcanie, et encore Yvain, fils d’Uryen, roi de Gorre… ce dernier étant l’oncle de Baudemagu, lequel aura pour neveu Patrides le Hardi. Pellès, le Roi-pêcheur, est l’oncle maternel de Perceval, lui-même un avatar du héros gallois Peredur, qui recevra de ses deux oncles maternels conseils et hospitalité. Le roi Ban de Benoic, s’il est le père de Lancelot, est aussi l’oncle de Bohort et de Lionel. Le réseau de ces filiations recouvre le légendaire arthurien en même temps qu’il présente un miroir de la société médiévale. Tous ces neveux, cousins entre eux à des degrés divers, se reconnaissent de même sang et par ce fait se doivent assistance et secours, perpétuant ainsi la loi d’entre’ aide inter familiale qui liait entre eux les clans ceItiques. Loi non écrite quoique toujours observée. Elle se réfère à la coutume du fosterage.
L’enfant en âge de quitter le milieu parental était généralement confié au frère de sa mère. Cela parce que celui-ci possédait un droit de regard sur la préservation de la dot que toute jeune fille apportait avec elle lors de son entrée dans sa nouvelle famille comme l’écrit César (B.G, VI-19) : « Les maris mettent en communauté, avec la somme d’argent qu’ils reçoivent de leurs femmes, une part de leurs biens égale à cette dot. On fait de ce capital un compte-joint et l’on en réserve les intérêts : Celui des deux époux qui survit à l’autre reçoit la part des deux avec les intérêts accumulés »…
La surveillance de la bonne gestion des biens de la mère était assurée, soit par son père, soit par I’aîné de ses frères, et cette surveillance s’étendait aussi sur les biens de l’enfant, qui trouvait ainsi en ce parent, un père de substitution.
Un autre argument en faveur du fosterage et de sa perpétuation, est apporté par la relation de coutumes anciennes en matière de droit successoral : «..Les Irlandais racontaient que les Pictes ayant envahi I’Irlande peu de temps après l’établissement des fils de Mile, Eamon, chef de ceux-ci, les avaient chassés et transférés en (Grande) Bretagne. Mais il leur avait donné pour femmes, car ils n’en avaient pas, les veuves des guerriers de la race de Mile qui avaient péri en mer avant la conquête de l’Irlande, à condition que dorénavant chez eux les héritages se transféreraient par les femmes et non par les hommes. L’explication mythologique confirme le fait… Ce mode de succession créait des relations particulièrement étroites entre les enfants et les frères de leur mère» . Une note fait remarquer que le mode de succession du Fils de la sœur s’est maintenu sous les rois irlandais.
En matière d’initiation guerrière, l’exemple le plus percutant est fourni par le récit des enfances de Cûchulainn, le héros irlandais . Chez ce champion congénital, les classes d’âges sont allègrement bousculées puisqu’il les franchir d’un bond en dépit des délais prescrits. Dès l’âge de cinq ans, il s’impose au milieu d’une troupe de garçons qui sont ses aînés, alors qu’ils s’exerçaient au hurling, (une sorte de hockey sur gazon irlandais) sous les yeux de leur précepteur. Non content de les battre à plate couture, il en malmène plus d’un. La hiérarchie des âges, il la bafoue encore lorsque dès sa sixième année il affronte et tue un animal féroce, le dogue qui gardait la demeure de Culan le forgeron. Sa septième année atteinte, il se considère mûr pour sa prise d’armes. Il met en pièces plusieurs chars de combat avant de n’accepter comme seul digne de sa valeur que le char du roi lui-même. Au cours de sa première ronde sur les frontières, il tue les trois fils de Necht et attache leurs têtes à son char. Il capture deux cerfs à la course, leur adjoint un vol de cygnes pris au passage. Chargé de ces trophées, il se présente devant la citadelle royale encore en proie à la fureur sacrée du guerrier. Trois cuves d’eau froide, dans lesquelles on le plonge successivement, parviendront à peine à le ramener à son état normal.
La période d’initiation se terminera pour lui en Alba, c’est-à-dire en Écosse, auprès de la reine guerrière Scathach qui lui apprit ses tours les plus secrets, dont le fameux gae-bolga ou jet du foudre. En d’autres temps, elle enseigna Mog-Ruith, qui fut l’un des plus grands des chefs druides d’Irlande. C’est auprès d’elle que Cûchulainn rencontrera Ferdiad, son frère d’armes. Plus tard, le destin les verra s’opposer 1’un à l’autre au cours d’une joute mortelle. Scathach fut aussi son initiatrice sur le plan sexuel, puisque telle était la vocation de ces « reines de pique » auprès des jeunes gens qui venaient à elles.
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Extrait de « Initiation des adolescents dans les sociétés antiques »
de Renée Camou
« Au milieu d’un monde à la dérive, nous sommes seuls. Nous sommes tragiquement seuls. Nous n’avons rien à voir avec toutes les formules commodes qui permettent toujours d’entrer dans une des chapelles bien étiquetées de l’échiquier politique. Nous naviguons sur une mer inconnue et personne ne peut comprendre vers quels continents nous cinglons. Nous ne sommes à l’aise nulle part. Mais si chaque parti nous est étranger, chaque militant reste notre frère. Un véritable activiste refuse toutes les formations de l’heure mais il accepte tous les hommes de courage. Et c’est pourquoi nous sommes joyeusement seuls.
C’est justement parce que nous refusons toutes les compromissions et toutes les manœuvres que nous serons le plus pur métal de l’alliage de demain. »
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Jean Mabire : L’écrivain, la politique et l’espérance.
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Jean Mabire est mort le 29 mars 2006. Il est enterré comme il le désirait, en haut d’une falaise normande surplombant la mer, battue par les vents, sous le fracas d’une mer déchaînée.
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Voyez ceux là, je vois mon père.
Voyez ceux là, je vois ma mère, mes frères et mes sœurs.
Voyez ceux là, je vois tous mes ancêtres
qui sont assis et me regardent.
Et voilà, voilà qu’ils m’appellent
et me demandent de prendre place
à leurs côtés dans le palais de Walhalla,
là où tous les braves vivent à jamais.
J’aurais pas du… oui je sais j’aurais pas du… je savais bien que j’allais me faire du mal: j’aurais pas du regarder cette vidéo où l’on voit le mari de la chanteuse faire la retape pour le métissage …
http://www.youtube.com/watch?v=UCs4ZcsDo4E
On sait qu’en définitive le but recherché est de créer une super race, une sorte d’homme, complètement acculturé, sans repères, consommateur bâti sur un même et unique modèle, et donc complètement interchangeable, élevé dans un immense camp de consommation, prêt à avaler sous toutes les latitudes le même cheese-burger , porter la même casquette de base ball et utiliser le même désherbant sélectif… Quand on sait ça, il faut vraiment être débile, ou avoir une âme de Collabo pour écrire des trucs du genre « il faut être conscient et instruit de sa propre culture pour respecter la culture des autres et pouvoir se métisser » , comme je l’ai lu il y a quelques jours, comme si le métissage était la panacée universelle alors qu’il est justement devenu l’ arme privilégiée pour parvenir à cette déculturation et donc à cet homo consomatorus universel… Et c’est pourquoi le double discours du personnage susnommé est étrange et probablement éclairant : pour les nations européennes : métissage obligatoire, il n’y a pas le choix, et à coups de pied au cul si besoin … mais pour l’Arabie Saoudite : pas question de toucher aux identités parce qu’il n’y a « rien de plus dangereux qu’une identité blessée » … Face à une telle offensive, agressive et généralisée, il n’est plus temps de rester tiède car comme le disait Céline, « à force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l’a dans le cul ! » alors on ira chercher une proposition d’explication chez Guillaume Faye :
« L’idéologie dominante, au nom d’un prétendu anti-racisme, affirme que le métissage est l’avenir de la planète. Or seuls les peuples européens sont actuellement victimes d’un métissage avec les allogènes. Les autres peuples du monde ne se métissent pas, ou plus : ils s’organisent au contraire en blocs ethniques, soucieux de préserver leur identité.
Avec la colonisation de peuplement que nous subissons, le métissage aboutit à la destruction progressive du germen, c’est à dire de la racine de la civilisation européenne. Les sociétés métissées sombrent rapidement dans le racisme intérieur de supériorité, ce qui provoque l’affaiblissement des liens nationaux de solidarité. L’exemple de l’aire latino-américaine est parlant : la hiérarchie sociale s’organise, qu’on le veuille ou non, en fonction du critère implicite du « plus ou moins de sang blanc ». L’idéologie du métissage aboutit donc au racisme implicite et généralisé.
L’apologie constante et répétitive du métissage comme impératif de société est tout d’abord un trait de l’ethnomasochisme des élites européennes; mais c’est aussi le fruit d’une utopie optimiste qui asserte que l’européen de l’avenir sera un métis pour son plus grand bien. Ce dogme s’appuie sur des considération pseudo-scientifiques, issues du catéchisme biologique de la pensée unique (Jacquard, Coppens…) selon lequel, les « races pures » seraient dégénératives et l’homogénéité ethnique un handicap historique. Il est à noter aussi cette contradiction flagrante : les partisans du métissage (qui sont les mêmes que ceux de l’ »anti-racisme ») s’appuient sur la prétendue nécessité biologique de « mélanger les races ». Or ils soutiennent par ailleurs que « les races n’existent pas » et que la plupart des déterminismes biologiques ne valent rien…
Ce dogme du métis, homme de l’avenir, s’apparente aussi au rêve universaliste de l’homme unique, d’une humanité uniforme, débarrassée des peuples. L’idéologie du métissage comporte un aspect totalitaire, celui de l’État mondial et de l’homme nouveau partout semblable, idée commune aux trotskistes et à l’ultra-libéralisme.
Le métissage est possible et tolérable s’il est exceptionnel, et non massif, s’il est aléatoire et non obligatoire et systématique.
Dans la même veine, on prône également le « métissage culturel » qui débouche concrètement non pas sur l’objectif affiché d’une culture universelle, mais sur la destruction de la seule culture européenne (par afro-américanisation), à qui l’on impose cet impératif de métissage. Ce dernier, habillé d’une phraséologie très élaborée, est devenu en Europe, dans tous les domaines, un point de passage obligé de tous les discours intellectuels.
Il est certain qu’en matière biologique et culturelle, il serait stupide de rejeter tous les mélanges au nom d’un dogme obsidional de pureté. Mais pour être féconds, les mélanges doivent être des unions de proximité. C’est une loi générale de la vie. Les alliances trop proches, comme trop lointaines échouent : les premières mènent à la stérilité, les secondes au chaos. Quoi qu’il en soit, dans les faits observables, l’humanité ne se dirige nullement vers un métissage généralisé; seules les sociétés déclinantes succombent à cette illusion ».
même s’ « ils » annoncent déjà de la flotte et un temps dégueulasse pour la fin de la semaine, hier, ça sentait bien le printemps …
la première hirondelle :
et puis …
Vert des jeunes moissons, parfum des violettes,
Trilles de l’alouette, roulades du merle,
Pluie de soleil, douceur de l’air !
Quand je chante ces mots là,
Faut-il en dire davantage
Pour te louer, jour de printemps ?
(Johann Ludwig Uhland)
vu hier au soir …
jubilatoire …. vraiment
….. très esthétique
… et une bande son très chouette …
L’Equinoxe de Printemps correspond à l’entrée dans le signe astrologique du Bélier…
Le Bélier « symbolise le feu originel qui se manifeste à l’entrée du printemps, le jaillissement des forces brutes de la vie (éclatement des bourgeons, sortie des pousses de la terre, rut des animaux…). Le rythme vital, sous ce signe, est celui d’un bond en avant, d’une accélération : commencement, renouvellement, propulsion, impulsion, jet, éclatement, explosion… C’est le souffle du feu prométhéen, ce feu à la fois créateur et destructeur, aveugle et généreux, chaotique et sublime, capable de fuser dans toutes les directions; c’est la décharge irruptive, fulgurante, indomptable de la foudre; la violence du feu animal indifférencié; la poussée anarchique, dévorante, d’instincts primitifs vigoureux; une libération de forces nouvelles, inclassables et inadaptées, aux généreuses promesses portées vers leur essor.
Cette nature est d’essence martienne. Elle représente avant tout la lutte pour la vie au stade de la sélection naturelle où règne la loi du plus fort. Mais avec le cri de guerre agressif et les poussées de colère et de désir de Mars, apparait l’exaltation solaire symbolisée par la victoire des jours sur les nuits, de la chaleur et de la lumière. Avec la signature Mars-Soleil, le Bélier est le signe le plus masculin, ce qui correspond à l’animal-type (bélier) qui est un hypermâle ».
André Barbault : « Traité pratique d’astrologie ».
En feuilletant « Thulé » de Jean Mabire, je tombe exactement sur le passage dont j’ai besoin en ce moment … « il y a de l’écho » dirait Béa … et ça se passe complètement de commentaires…
« Les deux mots qui reviennent sans doute le plus souvent dans les vieilles chroniques européennes ce sont ceux de volonté et d’honneur. L’espoir, par contre, n’a pas de sens. Ce qui compte, c’est d’accomplir ce qui doit être accompli et non pas ce qui doit aboutir à un succès.
Je retrouvais dans toute cette « morale » de l’antique Hyperborée un certain goût pour les causes désespérées, une attitude de perpétuel défi, où le goût du risque s’exaltait jusqu’à dépasser toutes les limites du possible. Les guerriers spartiates de Léonidas aux Thermopyles restent, en ce sens, de purs Hyperboréens. Le bien s’identifie avec l’action d’éclat, qui prend une valeur en soi même. Ce qui compte, ce n’est pas le plaisir mais le devoir. Non pas la soumission à un autre que soi même, mais la liberté de s’imposer une conduite conforme à l’imprescriptible honneur de sa lignée et de son clan.
Je retrouvais le même esprit chez le noble arya, l’homoios dorien ou le yarl norvégien. Depuis le bel âge du Bronze jusqu’à la conversion de l’Islande au christianisme, pendant quatre mille ans rien ne me semblait avoir changé dans la morale et la foi de nos ancêtres. Devant les dieux, ils restaient libres et fiers, ignorant l’humilité comme la terreur. Tous ces Hyperboréens se préoccupent plus de la terre que de l’au-delà. Ils n’agissent pas en fonction d’une récompense ou d’un châtiment. Cette comptabilité anxieuse leur reste totalement étrangère. Ils ignorent les dogmes étroits et même les rites figés. Affronter le destin devient une règle de vie absolue, qui se prolonge même au delà de la mort. Il arrivera ce qui doit arriver. Le seul « salut » reste de combattre, sans trêve et sans peur. Le Walhalla n’accueille que des guerriers ».
La Commune de Paris désigne une période insurrectionnelle à Paris, tout à la fois sociale et patriote, qui dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu’à la « semaine sanglante » (21 – 28 mai). » Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, [comprennent] que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. » Cette insurrection contre Adolphe Thiers et le gouvernement issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue au suffrage universel, établit une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville. Paris est alors assiégée par l’armée de Prusse et l’Etat français est incapable de les battre, cela laisse ainsi le peuple parisien seul face à l’attaquant. Les Versaillais, après le traité de paix signé avec l’Allemagne devront conquérir les barricades l’une après l’autre. Les combats de rue feront au total 4.000 tués (877 du côté des troupes versaillaises) auxquels il faut ajouter les victimes de la répression. Le bilan total de la Semaine sanglante est d’environ 20.000 victimes, sans compter 38.000 arrestations. C’est à peu près autant que la guillotine sous la Révolution.
Si l’on peut se permettre une analogie avec l’actualité contemporaine, Pierre Vial au sujet d’une déclaration de Bertrand Delanoë [« La gauche que je défends est par essence libérale (…) Je suis donc libéral et socialiste »], et présentée dans les media comme une grande nouveauté et une belle audace, affirme qu’elle ne serait en fait nouvelle et audacieuse en rien : « Elle correspond en effet parfaitement à un jeu de dupes qui remonte au XIXe siècle, lorsque les radicaux-socialistes de la IIIe République firent en sorte de neutraliser, en acceptant le jeu constitutionnel et électoral, les ardeurs révolutionnaires des vrais socialistes français, héritiers de Proudhon et de Blanqui, marqués par le beau rêve de la Commune de Paris. Ces hommes et ces femmes (honneur à Louise Michel !) que les bourgeois versaillais traitaient dédaigneusement de « Communards », incarnaient une tradition politique qui, comme l’a rappelé Alain de Benoist « impliquait à la fois le refus de l’exploitation du travail, de l’égoïsme prédateur et du nihilisme jouisseur, en même temps qu’un certain conservatisme moral, le sens de l’honneur et de la parole donné, le goût de la loyauté, de l’entraide et de la solidarité ». Une telle conception, forgée dans les luttes contre la bourgeoisie louis-philipparde et héritière du compagnonnage, transcendait le clivage artificiel gauche-droite, conçu pour couper les peuples en deux – pour le plus grand profit des usuriers cosmopolites. »
Il est difficile de dire si la déesse Libera eut jamais une existence propre et indépendante de celle de Liber, auquel elle est toujours associée. Liber et Libera (dont les noms dérivent du thème indo-européen leudh, que l’on retrouve dans le grec éleuthéros, libre, et l’allemand Leute, hommes, et qui signifie croissance, germination, développement) président à eux deux aux fonctions génératrices et ont rapport avec la fécondité aussi bien végétale qu’animale ou humaine. Le dédoublement en deux personnages de sexe opposé reproduit le souci courant dans la religion latine, au moment de la personnification d’un principe divin, de l’invoquer sous un aspect à la fois masculin et féminin afin que l’invocation ne manque pas son adresse (Faunus et Fauna, Maius et Maia, etc.). Liber et Libera sont fêtés à Rome le 17 mars aux liberalia.
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L’acte le plus intéressant de la journée était la prise de la toge virile pour les jeunes gens arrivés à l’âge de la puberté. Après avoir déposé sa bulla au cou des images des Pénates, le jeune homme allait, accompagné de ses parents et de ses amis, recevoir la toge dans quelque temple et même au Capitole, s’il appartenait à une grande famille. Puis on l’accompagnait en cortège au Forum. Le long des rues étaient assises de vieilles matrones de Bacchus, qui vendaient aux passants de petits gâteaux enduits de miel, seul présent que l’on fît au dieu.
Des attentats du 11 septembre 2001 à l’effondrement brutal des marchés financiers en 2008, l’histoire a connu une accélération foudroyante. Émergence d’une Chine aux ambitions planétaires, expansion de l’islamisme radical, révolte des peuples latino-américains, retour de la puissance russe : nous assistons à la naissance d’un monde multipolaire. « Chronique du choc des civilisations » propose un décryptage des grands évènements géopolitiques récents et des nouveaux enjeux planétaires. En resituant ceux-ci dans la « longue durée historique », il justifie son titre grâce à une grille d’analyse originale qui permet de mieux appréhender un thème autour duquel est entretenue une certaine confusion.
Comme le soulignait déjà Oswald Spengler dans son « Déclin de l’Occident » en 1928 (« L’histoire du monde est l’histoire des grandes civilisations »), Samuel P. Huntington, professeur de sciences politiques à Harvard affirme en 1993 que « la culture, les identités culturelles qui, à un niveau grossier, sont des identités de civilisation, déterminent les structures de cohésion, de désintégration et de conflits dans le monde d’après la guerre froide ».Il précise « La rivalité entre grandes puissances, est remplacée par le choc des civilisations. Dans ce monde nouveau, les conflits les plus étendus, les plus importants et les plus dangereux n’auront pas lieu entre classes sociales, entre riches et pauvres, entre groupes définis selon des critères économiques, mais entre peuples appartenant à différentes entités culturelles. »
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Aymeric Chauprade reprend la démonstration de Samuel Huntington mais montre les raccourcis et simplifications faites par l’américain qui pose notamment les civilisations comme des ensembles homogènes et unitaires, ce qu’elles ne sont pas. De la même manière son découpage du monde en neuf civilisations constitue en lui-même une instrumentalisation de la réalité civilisationnelle au service des permanences géostratégiques des Etats-Unis quand il intègre par exemple, sous le nom d’« Occident », l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord au sein d’une même communauté de destin transatlantique.
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À travers cet ouvrage illustré de nombreuses photographies souvent très spectaculaires excellemment choisies par Michel Marmin et de cartes explicatives, l’auteur nous propose alors une véritable «grille de lecture» du monde actuel et de ses fractures.
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Aymeric Chauprade : Chronique du choc des civilisations. Editions Chronique
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