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Ce titre de Blood Axis est construit sur une musique de Jean Sebastien Bach couplée avec une récitation de l’écrivain Ezra Pound enregistrée lorsque ce dernier était à l’asile « pour faits de collaboration » après son engagement auprès de Mussolini.

Ezra Pound est né le 30 octobre 1885 . Pour voir sa biographie : http://www.library.flawlesslogic.com/pound_fr.htm

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« Les Wisigoths étaient des gens impossibles.

Certaines des plus belles filles de Toulouse, qui fut leur capitale en Gaule, leur doivent encore leur blondeur éclatante, leurs yeux clairs insolents, leur port de tête hautain et leur épouvantable caractère. Quand on sait l’abâtardissement de nos populations, on imagine, à ses derniers éclats, l’impétuosité du sang wisigoth.

Barbares d’élite, venus de Scandinavie après un séjour sur le Danube, une escale sanglante en Grèce et un sac de Rome bien torché, ils apparurent dans le midi de la France au début du Ve siècle. Ils faisaient un tapage épouvantable. D’abord des hordes de cavaliers aux casques encornés, puis d’interminables convois e chariots bruissants d’une marmaille blonde et sauvage, les femmes comme des gorgones érotiques et dépoitraillées pendues aux mors des chevaux hennissants, tandis que se vidaient alentour les plaines et les montagnes au passage de la nation wisigothe en marche. Race de seigneurs, née pour commander. Ils n’alignèrent jamais plus de dix mille guerriers, et, à leur apogée, sept fois seulement ce chiffre pour leur nation entière, race autant que nation, tirant sa force de son intégrité, sa puissance de son homogénéité. Pas de terroir qui leur collât plébéiennement aux talons, mais la fusion de la chair, la communion des cœurs, dans le fracas des chariots et des chevaux : une nation ! Le jeu simple et brutal d’Alaric, leur roi, n’avait pas d’autre signification.

Et en plus, des provocateurs ! On aurait dit qu’ils le faisaient exprès, s’habillant ostensiblement de peaux de bêtes, graissant abominablement leurs cheveux et traînant partout avec eux, dans un cliquetis ostentatoire, leurs armes de géants. Ils accumulaient les différences agressives et proclamèrent, dès leur établissement à Toulouse, l’interdiction des mariages entre Wisigoths et Gallo-Romains. Un défi permanent, et avec ça, haïs des notables et populaires chez les basses gens. Enfin, pour compléter le tableau et montrer qu’ils n’avaient peur de rien. Ils se mirent à dos l’ Église traditionnelle établie, c’est à dire romaine, et se précipitèrent, tête baissée, dans le schisme arien. Ce qui les perdit.

Car le petit Clovis, plus malin, grenouillait et composait avec tout ce que vomissaient les Wisigoths, avec les notables, l’Église, le pape de Rome, l’empereur d’Orient, on serait même tenté de dire : avec les banquiers. Exactement le petit parvenu qui met tout le monde dans sa poche, on se souvient du célèbre marché : « Dieu de Clotilde ! Si tu me donnes la victoire… » La France, clefs en main ! On se serait cru dans l’immobilier, tout y respirait la combine. Les Wisigoths ne mangeaient pas de ce pain là. On leur fit le coup de la croisade, déjà ! Montségur, ce serait pour plus tard. Pour le moment, ce fut Vouillé. En 507, à Vouillé, Clovis, grâce à la supériorité numérique de son armée, régla leur compte aux Wisigoths. L’ Occitanie, c’était raté, inutile d’y revenir. »

 

Jean Raspail : Pêcheur de lunes.

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(déjà publié dans La Main Rouge)

Pour remplacer la vieille fête païenne de Samain et pour ancrer son emprise, l’Eglise a institué une fête des Martyrs qui s’est étendue à l’ensemble des saints. Puis au Moyen Age, comme perduraient les réjouissances païennes en l’honneur des morts , la fête des Martyrs fut, à partir de 610, circonscrite au 13 mai tandis qu’il était décidé de fêter tous les Saints le 1er novembre.

Au 8ème siècle, les évangélisateurs irlandais de la Gaule se heurtèrent à la toujours vivace fête païenne celtique de Samain qui débutait la nouvelle année et permettait la communion entre les vivants et les morts et c’est le fils de Charlemagne, Louis le Pieux qui institua en 835 la fête de la Toussaint qui devint une grande fête chrétienne en 1580 mais une “fête d’obligation” seulement sous Pie X au 20ème siècle.

C’est Odilon, abbé de Cluny qui vers l’an 1000 impose la date du 2 novembre pour la commémoration des défunts pour ne pas empiéter sur la fête des saints mais c’est pourtant souvent ce jour là, dans la mesure où le 2 novembre n’est pas férié, que les tombes sont fleuries dans les cimetières (souvent par un pot de chrysanthèmes), nettoyées (depuis la milieu du XIXe siècle) et qu’on y allume même parfois encore une bougie. Le tout, dans l’esprit de “faire mémoire des défunts” et de prier pour eux car on considère qu’ “ils ont besoin d’une purification pour être pleinement avec Dieu”.

Depuis 1997, la Toussaint subit la vigoureuse concurrence de la fête d’Halloween, perversion essentiellement commerciale de la Samain Celte .

kerridwenSamonios est fixé aux alentours du 1er novembre, pour plus de commodités, mais devrait être précisé en fonction des phases de la lune. Dans le calendrier celtique cette date correspond à la fin de la saison claire et au début de la saison sombre, à la fin de l’Automne et au début de l’Hiver, à la fin de l’ancienne année et au début de la nouvelle. Elle est la seule, parmi les 8 fêtes traditionnelles, à présenter cette « triparticité », c’est dire son importance. Elle est considérée comme une récapitulation de l’été tout en étant également déjà engagée dans l’hiver, tandis que par ailleurs, elle condense, récapitule et clôt la saison militaire qui avait débuté à Beltaine.

C’est un « seuil » particulièrement important dans l’année celtique et tous les grands évènements mythiques et épiques se passent lors de cette fête. C’est à ce moment que meurent les dieux et les héros, ont lieu toutes les batailles de l’épopée. Tous les évènements fondateurs s’y concentrent, y ont leurs signes avant-coureurs aussi bien que leurs épilogues. C’est là qu’a lieu l’accouplement du Dagda et de la Morrigane qui évoque l’union rituelle du chef de la tribu et de la Déesse de la Terre pour assurer la prospérité pour l’année à venir. C’est le moment de la lutte décisive des dieux, les Tuatha De Danann contre les Fomoire, symbolisant les puissances des Ténèbres. C’est encore le jour de la descente de Cuchulainn dans l’Autre Monde au terme de sa maladie qui l’a affecté toute la période s’étendant d’un Samonios à l’autre.

Symboles

Samonios est placé sous le signe du Gui. Certains pensent généralement que la cueillette du végétal décrite par Pline l’Ancien intervenait à cette période de l’année. Considéré comme une panacée, outre ses significations symboliques de sagesse spirituelle et de guérison, d’éternité, de vigueur et de régénération physique, le gui illustre aussi le terme cyclique de l’année et son renouvellement. L’If pour sa part est l’arbre de Samonios. En liaison avec l’Autre Monde et la Mort, il illustre l’éternité et la continuité des cycles de vie reliant mort et renaissance dans un flux permanent.La pomme considérée comme un fruit mystérieux ayant quelque chose à voir avec l’Autre Monde (c.f. Avalon, l’Ile aux Pommes) apparait elle aussi dans certaines coutumes de Samonios et semble avoir été liée à cette fête.

On peut aussi raisonnablement penser que le Chaudron était associé à la fête de Samonios, ce que semble montrer la notice du Dictionnaire des Symboles sur le chaudron sacrificiel : « le roi déchu s’y noie dans le vin ou la bière, en même temps qu’on incendie son palais, lors de la dernière fête de Samain de son règne (…) la majorité des chaudrons mythiques et magiques des traditions celtiques ont été trouvés au fond de l’Océan ou des lacs (donc la localisation de l’Autre Monde) (…) la force magique réside dans l’eau (qui, comme par hasard gouverne le signe du scorpion) ; les chaudrons sont des récipients de cette force magique, souvent symbolisée par une liqueur divine (c.f. l’hydromel) ; ils confèrent l’immortalité ou la jeunesse éternelle (c.f. la Terre des Jeunes, l’une des appellations de l’Autre Monde), transforment celui qui les possède ou qui s’y plonge en héros ou en dieu ».

Honneur aux Ancêtres

Les peuples de l’Antiquité honoraient les morts et leurs esprits (héritage du chamanisme ?). Les morts étaient honorés comme les esprits vivants d’êtres aimés et de gardiens dépositaires des fondements de la sagesse de la tribu (peut être est-ce aussi pourquoi les Celtes conservaient les cranes d’ancêtres ou de héros ? et peut on voir une correspondance entre ce culte et les sculptures de têtes d’hommes couronnés de feuilles de gui ???). Au passage : les chrétiens, et notamment saint Augustin reprochaient vivement aux païens le culte qu’ils rendaient à leurs morts et les prières qu’ils leur adressaient. Le bien être des morts dépend de l’attention que leur accordent les vivants car le mort craint l’oubli de ses descendants. De cette manière les morts qui sont passés dans un Autre Monde restent pourtant présents auprès de leurs descendants et établissent ainsi un pont entre les deux mondes.

Samonios est une période hors du temps. Le temps y est suspendu et cette suspension annihile provisoirement toute différence entre l’Autre Monde et le monde des hommes, et fait tomber toutes les barrières. C’est une période privilégiée pour honorer ses morts, alors que le soleil s’abaisse de plus en plus sur l’horizon, perd de sa force et de sa vitalité. C’est le moment le plus propice pour établir le contact avec les esprits des défunts, vus comme source de conseil (les pratiques divinatoires devaient avoir une place lors de cette fête) et d’inspiration, plutôt que comme une cause de frayeur. C’est donc le moment où les habitants de l’Autre Monde peuvent venir visiter les vivants et où certains vivants peuvent être admis en visite dans l’Autre Monde .

L’Autre Monde

Il y a deux conceptions relatives à l’Autre Monde des Celtes. Le Sid qui se confond avec les tertres, les cairns et les tumulus d’origine préceltique

groenlandLes Iles paradisiaques, trois cinquantaines selon la navigation de Bran, et localisées à l’Ouest du monde, « derrière » la mer, sur une île ou parfois sous la mer. Cette précision quant à la direction est fondamentale puisqu’elle indique là où le soleil se couche : le point cardinal ouest «  est « la porte » de la mort et Venus (Belisama) comme le soleil (véhicule de Belenos) semblent venir s’y éteindre, y mourir. En conséquence, l’Ouest est le seuil du mystère, de l’au-delà, du non manifesté ». Et comme l’Ouest correspond aussi à l’Automne et à ses brumes, période de fantasmagorie où les choses paraissent autres qu’elles ne sont, il semble logique de considérer Samonios comme un temps où l’Autre Monde et le nôtre sont en communication, où la « Porte » est ouverte.

couche-soleil-brestoisSelon le principe hermétique « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut » (étant bien entendu que ça vaut surtout pour la forme et qu’une harmonisation du fond est nécessaire…). Il n’est donc pas étonnant que le cycle de la vie humaine ait été mis en correspondance avec celui du soleil, journalier du moment où il se lève (naissance) jusqu’à son coucher (mort ou du moins mort apparente), quand il semble s’enfoncer dans la terre ou dans la mer (pour aller passer la nuit dans ses autres résidences, derrière l’océan ou sous la terre). Il en va de même pour son cycle annuel (les solstices). Le soleil apparait donc ici comme un symbole de résurrection et d’immortalité.

Le soleil détermine la durée du jour et « la première analogie du jour est celle d’une succession régulière : naissance, croissance, plénitude et déclin de la vie (…) tandis que les saisons de l’année paraissent répéter en plus grand les quatre parties du jour : le printemps/le matin, l’été/le midi, l’automne /le coucher du soleil, l’hiver/la nuit » (dictionnaire des symboles).La nuit quant à elle (faut il rappeler que selon leur conception du temps les Celtes en faisaient le commencement de la journée ?) « symbolise le temps des gestations, des germinations (…) qui vont éclater au grand jour en manifestation de vie. Elle est riche de toutes les virtualités de l’existence » (id.). Cela vaut pour la vie humaine et animale comme pour la vie végétale et minérale ; en définitive pour l’ordre cosmique lui même. En fonction de ça, rien d’étonnant donc à ce qu’aient été faits des rapprochements entre le cycle solaire, la mort et la renaissance des êtres vivants et l’existence d’un Autre Monde derrière la mer ou sous la terre.

On rappellera aussi quand même que si la date précise de Samonios est déterminée par les phases de la lune, la succession de ces dernières, comme la succession des saisons, « scande le rythme de la vie, les étapes d’un cycle de développement : naissance, formation, maturité, déclin ; cycle convenant aux êtres humains aussi bien qu’à leurs sociétés et civilisations. Elle illustre également le mythe de l’éternel retour. Elle symbolise l’alternance cyclique et les perpétuels recommencements ». (id.)

Une fête a trois aspects

Fête collective à laquelle les trois classes participaient et où la présence de tous est obligatoire sous peine de sanctions. Samonios est l’occasion de cérémonies religieuses et officielles placées sous le signe « des jeux, des réunions, pompe et magnificence, bonne chair et banquet » jusqu’au point d’orgue que constitue le grand banquet royal et militaire : on y consomme en quantité (les femmes et les hommes étant dans des salles séparées) vin, bière, hydromel (l’ivresse est un moyen d’approcher le sacré) ainsi que, parmi de nombreuses autres victuailles, de la viande de porc, animal consacré à Lug et au Dagda.

Les règlements, les lois et les devoirs y sont fixés, et tous les sept ans à Tara, est procédé à l’élection du Roi. Les druides sont là pour préparer, ordonner, diriger le festin suivant les normes traditionnelles où ni querelles ni violence ne sont tolérées. Cette période de fête est inaugurée par les druides au moyen du feu qui est le moyen d’action le plus puissant qui soit à leur disposition.feu A la veille de Samonios tous les feux sont éteints excepté celui des druides sur le site même de la fête et qui servira à rallumer tous les autres. En parallèle, de grands feux étaient allumés sur le tertre ou la place du village et servaient aussi à rallumer tous les feux qui avaient été éteints la nuit auparavant.

F. Le Roux et Guyonvarc’h soulignent les trois aspects de la fête : une fête religieuse d’abord, célébrée au bénéfice de toute la société (sacrifice animal ou oblation végétale), une suite de réunions ou assemblées légales, appuyées sur la base religieuse ensuite, et qui avaient pour intention la remise en ordre de la justice et de l’administration royales, enfin le festin proprement dit auquel chacun est tenu d’assister sous peine de mort.

Le rituel semble bien établi : au niveau le plus bas, le peuple rend hommage à ses dieux avant d’aller prendre sa part du festin et assister aux jeux. Au niveau de la classe guerrière a lieu l’essentiel des banquets, festins et beuveries : les guerriers s’y enivrent, y exhibent leurs trophées, y racontent leurs exploits. Au niveau sacerdotal, on allume le feu et pratique les sacrifices ; puis on préside aux assemblées légales auxquelles prennent part le roi et les nobles. Le plus souvent la fête de Samonios s’étendait sur sept jours : trois jours avant, le jour même et trois jours après, même s’il est un peu paradoxal de parler de durée et de temps dans la mesure où cette période était justement « hors du temps » et que n’importe quelle durée y correspondait à l’éternité.

Lors de la fête on célébrait la mort symbolique de l’ancienne année , les dieux et les héros passés dans l’Autre Monde et les défunts de la famille et du Clan : il s’agit là de rétablir le contact entre la communauté des morts et celle des vivants. Ces célébrations étaient entrecoupées de festins rituels, rite de re-naissance du monde (au début de l’année correspond symboliquement le début du Monde) car à côté de son caractère agraire, cette fête illustrait en même temps un retour à l’origine mythique de « fondation » de l’ordre cosmique : la veille de Samonios, on éteignait tous les feux et le lendemain on inaugurait la nouvelle période avec des feux nouveaux.

De la Lune et des Constellations

Samonios se trouve dans le signe astro du Scorpion gouverné par l’élément Eau et plus particulièrement par la mer : en se transformant et en changeant l’eau s’avère apte à laver de la douleur et de la tristesse et donc à avoir un effet bienfaisant face à la perte d’un proche.

Mais le Scorpion évoque aussi « la nature au temps de la Toussaint, de la chute des feuilles, du glas de la végétation, du retour au chaos de la matière brute, en attendant que l’humus prépare la renaissance de la vie » (Encyclopédie des symboles. Pochothèque). Il est « symbole à la fois de résistance de fermentation et de mort, de dynamisme, de dureté et de luttes » (id.) -il a d’aileurs Mars pour maître planétaire- mais aussi des influences occultes, de la magie, des puissances instinctives et brutales de la nature, des esprits bons et mauvais. Nous sommes donc ici dans une problématique de destruction et de création, de mort et de renaissance. Et donc, en fait, au cœur même du symbolisme « sombre » de Samonios (ce côté sombre illustré à cette date par la mort des dieux et des héros), même si d’un autre côté (mais est-ce bien étonnant ?), cette fête « ruisselante de joie et de lumière, dans les palais des rois [renforçait] par son abondance de nourriture et de boisson, le potentiel sacré de l’humanité, la préparant ainsi à la rude épreuve des ténèbres hivernales » (Guyonvarc’h). Raimonde Reznikov se veut précise : « Samain se célébrait quand la pleine lune était dans la constellation du Taureau et le soleil dans celle du Cerf ». Il est peut être intéressant , analogiquement, de préciser que la cueillette du gui et la désignation du Roi de Tara s’accompagnaient du sacrifice de deux taureaux blancs (le Taureau symbolise le temps des Semailles, la fécondité de la vie terrestre et l’aspect indomptable et farouche de la nature). Le Cerf quant à lui, ne peut qu’évoquer Cernunnos qui représente la force fécondante, les métamorphoses, les cycles de transformation et la magie.

chaudronDans l’interprétation qu’il donne des scènes du Chaudron de Gundestrup, J.J.Hatt donne Samonios comme date de la descente de Cernunnos dans l’Autre Monde, et c’est le sacrifice du Cerf par Smertrios qui lui permettra, débarrassé de ses bois de cerf et devenu alors Esus, de remonter sur terre. Rappelons aussi qu’Esus, l’autre face selon Hatt de Cernunnos, qui est relié au symbolisme de l’Arbre (et sans doute plus particulièrement de l’if et du gui) et du taureau qui doit être sacrifié pour que son sang régénère les grues, images de la Déesse, était assimilé par les romains à leur dieu Mars (le maitre planétaire du Scorpion) parce qu’ils lui attribuaient un même symbolisme d’énergie universelle et de force créatrice, de destruction et de construction.

Des Dieux et des Déesses

On retrouve là tout le symbolisme propre à Samonios mais on peut aussi avoir une idée des divinités qui étaient peut être plus particulièrement honorées lors de cette fête.

On trouve bien sûr en premier lieu Rigantona (qu’on honore aussi sous un autre aspect en mai, c’est-à-dire à l’occasion de l’ouverture de la saison claire), la Grande Reine de l’Autre Monde, le Grand Principe Universel Féminin, omniprésente et toute puissante. Chaque jour de Samonios, la Morrigane, elle, se lave sur la rivière Unius et l’on connait ses rapports avec le Dagda : elle est aussi Reine de l’Autre Monde , elle correspond à Morgane qui règne sur Avalon et à Mélusine « dont les yeux sont des reflets de l’Autre Monde », même si on la connait sous bien d’autres noms encore dans les pays celtiques. Il y a ensuite Lug, auquel le porc dont on consomme la chair est consacré, et dont certaines généalogies donnent comme l’amant en même temps que le fils de la Grande déesse (ce qu’on dit aussi d’ailleurs du Taureau). Je pense aussi au Dagda auquel le porc est également consacré, et à son correspondant gaulois, Sukellos, dieu du passage qui, lorsqu’il a frappé le coup mortel, accueille les âmes des hommes pour une vie nouvelle, également protecteur des défunts qu’il abreuve de son tonnelet pour assurer leur survie. Et puis il y a le dieu chtonien Cernunnos qui engrange sous la terre, pendant la saison froide, les forces telluriques qui, quand elles seront arrivées à maturité sur terre, seront représentées par Esus, selon J.J.Hatt.

Un grain de blé

Les labours et les semailles des céréales sont une pratique qui a cours à Samonios, le blé devant être enseveli et pourrir avant de renaître. Elle correspond probablement à la coutume du rite funéraire de l’inhumation qui, avec la crémation et l’excarnation se sont partagées tour à tour les « faveurs » des anciens Celtes.

Par analogie l’épi de blé peut symboliquement représenter une communauté humaine : tous les grains de blé semblent identiques mais chacun a son individualité propre. A partir de là on peut considérer que le grain de blé représente l’homme. Et comme lui, il lui faut (pendant cette longue nuit de l’hiver « riche de toutes les virtualités de l’existence ») pourrir sous la terre avant de renaître suivant un cycle saisonnier qui s’apparente au cycle vital humain et le symbolise dans les sociétés à caractère agraire.

Un certain nombre de druides contemporains affirment l’adéquation, à l’origine, entre Samonios et l’Equinoxe d’Automne. Par exemple Raimonde Reznikov : « le symbolisme de Samain montre qu’il s’agissait à l’origine d’une fête de l’équinoxe d’Automne ». Il lui parait en effet certain « qu’à l’origine les autres fêtes étaient bien placées aux équinoxes et aux solstices et que la raison de leur décalage dans le temps provient du phénomène de précession des équinoxes responsable de la rétrogradation d’étoiles repères ». A l’appui de ses dires, l’auteur cite le passage de « la Bataille de Crinna » évoquant la maturité des glands (dont la mastication on le sait, favorise la divination)) et des fruits mais cet argument est rejeté par Le Roux et Guyonvarc ‘h qui, d’une part, rattachent cette maturité plutôt à Lugnasad, d’autre part avertissent qu’il « serait imprudent de tirer de ce texte que Samain était une fête à caractère agraire […] du reste ce même texte souligne immédiatement les aspects juridiques [et] ce qui domine de loin la fête de Samain c’est le grand banquet royal et militaire », affirment enfin à plusieurs reprises que le problème de la place de Samain dans le calendrier ne se pose pas : « c’est une fête de novembre, même si elle ne pouvait guère être une fête fixe car dépendant d’un calendrier luni-solaire ».En fait Samonios, plutôt qu’appartenir réellement à l’automne ou à l’hiver semble bien être un point de transition entre les deux saisons où, jadis, tous les animaux non requis par le travail ou retenus comme réserve d’élevage étaient abattus et leur viande fumée ou salée était mise en réserve pour l’hiver. Ce qui ne pouvait pas être conservé était alors mangé lors de la fête tandis que la graisse, les peaux et les fourrures étaient prélevées car vitales pour aider les gens à passer l’hiver. C’était une courte période de plénitude avant la cruelle pénurie de la nuit hivernale. Car je crois qu’il serait abusif, comme Le Roux et Guyonvarc’h, de ne pas voir aussi un caractère agraire à la fête de Samonios (fête « totale » !) alors que la société celtique était effectivement une société agraire et pastorale et que le calendrier celtique semble bien avoir été réglé sur le début et la fin des travaux de l ’élevage et de la culture plutôt que sur l’année solaire des équinoxes et des solstices.

A propos du Calendrier

Il est vrai qu’un calendrier gallo romain composé d’une mosaïque ( http://jfbradu.free.fr/mosaiques/gallo-romaines/st-rom-gal/st-rom-gal.htm ) et découvert à saint Romain en Gal représente les scènes d’hiver suivantes où n’apparaissent pas les semailles (sauf pour les fèves) et qui sont plutôt des scènes d’intérieur : deux paysans assis près d’un foyer ; un homme apportant des osiers à une femme qui tresse des paniers ; deux autres semant des fèces ; un homme et un enfant faisant des libations aux dieux du Foyer ; la meule tournée par l’âne que dirige une femme ; un homme introduisant des pains dans le four ; deux autres vêtus du chaud manteau à capuchon transportant au vignoble du fumier sur un brancard. En revanche ce sont les scène d’automne qui concernent les travaux des champs : les vendanges d’abord ; et puis on y cueille les pommes, on déchausse les arbres, on fait les labours et les semailles. Mais il ne faut pas se laisser tromper par une interprétation littérale des mots, par le fait que Samonios correspond au début de l’hiver : au 1er novembre, nous sommes toujours dans les conditions qui ont prévalu durant l’automne et il est encore temps de semer les blés, l’orge et la seigle dans la terre endormie ; après il serait trop tard car les grains ne germeraient pas (en quelque sorte des semailles d’hiver dans des conditions automnales…). De plus je suppose que les agriculteurs de l’époque ne semaient leurs grains que quand ils estimaient que la terre était prête, ou encore apte à les recevoir et non pas parce qu’un calendrier (sauf s’il s’agissait d’un rite cultuel) leur enjoignait de le faire à une date précise. Donc, le 1er novembre, nous sommes encore en automne mais c’est quand même le début de l’hiver. Ou peut être serait-il plus approprié de dire « la fin de l’été » pour respecter l’étymologie d’une part mais aussi parce que les différentes fêtes semblent effectivement bien représenter non pas le début mais plutôt la fin des périodes (ce qui je crois correspond tout à fait à la conception que les Celtes avaient du temps):

Samain : fin des jours blancs, entrée dans les jours noirs

Imbolc : cœur des jours noirs

Beltaine : fin des jours noirs, entrée dans les jours blancs

Lugnasad : cœur des jours blancs

Les solstices et équinoxes, eux, représentent les moments culminants, ostensibles des saisons proprement dites et correspondent aux dates de nos saisons actuelles. D’aucuns pensent au contraire que Samonios coïncidait à l’origine avec le solstice d’hiver. Il est vrai, par exemple, qu’à l’appui de cette thèse, certains situent la cueillette du gui au solstice d’hiver même si je trouve personnellement que la date du 1er novembre est plus appropriée (symboliquement, etc.) à cette cueillette. Considérant que les 4 fêtes solaires, équinoxes et solstices, dont la célébration existait de toute antiquité parmi les peuples autochtones de l’Europe préhistorique et qui furent assimilés par les arrivants celtes pour assoir une société dont les fondements économiques étaient d’essence agraire et pastorale. Considérant donc ces 4 fêtes et leur articulation dans le calendrier cultuel celte, je trouve tout à fait intéressant et justifié , aux niveaux pratique, symbolique et métaphysique que chacune d’entre elles soit un « paroxysme » et non un « début ». Chacune d’entre elles constitue alors une extension de la fête -Imbolc, Beltaine, Lugnasad, Samain – qui l’a directement précédée tout en représentant le moment culminant, ostensible de la saison que chacune de ces grandes fêtes celtes inaugure. Samonios est placée sous le signe astrologique du Scorpion qui symbolise le glas de la végétation,

feuillesla chute et la décomposition des feuilles, expression de la destruction des valeurs objectives et des formes extérieures à la faveur d’un processus de fermentation, de putréfaction, de désagrégation. Ce signe d’Eau, fixe, est celui de l’eau immobile, fétide des marais, comme celui de l’eau de vie ou de la lave volcanique. Ce signe est sous la tutelle de Mars et de Pluton, « le Prince des Ténèbres » symbole des profondeurs et des ténèbres de notre nuit originelle.

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Salut camarades !

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Olier Mordrel fut un militant nationaliste breton. Il était favorable à l’indépendance de la Bretagne comme nation associée à la France et son influence marque encore aujourd’hui la frange la plus nationaliste de l’Emsav.

En 1919 il adhère au mouvement Breiz Atao pour être, en 1932 avec François Debeauvais, l’un des fondateurs du PNB (Parti Nationaliste Breton). Sa sensibilité radicale le pousse vers un romantisme néo-païen.

Pris dans la tourmente de la guerre, Mordrel est condamné à mort en France. Puis , de retour en Bretagne, toujours avec Debeauvais il est l’un des créateurs du Comité National Breton qui opte pour une ferme neutralité pour en démissionner et être assigné à résidence en Allemagne. Détesté de Vichy, toléré par les allemands, il revient en Bretagne pour assister à la scission du PNB après l’assassinat par les communistes de l’abbé Perrot et de la prise en main du parti par Célestin Lainé. Il se lie d’amitié avec Louis Ferdinand Céline et prend le chemin de l’exil en 1944. Condamné à mort par contumace en 1946, il revient pourtant en France en 1972. Il se rapproche du GRECE et meurt en 1985, le 25 octobre.

L’héritage d’Olier Mordrel a été longtemps ignoré ou rejeté depuis la fin de la guerre en raison de

son parcours clairement marqué par une tentative de conciliation du fascisme, du national-socialisme et du celtisme breton avant et durant le conflit et qu’il continue, par la suite, à dénoncer les incohérences idéologiques de la « gauche bretonne ».Avec l’apparition d’Adsav en 2000, Olier Mordrel et son héritage ont été réhabilités et Jean Mabire, en 1985, lui rend hommage :



Olier Mordrel« Mordrel, c’est tout autre chose [qu’un intellectuel]. Un grand écrivain d’abord, même s’il s’est échiné à la fin de sa vie dans des besognes moins hautes que lui. Mais aussi un homme capable de s’incarner totalement dans un peuple au point d’en faire une nation, dans un paysage au point d’en faire quelque Terre promise, dans un style de vie au point de donner naissance à un type d’homme nouveau.

Au départ, se situe certes la lutte pour ce qu’on nomme « les patries charnelles » et l’unité d’un monde qu’il baptisait comme « nordique » et qu’on peut aussi bien proclamer « européen ». Mais très vite apparut la fraternité par-delà les frontières. Et l’ordre nécessaire qui unit les meilleurs. Mordrel incarnait en lui-même, sans se soucier des contradictions, la sève populaire et la vertu aristocratique. Fils d’un général gaulois, il avait rompu avec le décor d’une France « unéindivisible » sans renier son sang. En pleine guerre, l’article qu’il consacre à ce vieux chef de l’arme coloniale indique bien les rapports nouveaux qui pourraient naître entre la Bretagne et la France.

Mordrel dépassait sa patrie avant même de l’avoir construite. Etre Breton, pour lui, n’était pas se fermer mais s’ouvrir. Première leçon.

La deuxième est sans doute que pour nous qui haïssons la chose politicienne, tout est politique et grande politique. Un poème, une critique de film, une photographie de visage ou de chaumière, la rencontre d’un homme véritable et surtout l’évocation de ses amis disparus comme Jakez Riou ou von Thevenar, tout lui était prétexte pour retrouver son monde et nous le faire découvrir. Même les statistiques et la géopolitique devenaient sous sa plume réalités de chair et de sang. Cet architecte était un lyrique.

L’aventure de Breiz Atao appartient à l’Histoire. Même si l’on en peut tirer un enseignement, elle n’en reste pas moins un moment totalement englouti dans le passé, aussi nécessaire et périmé que la geste de Nominoé ou les exploits d’Alan Barbe Torte. Mais Stur échappe aux pesanteurs quotidiennes et périssables de la politique. Cette revue annonçait, au détour de chaque page, qu’un nouveau type d’homme était en train de naître en Bretagne et que le Sturien serait bientôt autre chose que les différents avatars granitiques de la race : rêveurs, susceptibles, bourrus et bons cœurs, terroristes naïfs, soldats perdus du Bezenn, écolos barbus, grincheux mais éternels serviteurs de la France… Nourri de la philosophie de Nietzsche et de la littérature héroïque d’Irlande, le Breton sortait enfin d’un sommeil millénaire. Olier Mordrel peut dormir en paix. Il a semé des étincelles. »

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poitiers

Le duc Eudes qui, en trente ans, a fait de l’Aquitaine un royaume indépendant a quelque mal à freiner les razzias que mènent les arabes auxquels il a pourtant flanqué une sévère peignée à Toulouse quelques années plus tôt.. Il vient à son tour d’endosser un sérieux revers sur la Dordogne de la part des musulmans et ne voit plus comme solution que d’appeler à son aide son ennemi, le franc, Charles qui est précisément lui même -d’un soudard l’autre- en train de son côté, de piller le Poitou …. Le choc décisif a lieu en 732, le 25 octobre près de Poitiers. Avec la mort de l’émir Abd el Rhâman, c’est un rude coup qui est porté à l’ expansion musulmane, ce dont on peut se réjouir … mais il faudra encore que les arabes soient chassés de Narbonne près de trente plus tard et la prise de Barcelone en 801 pour que le coup d’arrêt soit porté aux menaces d’invasion. Même si, très bientôt, le premier monument qu’on verra en arrivant à Poitiers en venant de Paris sera la mosquée et son minaret de 22 mètres… En revanche, Charles peut sur le champ savourer son triomphe à usage interne : il vient de gagner son surnom de « Martel » en même temps qu’il élimine son plus dangereux rival et surtout, qu’il met fin au rêve aquitain d’indépendance…ce qu’on peut être en droit de regretter …

(clin d’œil étonnant de l’Histoire : tout ça me fait bougrement penser à Jules César, profitant de ce que les Eduens l’appellent à l’aide quand s’apprêtent à débouler les Helvètes et les Germains, pour s’installer en Gaule beaucoup plus durablement qu’il était prévu…)

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samJe m’étais dit que je ne parlerais pas de cette histoire …même si c’est chez moi … parce que c’est tellement ridicule, et puis bon… il y a quinze jours, une manif anti-carcérale à Poitiers, et non pas contre l’état déplorable de la prison de Vivonne, comme l’indique le NPA de Bezancenot dans un communiqué … puisque cette prison est toute neuve et doit justement remplacer la vétuste prison de Poitiers …( mais bon, vous me direz, qu’est-ce qu’on peut attendre d’un parti de petits fonctionnaires inquiets ?…) une manif disais-je dégénère…une partie des manifestants, masqués, avec des bâtons d’osier et des marteaux, vêtus de noir, protégés par des bâches, se mettent dans une discipline parfaite à casser systématiquement les vitrines… sans se tromper de cibles : banques, journaux d’info -celui dans les colonnes duquel -ô ironie- un plumitif s’acharnait quelques jours auparavant à démontrer la dangerosité de l’extrême droite poitevine …-, Bouygues… Ils entraînent les flics, peu nombreux et surpris, à l’extérieur de la ville et reviennent dans le centre poursuivre leur casse et leurs graffitis. En fait, on a là probablement le premier black bloc en action en France mais personne n’a l’air de s’en apercevoir … D’ailleurs, à part les grands merdiats nationaux, l’histoire ne se répandra pas tellement : quelques sites anars où les partisans de l’action directe et les avides de respectabilité révolutionnaire s’entredéchirent et quatre ou cinq blogs fafs… pas plus, hein… parce que les fafs, il y a des années et des années qu’ils rêvent de monter des blacks blocs fafs mais qu’il n’y arrivent pas … et qu’ils sont jaloux et vexés quand ils voient des trucs comme ça .. les fafs, pour les plus actifs et motivés, ils ont passé leur été en prières, à faire des abdos et à réviser les scènes de « Fight Club » alors que les autres, ils se sont manifestement entraînés avec sérieux … Dans la soirée, deux étudiants, des pros de la manif (selon un flic cité dans un journal, « toujours les mêmes gueules de con ») sont arrêtés et vont étrenner la zolie prizon toute neuve… Illico, leurs petits copains (et papas et manmans bien sur …) se mobilisent : sam est innocent, jean-salvy est innocent !!! et produisent à cet effet des photos, où on les voit fringués normalement et en dehors du cortège des « casseurs » … sans se rendre compte que si ces images montrent que leurs chérubins ne sont pas dans le groupe des casseurs, elles montrent aussi et quand même qu’ils sont toujours aux moments et aux endroits (parfois fort éloignés les uns des autres) où il se passe « quelque chose »…éminemment suspect je trouve … car il est bien manifeste, et c’est dans la logique du truc, que des éléments locaux ont tout préparé (itinéraires, caches de matos, cibles, stratégie de repli…). Condamnés à 6 mois dont cinq avec sursis, les apprentis révolutionnaires (qui écrivent parait-il des lettres touchantes à leurs manmans et papas : allo maman, bobo …) jettent les protestataires dans la rue pour les soutenir et obtiennent samedi de sortir de prison … pour aussi sec participer à une nouvelle manif … l’histoire ne dit pas, si le joli petit Sammy, avatar de Cohn Bendit, qui a du beaucoup plaire dans la jolie prison toute neuve va continuer à se pavaner déguisé en ouvrier pour justifier sa carte à la CNT …moi j’aurais un peu honte à sa place, m’enfin … d’ailleurs, j’ai eu beaucoup de mal pour retrouver cette photo alors qu’il y a quelques jours, elles fleurissaient partout sur les blogs de soutien … comme si on avait finalement décidé de la planquer par un ultime sursaut de pudeur … comme quoi, et c’est encore le plus ridicule de l’histoire, de l’uniforme prolo du gaucho à la coupe de cheveux au ras sur les oreilles avec la foufoune sur le crâne des fachos, c’est encore et toujours l’être qui s’efface derrière le paraître …

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J’ai raté ce faits divers que relate, parmi d » autres, « la tribune de Genève »:

« Un professeur de sociologie de 45 ans a tué lundi soir à Juvignac (Hérault) un cambrioleur encagoulé qui s’est révélé être un de ses anciens élèves, a-t-on rapporté de source proche de l’enquête, en confirmant une information publiée sur le site du « Midi Libre ». L’enseignant était en garde à vue mercredi à la gendarmerie.

Agé de 27 ans, le jeune homme, déjà connu des services de police pour des faits de petite délinquance, souffrait de problèmes psychologiques et venait d’apprendre qu’il avait échoué à ses examens, a-t-on expliqué de même source. Les enquêteurs se demandent désormais si la victime n’a pas voulu se venger de l’enseignant plutôt que de simplement cambrioler son domicile.

L’agression a eu lieu lundi vers 23h dans un lotissement de Juvignac, à une dizaine de kilomètres de Montpellier. Un homme encagoulé et muni d’une arme de poing a pénétré dans la maison de l’enseignant et de sa famille. Il a forcé cet homme, sa compagne et leur fils adolescent à s’allonger par terre.

Il les a ensuite arrosés d’essence, menaçant de leur mettre le feu s’ils ne lui donnaient pas de l’argent. L’enseignant s’est défendu tandis que son épouse s’enfuyait avec leur fils et alertait les gendarmes. Ceux-ci ont trouvé l’agresseur mort, vraisemblablement victime d’un étranglement »

Mais c’est surtout la dernière ligne qui mérite de figurer dans une anthologie :

. »L’enquête judiciaire devra déterminer si l’enseignant a bien agi en état de légitime défense »

Véritablement, on croit rêver….

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DRUIDE2

Je ne suis qu’un maillon de l’invisible chaîne

dont Esus, pour toujours, a soudé les maillons.

Je ne suis qu’une feuille au front du vaste chêne,

Que diadème encore le rameau de Gwyddon.

Tout enfant j’ai suivi les leçons de nos sages,

Écouté les propos et recueilli les chants.

Ma mémoire fidèle a transmis leur message

Des monts calédoniens aux îles du couchant.

Je ne suis qu’un chaînon de la chaîne invisible,

Je ne suis qu’un écho des vieilles vérités.

Si mes maîtres, prudents,n’ont pas laissé d’écrits,

Leur voix parle à tout cœur de l’écouter.

Bien des étés ont lui, bien des hivers neigé,

Depuis que j’ai reçu les dons qui ne s’accordent

Qu’aux porteurs de l’Awen : l’anneau de fer forgé,

La coupe rituelle et la harpe à neuf cordes.

Pèlerin jamais las de la terre celtique,

Bien des étés ont lui depuis les jours lointains,

Où j’allais consulter les oracles antiques,

Des rivages de l’ambre aux îles de l’étain.

J’ai chanté mes espoirs et j’ai chanté mes rêves,

J’ai chanté les héros, honneur du vieux pays.

Sous les coups du destin comme sous ceux du glaive,

Mon cœur n’a pas tremblé, mon chant n’a pas faibli.

Tout jeune encore j’allais, interrogeant les sages,

Méditant les conseils et recueillant les chants.

Les aïeux m’ont légué, transmis du fond des âges,

Les secrets arrachés autrefois aux géants.

Je sais des chants d’espoir et des chants de détresse,

Des chants pour le combat, des chants pour le festin.

J’ai chanté les secrets de l’antique sagesse,

La gloire des héros et les jeux du destin.

Je suis un chaînon de la mystique chaîne

Et j’attends seulement, car mon heure est prochaine,

L’enfant blond que Gwyddon a marqué de son sceau,

Pour lui rendre la coupe, la harpe et l’anneau.

André Savoret

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