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René Fallet est mort (à 56 ans, bien trop jeune !), le 25 juillet 1983.

« Le casse-croûte réglé, ils sortirent en traînant les semelles, se dépêchèrent de détacher l’âne et de quitter le village.
Ils réintégrèrent avec soulagement l’herbe et les arbres. A droite de la route, glougloutait le Bidule barbouillé de soleil, parfois étoilé par des ricochets fous de truite.
– Si qu’on allait se reposer au bord de la rivière ?
La proposition de Jean-Marie fut acceptée sans un mot. Sur la rive, Poulossière retira ses croquenots et ses chaussettes.
– Les vieux gars, faites ce que vous voulez, moi, je prends un bain de pieds.
Jean-Marie se détendit :
– Le dernier que t’as dû prendre, ça devait être en 16, dans la Somme.
Ils rirent fort, très fort, histoire de sentir encore leur vie chauffer leur peau. Pejat et Talon ôtèrent eux aussi leurs chaussures. Baptiste déroula sur le pré l’infini de ses bandes molletières. Les âmes tranquilles des trois vieux leur dictaient d’accomplir un beau geste de fraternité en commun. Ils choisissaient d’instinct cette bucolique trempettes d’orteils et s’assirent au coude-à-coude sur la berge, les jambes de pantalon retroussées, de l’eau jusqu’aux genoux. Des vairons accoururent leur chatouiller les poils.
– Là, affirma Poulossière, on est bien.
– Sûr, Blaise.
– On peut pas être mieux, s’enchanta Talon.
– Si…
Pejat étaya son dire par l’arrivée d’un litre jailli de sa musette. Ils burent à la régalade, pieusement. »

René Fallet. Les vieux de la vieille. Denoël.

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Je viens juste de terminer :

« Der Wehrwolf. En France, c’est l’époque de Louis XIII, du cardinal de Richelieu et des Trois Mousquetaires. En Allemagne, c’est la guerre de Trente ans : tout le pays brûle. Guerre, famine, épidémie, la mort fauche en toute saison. Des soldats étrangers errants à travers un pays dévasté, multiplient pillages, viols et massacres. Pour chasser ceux qui se sont abattus sur la Lande de Lunebourg, les paysans se regroupent, les armes à la main, utilisant une sauvagerie à la mesure de la violence de leurs assaillants et justifiée par la défense de leur clan. Unis en une redoutable confrérie secrète, ils se veulent semblables aux loups-garous des anciennes légendes germaniques. Contre l’invasion, une communauté qui veut survivre ne peut avoir qu’une seule devise : « Aide-toi, le Ciel t’aidera ».

… et j’embraye aussitôt, sur :

« (…) à Pâques 1916, les nationalistes irlandais se soulevaient contre la puissance britannique. La révolte fut écrasée mais la lutte clandestine devait succéder au coup d’état manqué de Dublin. Pendant cinq ans, des hommes luttèrent pour avoir le droit d’être eux-mêmes.

Parmi toutes les formations nationalistes, une des plus célèbres était la colonne automobile volante de l’ouest du comté de Cork. L’homme qui la dirigeait, Tom Barry, révèle comment un groupe de patriotes, armés de leur seule volonté, parvient à tenir en échec les forces de l’ordre britanniques et à châtier les « barbouzes » de l’époque, les Black-and-Tans de sinistre mémoire.

Aujourd’hui l’Irlande est libre et le pays sait ce qu’il doit aux hommes de l’organisation armée secrète de l’indépendance, l’I.R.A., l’Irish Republican Army. Dans chaque chaumière, les exploits de ces hommes sont devenus une véritable légende et tous les pays celtiques gardent le souvenir des nationalistes qui sont morts pour que leurs enfants puissent vivre libres sur la terre de leurs pères. »

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« Leo Strauss a été le premier à dénoncer sous l’expression de reductio ad hitlerum le procédé consistant, parlant de quelque chose ou de quelqu’un, à l’assimiler de façon polémique au nazisme afin de le discréditer durablement. C’est ainsi, écrit Pierre-André Taguieff, que « la vulgate antinationaliste contemporaine applique à l’objet de sa haine la reductio ad hitlerum, le réduisant à un inquiétant mélange d’irrationnel et de barbarie. Il en va de même, et ce d’une façon paradigmatique, avec les usages idéologico-politiques du terme “racisme”, qui constitue la base privilégiée, car la plus fortement démonisante du “nationalisme” » .
Ce procédé a pris au cours de ces dernières années une extension d’autant plus grande que l’éloignement historique permet, dans une optique de propagande, de donner aux mots une plasticité proportionnelle à leur degré d’indétermination. Ces mots, n’étant plus définis, sont arbitrairement posés comme synonymes. Ne désignant plus rien de particulier, ils peuvent être rapportés à peu près à n’importe quoi, l’absence de rigueur intellectuelle et l’inculture faisant le reste. Des termes génériques comme « nationalisme », « racisme », « antisémitisme », « fascisme », « nazisme », « extrême droite », qui renvoyaient à l’origine à des réalités bien distinctes, en viennent ainsi à former un lexique de mots interchangeables. On crée alors une sorte de trou noir baptisé « nazisme » ou « fascisme », où l’on fait confluer, dans le flou le plus total, n’importe quelle autre référence, afin de discréditer par contiguïté, proximité ou filiation supposée, une série d’opinions dérangeantes, immanquablement dénoncées comme « dangereuses ». La méthode employée est celle du chef de gare : on rattache le wagon « droite » au wagon « extrême droite », le wagon « extrême droite » au wagon « fascisme », on y adjoint le wagon « nazisme » tiré par la locomotive « Auschwitz ». Après quoi, il ne reste plus qu’à faire circuler le train en rase campagne sous le feu des tireurs embusqués. »

Alain de Benoist.

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Lucette Almanzor, veuve de Louis-Ferdinand Céline, née le 20 juillet 1912 à Paris fête aujourd’hui ses cent ans…

Bon anniversaire !

«Depuis la mort de Louis, la vie ne m’intéresse plus. C’est comme si avec lui j’avais nagé dans un fleuve pur et transparent et que je me retrouvais sans lui dans une eau sale et boueuse. On a été seul tous les deux et personne d’autre pendant vingt-cinq ans. Il me protégeait de tout  et je lui ai tout donné.

En voulant arrêter ma vie comme une montre que je n’aurais plus eu la force remonter, je me suis engouffrée dans quelque chose qui paralyse.

Je sais que si on s’intéresse à moi, c’est parce que, un jour ma vie a rencontré celle de Céline. Malheureusement, mes souvenirs sont comme des pétales qui s’échappent d’un bouquet dont les fleurs sont mortes.

C’était l’histoire de Céline pas la mienne, mais de cette vie, je suis ressortie brûlée.

Si, comme au théâtre, je devais définir mon personnage, je dirais qu’il s’agit d’une présence, une suivante, pas une participation.

Maintenant je ne sors plus, je ne bouge plus, mais quand je suis dans mon lit, la nuit, le jour, je parcours ma vie à l’envers et une image plus forte que les autres s’impose à moi, je n’ai plus alors qu’à laisser se dérouler lentement le film de mon cinéma intérieur. »

Lucette Destouches, in Céline secret, par Véronique Robert.

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Sur ce Chemin j’écrivais il y a quelques mois « Il est dit sur le site de l’ Arbre Celtique qu’on a fait du Picton un homme “peint” ou “tatoué”, à l’instar des Pictes d’Ecosse, en se basant sur une racine latine ce qui est quand même un peu désobligeant et pas tout à fait satisfaisant … c’est pourquoi il pourrait être préférable d’y voir un “furieux” … malheureusement l’auteur de la notule ne donne pas la racine sur laquelle il se base ce qui fait qu’on est un peu en peine pour expliquer cette traduction …»

Et puis, tout récemment je suis tombé sur un bouquin que je cherchais depuis un certain temps à trouver d’occase, à un prix abordable : « Les noms d’origine gauloise. La Gaule des combats », par Jacques Lacroix. Absolument passionnant, la Revue des études anciennes en parle comme d’ « une véritable mine, où l’on trouve beaucoup plus que ce que l’on va y chercher ». Et c’est tout à fait vrai ! Ainsi, page 177 :

 » L’idée de fureur guerrière se montre spécialement dans l’appellation de quelques États et tribus dont nous gardons le souvenir linguistique.

POITIERS et le POITOU conservent en leur nom l’ethnique des Pictavi (ou Pictones). Ils se seraient dénommés les « Furieux », « Ceux-qui-expriment-leur-colère [au combat] » (racine indo-européenne *peik-, forme adjectivale *pik-to-, « hostile », « furieux ») ; on peut traduire aussi les « Démons », car cette appellation doit avoir eu « une connotation infernale » : on en rapproche le lituanien piktul, « diable ». »

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L’officier recula en chancelant, puis il se replia, prit une longue aspiration et se précipita avec un grognement sourd sur l’Allemand, tandis qu’on voyait le mince trait marqué sur sa joue se dessiner en blanc sur sa figure devenue écarlate . Le jeune homme resta debout, les jambes écartées, immobile, le regard redoutable, jusqu’à ce que le Français fut à deux pas de lui, alors il s’arcbouta sur les genoux, saisit l’officier à la poitrine et à la taille et le souleva avec désinvolture. Là il lui fit prendre la position horizontale, le porta trois pas plus loin et le jeta négligemment en bas de l’escalier des W.C. Ensuite il fit demi tour, passa plein d’aisance de l’autre côté du petit édicule et disparut au milieu d’un groupe d’officiers français qui, surpris,s’écartèrent. Un Marocain aida l’officier ainsi châtié à se relever, et celui-ci, hors de lui, courut vers ses camarades. Immédiatement après un mouvement se fit et au bout de quelques secondes des coups de feu retentirent du côté de Rossmarkt.

Mais alors la foule s’élança subitement en avant. Un hurlement furieux s’éleva au-dessus de la place. Les Français couraient en désordre, les factionnaires commençaient à tirer. Je m’élançai à travers la place vers la Catherinenpforte. Les balles cinglaient le pavé, sifflaient autour des jambes, éclataient contre les murs. La foule se dispersait en hâte d’un côté pour revenir de l’autre. J’entrai dans une rue transversale et là aussi les projectiles crépitaient. Alors je bondis dans le vestibule d’une maison.

Peu après quelqu’un s’y glissa derrière moi. Je levai les yeux et je reconnus le jeune homme qui maintenant, les bras croisés, très calme, s’appuyait sur la rampe de l’escalier. Au-dehors on entendait des clameurs et des éclatements.

Je m’avançai vers lui et lui dit enthousiasmé : « ça, c’était épatant.
– Ah ! Laissons ça, dit-il, vous feriez mieux de m’aider. Il faut que nous soulevions cette ville.
– Mais j’en suis bien entendu » , m’écriai-je, et je me présentai.
Le jeune homme me tendit la main, s’inclina et dit : « Kern . »

Ernst von Salomon. Les Réprouvés.

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En venant en ville ce matin en voiture, il suffit d’écouter France-Infos pendant 5 minutes pour, déjà, me mettre en rogne : mensonges, approximations, raccourcis, amalgames, oublis, telles sont les armes de choix des médias à la botte…

Ils parlent toujours d’ « un des derniers criminels de guerre nazis », âgé de 97 ans, repéré par le Centre Simon « l’acharné » Wiezenthal et mouchardé par un baveux anglais. C’était un flic, mais les plumitifs en font maintenant un « dignitaire » nazi, naturellement chargé de tous les vices, méchancetés et turpitudes, fouettant les femmes et leur faisant creuser des tranchées avec les dents, euh pardon, à mains nues…

Un peu dans le même registre, toujours au chapitre des heureslesplussombresdenotrhistoire, c’est la même logorrhée sur la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv. Tout le monde s’affole de ce que, selon un sondage, une petite moitié seulement des moins de 35 ans sait ce qu’est cette rafle. Mais pas un mot sur le rôle qu’y a joué l’UGIF (Union Générale des Israëlites de France) … et pas un mot non plus de ce qu’elle était la conséquence d’un marchandage entre Pierre Laval et le général allemand Oberg : aucun Juif français ne sera interné ni déporté, à condition que la police française participe à l’arrestation des Juifs étrangers.

Et pour terminer, un petit tour au festival d’Avignon, où se joue notamment une pièce écrite par un Palestinien en Hébreu, « à portée de crachat ». Si j’ai bien compris le mec qui en parlait (le metteur en scène?), il s’agit d’un monologue traitant d’un personnage qui n’a rien d’autre à faire que cracher, cracher pour passer le temps, cracher pour affirmer son identité, cracher pour montrer sa rébellion: je ne sais pas si l’acteur crache sur scène mais les bruits de l’extrait le laissent à penser… du grand Art sans aucun doute, couronné par cette platitude exemplaire du laudateur-bobo : « un monologue réussi devient un dialogue avec l’humanité »…

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Jon Lord, claviériste du mythique groupe de rock britannique Deep Purple et coauteur de leur titre le plus célèbre Smoke on the Water, est décédé à l’âge de 71 ans, a annoncé lundi sa famille dans un communiqué.

C’était le temps où le rock était encore de la musique et les groupes étaient élégants (et puis, c’était aussi le temps où j’étais jeune …) …

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« On parlait autrefois de « terrorisme intellectuel ». On a parlé ensuite de « pensée unique », et aussi de « police de la pensée ». (…) Pour stigmatiser les impertinents et les rebelles, on dit désormais qu’ils sont « réacs ». (…)

Les « nouveaux réactionnaires » font en permanence l’objet d’un grotesque procès au sein du grand club socialo-libéral-libertaire. On leur reproche de mettre en cause les grandes idoles de notre temps : la croyance au « progrès », l’idéologie du « genre », l’« antiracisme » de convenance, l’impératif de « métissage », la culture de masse ou bien encore l’« art contemporain ».

Notre société célèbre la « transgression », mais passe son temps à traquer les pensées non conformes, faisait observer Elisabeth Lévy, qui ajoutait qu’il est « paradoxal de célébrer la diversité en toute chose, sauf dans le domaine des idées ». Dans les anciens régimes communistes, déjà, les dissidents étaient régulièrement dénoncés comme des « réactionnaires ». (…) Mais que faut-il entendre par ce terme ? (…)

Comme son nom l’indique, le réactionnaire a certes le mérite de réagir. Il vaut mieux réagir que rester passif et subir en silence. Mais la réaction s’oppose aussi à la réflexion.

La droite réactionnaire est réactive, et non pas réflexive. Elle marche à l’indignation à l’enthousiasme, au sentiment. Ce n’est pas toujours une faute, mais cela en devient une dès que l’émotion interdit l’analyse des situations, rendant du même coup aveugle à l’exacte nature du moment historique que l’on vit. De ce point de vue, le mouvement des « indignés » est lui aussi « réactionnaire ». L’indignation n’est pas une politique.

Une droite antilibérale et non réactionnaire serait tout naturellement faite pour s’entendre avec une gauche purgée de l’idéologie de progrès. C’est sans doute cette conjonction que veulent interdire ceux qui s’affairent à rafistoler la digue, à remettre une couche sur la chape de plomb. Mais jusqu’à quand ? »

Éditorial (extraits)

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« Toujours plus loin dans le mauvais goût. L’hebdomadaire d’extrême-droite Minute s’est encore illustré avec une couverture clairement homophobe. Rebondissant sur le futur projet de loi du gouvernement en faveur de l’ouverture au mariage pour les personnes de même sexe, le journal se permet même un jeu de mot très provocateur en titrant, « Bientôt, ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt ». »

La citation vient de l’ Huffingtonpost mais elle pourrait venir de n’importe quel média aux ordres, c’est à dire pour être clair, de quasiment n’importe où … c’est en effet le consensus sur le sujet : tous les journaux et organes de presse considèrent que Minute est vraiment de mauvais goût …

… pourtant, en ce qui me concerne, je trouve que c’est bien plutôt la photo, et ce qu’elle représente qui est de mauvais goût, vulgaire au possible, carrément répugnant et, qui plus est, d’une laideur extrême (ce dont personne n’oserait s’aviser !) … berk !…

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