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« … Car, ce qui me séduit dans la droite, ce sont les écrivains, Montherlant, Morand et Giono, Jacques Perret et Marcel Aymé. Je suis toujours attiré par la déconnante, et la droite déconne. Les hurluberlus, les mabouls, on ne les trouve qu’à droite. la droite est braque, il ne faut jamais l’oublier. A gauche, c’est du sérieux. Ils pensent ce qu’ils disent et, c’est le moins qu’on puisse dire, ils ne sont pas très indulgents avec les idées des autres. Je n’ai jamais entendu Marcel Aymé porter des jugements sur le reste de l’humanité, ni demander des sanctions ou des châtiments. »
Michel Audiard
(et depuis la mort d’Audiard, pas loin de 30 ans, ça ne s’est pas arrangé, loin de là …)
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Ne cherche pas de querelle violente et vulgairement basse,
ne sois pas fier, rude et hautain,
ne sois pas peureux, violent, impulsif, téméraire,
ne sois pas abaissé par la richesse qui ruine et enivre,
ne sois pas la puce qui perd la bière dans la maison du roi,
ne sois pas l’homme des longs séjours sur la frontière de l’étranger,
ne recherche pas des hommes sans réputation et sans puissance,
ne laisse pas forclore le délai en dehors d’une base légale,
conseille d’avoir recours à la mémoire pour savoir quel est l’héritier de la terre,
fais interroger les anciens historiens justement et valablement en ta présence,
qu’il se trouve des juges pour les familles et le pays,
qu’on allonge les généalogies quand naissent des enfants,
que l’on appelle les vivants et que, par leurs serments, on rende la vie aux endroits où ont vécu les défunts,
que les héritiers augmentent leur bien suivant le droit naturel,
place les étrangers suivant l’importance de leur rang.
Ne discute pas en bavardant,
ne parle pas bruyamment,
ne fais pas le bouffon,
n’use pas de moquerie,
ne […. ?….] les vieillards,
ne soit mal disposé envers personne,
ne demande rien de difficile,
ne renvoie personne sans lui accorder une requête [?],
accorde avec grâce, refuse avec grâce, promets avec grâce,
sois humble devant les enseignements des sages,
souviens-toi des règles faites par les vieillards,
observe les lois ancestrales,
n’aie pas le cœur froid envers tes amis,
sois énergique contre tes ennemis,
n’aie pas une figure de querelle dans les assemblées,
ne sois pas bavard et injurieux,
n’opprime pas,
ne garde rien qui ne te soit un profits,
couvre de ta réprobation ceux qui commettent des injustices,
ne condamne pas la vérité à cause des désirs des hommes,
ne romps pas les contrats pour ne pas être repentant,
ne sois pas querelleur pour ne pas être haineux,
ne soit pas paresseux pour ne pas être faible,
ne soit pas trop pressé pour ne pas être vulgaire,
applique-toi à suivre ces préceptes, ô mon fils
(Traduction Christian J. Guyonvarc’h « La maladie de Cúchulainn »)
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Déclarant à la revue Science et Avenir (n° 772, juin 2011) que « L’Afrique n’est pas le seul berceau de l’Homme moderne », Yves Coppens fait voler en éclats le postulat de l’exclusivité des origines africaines de l’humanité. Il évacue également d’une phrase plusieurs dizaines d’années d’un hallucinant « bourrage de crâne » scientifique construit autour du paradigme du « Out of Africa ». Pour mémoire, selon ce dernier, les Homo sapiens seraient sortis d’Afrique sous leur forme moderne entre moins 100 000 ans et moins 60 000 ans, et ils auraient partout remplacé les populations antérieures, ce qui fait que nous sommes tous des Africains…
C’est en prenant en compte les découvertes récentes qu’Yves Coppens a radicalement révisé ses anciennes certitudes. Désormais, pour lui, ni l’Homme moderne européen, ni l’Homme moderne asiatique ne descendent de l’Homme moderne africain puisqu’il écrit : « Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient ». Comment serait-il d’ailleurs possible de continuer à soutenir que les Asiatiques ont une origine africaine quand, dans une Chine peuplée en continu depuis 2 millions d’années, les découvertes s’accumulent qui mettent en évidence la transition entre les hommes dits archaïques et l’Homme moderne dont les Chinois actuels sont les très probables descendants (Dong, 2008 : 48). Il en est de même avec les Européens. Les importantes découvertes archéologiques qui ont permis une totale révision des modèles anciens ne sont pas des nouveautés pour les lecteurs de l’Afrique Réelle. Dans un dossier publié dans le numéro 11 du mois de novembre 2010, il a ainsi été montré que l’Homme moderne, qu’il soit asiatique, européen ou africain est issu de souches locales d’hominisation ayant évolué in situ. Un peu partout dans le monde, nous voyons en effet et clairement des Homo erectus se « sapiensiser » et donner naissance à des lignées locales, peut-être les plus lointains marqueurs des « races » actuelles. Ces « sapiensisations » observables à la fois en Asie, en Europe, dans le monde méditerranéen et en Afrique, réduisent à néant le postulat du diffusionnisme au profit de l’hypothèse multi régionaliste que je défends depuis de nombreuses années. Les découvertes qui s’accumulent, de la Georgie à l’Espagne, de la Chine au Maroc ou encore d’Israël à l’Australie et à la Mongolie vont ainsi toutes dans le sens d’hominisations indépendantes de (ou des) l’hominisation africaine. Cette déferlante ayant fait céder les fragiles digues dressées par la pensée unique, ses derniers défenseurs en sont réduits à jongler avec les faits. Le célèbre généticien André Langaney n’a ainsi plus qu’un pauvre argument à opposer aux nombreuses et très sérieuses études faites en Chine puisqu’il ne craint pas d’écrire : « Des scientifiques orientaux au nationalisme mal placé veulent à toute force que l’homme de Pékin ou d’autres fossiles chinois soient leurs ancêtres » (Sciences et Avenir, page 63). Fin du débat !
Le dossier de Science et Avenir constitue une étape essentielle dans la libération des esprits car il va toucher le plus grand nombre. En dépit d’inévitables scories idéologiques qui font surface ici ou là, et de concessions appuyées au politiquement correct, sa publication signifie qu’il n’est désormais plus possible de cacher au grand public une vérité que les spécialistes connaissaient mais qu’ils conservaient prudemment dans leurs tiroirs afin de ne pas désespérer le « Billancourt de la paléontologie »… La théorie de « l’Eve africaine » et celle d’ « Out of Africa » peuvent donc être désormais rangées dans le rayon des idéologies défuntes, quelque part entre la « lutte des classes » et le mythe de la « colonisation-pillage ».
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Le 23 août 1305, William Wallace surnommé « William Braveheart Wallace », héros des luttes d’indépendance de l’Écosse, était exécuté à Londres. Il avait 33 ans. Il fut mis à mort dans les conditions atroces réservées aux traîtres : traîné par des chevaux par les pieds sur plusieurs kilomètres de Westminster à la Tour de Londres et de là à Aldgate à moitié pendu, éventré et le feu mis à ses entrailles. Enfin, il fut finalement décapité, puis découpé en morceaux. Pour « donner un exemple », Edouard 1er fit exposer les différentes parties de son corps aux quatre coins du royaume d’Angleterre, et sa tête fut placée sur le pont de Londres.
Mais au lieu de détruire l’esprit de liberté chez les Écossais, cette exécution conforta le sentiment nationaliste écossais, et d’autres hommes se sont dressé contre l’Angleterre, en particulier Robert Bruce. En 1314, les Écossais, sous le commandement de Robert Bruce, qui s’était rallié les nobles et proclamé roi d’Écosse, défont l’armée anglaise à la bataille de Bannockburn, et assurent, à la fin de la guerre, l’indépendance de l’Écosse en 1328.
Un exemple pour tous les européens !
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« Le délit d’opinion, récurrent au XIXe siècle, avait disparu avec la chute du Second Empire. Il visait alors à protéger le pouvoir en place et son personnel dirigeant, plutôt que de brider l’expression idéologique et philosophique. Aussi les œuvres de Marx, Engels, Toussenel ou Proudhon, fort peu amène pour la bourgeoisie au pouvoir, n’avaient-elles guère de difficultés à être diffusées par voie de presse. Il en va différemment avec les délits d’opinions et de sentiments instaurés sous la Ve République, où ils ont pris la place d’une répression généralisée de l ‘hérésie et du blasphème « républicain » de la lutte contre le vice, contre la fornication spirituelle et de la défense des bonnes mœurs. Pour la sauvegarde des nouvelles bonnes mœurs quant à l’ « appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, à une nation, une race ou une religion déterminée », il faut pratiquer la raciopudibonderie, ce produit socialement délétère de la bigoterie gauchiste post-soixante-huitarde, opposée à la liberté intellectuelle et morale, opposée donc au nouveau libertinage et au libre arbitre.
La raciopudibonderie dévote, dernier avatar puritain, est la meilleure garantie contre le libertinage d’idées, contre l’obscénité et le vice, contre le « fascisme », le « racisme ».
Éric Delcroix. Le Théâtre de Satan. Éditions l’Aencre.
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Biographe de Nietzsche et grand lecteur de Cioran, Hamsun et Matzneff (l’un des rares écrivains français contemporains qui le comble), Bruno Favrit est l’auteur d’une œuvre encore secrète, qu’il dissimule avec une coquetterie hautaine. Non sans panache, il se livre aujourd’hui par le biais de ses Carnets des années 1990-2011, où il évoque ses amitiés stellaires (un olibrius surnommé L’Ours y occupe une place importante), ses lectures, sa diététique (vins et fromages bannis, à l’instar des poètes dans la Cité de Platon), ses randonnées, ses feux solsticiaux, ses doutes et ses détestations.
Ses sources ? La haute montagne, des Causses à l’Engadine, qu’il arpente, sac au dos, en alpiniste chevronné, et qui lui inspire des pages empreintes d’un puissant panthéisme. Comme l’homme est un professionnel, il use du vocabulaire propre à cette rude discipline : vires, ressauts et festons scandent le texte de ces Carnets. Comment ne pas regretter, d’ailleurs, que Bruno Favrit ne nous ait pas encore livré le beau roman de montagne, à la Ramuz, qu’il porte en lui ? Qui aujourd’hui, en France, parle avec autant de compétence et de passion des joies et des peines de l’alpiniste ? Mais Bruno Favrit feint de mépriser la fiction pour de mauvaises raisons, liées au sentiment d’urgence qui l’étreint, face aux fléaux qui l’ulcèrent : la suralimentation et ses catastrophiques conséquences, le triomphe de la marchandise, le remplacement de population et la mutation anthropologique des mégapoles, le règne de l’éphémère et de l’argent-roi… Il a bien entendu tort : le rôle de l’artiste est de créer la beauté, non de consigner des arguments ou, pis, de composer des slogans qu’ânonneront tôt ou tard des démagogues sans âme.
La nature en général, la phusis des Grecs, lui est une compagne de chaque instant, à ce rebelle résolu qui fuit les villes… sauf pour partager le vin et le fromage avec les amis (voir supra), car ce païen a fait sienne la sentence de Luther : « qui n’aime le vin, les femmes ni les chants, restera sot toute sa vie durant ».
Les leitmotive de ces Carnets ? Un refus passionné de toute médiocrité, même cachée au plus profond de soi ; une quête permanente de l’art de s’élever sur les parois de calcaire comme sur celles d’une âme de glace et de feu. Il y a du Cathare chez Favrit, qui d’une part étonne par ses exigences et ses tourments, et de l’autre agace par des vitupérations qui, si elles sont rarement infondées, ne laissent pas d’être naïves tant il oublie le conseil, qu’il cite pourtant, de Spinoza : « non lugere neque detestari, sed intellegere » : ne pas déplorer ni vitupérer, mais comprendre. Sa hantise de toute lourdeur, qui est le propre d’une âme noble, « anarcho-spartiate », lui fait parfois manquer… de pondération. Reste le résistant, blessé par l’avachissement général, « l’écorché froid » comme le définit bien la dame de sa vie.
L’essentiel : la vision de ce marcheur solitaire qui, du haut des cimes, récite Hamsun ou la Baghavad Gîta pour nourrir de roboratives méditations.
Christopher Gérard
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« Nous sommes les sorciers, les druides, ceux qui savent… Depuis la nuit des temps, nous appartenons à la plus ancienne organisation du monde. Quand l’homme apparut, nous étions là. Nous avons chanté les premières berceuses. Nous avons soigné les premières blessures. Nous avons calmé les premières terreurs. Nous étions ceux qui veillaient dans la pénombre. Les grottes ornées des Pyrénées se souviennent de nous, comme les premières statuettes de glaise que nous avons modelées à l’origine du monde. Nous étions présents dans les cercles de pierres, près des monolithes, des dolmens et du chêne des druides. Lorsque les Romains puis les chrétiens nous ont chassé à mort, nous nous sommes abrités dans les bois ancestraux, dans nos chaudes cavernes qui sont le ventre de notre terre maternelle. Merlin était des nôtres, comme l’étaient Gauvin et Arthur, Rabelais et Catulle, Bertrand de Born, Gilles de Retz et Jehanne d’Arc, Jacques de Molay, John Dee, Cagliostro, Nostradamus, Francis Hepburn et Gellis Duncan, Swinburne et Eliphas Lévi, Leconte de Lisle, Péladan et Maurice Magre, Fédérico Garcia Lorca, Otto Rahn, Savitri Devi, Delteil, Saint-Loup, Giono et Vincenot, et de nombreux autres bardes, mages, poètes, martyrs connus et inconnus qui ont porté notre bannière contre l’ennemi multiforme et omniprésent, l’Église et l’État. Et quand cette vermine de l’enfer que l’on nomme le christianisme soumettait tout l’Occident à l’esclavage du péché, de la mort et de la terreur, nous, et nous seuls, apportions de l’espoir au cœur de l’homme, malgré les geôles et les bûchers… »
Pierre Gillieth. Ombre. Éditions Auda Isarn
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Quelques extraits et citations glanés au fil des pages de « Tarnac magasin général », récit de David Dufresnes, consacré à nos petits ennemis de l’ultra-gauche à Tarnac qui nous ressemblent quand même beaucoup … quoiqu’ils en disent et quoi que nous en disions …
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« Si nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sur pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. Notre idée n’a jamais été de nous y réfugier, mais au contraire de nous y regrouper pour y élaborer d’autres rapports sociaux, y rendre vivables d’autres rapports au monde que ceux qui dominent, et précisément dévastent le monde. Nous imaginions des communes qui se répeartissent les cultures élémentaires et se partagent, selon leurs besoins, les récoltes lors de fêtes mémorables, des garages collectifs, des camions sillonnant le Plateau pour apporter à ceux qui ne peuvent se déplacer le ravitaillement nécessaire, des discussions de bar plus pointues qu’un séminaire à la fac, une laiterie commune qui fournirait à tous le lait à prix coûtant, bref, tout un territoire qui s’affranchit peu à peu du recours à l’argent, à la police, à l’État. »
« Sous quelque angle qu’on le prenne, le présent est sans issue. Ce n’est pas la moindre de ses vertus. A ceux qui voudraient absolument espérer, il dérobe tout appui. Ceux qui prétendent détenir des solutions sont démenties dans l’heure. C’est une chose entendue que tout ne peut aller que de mal en pis. « Le futur n’a plus d’avenir » est la sagesse d’une époque qui en est arrivée, sous ses airs d’extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks. »
(« L’insurrection qui vient »)
« L’antiterrorisme, contrairement à ce que voudrait insinuer le terme, n’est pas un moyen de lutter contre le terrorisme, c’est la méthode par quoi l’on produit, positivement, l’ennemi politique en tant que terroriste. Il s’agit, par tout un luxe de provocations, de surveillance, d’intimidation et de propagande, par toute une science de la manipulation médiatique, de l’ »action psychologique », de la fabrication de preuves et de crimes, par la fusion aussi du policier et du judiciaire, d’anéantir la « menace subversive » en associant, au sein de la population, l’ennemi intérieur, l’ennemi politique à l’affect de la terreur. »
(Julien Coupat)
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