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« On me dit pessimiste. Mais je pourrais faire à ceux qui portent ce jugement la réponse d’Oswald Spengler : « Seuls ceux qui sont d’hier me traitent de pessimiste ».
L’un des éléments de l’amitié sans nuages qui nous a unis, Saint-Loup et moi-même, est notre absence commune d’illusions sur les potentialités du présent et notre non moins commune foi en la victoire finale des lois de la nature et de la vie sur les bulles creuses des idéologies à la mode. Mais être sans illusions sur les potentialités du présent ne consiste pas seulement à voir les forces de dissolution à l’oeuvre et la croissante veulerie de leurs victimes, c’est aussi comprendre la nécessité du processus mortel, c’est aller jusqu’au bout dans l’acceptation de l’inévitable, c’est en tirer les conséquences de l’action : la préparation de notre résurgence au-delà de la liquidation méritée d’un monde volontairement aveugle et installé dans la superficialité, le mensonge et la capitulation. »
Robert Dun. Rencontres avec Saint-Loup.
Jean-Claude Valla (1944-2010) restera, devant l’histoire, comme l’une des figures les plus importantes et les plus attachantes de la Nouvelle Droite, à laquelle son parcours personnel et son œuvre ne sauraient toutefois être réduits.
Militant nationaliste dans les années 1960, il fut dans la décennie suivante le chef de file incontesté du GRECE et le principal animateur, avec Alain de Benoist, d’un combat métapolitique qu’il devait illustrer en lançant la revue Éléments en 1973 et en dirigeant les rédactions d’hebdomadaires aussi prestigieux que Le Figaro Magazine ou Magazine Hebdo. Meneur d’hommes qui savait allier la délicatesse à la fermeté, Jean-Claude Valla était un grand journaliste, doublé d’un historien non conformiste et scrupuleux.
Ses mémoires, dont sa disparition prématurée interrompit malheureusement la rédaction, restituent pleinement sa personnalité lumineuse. Pour être incomplets, ils n’en constituent pas moins une magnifique leçon de conviction et de courage, deux vertus que les jeunes Européens ne sauraient trop aujourd’hui cultiver.
Pour les historiens des idées politiques, ces Engagements pour la civilisation européenne seront dorénavant incontournables.
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« Le paganisme -tout au moins le paganisme tel que, d’abord, je le ressens et tel que, ensuite, je le comprends (après l’avoir réellement intériorisé au contact de Saint Loup)- m’apparaît comme beaucoup plus qu’un regard qui embrasse le monde, ce regard fut-il d’explication, de réconciliation ou d’harmonisation. Aux moments de recueil, d’études mais aussi d’interrogation sur l’avenir : devenir de nos peuples menacés sur leur sol et dans leur sang, il m’emplit chaque fois de nouvelles espérances et de nouvelles certitudes et je l’éprouve alors dans l’apaisement infini du regard souverain qui restitue dans sa pensée et ré-installe dans son harmonie originelle tout ce que vingt-et-un siècles de dérive obscurantiste, de rupture dualiste et d’éradication égalitariste ont extirpé des matrices naturelles, amputé, mutilé, jusqu’à criminaliser aujourd’hui les peuples qui ont encore conscience de leur identité ou à diaboliser les cultures qui veulent vivre leur originalité ; regard qui monte des racines, qui relie le droit du sol à la loi du sang, regard identitaire qui nous réapprend que la dignité de l’homme n’est concevable que dans le respect imprescriptible de ses différences et, à cause de cela même, regard du sang qui se métamorphose en esprit, dit Nietzsche, regard de l’esprit et du sang, dit Knut Hamsun, enclin alors à deviner et à saisir, plus loin que soi, la « fibre nerveuse qui unit l’homme à l’univers et aux éléments » car une race regarde le monde avec les yeux de ses mythes, écoute ses dieux avec les oreilles de ses archétypes, parle aux arbres, aux bêtes et aux hommes dans la langue ancestrale de sa culture. Mais je ressens aussi le paganisme comme le regard que la nature se porte à elle-même quand ses dieux, dont les actes miment et répètent les archétypes de l’harmonie primordiale, dévoilent à la conscience des hommes les lois qui fondent l’ordre du monde. Autant dire que le paganisme m’apparaît comme un élément constitutif du monde et de la vie.»
Pierre Krebs
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Dans « la Compagnie de la Grande Ourse », l’auteur, Saint Gall, a écrit cette phrase qui chante et résonne encore en moi comme si la réappropriation qu’il propose était l’acte le plus important qui soit à poser aujourd’hui.
« La plupart des opérations consistaient à se réapproprier le Grand Pays de façon spirituelle et physique, en l’arpentant pour le reconnaître et apprendre à l’aimer dans sa chair, en laissant partout pour marquer cette reconquête des signes aussi tangibles que des drapeaux ou des dessins au pochoir. »
Il s’agit de poser un acte de réappropriation (symbolique ou non), validé par un signe. L’acte pouvant être le signe lui même, à chacun de faire preuve d’imagination (ou pas). Sans dégrader ou salir, sans provoquer surtout (pas de croix gammée, pas d’insulte…), à la craie, à la peinture, aux crayons de couleur, avec des cailloux ou des branchages… et je rêve de tomber sur de tels signes au détour de mes promenades/déplacements (je verrai bien une spirale, par exemple, en raison de son symbolisme et de son « antiquité ») dans les endroits les plus ordinaires comme les plus improbables; croiser ainsi le chemin d’un de mes frères ou de mes sœurs en réappropriation !
Les exemples de réappropriation où laisser le signe sont nombreux :
o se réapproprier ses dieux (églises, mosquées, synagogues)
o son imaginaire (cinéma, théâtres)
o sa culture, son Histoire (écoles, lycées, facs, musées, expos, au pied des mégalithes)
o sa liberté (prisons, palais de justice)
o son pouvoir (Parlement,mairies, préfectures, conseil régional/général)
o son esprit critique (journaux, télés)
o ses droits (tribunaux)
etc.
À nous tous de jouer maintenant …
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