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Moloch« Quelque part au monde il y a encore des peuples et des hordes, mais pas chez nous, mes frères : là il y a des États.
État ? Qu’est-ce que cela ? Eh bien ! Ouvrez vos oreilles, car je vais vous dire comment je vois la mort des peuples.
État, ainsi s’appelle le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement, et ce mensonge bave de sa bouche : « Moi, l’État, je suis le peuple. »
Quel mensonge ! Ceux qui fondèrent les peuples étaient des créateurs et ils surent suspendre une foi et un amour au dessus d’eux; ainsi furent-ils des serviteurs de la vie.
Mais ceux qui tendent des pièges à la multitude et les appellent « État » sont des destructeurs : c’est un glaive et cent convoitises qu’ils suspendent au-dessus d’eux.
Là où il y a encore quelque chose qui mérite le nom de peuple, on ne comprend pas l’État et on le hait comme le mauvais oeil et comme une insulte aux bonnes mœurs et aux droits. Je vous donne ce signe : chaque peuple parle son propre langage sur le bien et sur le mal, un langage que le voisin ne comprend pas. Il s’est inventé ce langage à travers l’évolution des mœurs et des droits.
Mais l’État ment dans toutes les langues sur le bien et le mal. Quoi qu’il dise, il ment ; et quoi qu’il possède, il l’a volé. »

(Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra)

Ainsi-Parlait-Zarathoustra« Mais le monde étant ce qu’il est , que faire quand on est jeune ? La première chose est de comprendre que la civilisation actuelle est mourante et incurable, que la seule démarche sensée est de tenter de lui survivre en se ressourçant sur les activités les plus vitales. Des centaines de milliers de jeunes l’ont fait mais hélas ! beaucoup sont tombés dans les pièges de la drogue ou ont reflué vers cette civilisation en folie qu’ils pensaient pouvoir quitter.
Aujourd’hui plus que jamais la réalisation de la liberté exige beaucoup de force et de courage. Et quand un bateau coule, tous ceux qui ont réussi à se réfugier sur un radeau improvisé n’atteignent pas une rive.
Pour accéder au nécessaire niveau de courage, il faut voir loin, penser haut et grand, être bien pénétré de la justesse de la cause libertaire, la ressentir comme une résurrection au dessus de deux millénaires d’esclavage judéo-romain.
Je suis nietzschéen, mais en homme libre, non à la manière d’un chrétien, d’un musulman ou d’un marxiste. Je conseille pourtant aux jeunes de lire attentivement Nietzsche. Ils y trouveront en dehors de tout dogme, une ampleur de vision qui relativise l’horreur de la situation actuelle. Ils y trouveront aussi l’approbation de leur révolte, de leur refus du monde actuel et des centaines de phrases qui leur aideront à mieux se connaître, mieux s’accepter, mieux comprendre les autres, tout en restant fidèles à ce qu’ils portent de plus haut en eux : « Voulez vous donc étouffer dans les relents de leurs gueules et de leurs appétits ? Brisez plutôt les fenêtres et sautez dehors ! […] là où cesse l’État, là seulement commence l’Homme qui n’est pas superflu, là commence le chant des choses nécessaires, l’unique et irremplaçable mélodie. […] Là où cesse l’État, ne les voyez-vous pas mes frères, l’arc-en-ciel et le pont qui conduisent au Surhomme ? »

(Robert Dun – Une vie de combat)

Attila« La solution du conflit entre l’individu et la société est la culture. La culture n’a que peu en commun avec l’instruction. Elle est d’une part un ensemble cohérent de principes intangibles qu’aucune autorité, aucune législation ne peuvent remettre en question, d’autre part la claire conscience de ces principes chez tous les membres de la société, de sorte que le moindre viol produirait une immédiate révolte. Sans cette vigilance populaire, très puissante chez les Européens de l’Antiquité, les principes sont bientôt lettre morte comme c’est le cas de nos jours.
La christianisation nous a imposé des valeurs de soumission contraires à nos instincts, une morale socialement inapplicable, assurant ainsi la promotion des lâches, des hypocrites, des cyniques, opérant la sélection à rebours en brûlant les penseurs les plus intelligents, les hommes les plus fiers et les plus courageux, les femmes les plus belles et les plus libres. Le carriériste actuel, le troupeau médiatisé, l’exploité incapable de révolte sont les enfants de l’Inquisition et de la christianisation au sujet de laquelle on ne répétera jamais assez qu’elle eut lieu presque uniquement par la violence comme en Amérique au temps des conquistadors.
Et la civilisation ? le mot signifie étymologiquement urbanisation tout comme le concept de police vient du grec polis (la ville). Voilà qui s’accorde mal avec la liberté : promiscuité dans l’habitat, horizon bouché, couvre-feu, enceinte fortifiée, flics à la poterne et dans les rues, surveillance par le voisinage et cancans.
Je hais la ville. J’ai besoin de voir loin, de respirer librement, de marcher au rythme qui me plaît sans me faire bousculer ou devoir zigzaguer entre des bovins hébétés. Je comprends la réaction des Goths devant Rome : »Vivre là-dedans c’est s’enterrer vivant. » Je comprends aussi la réponse d’Attila à l’empereur de Byzance : »tu as pensé m’éblouir par ton luxe, mais je mets mon honneur aussi simplement que le plus pauvre de mes guerriers ».
L’art, la technique exigent la ville ? Foutaise ! Celtes et Nordiques avaient porté la métallurgie, la bijouterie, la charpente, la sculpture sur bois, l’hydrodynamisme à un niveau insurpassé. Ils savaient tanner les peaux et tisser, avaient d’immenses connaissances en médecine naturelle et en astronomie. »

(à suivre)

(Robert Dun – Une vie de combat)

ane de buridan« Il est devenu difficile de parler de ces concepts de base, car les cartes ont été effroyablement brouillées. En philosophie, la liberté a été contestée par le déterminisme dès le haut Moyen-Age, par la fable de l’âne de Buridan censé mourir de faim entre deux sacs de grains si ceux-ci sont placés à une distance rigoureusement égale de chaque côté de son museau. Plus récemment elle est contestée par certaines branches freudiennes de la psychanalyse qui nous prétendent soumis aux pulsions de nos instincts, pulsions d’autant plus puissantes qu’elles sont refoulées.

Il n’est donc pas inutile de clarifier le concept de liberté. Sans rejeter d’autres visions du problème et sans prétendre être exhaustif, je propose ce qui suit :

1) En dehors de toutes les divagations abstraites, la liberté est la possibilité concrète et sociale de suivre nos pulsions, nos instincts, nos curiosités.

2) L’Homme a en lui tous les instincts animaux, plus une curiosité d’esprit illimitée qui englobe le physique et le métaphysique.

3) L’Homme a une capacité de vivre solitaire comme le renard, la loutre et bien d’autres prédateurs. Mais il a aussi la capacité et le désir de vie en société comme le loup, les ruminants, les castors, les rats, les corbeaux et bien d’autres animaux.

La vie en société exigeant un contrat social, nous sommes fondés à dire que l’Homme est habité d’un conflit potentiel entre l’individualisme et le contrat social. Ce conflit peut donner d’une part le tyran et le gangster, c’est à dire des êtres qui n’acceptent pas la liberté des autres, d’autre part l’anarchiste, homme d’ordre social consenti, respectueux des autres, mais qui refuse toute loi qui ne correspond pas à sa loi intérieure et à sa raison.

Ce conflit est particulièrement fort chez l’Européen du Nord et le Peau-Rouge du Nord, l’un et l’autre plus capables d’aventure solitaire que la moyenne des humains.

En conclusion je dirai que la liberté est la possibilité de satisfaire nos pulsions dans la mesure où elles ne gênent pas celles des autres, et aussi nos curiosités sans barrières dogmatiques, même informulées, sans autres limites que celles de nos propres possibilités.

Le plus grand danger contemporain est dans ce « droit » démocratique qui donne aux majorités la possibilité d’imposer leurs droits aux minorités. En fait l’exercice de ce droit est entre les mains des manipulateurs des masses. Les constitutions ne limitent pas réellement le pouvoir législatif et laissent la porte ouverte à tous les abus. On ne répétera jamais assez que, contrairement à l’opinion de Descartes, le bon sens n’est pas la chose au monde la mieux partagée et que d’ailleurs le « bon sens » est souvent porteur d’illusion. Galilée et Giordano Bruno n’étaient pas seuls uniquement face à l’Inquisition; ils l’étaient tout autant face à l’ignorance et à la sottise universelle, face au « bon sens » : si la Terre tournait sur elle-même, comment les arbres, les maisons et nous-mêmes pourraient-ils tenir debout ? »

(à suivre)

(Robert Dun – Une vie de combat)

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