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Le 11 juillet 1892, l’anarchiste François Claudius Koënigstein dit « Ravachol », est guillotiné à Montbrison. C’était du temps où les anarchos, loin d’être les crasseux grégaires d’aujourd’hui, avaient encore des couilles et du panache.
« La Fête Nationale a commencé lundi, nom de dieu !
Oui, foutre, lundi matin, par l’exécution de Ravachol.
Eh oui, c’est comme ça : au lieu d’emmancher la rigolade du 14 juillet par des coups de canon, cette année les jean-foutre l’ont mise en train par un coup de guillotine.
Et dire que ces cochons là nous cornent les oreilles de leurs sentiments de fraternité !
Oh là là, la fraternité des bourgeois ?
Elle est loin, si elle court encore.
Dans les premiers temps, ils faisaient un peu semblant : pour le 14 juillet, on parlait d’amnistie, y avait des prisonniers foutus en liberté.
C’est changé tout ça, nom de dieu !
Aujourd’hui, les vieilles ritournelles sentimentales sont foutues au rancard.
Plus d’amnistie !
Bien pire, on profite de la fête Nationale pour guillotiner
Y a des bons bougres à qui ça semble un sacrilège.
C’est ceux qui coupent encore dans la fête, qui se souviennent que le 14 juillet est l’anniversaire de la prise de la Bastille, ceux-là ne pouvaient pas croire que les jean-foutre choisiraient ce moment pour guillotiner Ravachol.
Pauvres gobeurs !
La fête n’est pas pour vous, -de même ce n’est pas vous qui avez profité de la prise de la Bastille.
Le 14 Juillet est aux bourgeois !
Quoi de drôle qu’à cette occase, ils se paient une giclée de sang anarcho ?
Pour eux, y a pas de feu d’artifice qui vaille le glouglou du sang d’un révolté pissant sous la guillotine. »
Émile Pouget. Le père peinard. Éditions Galilée.
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« Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé par des être qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu. Être gouverné, c’est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné,fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. »
Pierre-Jospeh Proudhon.
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« 15 janvier 1809. Naissance, à Besançon, de Pierre-Joseph Proudhon, théoricien de l’anarchie mais aussi du fédéralisme. Son influence fut considérable sur le mouvement socialiste français, sa doctrine ne comportant pas ce nihilisme aveugle contenu dans le marxisme. Les militants de la première Action Française (celle d’avant 1914) se réclameront de lui, ainsi que divers mouvements nationalistes de l’entre-deux guerres. Si « la propriété c’est le vol », Proudhon a aussi déclaré « nous voulons la propriété pour tout le monde ». En réalité il s’opposa beaucoup plus au capitalisme et au libéralisme, défendant la petite propriété et les anciennes valeurs morales : « Tout attentat à la famille est une profanation de la justice, une trahison envers le peuple et la liberté, une insulte à la révolution. »
(Ephémérides nationalistes)
« Celui qui a choisi Harlock comme emblème pour la jeunesse réunie autour de la tortue fléchée [logo de CasaPound], a eu une vision à long terme. Le pirate de Matsumoto serait-il donc un fasciste ? Ceux qui le croient n’ont rien compris. Tout voir en termes d’étiquettes, d’appartenances, de copyright, est en réalité le symptôme préoccupant d’une mentalité plate, banale, avare, incapable d’accéder à une logique de la complexité. En revanche, il existe des consonances et des suggestions qui ne répondent pas aux appels des milieux culturels. Alors pourquoi CasaPound élève Captain Harlock au rang tutélaire ? Parce que c’est comme cela ! Parce qu’on fait ce qu’on veut ! Parce que chez ce pirate de l’espace, il y a quelque chose qui nous touche sur un pan esthétique, instinctif et inconscient, plus qu’au niveau historique ou politique !»
Adriano Scianca. CasaPound, une terrible beauté est née ! Ed.Rubicon
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« La véritable anarchie est loin de l’image que l’on s’en fait : la libération de ses pulsions, passions, égoïsmes, jalousies, envies… C’est tout le contraire, leur domination et la conscience de la nécessité d’une vie sociale et communautaire si élevée et aiguë qu’elle se passe de lois. Elle est très élitiste, elle aspire au surhomme.
Cela se retrouve dans l’idéologie nationale-socialiste, mais assortie de la notion de hiérarchie. Ce que les égalitaristes et intoxiqués des Droits de l’homme se refusent absolument d’admettre. Les anarchistes véritables sont des nobles. Non pas des vaniteux de leurs titres ou des amasseurs de fric, mais des êtres conscients des besoins et des soucis des autres. Ils sont imprégnés du sens du symbole des chevaliers de la Table Ronde, concept s’il en fut, essentiellement païen. »
in Rencontres avec Robert Dun. Editions Les Amis de la Culture Européenne.
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Jan Palach est mort le 19 janvier 1969. Trois jours auparavant, le 16 janvier, cet étudiant tchécoslovaque en philosophie de 21 ans s’était immolé par le feu sur la place Wenceslas à Prague pour protester contre l’entrée des chars soviétiques dans son pays. Deux autres jeunes tchèques suivront son exemple, Jan Zajic le 25 février et Evzen Plocek le 9 avril de la même année.
Pierre-Joseph Proudhon, né le 15 janvier 1809 à Besançon dans le Doubs, est mort le 19 janvier 1865 à Passy. Il était le théoricien d’un socialisme français qui récusait l’idée messianique du prolétariat autant que l’internationalisme.
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Entendu ce matin en voiture, une station radio qui consacre la journée à l’évocation de Jacques Brel qui aurait, aujourd’hui, 80 ans…
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Jacques Brel a joué le rôle de Raymond Callemin dit Raymond la Science, dans un film sur « la Bande à Bonnot » (ou « les Anarchistes » de Philippe Fourastié ) dont, en mai 68 (ironie …) , il faisait la promotion sur Europe N°1… s’ attirant les foudres épistolaires de Léo Malet (qui égratigne au passage les grévistes de l’époque…) :
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« Cher Monsieur,
les ouvriers conscients et alcoolisés (race particulièrement dégueulée par les Bandits Tragiques), étant en grève dans l’espoir de substituer à la société mal foutue dans laquelle nous vivons, une autre société plus mal foutue encore, à base de flics rouges, cette lettre vous parviendra je ne sais quand mais je vous l’écris tout de même.
Je vous ai entendu cet après-midi à Europe. Je suis navré de constater avec quel brio vous pouvez déconner, lorsque vous vous laissez aller, en compagnie de meneurs de jeu cousus d’or et autres saltimbanques.
Ce serait toutefois de peu d’importance si vos propos, par les erreurs grossières qui les émaillent, ne laissaient prévaloir de quelle qualité sera le film sur la bande à Bonnot dans lequel, par ce que Belge (!), vous obtenez le rôle de Raymond Callemin, ce Callemin dont vos dites qu’il était « l’idéaliste, le gars qui dirigeait les anarchistes ».
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C’est n’avoir rien compris à ces milieux que de dire cela. Il n’y avait pas de « chef ». Il y avait entente entre personnages partageant les mêmes idées, ces idées postulant qu’il n’y avait de révolution qu’individuelle et que, dans une société d’abrutis, il importait de se débrouiller soi même pour vivre sa vie et « développer harmonieusement et égoïstement sa cynique individualité ». Malheureusement, ces théories illégalistes, qui fleurissaient à l’époque chez les anars, où le vol à l’étalage et la fabrication de fausse monnaie se pratiquaient sur une assez vaste échelle, avant d’aboutir à la sorte d’opération-suicide qui commença rue Ordener, loin de libérer les copains leur fit prendre le chemin des ergastules ou de l’échafaud. En 1927 encore, cela faisait l’objet de controverse chez les anars.
Pour en revenir à l’émission d’Europe, vous dites que Callemin était le disciple des grands théoriciens de l’anarchie. Quels théoriciens ? Libertad ? Allons, allons ! Callemein était surtout un fervent lecteur du biologiste Le Dantec, dont il avait dévoré les œuvres en les assimilant mal. Ce n’est pas le calomnier que de le dire. Ce n’est pas davantage le calomnier que de trouver, disons amusant, qu’il tint les « baudelairiens » pour les idiots (Victor Méric : les Bandits Tragiques, page 112).
Donc, Callemin, « disciple des grands théoriciens de l’anarchie ». (Anarchisme conviendrait mieux.) Ici, quelques secondes de rigolade, car le meneur de jeu, qui ne veut ps être en reste d’érudition (par ces temps de cuculture), ajoute : « … d’où sont sortis Lénine, Trotsky, etc. ». Le meneur de jeu est payé pour faire preuve de diarrhée verbale. On ne peut donc lui tenir rigueur de proférer de telles sottises. Mais pourquoi donc, vous, à ce moment, au lieu de rectifier, approuvez vous par un « C’est ça » des plus désarmants ? Souci de ne pas prolonger une ddiscussion dont ce n’est pas le lieu ou ignorance également de votre part ?
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« La presse de l’époque en a fait des bandits ». Soyons sérieux. Qu’étaient-ils d’autres ? L’acceptation communément admise du mot « bandit » est la suivante : « individu en révolte ouverte contre les lois « . Les commentateurs favorables à l’épopée des illégalistes n’ont pas rejeté l’appellation, et mon ami André Colomer dans son livre « A nous deux, Patrie », s’est contenté de remplacer l’adjectif « tragiques » par « individualistes ». Les bandits individualistes. Voilà ce qu’ils étaient. Des Bandits, mais des bandits d’un genre particulier, des « bandits à idées », comme nous disions, n’ayant pas pour ambition de mener une vie de noce, puisqu’ils ne fumaient ni ne buvaient. Rien des criminels de droit commun (à part quelques uns, fatalement), des bandits, pas des crapules… le seul mot juste que vous ayez prononcé au cours de cette émission. Mais c’est une constatation qui va de soi et, depuis longtemps même des bourgeois l’ont reconnu sans vous attendre. (Emile Michon : « Un peu de l’âme des Bandits », 1913).
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« Il y avait des choses très étonnantes (sic). Ils étaient pour l’amour libre, dans un sens noble ». Pourquoi étonnantes ? Et qu’est-ce que le sens noble ? Ce sujet ardu, délicat et compliqué, qui a donné lieu à d’interminables discussions dans les milieux et n’a jamais été résolu, vous auriez mieux fait de le passer sous silence (puisqu’impossible à développer), car il risque d’être mal compris et défiguré, l’amour libre n’étant pas la chiennerie sexuelle. Et dans ce domaine, de tous temps, chaque anar s’est déterminé selon ses propres lois (tant pis pour le mot)…
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…Vous trouverez peut être, Monsieur, que j’accorde une importance exagérée à des fragments d’uine conversation à bâtons rompus n’ambitionnant pas d’être gravés dans le marbre, sinon sur une piste magnétique.
Comprenez que cette lettre m’est dictée par les craintes que j’éprouve à voir traiter par le film une affaire et des hommes sans tout le sérieux souhaitable, craintes que les propos entachés d’erreurs que vous avez tenus semblent devoir justifier. Depuis plus de quarante ans, en long, en large , en diagonale et par transparence, en noir et en couleurs, et que ce soit pour ou contre, j’entends déconner sur les Bandits Tragiques. Je commence à en avoir marre (surtout lorsqu’il s’agit de transformer leur sang en fric) et je profite de chaque occasion pour le clamer.
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Je vous prie d’agréer, cher Monsieur, mes salutations individualistes et non-conformistes.
Léo Malet »
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(cité dans « Léo Malet ». Cahiers du Silence. Kesselring)
Enfant naturel abandonné par sa mère, Charles Gallo est intelligent et studieux,. Il devient maître adjoint dans une école, puis clerc d’huissier et employé.
Séduit par les idées anarchistes, il est arrêté en 1879,pour fabrication de fausse monnaie, et condamné à 5 ans de réclusion. A sa sortie de prison il se lance dans la propagande anarchiste et décide de commettre un attentat. Il monte à Paris, emprunte un revolver à un ami et se procure 200g d’acide prussique. Le 5 mars 1886, il se rend à la Bourse et, du haut des galeries supérieures il jette sa bouteille d’acide et tire trois coups de feu, semant la panique. Sa « bombe » ne fait pas de victimes mais répand une telle odeur nauséabonde que le bâtiment sera évacué pendant quelques dizaines de minutes… Arrêté, il comparait devant la cour d’assises de la Seine . Au cours de l’audience il provoque des incidents qui nécessitent le renvoi de l’affaire à une autre session. Entraîné hors de la salle, il crie « Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie ! Mort à la magistrature bourgeoise ! Vive la dynamite !« . Il manifeste les mêmes regrets de n’avoir pas réussi lors de sa nouvelle comparution : « Les agents de change étaient partis. J’étais toujours certain d’avoir un agioteur ou un tripoteur qui spécule sur la misère du peuple. J’ai jeté le flacon , malheureusement je n’ai tué personne. » Condamné à 20 ans de travaux forcés et astreint à la rélégation comme récidiviste, il est envoyé à Avignon, puis à St Martin de Ré d’où il part pour le bagne de Nouvelle Calédonie où il débarque le 29 mars 1887. Six mois plus tard, il se révolte contre un gardien auquel il donne un coup de pioche dans le ventre. Il est lui même blessé de deux balles dans la tête et a le bras cassé. Il est condamné à mort le 30 décembre 1887 puis cette peine est commuée en travaux forcés à perpétuité .
En 1902 Gallo n’est plus qu’ »un cadavre vivant« , d’après la lettre d’un compagnon qui a reçu de ses nouvelles et lance un appel en sa faveur, que veut bien appuyer Jean Grave dans Les Temps Nouveaux . Par la suite il ne fut plus jamais question de Gallo dans la presse anarchiste, et je ne suis même pas sur qu’on sache ce qu’il a pu devenir par la suite …
(source : dictionnaire international des militants anarchistes)
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