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Malgré l’imprécision du texte de Pline, certains « spécialistes » situent la cérémonie de la cueillette du gui au solstice d’Hiver… Mais, à mon sens, on peut tout aussi bien envisager de le cueillir à Saman…

« On ne doit pas oublier, dans ces sortes de choses, la vénération des Gaulois; les druides, car c’est ainsi qu’ils appellent leurs mages, n’ont rien de plus sacré que le gui et l’arbre qui le porte, supposant toujours que cet arbre est un chêne. A cause de cet arbre seul, ils choisissent des forêts de chênes et n’accompliront aucun rite sans la présence d’une branche de cet arbre […] Ils pensent en effet que tout ce qui pousse sur cet arbre est envoyé par le ciel, étant un signe du choix de l’arbre par le dieu en personne. Mais il est rare de trouver cela, et quand on le trouve, on le cueille dans une grande cérémonie religieuse, le sixième jour de la lune, car c’est par la lune qu’ils règlent leurs mois et leurs années, et aussi leurs siècles de trente ans; et on choisit ce jour, parce que la lune a déjà une force considérable, sans être encore au milieu de sa course. Ils appellent le gui par un nom qui est: « celui qui guérit tout ». Après avoir préparé le sacrifice sous l’arbre, on amène deux taureaux blancs dont les cornes sont liées pour la première fois. Vêtu d’une robe blanche, le prêtre monte à l’arbre et coupe avec une faucille d’or le gui qui est recueilli par les autres dans un linge blanc. Ils immolent alors les victimes en priant la divinité qu’elle rende cette offrande propice à ceux pour qui elle est offerte. Ils croient que le gui, pris en boisson, donne la fécondité aux animaux stériles et constitue un remède contre tous les poisons. Tel est le comportement d’un grand nombre de peuples à l’égard de choses insignifiantes ». (Pline, Histoire Naturelle, XVI, 249-251)

Donc, Pline parle bien du sixième jour de la Lune mais rien ne vient préciser de quelle lune il s’agit.

On peut penser qu’à Saman il reste encore pas mal de feuilles tandis qu’au solstice d’hiver elles sont presque toutes tombées. Le gui se voit alors de très loin puisque c’est tout ce qui reste de vert sur les arbres : c’est joli et le côté symbolique du « toujours vert » est intéressant. Ce qui pourrait plaider pour le solstice.

En revanche, comme la lune dont parle Pline, qui n’est pas « encore au milieu de sa course », il semble que le Gui ne soit pas arrivé tout à fait à maturité à Saman mais est-ce que ce n’est pas à ce moment que la magie est la plus forte ?… Avant la maturation, le gui est comme la « soupe primordiale », plein de potentialités.. tout est en devenir, rien n’est figé ce qui ne me parait pas être le cas quand les boules sont mûres… d’ailleurs de ces boules, on fait de la glue… qui sert à capturer (figer) et non plus à accueillir (l’année nouvelle, la saison sombre …) ce qui est en devenir.

En ce qui concerne la cueillette à proprement parler, certains pensent que le rituel gaulois a peut être son prolongement dans une ancienne tradition écossaise des Basse Terres rapportée par Frazer… Un rameau de gui, coupé par un membre du Clan des Hay la VEILLE DE LA TOUSSAINT (donc à l’époque de Saman) , avec un poignard neuf, après que l’on avait fait trois fois le tour de l’arbre dans le sens du soleil et qu’on avait prononcé une incantation, passait pour un charme très sur contre toute magie et sorcellerie, et une protection infaillible un jour de bataille.

La première cueillette du Gui de l’année celtique (la plus bénéfique puisque pleine des promesses de l’An Neuf), pourrait donc bien s’effectuer lors de la grande fête de Saman. Le gui fleurit de Mars à Mai, fructifie d’Aout à Novembre et renouvelle son feuillage peu après.

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Son fruit globulaire d’une transparence ambrée, comme la lumière lunaire, représente la Lune. Sa baie écrasée peut être comparée à la semence masculine. Sa tige et ses feuilles sont la terre réceptrice (courbe des feuilles), source de toute fécondité. Et l’on retrouve, associées dans le Gui, les deux notions inséparables d’éternité et de fécondité.

Est-ce qu’on ne pourrait pas penser aussi au fait que le gui qui se nourrit de la sève de l’arbre qui le porte, serait donc le modèle de la solidarité (humaine, sociale, familiale), en même temps que le symbole de l’union (des sexes, de l’esprit et du corps, des générations). Dans le même ordre d’idées, son mode de multiplication et de propagation pourrait enseigner que tous les êtres dépendent étroitement les uns des autres (y compris quelque soit leur genre, animal, végétal ou minéral)… Et ces points renvoient tous à mon sens aux Ancêtres (solidarité, union, interdépendance) qui sont précisément honorés lors de Saman…

En outre, par sa forme de touffe et celle de ses baies, il est un monde en soi, clos, force concentrée, perfection, puissance. En anglais, un des surnoms du gui est « Starchild », l’enfant des étoiles. Sa symbolique est alors due au fait qu’il pousse en hauteur et sans racines dans la terre. Il pousse a mi-chemin entre le ciel et la terre et c’est aussi une des (la ?) seule(s) plante(s) à pousser la tête en bas…

Et le Gui est aussi Rameau d’Or : s’il est cueilli en FIN D’AUTOMNE, son feuillage étant vert et ses baies blanches, il va acquérir progressivement cette jolie teinte dorée de soleil hivernal qu’il aura pleinement lors du Solstice d’Hiver, lors de la re-naissance de l’Astre invaincu.

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Qu’apportons nous, aujourd’hui, à la Tradition? La Tradition, c’est ce qui se transmet à travers les générations: qu’on s’entende bien, je ne parle pas ici de la « Tradition Primordiale ». Il est donc inutile de se boucher les yeux, il ne reste pas grand chose de la tradition druidique. Car d’une part (j’enfonce une porte ouverte), les druides ne consignaient pas leur enseignement par écrit,d’autre part ce qui nous en a été transmis par la suite dans les écrits des moines gallois et irlandais est complètement gauchi par la christianisation des esprits. Certains s’obstinent à affirmer, en dehors de toute cohérence que les druides se sont convertis pour préserver les connaissances. Je crois au contraire que ceux qui se sont convertis l’ont fait , en premier lieu pour sauver leur vie, bafouant ainsi le précepte (pourquoi pas) druidique « plutôt la mort que le déshonneur », mais surtout parce qu’ils étaient réellement ralliés à la religion orientale et qu’ils n’ont pas été les derniers , dans l’enthousiasme propre aux renégats, à vouloir détruire les croyances païennes, brûlant ainsi aujourd’hui ce qu’ils avaient adoré hier. Fixer ainsi des récits qui couraient les campagnes, de bouche en oreille, en les mettant par écrit et leur donnant une bonne fois pour toutes une franche coloration monothéiste pouvait fort bien être leur manière de le faire. Bon, on peut arguer aussi de ce que les coutumes populaires, les contes et légendes, les fêtes ont gardé une bonne coloration païenne. Il est vrai que la plupart des fêtes chrétiennes sont les héritières des fêtes païennes que les curés ont été contraints d’assimiler sous peine de rejet complet de la part des paysans (pagi/païens). Mais jusqu’à quel point ? Comment pouvons nous les interpréter ? J’ai noté quelque part qu’il fallait examiner ces indices à la lumière de la trifonctionnalité dumézilienne .. ce qui est assurément facile à dire, mais beaucoup plus difficile à mettre en application. Comment faire la part des choses ? Les feux de la saint Jean pour prendre un exemple, sont d’essence et d’origine incontestablement païennes… mais qu’en est-il du chat que dans certaines régions ont lie au sommet du bûcher et qu’on fait allègrement cramer … ma répugnance devant la chose, ma sensibilité font que j’ai envie de voir dans cette coutume (barbare ?) une influence chrétienne (le chat, animal familier de déesses -Freyja- puis des sorcières, diabolisé par les monothéistes qui n’ont jamais hésité à brûler ou à pendre ceux qui leur faisaient de l’ombre) mais qu’est-ce qui me le prouve ? Idem de la chouette clouée sur la porte des granges : magie païenne ou magie chrétienne ? Certains avanceront, l’air entendu, la transmission clanique d’une connaissance antique mais comme le propre de cette tradition est de rester secrète, cela ne nous avance pas beaucoup. Pas plus que ne nous avancent les récits de voyages dans les Annales Akashiques où de doux illuminés (pas toujours très doux en fait) sont allés feuilleter la mémoire du monde pour, dans leur incommensurable bonté, nous en rapporter l’essentiel. Entendons nous, je ne nie pas la réalité d’ intuitions fulgurantes, pas plus que des archétypes et de l’inconscient collectif. Je sais et je crois que cet inconscient collectif est la couche psychique commune à tous les humains, faite de représentations similaires et qui se sont concrétisées aux cours des âges, dans les mythes. Il n’est pas le produit d’expériences individuelles mais il nous est inné au même titre que le cerveau différencié avec lequel nous venons au monde. Nous naissons en quelque sorte dans un édifice immémorial que nous ressuscitons et qui repose sur des fondations millénaires. Et il est tout à fait vraisemblable, en théorie, que nous puissions reconstruire l’histoire de l’humanité en partant de notre complexion psychique car tout ce qui a existé une fois est encore présent et vivace en nous. Je suis beaucoup plus méfiant devant les initiés auto-proclamés, en provenance directe des Annales Akashiques qui veulent vous délivrer une Vérité copyrightée.

Bon alors, où en est-on ? De la Tradition, il reste des textes qu’il faut de bout en bout, expurger et interpréter. Il reste des fêtes et des coutumes, des superstitions, des contes et légendes qu’il faut également interpréter. Il reste des découvertes archéologiques qui prennent leur sens quand on les appréhende à la lumière d’autres sciences ou disciplines. Il y a le symbolisme. Il y a le comparatisme inter-religions (et l’hindouisme nous est une mine précieuse). Il y a peut être des bribes de connaissances dans certaines traditions dites claniques ou familiales et il y a aussi les influences du sol et les empreintes et la mémoire des Ancêtres qui fondent notre démarche païenne identitaire et qui reste pourtant souvent, elles aussi, à décrypter …

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Certains ont fait une partie des recherches à notre place … des « spécialistes »… mais une partie de ce joli monde tire avec allégresse dans les pattes de l’autre partie de peur d’avoir à remettre certaines « certitudes » en question …on critique Jean Jacques Hatt parce qu’il travaillait en free lance et qu’il avait la « prétention » de retrouver le Gaulois à travers le Gallo-Romain ce qui avait particulièrement mauvaise presse chez les universitaires à cette époque, on critique aussi Philippe Jouet parce qu’il est influencé par Jean Haudry, qui lui même n’échappe pas à la vindicte parce qu’il professe à Lyon III et que ça suffit pour le rendre suspect…

Si les druides ne consignaient pas leur enseignement par écrit, on dit aussi que c’était pour laisser toute latitude à ce qu’on n’appelait pas encore le druidisme d’évoluer et de s’adapter : en quelque sorte le druidisme chevauchant le tigre. Et c’est là, probablement, que nous pouvons apporter quelque chose à la Tradition car tous nos raisonnements, toutes nos études, toutes nos intuitions, toutes nos découvertes, toutes nos supputations se rajoutent en couches pour donner corps à la construction… on verra bien où ça nous mènera et de toutes façons, le travail ne sera pas perdu, car, comme le monde qui se crée à chaque instant pour inventer l’après, peut être nous faudra-t-il, en définitive, et comme l’énonce Maurice Rollet, inventer les dieux de demain …

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J’ai déjà parlé de ce forum païen que je ne fréquente pratiquement plus, qui s’est sabordé lui même

en sacrifiant une partie de ses amis de se vouloir trop tolérant face à l’ennemi… tolérance très bien pensante qui caracolait aux côtés d’une prétention incohérente à l’universalité et d’un boursouflement concomitant des égos… j’y passe parfois pourtant, y croise surtout quelques zombies qui se donnent l’illusion d’ y habiter encore en entretenant de poussifs jeux de mots ou en pondant des poèmes calamiteux et refusent de voir que les courants d’air, entre deux portes, ne s’enfilent plus que dans des grandes pièces, poussiéreuses et vides où résonne à peine, comme un écho, la mémoire des débats d’hier…au détour d’un couloir pourtant, une silhouette connue, qu’on aime ou qu’on respecte, et puis une autre, une autre encore avec lesquelles on a presque envie d’échanger des souvenirs et qui passent aussi, de temps en temps, juste au cas où… et qui, dans le silence feutré, laissent tomber des questions auxquelles on aimerait répondre … en voici quelques unes qui pourront dans les jours à venir, servir de sujets de réflexion :

Qu’ apportons nous aujourd’hui à la tradition ?

Est on relié ?

Et si oui à quoi ?

Etre Druide aujourd’hui et l’esprit chevaleresque ?

Quelles valeurs, quelle éthique, quel programme ?

Le druidisme est il une société discrète ? voire secrète ? ou une bulle vide ?

Bardisme ou chanteurs ? chant ou rythme ?

Le druidisme est il une promotion sociale pour ses membres ? Les Bardes notamment.

Le Pythagorisme dans le druidisme ?

Pourquoi pas plus de sympathisants ?

Pourquoi les saies ?

La silhouette mythique de Merlin est absolument passionnante … et complexe… pour essayer de débroussailler un peu le sujet et commencer à y voir plus clair, je me suis attardé sur « la Vie de Merlin » de Geofrey de Monmouth, le texte irlandais « la Folie de Suibhne », des textes latins concernant un Merlin écossais, Lailoken, et des livres de Philippe Walter traitant du personnage.

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On sait qu’en dépit de la diversité apparente de leurs traditions, les Celtes d’Irlande, ceux de Gaule, ceux du Pays de Galles, voire ceux d’Europe Centrale, possédaient un héritage commun de mythes et de croyances qui ont survécu pour la plupart dans la tradition orale jusqu’au Moyen Age.

Il n’est pas vraisemblable que Merlin puisse être une création pure du Moyen Age. Il semble plutôt qu’il soit l’héritier d’une longue mémoire de divinités sylvestres. Saisi dans son expression la plus ancienne, le mythe de Merlin pourrait présenter des traits archaïques pré indo européens; il tournerait autour d’une figure qui n’incarnerait ni la fécondité ni la prouesse guerrière (tout au moins à priori) mais bien une forme de souveraineté plutôt magique, une sorte de royauté chamanique.

La compréhension du personnage de Merlin passe par le rétablissement autour de cette figure imaginaire, de tout un ensemble de croyances gravitant autour des notions de métamorphose et de double. Merlin est une figure de revenant, c’est aussi une figure dédoublée qui peut prendre une apparence zoomorphe ou qui peut adopter diverses apparences humaines. C’est encore une figure constamment associée au monde animal.

Le premier mystère de Merlin est dans son nom. Un Merle ? Difficile de répondre: la mythologie repose sur une linguistique plus fantastique que scientifique. Elle procède par assimilation et confusion poétique de mots beaucoup plus que par analyse scientifique de racines linguistiques.

Le cycle des saisons

Les principaux épisodes de « la Vie de Merlin » suivent d’assez près le cycle des saisons:

1) le texte débute par l’évocation d’une bataille estivale qui voit la défaite de l’armée de Merlin

2) la défaite militaire est pour lui le début d’une période de folie qui dure jusqu’à l’hiver

3) capturé et ramené de force à la Cour, Merlin se livre à une première prédiction à l’époque où les feuilles tombent des arbres, puis après une incontrôlable crise d’hilarité, il prédit trois morts apparemment différentes pour un seul et même personnage

4) plusieurs années passent. Il retourne dans la forêt et aperçoit un jour dans les astres le remariage de sa femme. Monté sur un cerf il encorne son rival avant d’être capturé une seconde fois

5) il profère deux nouvelles prédictions qui se vérifient, aussitôt avant de rejoindre dans sa forêt une demeure spéciale, véritable observatoire astronomique, qui lui permet de mieux connaître les secrets du temps et de la destinée

6) au printemps, l’apparition « miraculeuse » d’une source va permettre à Merlin de guérir de sa folie. Une longue discussion avec Taliesin traite des questions de cosmologie. L’apparition d’un troisième personnage (Maeldin, guéri lui aussi de sa folie) constitue à la fin de « la Vie de Merlin », une
triade de devins. Le texte se conclut sur les prophéties de Ganieda, sœur de Merlin, qui décide à son tour de vivre dans la forêt en compagnie des trois devins.

La Guerre perdue.

La folie de Merlin est présentée comme la conséquence directe d’un désastre militaire. Incarnant primitivement la souveraineté sous son double aspect (guerrier et magique), Merlin se trouve dépossédé par sa défaite de la souveraineté guerrière et doit désormais se contenter de la seule souveraineté magique.

Tout concourt à faire de la mélancolie furieuse de Merlin une maladie saisonnière, liée au cycle des saisons et plus particulièrement au 1er mai.

Merlin, homme sauvage.

Dans l’univers celtique, la forêt est un sanctuaire, un lieu de résidence des divinités. Par sa folie, par son séjour sylvestre, Merlin se rapproche de la divinité. Il devient l’authentique divinité des bois. De plus il lui arrive d’utiliser des cerfs comme monture , et durant l’hiver, il vit en compagnie d’un loup gris, ce qui le rattache au chamanisme. Le loup est maître Blaise, scribe de Merlin, en fait son double, comme le loup est le compagnon de l’Homme Sauvage. Et puis Merlin, à sa naissance, est velu comme un ours.

Les analogies Taliesin-Merlin sont très nombreuses, à un point tel qu’il est sans doute possible de les considérer comme deux aspects d’un seul et même être mythique.

Merlin n’appartient pas seulement à la forêt, il est lui même le Forêt. Il est la Nature à lui seul parce qu’il en incarne les mouvements secrets et l’énergie première. Il porte en lui le rythme des saisons et le principe même du temps (et l’homme sauvage est lié à une symbolique de la royauté alternative).

La première prédiction.

Capturé et ramené de force à la Cour, Merlin se met à prophétiser (il dit l’avenir) avec un rire étrange. Certains y voient un lien avec saint Hilaire (le « gai », le « rieur ») lui même lié à saint Martin dont le nom serait phonétiquement rapprochable de Merlin (tant il est bien montré que les chrétiens ont tout fait pour s’accaparer les vieilles divinités païennes, les fêtes, les mythes et les légendes qui sont pourtant totalement étrangers à leur univers)

Merlin cocu.

Ce cocuage prend certainement place à une date rituelle de l’année et le fait qu’il sorte de sa forêt monté sur un cerf, et en jette les cornes sur son rival, accentue cette probabilité… calendes d’hiver ? (des déguisements païens en cerf au 1er janvier sont attestés). Et symbolisme très riche de l’animal, étroitement relié au cycle du temps.

La guérison de Merlin.

En goûtant l’eau d’une source nouvelle qui vient de jaillir, Merlin retrouve alors son ancien ami Maeldin, devenu fou, empoisonné par un fruit. Il le guérit aussi avec l’eau. Merlin, Taliesin, Maeldin décident alors de vivre ensemble dans la forêt avec la sœur de Merlin, Ganieda qui, désormais, prophétise à leur place (avatar de la Grande Déesse honorée à Imbolc ? : lustration, etc…?)

Le devin maudit.

Le récit d’une « chute » ? Les « Trois fautes du Druide »: défaite militaire de Merlin (incapacité guerrière qui renvoie à la 2ème fonction), défaite sexuelle (Merlin cocu, disqualifié pour la 3ème fonction qui induit fécondité), défaite sacerdotale (Ganieda le dépossède de son pouvoir prophétique: disqualifié sur le plan de la 1ère fonction).

(et comme le personnage me passionne … comme les sources sont encore nombreuses … je peux, sans crainte, promettre: à suivre …)

Quelques notes en vrac, recueillies ce week end, qui, toutes, sont autant de pistes de recherche et de réflexion …

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Toute langue s’adresse aux dieux d’une ethnie particulière et nos ancêtres mettaient leur point d’honneur à parler correctement. C’est l’idéologie indo-européenne du « uek os tek », de la parole charpentée, élaborée, construite. La langue doit être parfaite et utilisée au mieux possible. Donc, en contradiction avec les affirmations de Jean Louis Brunaux, les gaulois parlaient la même langue du nord au sud car les druides étaient là pour leur faire respecter ce principe de la langue parfaite, commune à toute une ethnie.

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Dans l’Antiquité, on ne saluait pas tout le monde de la même manière. Ça changeait selon la qualité de l’interlocuteur. On ne salue que ceux qui appartiennent à la même ethnie (chez les celtes, les membres de la Touta ou de la Kenetl : voisins de même souche). Les tribus « étrangères » pouvaient se rencontrer, se saluer si les druides et les rois avaient auparavant créé des liens.

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Sunerto est probablement le « bonjour » gaulois: bonne force (pour parcourir la durée du jour sous l’oeil et la protection des divinités diurnes) limité aux membres des deux premières fonctions (il n’y a que les druides/rois et guerriers à être concernés par « Ner »: « Force »)

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Cosmogonie : Ulatis (en Gaulois: la Puissance. Une force qui n’est pas décrite : Prajapati Indien) crée l’Univers, mais en même temps la Parole, les Dieux, vers le haut, et les Hommes sur Terre (aux antipodes du dieu tout puissant créateur monothéiste). Et donc, on peut invoquer les dieux et les hommes (« j’ai besoin de l’aide des dieux et j’ai besoin aussi de l’aide des hommes »). Prajapati se sacrifie à lui même (se sacrifie pour permettre la création).

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Il faut travailler sur les contes et les légendes dans une vision dumézilienne (à partir des trois fonctions) sinon on passe à côté.

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On crée le mot français à partir du singulier : on part de 1 chêne pour arriver à des chêneS. Alors que c’est le contraire dans les langues celtiques (et donc le Gaulois) : on part des chênes « derw » pour arriver à 1 chêne « derwenn » (en français, on rajoute une ou des lettres pour parvenir au pluriel alors qu’en celtique, on rajoute une ou des lettres pour parvenir au singulier): le « poly » est la base de départ en quelque sorte… car si le pluriel existe avant le singulier, LES dieux sont antérieurs au dieu unique…

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Le mauvais roi est mis à mort, le mauvais druide (qui doit être au service de ce qui est dessous tout en étant au dessus) est chassé de la Touta.

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Taliesin représente la Parole vraie, la parole sincère d’un druide.

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S’adresser aux dieux sans paroles, c’est historiquement le plus haut degré de l’initiation.

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Dans notre société actuelle, on ne peut guère faire qu’ étudier la tradition druidique, la transmettre à des jeunes qui, eux mêmes … jusqu’à ce qu’un jour, les conditions fassent qu’il soit possible de …

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Il faut étudier la Tradition pour retrouver ce qui peut l’être et construire le reste sans faire d’erreurs pour pouvoir vivre notre paganisme au quotidien.

… bon, on va aller paradoxalement s’oxygéner un peu, se purger de l’air pourri de la vie publique et politique au fond des grottes en s’interrogeant sur leur acoustique : alors donc, les hommes préhistoriques peignaient-ils de préférence les zones de leurs grottes où l’acoustique était la meilleure, ce qui pourrait expliquer la répartition jusque-là incompréhensible des peintures dans de nombreuses grottes, ignorant des murs pourtant parfaitement utilisables?

Pour répondre à cette question, un professeur à Paris-X, Iegor Reznikoff, a testé divers sons et tonalités de voix dans une dizaine de sites paléolithiques français ornés, en notant sur un plan là où la résonance était la plus nette, les sons les plus amplifiés.

En superposant ces données avec les relevés des peintures, il s’est rendu compte qu’il y avait jusqu’à 90 % de correspondance ! Le site le plus frappant est celui du Salon noir, dans la grotte de Niaux, en Ariège.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à François Augiéras qui, dans sa Grande Caverne de Domme s’essayait à jouer la musique des Dieux:

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« D’un doigt, je fais chanter une corde, gai, ému, avant de poser les mains davantage sur le grand jeu, paisible encore, des souples fils de nylon. C’est un instrument à ne donner aucune mélodie, mais à jouer l’absence d’espace et de temps, l’existence absolue au coeur de la Lumière Divine. Puis, la décision prise d’inventer un monde, un instrument à bâtir, à coups de résonances, des espaces et des temps, des séries de paraboles, des hasards infiniment répétés, modulés, avant de les détruire en un chant frénétique, toutes cordes vibrant. Un instrument pour jouer cela et rien d’autre. La Musique des Dieux. La Nôtre. Jamais deux fois semblable, toujours improvisée.

En ce milieu de l’après midi; un instant j’hésite à mettre en branle les cordes, tant j’ai de joie à me savoir dans cette belle caverne, loin des Hommes qui n’ont pas réussi à m’empêcher de m’installer dans un temps sacré et dans une civilisation qui leur sont radicalement étrangers. Avoir aménagé cette grotte à leur insu, malgré eux, contre eux, quelle revanche ! Je vis sur cette planète comme Nous vivons ailleurs ! De bonheur je ferme les yeux; les cigales crissent dans les taillis, comme une immense basse sonore qui me parvient obstinément assourdie dans cette grande caverne aux immenses étoffes.
Paupières closes je pince une corde. D’une main j’étouffe délicatement la vibration, la maîtrisant sous une pression du doigt, cherchant le son primordial Brahm, créateur et soutien des Mondes. Une autre corde, plus bas sur l’échelle des sons, est touchée doucement, sans que cette seconde vibration ait un rapport harmonique quelconque avec la première : elle est un second son primordial perdu dans l’Infini. J’ébranle les cordes, du grave à l’aigu, lentement. Rien n’unit encore les calmes résonances; je joue l’absence des espaces et des temps, l’existence absolue, l’énergie primordiale non manifestée, inconnue des humains. Puis, après une longue paix divine, les vibrations, encore séparées par d’incroyables distances, tendent à se rapprocher peu à peu, par affinités, par jeu, à grands coups de hasard. Le rythme naît; des rapports harmoniques s’établissent un à un; tandis que, de temps à autre, avec un morceau de bois je frappe mon instrument violemment. Je joue la Lumière au commencement d’un Monde, et je suis la Lumière. Je suis le Premier Jour, l’heureuse surprise de la Lumière naissante, et celui qui la crée. Un Monde naît de ma seule volonté de l’entendre, tandis qu’à coups de vibrations toujours plus rapides j’en soutiens l’existence. Un ton plus haut, je le vois ce Monde : il brille, azur, enfant de mon amour. Je suis l’âme des cordes et la pure joie d’exister.

De la main gauche, inlassablement, je module, retiens, amplifie les sonorités; j’invente des espaces; mon âme danse et donne aux belles cordes, qui sonnent sous mes doigts, le désir de vivre dans tous les temps possibles.

Mon délire sonore va s’amplifiant jusqu’au parfait bonheur: je me fragmente en âmes. Je suis l’Energie qui s’éprend de son oeuvre. Au fil de sons inlassablement répétés, mettant en cause, battant toute l’étendue du registre, je tonne, j’explose. En un spasme divin, ce Monde, je le jette hors de moi, toujours paupières closes, pour le mieux voir, ce fils de ma joie d’être de toute Eternité. Et me tais.

Dans ma grande caverne, après un long silence, une note cristalline s’élève et chante, une seule mais infinie : c’est le murmure de la tendresse. Mon âme divine plane, heureuse : comme un oiseau, ailes largement déployées, virant au dessus des arbres, je vois mon ombre passer rapidement sur un monde très jeune encore, qui Me reconnaît et M’adore ».

François Augiéras : Domme, ou l’essai d’occupation

Je suis sidéré par l’ampleur de cette obamania victorieuse et triomphante … je n’aurais jamais cru que l’élection d’un homme inféodé aux banques, au complexe industrialo-militaire et aux lobbies qui contrôlent l’hyperpuissance américaine, puisse générer un tel « espoir » dans des milieux qui se disent le plus souvent de « sensibilité de gauche » (qui se prononce comme une déclaration d’amour, en sussurant à voix basse et roulant des yeux chavirés)… il est vrai qu’Obama doit surtout sa popularité au fait que beaucoup le considèrent comme le premier homo metis au point de voir dans son accession au pouvoir une « évolution universelle de la société »(même si ça ne veut rien dire) tandis que les chantres de l’anti-racisme n’hésitent pas à proclamer, sans rire, qu’Obama, noir, fera mieux que ses prédécesseurs blancs : mais c’est du racisme ça, vite, prévenons la Halde !!!…
Parler des lobbies et des banques qui l’ont fait élire ? Même pas la peine d’y penser … on passe aussitôt pour être un suppôt de la « cause républicaine » … alors une seule solution, se retirer sur la pointe des pieds … après tout on verra bien … on verra bien si Obama « ratifie le protocole de Kyoto, ferme Guantanamo , arrête les frais en Irak », comme je l’ai lu ce matin: dans ce cas là, tant mieux … sinon, et bien je pourrai toujours dire que j’avais raison, même si c’est une amère victoire …

moiTout ça m’amène, en définitive, à me dire une fois de plus que j’ai de moins en moins envie de participer aux fora (pluriel de forum …), de moins en moins envie d’ « échanger des opinions » parce que chacun s’accroche aux siennes comme au radeau de la Méduse et se fiche de celles du voisin, de « participer à des discussions » qui sont faussées d’avance parce qu’il ne faut pas parler de politique ou dire qu’Untel m’emmerde, d’essayer de m’expliquer alors que personne ne m’écoute, de vouloir « échanger » un savoir et des connaissances alors que tout le monde s’en fout, de hurler sans pouvoir dire grand chose devant les fautes d’orthographe qui semblent devenir le signe distinctif de la païenne de base (oui, plus souvent ces dames que ces messieurs …)
J’étais ce matin sur un forum « païen » qui devient chaque jour un peu plus une nouvelle vitrine de cette « religiosité secondaire » dont parle Spengler… oh ce n’est pas de sa faute, pas mal de gens intelligents y écrivent, qui ont une pensée cohérente … mais ils deviennent une minorité qui se noie sous les adeptes de la religiosité à la carte, des amateurs du jeu de rôle spirituel où tu choisis d’être celui qui t’arrange, avec les dieux qui t’arrangent et les croyances qui t’arrangent… en général ça ne demande pas d’effort et ça fait bien d’exhiber son étoile à cinq branches ou sa croix celtique en minaudant : « je suis païen(ne) depuis que j’ai 12 ans, et puis chamane et puis je fais de la magie… et je choisis mes dieux selon mon ressenti… ». Mais ça n’a rien à voir avec le paganisme … pas plus que de signer son message « peace » comme je l’ai vu ce matin alors que quand même , même les trois piliers franc mac, ça vous a une autre gueule : Sagesse ! Force ! Beauté !
Et je parle de ce forum … je pourrais parler de celui ci ou encore de celui là qui se ressemblent tous de plus en plus. On est en présence là de la maladie récurrente qui affecte ce mode de communication, stressante, frustrante … c’est pourquoi je n’ai plus envie d’échanger, de discuter, de démontrer … c’est pourquoi aussi, je vais peu à peu me retirer sous ma tente, en l’occurrence ce blog où j’accueille mes amis et mes alliés sans avoir de compte à rendre à personne … où je peux dire ce qui m’emmerde et ce que j’aime et ce que je crois… où je peux être tout à la fois Setanta et Omios sans craindre de devenir schizophrène et où le seul dialogue sera celui que j’accepterai…

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Quelques précisions pour compléter ce que j’avais écrit sur l’Inde (voir : « violences en Inde: je plaide la légitime défense »: https://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2008/08/29/violences-en-inde-je-plaide-la-legitime-defense/ ), il faut savoir que le christianisme n’y est pas unitaire et y « travaille » dans la plus parfaite concurrence. Par exemple, les missionnaires qui ont opéré des conversions au Kerala, l’ont fait contre la volonté des chrétiens de Saint-Thomas, qui voyaient d’un très mauvais oeil entrer dans le christianisme des groupes de castes inférieures, avec lesquelles ils ne voulaient pas frayer et ne voulaient pas être confondus. D’autre part, des congrégations missionnaires syro-malabares, qui travaillent en Inde du Nord, loin de leurs bases, s’y heurtent à des congrégations latines. Et quand les ouailles choisissent d’aller vers les unes c’est autant de perdu pour les autres ce qui crée des tensions entre les groupes.

A cette concurrence parfois féroce, il faut ajouter l’activisme de groupes évangéliques, souvent pentecôtistes ou pentecôtisants, et dont l’importance ne réside peut-être pas simplement dans le nombre de fidèles qu’ils convertissent, mais surtout dans l’exacerbation du débat autour des conversions et du prosélytisme.

A ce sujet là, en Inde, on se trouve face à des conceptions totalement différentes. De façon générale, l’idée qu’on ne se convertit pas est partagée universellement par les hindous. C’est une incompréhension totale: on est né là, on est hindou par son groupe d’appartenance, on n’a pas à changer de religion. Mais ce prosélytisme chrétien, tellement présent et « insistant » que dans certains Etats de l’Union indienne, des lois ont du être votées pour le réguler et l’endiguer, s’accompagne la plupart du temps d’un prosélytisme sécessionniste, surtout dans les états du Nord-Est qui sont le plus souvent ceux qui sont le théâtre des troubles.

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L’autre dimension du phénomène de la conversion est donc politique: « Pour des raisons historiques, le christianisme est perçu comme une religion étrangère, associée à des puissances étrangères, pouvant potentiellement mettre à mal l’équilibre indien, l’équilibre social, et, en convertissant des populations en marge et sur les frontières, peut-être aussi mettre en danger l’intégrité du territoire national. Les tribaux sont des populations qui, par définition, n’ont pas la même perception de la nation que les membres des castes. Elles ont parfois des aspirations sécessionnistes, qui de fait se mêlent au christianisme: on croit donc déceler, derrière les pratiques du prosélytisme, des visées politiques. Cela constitue la toile de fond de certaines attitudes hostiles ».(Catherine Clémentin-Ojha, auteur de « Les Chrétiens de l’Inde. Entre castes et Eglises », Albin Michel.)

Un très beau texte sur Samain et sur l’approche de la nouvelle année : « Je suis le blé d’hiver« … et le fait que ce soit « ma » Béa qui l’ait écrit, n’entre en rien dans cette appréciation:

http://atelierdetigialion.wordpress.com/

J’ai l’impression que quand on parle du martyrologe païen,des exactions, assassinats, viols en tous genres et tout ce qui a pu en être la toile de fond, pratiqués par les chrétiens sur les païens, c’est à dire par des hommes sur d’autres hommes, on a en réponse, au mieux un léger haussement d’ épaules et des yeux levés vers le ciel mais aussi plus souvent, en réaction, un mouvement d’exaspération… ouais bon, et alors ? c’était pas si terrible, quelques débordements par ci par là, des petits mouvements d’humeur, et puis c’était pour leur bien de toute façon, même Torquemada était naturellement bon, qui soutenait qu’en faisant souffrir les hérétiques, il se sacrifiait pour leur octroyer le salut éternel en se damnant lui-même … parce que le christianisme c’est quand même une religion d’amouuuuuuuur et de salut… n’empêche, ouais n’empêche que c’est par millions, si ça se trouve, qu’on peut compter les martyrs païens parce que ça s’est échelonné sur des siècles et que le temps ne fait rien à l’affaire … du passé ? Oublier le passé ? Pardonner ? Parce qu’ils nous torturaient, nous brisaient, dans des gerbes de sang et de souffrances, nous envoyaient ad patres justement pour la plus grande gloire de leur « Pater » et de son rabbin de fils et pour notre ….. bien ? Bon d’abord « pardonner », c’est pas les cathos qui en parlent parce qu’ils estiment n’avoir rien fait de mal et que ça ne leur viendrait même pas à l’esprit mais le plus souvent ceux qui devraient précisément ne pas oublier et qui, les dieux savent par quelle sorte de masochisme plus ou moins conscient estiment que leurs ennemis méritent une plus grande latitude que leurs amis mêmes. Et puis, je trouve qu’il est toujours bien présent le passé, un petit tour sur le Net suffit, sites cathos débordant de mensonges, d’approximations et de raccourcis, gluant de bons sentiments, badigeonnés de la plus épouvantable mauvaise foi … que s’ils en avaient les moyens, ils nous referaient bien goûter aux joies de la Question, à la douceur de la corde du gibet, à la chaleur des flammes du bûcher … pour notre bien …
Qu’on ne s’y trompe pas, aucune victimite dans ma démarche, je me fiche comme de ma première liquette qu’on nous plaigne ou pas …ce n’est pas une attitude païenne que de vouloir attirer les sanglots de la foule … j’ai simplement la conscience d’accomplir un … ben oui il y a des fois où l’on est obligé d’employer des mots ou des concepts à la mode … devoir de mémoire…

+323 : l’empereur Constantin, premier souverain ouvertement favorable aux Chrétiens, ordonne la destruction du temple d’Aphrodite à Aphaca (Liban) et du temple de Mambré (Palestine), sensé « profaner le lieu où est apparu Abraham ».
+326 : destruction du temple d’Asclépios à Aigeai (Cilicie)
+330 : fermeture du temple de Belenos-Apollon à Bayeux.
+346 : première interdiction des cultes païens.
+353 (1er août) : défaite du dernier prince païen, Magnence, face à Constance II.
+353 (23 novembre) : interdiction des sacrifices nocturnes.
+354 (1er décembre) : interdiction sous peine de mort des sacrifices dans l’enceinte des temples.
+356 (19 décembre) : interdiction des rites utilisant les statues comme support.
+357 : dernier ex-voto au temple d’Apollon à Rome.
+359 : dernier sacrifice aux Dioscures à Rome.
+363 (26 juin) : mort de l’Empereur Julien, le dernier souverain païen d’ Occident.

+364 (août) dernier édit de tolérance envers les Païens de Valentinien.
+365 : règne éphémère de Procope, dernier Empereur païen d’Orient.
+367 : malgré les protestations du Papoe, restauration par le préfet de Rome, le païen Vettius Agorius Praetextatus du portique des XII Olympiens.
+370 (12 mars) : éxécution du philosophe et théurge Maxime d’Ephèse, ancien conseiller de Julien ainsi que du philosophe Simonidès.
+371 : début de la christianisation officielle de la Gaule par Martin : destruction de lieux sacrés, de temples, d’arbres, de fontaines …
+383 : influencé par Ambroise, l’Empereur Gratien abandonne le titre de Pontifex Maximus et supprime les dernières subventions versées à des prêtres païens.
+384 : majorité « chrétienne » au Sénat : conversions dictées par l’intérêt et la crainte.
+386 : intervention armée pour détruire les temples de Palmyre et d’Apamée. Les milices chrétiennes terrorisent l’Egypte, le Liban, la Syrie…
+389 : dernière ouverture (connue !) d’un mithraeum à Sidon.
+390 : plaidoyer païen du Préfet de Rome Symmaque et discours « Pro templis » du dernier grand rhéteur grec Libanios, ami fidèle de Julien.
+391 (24 février) : interdiction des cultes païens à Rome.
+391 (26 juin) : idem en Egypte. Destructions massives, notamment celle du Sérapeion d’Alexandrie malgré la résistance armée du philosophe Olympios; répression des révoltes, fuite des fidèles …
+392 : mort du dernier Préfet du Prétoire non chrétien Tatianos.
+392 (15 mai) : le roi franc Arbogast, un païen, prend le pouvoir à Rome avec l’aide des grandes familles fidèles aux Dieux, les Symmachi et les Flaviani.
+392 (8 novembre) : interdiction par Théodose de tous les cultes païens et suppression de la liberté de pensée. Le souverain chrétien ordonne la fermeture et la destruction de tous les temples.
+393 : interdiction des Jeux Olympiques.
+394 (5 septembre) : défaite de l’armée d’Arbogast qui arbore les étendards frappés au portrait d’Hercule. Fin de la dernière tentative de restauration païenne et épuration des grandes familles.
+398 : Porphyre (le « saint », pas le philosophe auteur du « Contre les Chrétiens »!) fait fermer les temples de Gaza.
+399 : ordre donné au Préfet de Damas de raser les temples ruraux. Vague de destructions de temples en Afrique avec la bénédiction d’Augustin. Répression des révoltes populaires.
+402 : destruction des derniers temples de Gaza et répression des révoltes consécutives.
+405 :saccage des temples de Phénicie par les moines.
+408 : confiscation des revenues des derniers temples.
+408 (14 novembre) : édit fermant la haute administration aux non-chrétiens. En Italie, le comte Générid s’oppose à son application.
+410 : dernier culte druidique attesté en Gaule armoricaine.
+410 (24 août) : siège de Rome par Alaric, dont les hommes sont « chrétiens ». Le Pape refuse les prières païennes pour protéger la ville. Après le sac, les Païens sont dénoncés par les Chrétiens aux bons Barbares…
+415 : assignation des prêtres païens à résidence, confiscation des biens des collèges en Afrique. Assassinat d’Hypathie, poétesse et philosophe païenne née en 370, par les moines manipulés par l’évêque Cyrille d’Alexandrie. Elle est tuée à coups de tessons, son corps est déchiqueté et ses morceaux exhibés dans les rues puis brûlés.
+416 (7 décembre) : les Païens sont exclus de l’armée, de l’administration et de la justice.
+423 : les Empereurs Honorius et Théodose II promettent protection aux païens «qui se tiendront tranquilles ».
+431 : Concile d’Ephèse qui décide d’y fixer le lieu d’enterrement de la mère du rabbin Ieschoua de Nazareth. Les temples de cette ville sainte vouée à Artémis sont détruits: place aux églises !
+435 : peine de mort renouvelée pour les Païens pratiquants. Nouvel édit ordonnant la destruction des temples encore intacts.
+438 (31 janvier) : confirmation de la loi prévoyant la peine de mort pour les Païens.
+451 (4 novembre) : peine de mort prévue pour les pratiquants étendue aux propriétaires du local où a lieu le culte.
+455 : pillage de Rome par Genséric.
+475 : dans la plaine du Landry, à l’emplacement d’un lieu de culte druidique, construction de la première abbaye de Catulliacum (rebaptisée Saint Denis)
+476 : fin de l’Empire romain d’Occident.
+ 482-488 : dernières révoltes païennes en Asie Mineure. Le poète païen et aventurier Pampréprios est décapité en 488.
+485 (27 avril) : mort du philosophe grec Proclos à Athènes, dernier grand philosophe non chrétien.
+486 : chasse aux temples clandestins d’Isis en Egypte. Assassinat du dernier des grands généraux païens, Marcellinus, vainqueur des Vandales en Sicile et en Sardaigne.
+496 (21 décembre) : Clovis, roi des Francs, choisit  de se faire « chrétien ». Conversion obligée de tous les autres Francs.
+515 : christianisation totale de la région de la Mer Morte. L’empereur Justinien rend le baptême obligatoire et renouvelle la peine de mort prévue pour les non chrétiens.
+529 : Justinien ferme l’école platonicienne d’Athènes. Fuite des philosophes en Perse et survie d’une école néo-platonicienne païenne à Harrân jusqu’au XIème siècle.
+537 : fermeture officielle du temple d’Isis à Philaë dans le sud de l’Egypte.
+542 : Jean d’Ephèse est nommé prévôt préposé aux Païens d’Asie Mineure. Il s’ensuit aussitôt une vague de persécutions anti-païennes sans précédent.
+550 : christianisation totale de la Galice et de la Sardaigne.
+555 : fin du culte de Baal à Balbeck au Liban.
+573 : bataille d’Armtered (région de Carlisle en Grande-Bretagne). Fin du dernier royaume païen de la région. Le druide Merlin s’enfuit en Ecosse.
+580 : l’empereur Tibère déclenche une nouvelle vague de persécution anti-païenne, surtout au Liban.. Des milliers de païens sont arrêtés, torturés puis crucifiés. Parmi eux le gouverneur d’Antioche, Anatolios, surpris en train de prier Zeus.
C’est la première Inquisition connue.
+582 : l’empereur Maurice relance les persécutions et les tortures.
+589 : concile de Narbonne qui condamne l’habitude de vouer le jeudi à Jupiter.
+625 : concile de reims qui condamne les Chrétiens qui participent aux festins des Païens.
+743 : concile de Lestines, qui condamne les « superstitions vivaces » : Sacra Louis et Mercuri.
+772 : Charlemagne commence la christianisation forcée des saxons. Destruction de l’arbre cosmique d’Irminsul dans le temple d’Eresbourg.

+782 : massacre de Werden : 4500 Saxons ayant refusé d’être baptisés son tués.
+789 : loi contre le culte des arbres, des pierres et des fontaines.
+794 : loi qui oblige de couper les arbres sacrés.
+800 : Charlemagne ordonne la destruction des « pierres païennes ».
+850 : christianisation des derniers villages païens du Péloponnèse dans le sud de la Grèce.
+867 : capitulaire de Louis le Débonnaire, « contre Diane, les sorcières et le retour de l’idolâtrie ».
+950 : fermeture du temple païen de Carrhae, le dernier en terre d’Islam.
+966 : christianisation forcée de la Pologne.
+978 : mort du dernier roi d’Irlande ayant encore eu des druides à sa cour : Domnal Hua Neill.
+989 : baptême du prince Vladimir en Russie.
+997 : christianisation de la Hongrie.
+1037 : dernières révoltes païennes en Pologne.
+1047 : défaite des derniers Normands païens au Val des Dunes devant le futur Guillaume le Conquérant.
+1050 : destruction de l’école platonicienne de Carrhae par les Turcs seldjoukides. Fin de la christianisation officielle de la Scandinavie.
+1230-1283 : christianisation (ou extermination) des tribus borusses dans les Pays Baltes, conquête de la Prusse et attaque de la Lithuanie païenne par les chevaliers Teutoniques.
+1386 : union de la Pologne et de la Lithuanie qui met ainsi fin au dernier paganisme d’Europe, celui des Lithuaniens.
+1452 : mort du philosophe bysantin Georges Gémiste Pléthon, considéré comme le premier des « néo-païens ».
+1453 : fin de l’empire romain d’Orient.
+1493 : début de la christianisation forcée des Indiens d’Amérique. Le concile de Trente relance une nouvelle vague de christianisation des campagnes qui durera plus d’un siècle.
+1850 : début des nouvelles vagues missionnaires (parfois armées) en Afrique et en Asie.
+1937 (14 mars) : Pie XXII : « Notre Dieu (…) n’admet ni ne peut admettre à côté de lui aucun autre dieu ». (Encyclique « Mit brennender Sorge »)
À vous de remplir les dernières années…
Source : revue « Message » du Groupe Druidique des Gaules .


Le bilan est terrible … On a pourtant, dans ce martyrologe, fait qu’effleurer l’Inquisition … pour en savoir plus , on lira ce texte avec profit: http://www.webnietzsche.fr/

« « L’inquisition est, comme on sait, une invention admirable et tout à fait chrétienne pour rendre le pape et les moines plus puissants et pour rendre tout un royaume hypocrite. On regarde d’ordinaire saint Dominique comme le premier à qui l’on doit cette sainte institution. Mais le premier grand Inquisiteur fut le Dieu de la Bible qui chassa Adam et Eve du jardin d’Eden pour les punir d’avoir désobéi. » (Voltaire)

L’hérésie est d’abord une notion juive. Saul de Tarse persécutait déjà les disciples de la secte baptiste ou essénienne, et c’est dans les épîtres de Paul qu’on a tiré le venin de l’inquisition, car il est resté le même après sa conversion. Voltaire se pose des questions sur St Paul mais ne va pas jusque là dans son Dictionnaire philosophique.

Le Tribunal de l’Inquisition, qui fut confié à l’ordre des dominicains, jugeait les dissidents libres penseurs ou les chercheurs soupçonnés de sorcellerie. Mais, dans certains pays, les inquisiteurs appelaient à la délation, et employaient toutes sortes de tortures pour faire avouer les plus récalcitrants. On appelait cela la question. Cela pouvait conduite au bûcher pour y être brûlé vif, ce qui constituait un spectacle extrêmement cruel sur la place publique, mais qui plaisait. Il y eu dans toute l’Europe des centaines de milliers de bûchers au cours de 14 siècles d’intolérance religieuse. Certains monarques s’en mêlèrent pour gagner de l’autorité et pour renflouer les caisses du Trésor royal, comme en Espagne où on compte 32 000 hérétiques brûlés vifs !!! Ce triste bilan est tellement effrayant qu’il est contreversé ou désavoué par l’Église de Rome. La sorcellerie est, au départ, une survivance des religions païennes dans lesquelles les fidèles croient pouvoir communiquer, par magie, avec les forces de la nature. Puis, au fil du temps, à mesure que triomphe le christianisme, le sorcier est présenté comme entretenant un commerce avec le diable, et il est, à ce titre, pourchassé par l’Église catholique désormais toute-puissante. Vers 1485 paraît le Malleus Maleficarum (le Marteau des maléfices) manuel de lutte contre les démons, qui devient rapidement le bréviaire de tous les inquisiteurs. Les femmes, sexe faible, sont plus souvent dénoncées comme sorcières, que les hommes comme sorciers. Machisme ? Les pauvres sorcières qui avaient quelque particularité anatomique (les rousses ou un grain de beauté mal placé) étaient persécutées car on voyait là la marque du Démon. Aujourd’hui tout est oublié, la contestation a fini par s’éteindre, suite aux autodafés. L’hérésie a causé des schismes et obligé l’Eglise à réunir des conciles…

Depuis 1998, les archives secrètes du Vatican sont ouvertes aux historiens pour la période antérieure à 1945. L’Église Catholique Romaine s’est alors sentie obligée de faire repentance le 15 mars 2000 pour les lourdes fautes commises dans le passé. Reconnaissant officiellement et publiquement au nom de l’Eglise les erreurs et les crimes passés – des croisades prêchées par ses représentants de l’époque à tous les crimes de l’Inquisition, notamment les bûchers vivants allumés pour délit d’opinion -, le pape Jean-paul II a présidé une grand-messe spéciale de repentance avec rituel spécial. Bel aveu du déclin de l’Eglise – cela annule toute prétention à l’infaillibilité. »

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