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« Nous vivons actuellement un interrègne, ce moment historique, tragique où tout s’effondre, mais où tout peut, comme le Phénix, renaître de ses cendres : la nuit, le « minuit du monde », évoquée par le poète Hölderlin, coincée entre le crépuscule et l’aube. L’interrègne est le temps de la régénérescence entre le chaos et l’après-chaos, le moment de la tragédie où tout redevient de nouveau possible. Les peuples européens vivent actuellement les années décisives de l’interrègne. Métamorphique, la civilisation européenne a globalement connu trois âges distincts : l’Antiquité, puis la période médiévale qui s’est construite sur ses décombres, et à partir du XVIe siècle un Troisième Age d’expansion, celui de la « modernité », qui se termine après le terrible déclin annoncé avec la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, colonisée de l’intérieur par des peuples allogènes, notre civilisation est menacée de mort définitive au cours des vingt premières années du troisième millénaire. L’interrègne que nous vivons est donc actuellement la période la plus cruciale et la plus décisive depuis l’union des Cités grecques contre les Perses et les guerres puniques. Ou bien, les Européens s’unissent, se défendent, expulsent les colonisateurs, se libèrent de la tutelle américano-occientale, se régénèrent biologiquement et moralement et de ce fait retrouveront une souveraineté globale; ou bien leur civilisation disparaîtra définitivement : l’interrègne accouchera du Quatrième Age de la civilisation européenne ou de sa mort pure et simple. Tout se jouera dans les années décisives qui commencent. Et l’accouchement, s’il a lieu, se fera dans la douleur, dans ce sang et ces larmes qui sont le carburant de l’histoire. Le XXIe siècle sera, pour notre civilisation, celui d’une prestation sans filet de secours. »
(Guillaume Faye. Pourquoi nous combattons. L’Aencre)
(les faits ont pris un peu de retard par rapport aux prévisions de Guillaume Faye, le texte, qui date de 2001, n’en conserve pas moins toute sa pertinence).
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Notre civilisation, la civilisation de l’homme blanc, agonise… J’en ai eu la confirmation en voyant par hasard sur une vidéo des concurrents d’un jeu de télé réalité, filles et garçons du plus pur type nordique, boire un grand verre de la pisse et du sperme d’un âne avant de vomir tripes et boyaux, à quatre pattes, la tête dans un seau … ce sera mon seul exemple, je n’aurais pas assez de toute ma vie si je voulais être exhaustif . Alors, je me dis : et si l’Homme Blanc arrivait en bout de course ? et si le monde n’en avait plus besoin ? ça expliquerait bien des choses, non ?
car :
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.
Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire.
Élam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux.
(…) — Adieu, fantômes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde, qui baptise du nom de progrès sa tendance à une précision fatale, cherche à unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort. Une certaine confusion règne encore, mais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfaite et définitive fourmilière. »
Paul Valéry
La Crise de l’ Esprit, première lettre(1919)
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« Il est devenu difficile de parler de ces concepts de base, car les cartes ont été effroyablement brouillées. En philosophie, la liberté a été contestée par le déterminisme dès le haut Moyen-Age, par la fable de l’âne de Buridan censé mourir de faim entre deux sacs de grains si ceux-ci sont placés à une distance rigoureusement égale de chaque côté de son museau. Plus récemment elle est contestée par certaines branches freudiennes de la psychanalyse qui nous prétendent soumis aux pulsions de nos instincts, pulsions d’autant plus puissantes qu’elles sont refoulées.
Il n’est donc pas inutile de clarifier le concept de liberté. Sans rejeter d’autres visions du problème et sans prétendre être exhaustif, je propose ce qui suit :
1) En dehors de toutes les divagations abstraites, la liberté est la possibilité concrète et sociale de suivre nos pulsions, nos instincts, nos curiosités.
2) L’Homme a en lui tous les instincts animaux, plus une curiosité d’esprit illimitée qui englobe le physique et le métaphysique.
3) L’Homme a une capacité de vivre solitaire comme le renard, la loutre et bien d’autres prédateurs. Mais il a aussi la capacité et le désir de vie en société comme le loup, les ruminants, les castors, les rats, les corbeaux et bien d’autres animaux.
La vie en société exigeant un contrat social, nous sommes fondés à dire que l’Homme est habité d’un conflit potentiel entre l’individualisme et le contrat social. Ce conflit peut donner d’une part le tyran et le gangster, c’est à dire des êtres qui n’acceptent pas la liberté des autres, d’autre part l’anarchiste, homme d’ordre social consenti, respectueux des autres, mais qui refuse toute loi qui ne correspond pas à sa loi intérieure et à sa raison.
Ce conflit est particulièrement fort chez l’Européen du Nord et le Peau-Rouge du Nord, l’un et l’autre plus capables d’aventure solitaire que la moyenne des humains.
En conclusion je dirai que la liberté est la possibilité de satisfaire nos pulsions dans la mesure où elles ne gênent pas celles des autres, et aussi nos curiosités sans barrières dogmatiques, même informulées, sans autres limites que celles de nos propres possibilités.
Le plus grand danger contemporain est dans ce « droit » démocratique qui donne aux majorités la possibilité d’imposer leurs droits aux minorités. En fait l’exercice de ce droit est entre les mains des manipulateurs des masses. Les constitutions ne limitent pas réellement le pouvoir législatif et laissent la porte ouverte à tous les abus. On ne répétera jamais assez que, contrairement à l’opinion de Descartes, le bon sens n’est pas la chose au monde la mieux partagée et que d’ailleurs le « bon sens » est souvent porteur d’illusion. Galilée et Giordano Bruno n’étaient pas seuls uniquement face à l’Inquisition; ils l’étaient tout autant face à l’ignorance et à la sottise universelle, face au « bon sens » : si la Terre tournait sur elle-même, comment les arbres, les maisons et nous-mêmes pourraient-ils tenir debout ? »
(à suivre)
(Robert Dun – Une vie de combat)
« Carl Schmitt a maintes fois répété, à juste titre, que l’acte fondateur d’une véritable politique, c’est la désignation de l’ennemi. Il serait hasardeux d’établir une filiation avec les temps préhistoriques, « animaux » serait-on tenté de dire, où l’adversaire n’était somme toute que le rival, au sens de l’éthologie. Qui dit politique dit en effet civilisation. Et, quoi qu’essaie de nous faire croire un certain courant de l’ idéologie dominante, qui voudrait bien réduire la description des relations sociales à celle du « pecking order » des poulaillers, la notion de civilisation présuppose une complexité d’organisation qui va bien au-delà de celle d’une tribu, la complexité de la « grande société » de Hayek, dans laquelle nul individu ne peut plus prétendre « tout savoir », et encore moins tout maîtriser. Autrement dit, elle implique que les dites relations sociales soient, sinon gouvernées, du moins majoritairement régies par des processus logiques et, que cela plaise ou non, en partie fondés sur des approches statistiques, au sens mathématique du mot.
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de sacrifier au mythe du rationalisme : mais il faut reconnaître, pour parler fort cuistre, qu’on ne saurait réfléchir sur des comportements humains -qu’ils soient individuels ou sociaux- sans prendre en compte la coexistence chez l’homme du paléo-cortex et du néo-cortex. Ou, pour parler « niveau 2 fort », « de l’instrumental et du transcendant »… ou enfin, plus simplement, du matériel et du spirituel (que les puristes de tout poil et de toute confession se rassurent : il ne s’agit nullement de faire du néo-cortex l’ « organe du spirituel »!).
C’est sans doute pourquoi la réflexion de Schmitt trouvait son cadre naturel d’expression dans la politique des nations, même s’il a exploré des précédents historiques comme l’empire romain ou l’empire allemand médiéval et, dans sa « Théorie du partisan », prémonitoirement démontré que la mondialisation des fondements philosophiques de la subversion constituait un danger mortel pour l’idée nationale. »
Ivan Karpeltzeff. La guerre des mots. Éditions de la Forêt.
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Souvenir d’une civilisation qui n’est déjà plus ce qu’elle était … c’est aussi ça, notre identité …
« Que chacun s’asseye à sa place, ordonna le chef, on va partager.
Les patates d’abord, faut commencer par quelque chose de chaud, c’est mieux, c’est plus chic, c’est comme ça qu’on fait dans les grands diners. »
Et les quarante gaillards, alignés sur leurs sièges, les genoux à angle droit comme des statures égyptiennes, le quignon de pain au poing, attendirent la distribution.
Elle se fit dans un religieux silence : les derniers servis lorgnaient les boules grises dont la chair d’une blancheur mate fumait en épandant un bon parfum sain et vigoureux qui aiguisait les appétits.
On éventrait la croûte, on mordait à même, on se brûlait, on se retirait vivement et la pomme de terre roulait quelquefois sur les genoux où une main leste la rattrapait à temps; c’était si bon ! Et l’on riait, et l’on se regardait, et une contagion de joie les secouait tous, et les langues commençaient à se délier.
De temps en temps, on allait boire à l’arrosoir.
Le buveur ajustait sa bouche comme un suçoir au goulot de fer-blanc, aspirait un bon coup et, la bouche pleine et les joues gonflées, avalait tout, hoquetant sa gorgée ou recrachait l’eau en gerbe, en éclatant de rire sous les lazzi des camarades.
« Boira! boira pas! parie que si! parie que ni! »
C’était le tour des sardines.
La Crique, religieusement, avait partagé chaque poisson en quatre; il avait opéré avec tout le soin et la précision désirables, afin que les fractions ne s’émiettassent point et il s’occupait à remettre à chacun la part qui lui revenait. Délicatement, avec le couteau, il prenait dans la boîte que portait Tintin et mettait sur le pain de chacun la portion légale. Il avait l’air d’un prêtre faisant communier les fidèles.
Pas un ne toucha à son morceau avant que tous ne fussent servis : Tigibus, comme il était convenu, eut la boite avec l’huile ainsi que quelques petits bouts de peau qui nageaient dedans.
Il n’y en avait pas gros, mais c’était du bon ! Il fallait en jouir. Et tous flairaient, reniflaient, palpaient, léchaient le morceau qu’ils avaient sur leur pain, se félicitant de l’aubaine, se réjouissant au plaisir qu’ils allaient prendre à le mastiquer, s’attristant à penser que cela durerait si peu de temps. Un coup d’engouloir et tout serait fini ! Pas un ne se décidait à attaquer franchement. C’était si minime. Il fallait jouir, jouir, et l’on jouissait par les yeux, par les mains, par le bout de la langue, par le nez, par le nez surtout, jusqu’au moment où Tigibus, qui pompait, torchait, épongeait son reste de « sauce » avec de la mie de pain fraiche, leur demanda ironiquement s’ils voulaient faire des reliques de leur poisson, qu’ils n’avaient dans ce cas qu’à porter leurs morceaux au curé pour qu’il put les joindre aux os de lapin qu’il faisait baiser aux vieilles gribiches en leur disant : « Passe tes cornes ! » (*)
Et l’on mangea lentement, sans pain, par petites portions égales, épuisant le suc, pompant par chaque papille, arrêtant au passage le morceau délayé, noyé, submergé dans un flux de salive pour le ramener encore sous la langue, le remastiquer à nouveau et ne le laisser filer enfin qu’à regret.
Et cela finit ainsi religieusement. »
(*) sans doute : Pax tecum !
Louis Pergaud, La Guerre des boutons.
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