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« Beaucoup d’écrivains furent séduits par le fascisme comme par un mouvement lyrique où se mêlaient le chant et la volonté. Pour Drieu le Rochelle obsédé comme tout barrésien par l’empire de la décadence, le fascisme était le ressort qu’il avait d’abord attendu de Moscou ; le mystérieux ressort qui tout à coup suspendait le cours du déclin. Pour Brasillach le fascisme n’était pas une opération politique mais un vaste courant de symboles, issue d’une culture secrète plus vraie que celle des livres. Il avait transformé le fascisme en poésie nationale et Mussolini en un chantre qui, ayant éveillé la Rome immortelle, lance de nouvelles galères sur le Mare Nostrum. Autres poètes magiques : Hitler qui célèbre les nuits de Walpurgis, les fêtes de Mai et qui apparaît à Brasillach dans une guirlande de chanson de marche et de myosotis, de dures branches de sapin aussi, avec une escorte de jeunes cueilleuses de myrtilles aux belles nattes, toutes fiancées à des SS descendus du Venusberg. Même Codreanu est un poète grâce à la légion de l’archange Michel. La rose et l’épée s’entrelacent autour des guerriers de Primo de Rivera. Jusqu’à la Belgique qui devient poétique grâce à Degrelle, par qui souffle la fraîche inspiration des Ardennes. Au vent de l’histoire, les feuillages sombres du Venusberg et des Ardennes, la houle d’oliviers espagnols tout prêts à devenir des lauriers frémissent du même mouvement que le chêne de Saint-Louis, les cèdres des croisades et les vagues de l’Atlantique engloutissant Mermoz ».
Jacques Laurent. Histoire égoïste. Table Ronde.
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20 novembre 1936. Au début de la guerre civile, alors que l’avance nationaliste est bloquée à la hauteur de la cité universitaire de Madrid, à Alicante, José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, est fusillé par le Front populaire, au pouvoir depuis le 16 février.
« Vraiment, vous voulez que je meure ? Qui vous a dit que j’étais votre adversaire ? Celui qui vous l’a dit n’a aucune raison de l’affirmer. Mon rêve était la patrie, le pain et la justice pour tous les Espagnols et particulièrement pour ceux qui sont sacrifiés. Quand on est sur le point de mourir, on ne peut pas mentir. Je vous le répète avant que l’on me tue : je n’ai jamais été votre ennemi. »
Fils du général Miguel Primo de Rivera, cet avocat était l’artisan de la doctrine nationale-syndicaliste. Manuel Hédilla, son successeur, sera condamné à mort puis gracié par Franco.
Ironie de l’Histoire, ce même jour, le 20 novembre 1936 à Madrid meurt Buenaventura Durruti, figure importante de l’anarchisme espagnol, probablement assassiné par les communistes staliniens …
20 novembre 1959. Vingt trois ans plus tard, jusqu’au 29 : transfert du corps de José Antonio Primo de Rivera, d’Alicante à l’Escorial, porté à dos d’hommes jusque dans la vallée de Los Caïdos, à côté de Madrid. Adolf Hitler a envoyé une délégation de la SS, faisant s’incliner devant le cercueil les étendards à croix gammée, suivis par les fanions de la plupart des mouvements fascistes d’Europe.
Second clin d’œil de l’Histoire, c’est encore un 20 novembre, en 1975, que meurt le chef de l’État espagnol, Francisco Franco . Il est enterré dans la Vallée de Los Caïdos, aux côtés du créateur de la Phalange qu’il aura, après la mort de ce dernier, instrumentaliser à son profit : « Officiellement le programme de la Phalange sera le programme du régime franquiste. Mais un programme n’est pas une idéologie, et celle ci sera fournie par l’Église et les groupes d’action catholique tandis que la Phalange sera implicitement tenue pour suspecte, « sa proximité fasciste, quoi qu’elle s’en défende, suggérant d’inquiétants remugles de paganisme » (Dominique Venner, Le Siècle de 1914.)
(Source principale : Ephémérides Nationalistes)
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« Comment donc les définir ces fascistes ?
Ils furent de droite et de gauche, sans être ni de droite, ni de gauche.
Ils étaient pragmatiques ; non pas dans ce sens ignoble que ce terme a pris aujourd’hui, parce qu’utilisé improprement pour atténuer le manque de points de repères et de cohérence des politiciens de tout bord, mais plus précisément, dans le sens d’une prédominance de la pratique sur la théorie. Il est certainement exact de les définir comme des réactionnaires, parce qu’ils réagirent : contre les indignités et contre les injustices. Mais ils ne réagirent pas comme le font habituellement les réactionnaires, c’est-à-dire par automatisme, par opposition ou par imitation : ils le firent en prenant l’initiative. Il est par conséquent exact de les définir comme des interventionnistes, parce que, fidèles à l’esprit qui anima le volontariat de la Grande Guerre, ils dictèrent et mirent en œuvre les lignes d’action, intervinrent et même, dans de nombreux cas, devancèrent les initiatives des fébriles socialo-communistes et ouvrirent eux-mêmes les voies qu’ils suivirent.
Et une fois au pouvoir, ils changèrent de fond en comble l’organisation sociale et économique de la Nation, ainsi que sa structure morale, en imposant l’éthique à un pays qui était alors saturé par l’hypocrisie des Savoie et de la papauté.
De tout leur être, donc, ils furent révolutionnaires.
Fascinés par l’impétuosité d’une modernité à façonner et à dominer, ils ne furent jamais rétrogrades, ne souffrirent pas de torticolis, tout au plus furent-ils tentés à maintes reprises par l’avant-gardisme, surtout par le futurisme.
Enthousiastes et triomphants, ils regardaient vers le futur, vers un futur proche, qui aurait vu le réveil de la patrie, le renversement des barrières sociales iniques et aurait été caractérisé par le progrès social et moral, au nom de la dignité et de la justice.
Une nouvelle Rome, réaliste, austère, guerrière, industrieuse et constructive. La charrue trace le sillon, l’épée le défend. »
Gabriele Adinolfi. Pensées corsaires. Les éditions du Lore.
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« Le délit d’opinion, récurrent au XIXe siècle, avait disparu avec la chute du Second Empire. Il visait alors à protéger le pouvoir en place et son personnel dirigeant, plutôt que de brider l’expression idéologique et philosophique. Aussi les œuvres de Marx, Engels, Toussenel ou Proudhon, fort peu amène pour la bourgeoisie au pouvoir, n’avaient-elles guère de difficultés à être diffusées par voie de presse. Il en va différemment avec les délits d’opinions et de sentiments instaurés sous la Ve République, où ils ont pris la place d’une répression généralisée de l ‘hérésie et du blasphème « républicain » de la lutte contre le vice, contre la fornication spirituelle et de la défense des bonnes mœurs. Pour la sauvegarde des nouvelles bonnes mœurs quant à l’ « appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, à une nation, une race ou une religion déterminée », il faut pratiquer la raciopudibonderie, ce produit socialement délétère de la bigoterie gauchiste post-soixante-huitarde, opposée à la liberté intellectuelle et morale, opposée donc au nouveau libertinage et au libre arbitre.
La raciopudibonderie dévote, dernier avatar puritain, est la meilleure garantie contre le libertinage d’idées, contre l’obscénité et le vice, contre le « fascisme », le « racisme ».
Éric Delcroix. Le Théâtre de Satan. Éditions l’Aencre.
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« Le fascisme, il y a bien longtemps que nous avons pensé que c’était une poésie, et la poésie même du XXe siècle (…). Je me dis que cela ne peut pas mourir. Les petits enfants qui seront des garçons de vingt ans, plus tard, apprendront avec un sombre émerveillement l’existence de cette exaltation de millions d’hommes, les camps de jeunesse, la gloire du passé, les défilés, les cathédrales de lumière, les héros frappés au combat, l’amitié entre jeunesses de toutes les nations réveillées, José Antonio, le fascisme immense et rouge (…)
Je veux donc être franc avec le fascisme, dire ce que nous ne savions peut-être pas avant la guerre, parler de cette nostalgie de la liberté que le tête-à-tête avec lui nous a donnée. Mais il n’en reste pas moins que sa poésie extraordinaire est proche de nous, et qu’il demeure la vérité la plus exaltante du XXe siècle, celle qui lui aura donné sa couleur. Ce que nous lui reprochons par souci de la vérité, vient tantôt d’insuffisances nationales, tantôt d’erreurs passagères, tantôt de conditions de vie difficiles, tantôt de la guerre elle même (et dans ce cas les démocraties ont commis les même erreurs, si erreurs il y a). mais sa chaleur, sa grandeur, son feu merveilleux, c’est ce qui lui appartient. Un camp de jeunesse dans la nuit, l’impression de faire corps avec sa nation tout entière, l’inscription à la suite des héros et des saints du passé, une fête totalitaire, ce sont là des éléments de la poésie fasciste, c’est ce qui aura fait la folie et la sagesse de notre âge, c’est, j’en suis sûr, ce que la jeunesse, dans vingt ans, oublieuse des tares et des erreurs, regardera avec une sombre envie et une nostalgie inguérissable. »
Robert Brasillach. Lettre à un soldat de la classe 60.
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« Style, force, maintien (…) est une bonne synthèse de ce qu’un militant (…) devrait exiger de lui même. Style, surtout ! Faire une chose précisément d’une certaine manière, parce que c’est ainsi que les choses doivent être faites et non d’une manière quelconque, parce que la forme est le plus essentiel. D’ailleurs, comme on a pu le dire : « Le style fait l’homme. » Dans une morale utilitaire, ce qui compte est seulement de faire un maximum de profits, de calculer en gros sous. Alors on se moque de la manière d’atteindre l’objectif, courir ou ramper, l’important étant d’y arriver. Dans une éthique héroïque, les choses sont bien différentes ! Le comment compte davantage que le quoi, et une certaine élégance, un éclat, voire même une certaine pureté dans l’action sont plus importantes que toute monétisation. C’est pour cette raison que l’on peut consciemment aller perdre une guerre ! Cela arriva lors de la Seconde Guerre mondiale, aux jeunes d’une moitié de l’Europe qui continuèrent, et souvent même commencèrent, à combattre sous l’uniforme de l’Axe, dans un conflit déjà irrémédiablement compromis. Parce qu’il en allait de l’honneur, parce que c’était une question de style. Cela ne signifie pas, naturellement, que l’on doive combattre seulement quand la victoire est impossible ou qu’il est préférable de perdre que de gagner ou que quiconque perd une guerre mérite automatiquement notre estime ! Le fasciste combat pour vaincre, mais il fait du combat une fin en elle-même, il peut se forger lui-même, devenir une épée (…)
Donc, être l’épée. En tournant d’abord l’arme contre soi-même, contre ses faiblesses, ses mesquineries et ses veuleries. En ce sens, nous ne pouvons qu’être en accord avec D’Annunzio et Marinetti : « Il faut faire de sa vie une œuvre d’art ». »
Adriano Scianca. Casapound. Une terrible beauté est née ! Ed. Du Rubicon.
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« Le culte des morts a occupé d’emblée une place centrale dans la liturgie fasciste. Il fut sans doute l’expression la plus forte de sa croyance séculière et de sa conception héroïque de la vie : « il faut s’approcher du martyre avec la dévotion du recueillement et de la méditation comme le croyant s’agenouille devant l’autel d’un dieu, avait écrit Mussolini en 1917. Commémorer signifie entrer dans cette communion des esprits qui lie les morts aux vivants, les générations qui furent et celles qui seront, l’âpre douleur d’hier et le devoir plus âpre encore de demain. » La « confession de foi » par le sacrifice de la vie était la valeur suprême de la religion fasciste. La symbolique du sang régénérateur et fécondateurs des martyrs se développa autour du culte des morts (…)
Les funérailles des fascistes tués étaient certainement d’un point de vue émotionnel, les rituels les plus forts et les plus prenants pour les participants comme pour la foule des spectateurs. Le cortège formé par toutes les organisations fascistes équipées de leurs fanions et drapeaux s’avançaient lentement à travers les rues, au son des tambours et des marches funèbres, passant devant les magasins fermés en signe de deuil. Lorsque le rituel se déroulait en soirée, l’atmosphère était rendue encore plus suggestive par la lueur des flambeaux. L’appel constituait le moment culminant de la cérémonie : l’un des chefs des squadre criait le nom du mort et la foule, à genoux, répondait : « Présent ! » Élevés au rang de héros et de saints dans l’univers symbolique fasciste, les morts veillaient de façon charismatique sur la communion des fascistes en continuant à vivre dans leur mémoire. Ce rituel de l’appel exprimait le lien sacré entre les morts et les vivants, réunis dans la vitalité de la foi : « La vie éternelle naît de la mort ; la mémoire de l’individu rejoint à jamais l’âme de la Nation. » Ainsi ce rituel de l’appel devint le rite fasciste par excellence, le témoignage le plus haut de la religiosité des fascistes, et fut célébré, durant les années du régime, pour tous les morts qui s’étaient distingués dans l’histoire de la révolution et dans la vie de la nation. »
Emilio Gentile. La religion fasciste. Perrin.
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« Il est clair que la lecture de Nietzsche, comme un peu plus tard celle de Sorel a été déterminante dans la formation intellectuelle et idéologique du futur dictateur, mais aussi de nombreux autres représentants du syndicalisme révolutionnaire, et que les écrits de ces deux auteurs constituent des jalons essentiels dans la révision du marxisme qui s’opère au cours de la première décennie du siècle et qui constitue l’une des matrices du fascisme. Déjà, ce que Mussolini retient de l’œuvre de Nietzsche, ce n’est pas seulement la critique corrosive de l’idéologie bourgeoise, des « pharisaïsmes » sur lesquels reposent à la fois l’humanisme chrétien et les valeurs frelatées de l’âge positiviste -la justice, la charité ou la démocratie, autant d’articles qui fondent la « morale du troupeau » et que le socialisme réformiste reprend à son compte-, mais le modèle de l’ « homme nouveau » forgé par la lutte et apte à s’engager dans des entreprises prométhéennes. Ce n’est pas le dirigeant fasciste de 1922 qui écrit les lignes qui vont suivre, mais l’un des plus modestes parmi les représentants de la tendance syndicaliste révolutionnaire du socialisme romagnol que hante le spectre de la dévitalisation et de la « dévirilisation » du parti et de sa doctrine.
« Le surhomme » -écrit-il dans l’essai publié en 1908 par Il Pensiero romagnolo-, voilà la grande invention nietzschéenne. Quelle impulsion secrète, quelle révolte intérieure ont-elles inspiré au professeur solitaire de langues anciennes de l’ université de Bâle cette superbe notion ?
Peut-être le tiedum vitae de notre vie. De la vie telle qu’elle se déroule dans les sociétés civiles d’aujourd’hui où triomphe l’irrémédiable médiocrité […].
Et Nietzsche sonne le réveil d’un retour prochain à l’idéal. Mais à un idéal fondamentalement différent de ceux auxquels ont cru les générations passées. Pour le comprendre, viendra une nouvelle espèce d’ « esprits libres », fortifiés par la guerre, par la solitude, par le grand danger, des esprits qui connaîtront le vent, les glaces, les neiges des hautes montagnes et qui sauront mesurer d’un œil serein toute la profondeur des abysses -des esprits dotés d’une sorte de sublime perversité- des esprits qui nous libéreront de l’amour du prochain, de la volonté du néant redonnant à la terre sa signification et aux hommes leurs espérances -des esprits neufs, libres, très libres, qui triompheront de Dieu et du néant. »
Pierre Milza. Mussolini. Fayard.
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« Les hommes de gauche, les intellectuels académisables nous avaient rétorqué la minceur doctrinale du fascisme. Mais je me rappelais ces propos vigoureux de Mussolini, dans un de ses premiers discours devant le Parlement, après sa victoire : « On nous a demandé des programmes, mais ce ne sont pas les programmes qui manquent en Italie, ce sont les hommes et la volonté pour les appliquer. Tous les problèmes de la vie italienne, sans exception, ont été résolus sur le papier, mais la volonté de les réaliser par les faits a manqué. » Saoulé par les théoriciens stériles qui se chamaillent autour des plans de leur république idéale, c’était là le langage que j’entendais le mieux. L’empirisme de Mussolini lui avait permis en douze ans de placer l’Italie anarchique, paresseuse, retardataire au rang des grands États modernes, dotée de puissantes industries, d’une agriculture en plein essor, d’une administration rajeunie et obéie.
Le Duce avait toujours professé des idées saines, réalistes. Par sa bouche, le fascisme s’opposait à la lutte des classes, fondait les classes sociales en une seule réalité économique et morale. Il optait pour la qualité contre la quantité, il refoulait le dogme démocratique qui assimilait le peuple au plus grand nombre d’individus et le rabaissait à ce niveau. Au lieu de berner l’électeur par l’octroi de droits illusoires, il l’aidait à accomplir un devoir. Il disait que la liberté abstraite n’existait pas, mais qu’il fallait conserver des libertés précieuses. Il affirmait l’inégalité irrémédiable, mais bienfaisante et féconde, des hommes qui ne peuvent devenir égaux par un fait mécanique et extrinsèque tel que le suffrage universel. Le fascisme surtout restaurait, exaltait le civisme en persuadant le plus simple travailleur qu’il œuvrait à la prospérité et à la grandeur de la nation indivisible. »
Lucien Rebatet. Les Mémoires d’un Fasciste. II. Pauvert
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