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« On cherchait un titre pour un nouveau quotidien. Je dis à quelqu’un de la future rédaction :
– Je n’ai aucune idée. En revanche, je puis vous suggérer un titre qui coulerait immédiatement votre journal. Fonds secrets, relations, valeurs professionnelles, rien n’y ferait. Il ne pourrait même pas « partir ».
– Vraiment ! Quel titre ?
– Appelez-le L’Honneur. »
Henry de Montherlant . Service inutile. Grasset.
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« Bien sur qu’elle en conserve – ou plutôt qu’elle en a longtemps conservé. Elle en conserve lorsqu’elle proteste contre le matérialisme du système de l’argent et de la logique du profit, quand elle proclame la supériorité de l’esprit sur les valeurs marchandes, quand elle reste fidèle à l’éthique de l’honneur, cette éthique si proche de la « décence commune » des classes populaires. Elle en conserve quand elle reprend et actualise ce qu’il y avait de meilleur dans l’Ancien Régime, non certes les privilèges de caste attachés aux anciennes hiérarchies -privilèges conservés sous une autre forme par la bourgeoisie libérale-, mais le sens de la gratuité, la logique du don et du contre-don, le holisme social, les structures organiques, les formes particulières de la vie locale, c’est-à-dire les communautés enracinées qui permettaient l’émergence d’un monde commun, bref tout ce qui relevait du principe « communautaire » et des valeurs traditionnelles, morales et culturelles qui le sous-tendaient. Le problème c’est qu’aujourd’hui seule une infime partie de la droite reste sur ces positions -mais souvent dans une optique purement réactionnaire ou « restaurationniste ». Ses gros bataillons se sont embourgeoisés. Simultanément, les catégories majeures de l’éthique de l’honneur ont été tellement tournées en dérision qu’elles ne sont tout simplement plus audibles. Des antithèses comme haut-bas, noble-méprisable, style ou tenue et absence de style ou de tenue, ne veulent plus rien dire pour nombre de nos contemporains. Quand on les évoque, ils rigolent et ouvrent des yeux ronds. »
Alain de Benoist. Mémoire vive. Éditions de Fallois.
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Le 6 juillet 1975, Otto Skorzeny est mort à Madrid à l’âge de 67 ans sans s’être jamais renié. Il était un des plus célèbres et audacieux colonels de la SS. On lui doit notamment la libération de Mussolini, au Grand Sasso, le 12 septembre 1943, et ses actions de déstabilisation des troupes alliées lors de l’offensive des Ardennes.
Après la guerre, traité par les Américains comme un vulgaire « droit commun », blanchi au tribunal de Nuremberg en 1947, Otto Skorzeny s’évada d’un camp de prisonniers en Allemagne pour se réfugier en Espagne.
(source « Ephémérides nationalistes »)
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Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort tôt ce matin à l’âge de 83 ans, des suites d’une opération à l’hôpital Percy à Clamart.
Prisonnier à Dien Bien Phu en mai 1954, puis libéré, il avait quitté l’armée pour devenir reporter-photographe.
Après son premier film, la Passe du Diable (1956), il a alterné films de fiction et documentaires et écrit son premier roman en 1963, « La 317e Section », qu’il a adapté à l’écran en 1965.
Parmi ses œuvres majeures, Pierre Schoendoerffer a écrit et adapté à l’écran , »Le Crabe tambour » (1977, Grand Prix du roman de l’Académie française), puis « L’Honneur d’un capitaine » (1982), où il dressait à nouveau le portrait de soldats luttant pour l’honneur, sans illusions sur l’issue du combat.
Avec « Dien Bien Phu (1991) », il a réalisé une fresque guerrière puissante. Il avait écrit : « C’est la veulerie du système politique et militaire qu’ils ont giflée de la grande claque de leurs parachutes, ouverts dans l’air d’une nuit striée de balles traçantes. Grâce à tous ces garçons, la guerre d’Indochine a su bien mourir. Un survivant est toujours un débiteur… »
in mémoriam
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L’écrivain japonais Yukio Mishima est né le 14 janvier 1925 et s’est suicidé par seppuku le 25 novembre 1970.
Il y a donc quarante ans, à 11 heures, ce matin-là, Yukio Mishima se présente à la caserne d’Ichigaya avec quatre jeunes membres de sa petite armée privée nationaliste, la Société du bouclier, la Tatenokai.
Le lieu n’était pas choisi au hasard puisque c’était dans ce même bâtiment qu’avait siégé le Tribunal militaire international de Tokyo, le « Nuremberg japonais », qui jugea comme des « criminels de guerre » les chefs militaires nippons en 1946.
Mishima à 45 ans est au faîte de sa gloire, et ne cesse de dénoncer la corruption spirituelle de son pays et son inféodation aux USA. Depuis plusieurs mois, il a résolu de mourir avec son plus proche disciple, un étudiant nommé Masakatsu Morita. Introduits auprès du général commandant la place avec qui ils avaient pris rendez-vous, les cinq hommes le ceinturent, le ligotent, et se barricadent dans la pièce. Mishima exige que la troupe se rassemble. Cintré dans l’uniforme à gros boutons de cuivre de la Tatenokai, en gants blancs, le front ceint d’un bandeau orné du Soleil-Levant, il se lance dans une harangue enflammée. Quelques journalistes ont été prévenus. Aux huit cents soldats réunis dans la cour, il demande de se soulever pour l’empereur et contre une Constitution «sans honneur», imposée par les États-Unis après la défaite. «Votre âme est pure, nous le savons ; c’est notre désir farouche que vous renaissiez de vrais hommes qui nous a conduits à ce geste…» déclame Mishima depuis le balcon du quartier général. Mais son discours est accueilli par des huées et des cris de dérision. Sans achever sa proclamation, il rentre dans la pièce, après un dernier «Tenno Heika banzai !» («Vive Sa Majesté impériale !»). Puis, s’agenouillant sur le sol, il ouvre sa tunique et s’enfonce une dague dans l’abdomen. D’un signe, il demande à Morita de lui donner le coup de grâce, comme l’exige le bushido, le code d’honneur des samouraïs. Mais, tremblant, le jeune homme ne parvient pas à le décapiter. C’est un de leurs compagnons qui, d’un seul coup de lame, achève la besogne. Puis Morita s’ouvre le ventre à son tour.
(http://www.theatrum-belli.com/archive/2006/07/19/mishima-la-renaissance-du-samourai.html
et http://fr.altermedia.info/international/il-y-a-35-ans-yukio-mishima-donnait-sa-vie-pour-la-grandeur-de-lempire_8148.html )
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Pas de foutu péché originel pour nous plomber dès le départ et nous culpabiliser tout au long d’ une vie. Pas de foutu décalogue dont la lecture de chaque article fait crisser sous les dents le sable du désert … Pas de foutu bon dieu pour nous punir ou nous récompenser en fonction d’hypothétiques « bien » et « mal »…
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simplement :
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Honore les dieux, sois brave, ne fait rien de bas.
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Et si l’éthique de l’honneur n’est pas assez forte pour commander de transmettre un nom sans tache, d’être fidèle à la parole donnée et de respecter les contrats, la faute se paie toujours au prix fort.
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Les trois fautes du Druide sont la satire injuste, le mensonge (car il ne doit pas faire de tort indûment), l’usurpation du pouvoir temporel (car il doit rester à sa place) et l’adultère (car il doit être exemplaire de bonne moralité). A la troisième faute la mort est le châtiment.
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Le Roi est puni de mort s’il ne réussit pas à défendre son peuple contre l’ennemi ou s’il tente de s’emparer des biens de son peuple (par l’institution du Vergobret, il échappera à cette dernière responsabilité et les terres, à l’origine propriété des dieux deviendront, par appropriation, propriété des rois et des chefs et d’usufruitier, celui qui l’exploitait deviendra plus tard un serf). La punition peut sembler lourde mais il faut bien avoir conscience que dans la conception celtique, le Roi, en enfreignant les règles, est allé contre l’ Ordre de l’Univers, il a rompu l’ordre humain et l’ordre social et ce désordre a des retentissements aussi sur les saisons et la fécondité : « les terres ne portent plus de moissons, les rivières ne donnent plus de poissons, les forêts de glandées ».
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Le Chef ou le Guerrier risque la mort ou l’exil s’il fait preuve de lâcheté devant l’ennemi ou/et devant la mort. L’abus de pouvoir, la cupidité, l’accaparement personnel (du butin par exemple) et la luxure (quand elle est « débauche débilitante ») sont les autres fautes qu’il lui vaut mieux éviter.
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Le producteur enfin s’expose a de graves châtiments s’il se laisse aller au vol ou à l’intempérance.
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Et pour terminer, quand leur sentence arbitrale n’était pas suivie d’effets, les druides interdisaient aux coupables le droit de sacrifier aux dieux, punition suprême qui les retranchait de la société et coupait tout lien entre eux et la divinité.
C’est amusant, tous ces discours sur Mai 68, tous ces articles, tous ces bouquins … je ne sais pas trop ce qu’en auraient pensé ces mecs et ces filles des barricades … sais pas non plus ce qu’ils auraient pensé, à l’époque, de ce qu’ils sont devenus aujourd’hui … De toutes les analyses que j’ai pu parcourir (oui, pour certaines, seulement parcourir parce qu’il faut bien dire que beaucoup d’entre elles sont particulièrement chiantes et prétentieuses), c’est encore celle ci, de « droite » (signée Alain de Benoist), que je trouve la plus pertinente même si l’auteur oublie, à mon sens, une des composantes intéressantes du mouvement de contestation, celle qui a donné le mouvement hippie et dont la démarche était de retrouver de très anciennes racines, traditions, états de conscience (la nôtre, quoi …):
« La commémoration de Mai 68 revient tous les dix ans, avec la même marée de livres et d’articles. Nous en sommes au quatrième épisode, et les barricadiers du « joli mois de mai » ont aujourd’hui l’âge d’être grands-pères. Quarante après, on discute toujours pour savoir ce qui s’est exactement passé durant ces journées-là – et même s’il s’est passé quelque chose. Mai 68 a-t-il été un catalyseur, une cause ou une conséquence ? A-t-il inauguré ou simplement accéléré une évolution de la société qui se serait produite de toute façon ? Psychodrame ou « mutation » ?
La France a le secret des révolutions courtes. Mai 68 n’a pas échappé à la règle. La première « nuit des barricades » eut lieu le 10 mai. La grève générale se déclencha le 13 mai. Le 30 mai, le général de Gaulle prononçait la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis qu’un million de ses partisans défilaient sur les Champs-Elysées. Dès le 5 juin, le travail reprenait dans les entreprises, et quelques semaines plus tard, aux élections législatives, les partis de droite remportaient une victoire en forme de soulagement.
Par rapport à ce qui se déroula à la même époque ailleurs en Europe, on note tout de suite deux différences. La première, c’est qu’en France Mai 68 ne fut pas seulement une révolte étudiante. Ce fut aussi un mouvement social, à l’occasion duquel la France fut paralysée par près de 10 millions de grévistes. Déclenchée le 13 mai par les syndicats, on assista même à la plus grande grève générale jamais enregistrée en Europe.
L’autre différence, c’est l’absence de prolongement terroriste du mouvement. La France n’a pas connu de phénomènes comparables à ce qu’ont été en Allemagne la Fraction armée rouge (RAF) ou en Italie les Brigades rouges. Les causes de cette « modération » ont fait l’objet de nombreux débats. Lucidité ou lâcheté ? Réalisme ou humanisme ? L’esprit petit-bourgeois qui dominait déjà la société est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’extrême gauche française n’a pas versé dans le « communisme combattant ».
Mais en fait, on ne peut rien comprendre à ce qui s’est passé en Mai 68 si l’on ne réalise pas qu’à l’occasion de ces journées deux types d’aspirations totalement différentes se sont exprimés. A l’origine mouvement de révolte contre l’autoritarisme politique, Mai 68 fut d’abord, indéniablement, une protestation contre la politique-spectacle et le règne de la marchandise, un retour à l’esprit de la Commune, une mise en accusation radicale des valeurs bourgeoises. Cet aspect n’était pas antipathique, même s’il s’y mêlait beaucoup de références obsolètes et de naïveté juvénile.
La grande erreur a été de croire que c’est en s’attaquant aux valeurs traditionnelles qu’on pourrait le mieux lutter contre la logique du capital. C’était ne pas voir que ces valeurs, de même que ce qu’il restait encore de structures sociales organiques, constituaient le dernier obstacle à l’épanouissement planétaire de cette logique. Le sociologue Jacques Julliard a fait à ce propos une observation très juste lorsqu’il a écrit que les militants de Mai 68, quand ils dénonçaient les valeurs traditionnelles, « ne se sont pas avisés que ces valeurs (honneur, solidarité, héroïsme) étaient, aux étiquettes près, les mêmes que celles du socialisme, et qu’en les supprimant, ils ouvraient la voie au triomphe des valeurs bourgeoises : individualisme, calcul rationnel, efficacité ».
Mais il y eut aussi un autre Mai 68, d’inspiration strictement hédoniste et individualiste. Loin d’exalter une discipline révolutionnaire, ses partisans voulaient avant tout « interdire d’interdire » et « jouir sans entraves ». Or, ils ont très vite réalisé que ce n’est pas en faisant la révolution ni en se mettant « au service du peuple » qu’ils allaient satisfaire ces désirs. Ils ont au contraire rapidement compris que ceux-ci seraient plus sûrement satisfaits dans une société libérale permissive. Ils se sont donc tout naturellement rallié au capitalisme libéral, ce qui n’est pas allé, pour nombre d’entre eux, sans avantages matériels et financiers.
Installés aujourd’hui dans les états-majors politiques, les grandes entreprises, les grands groupes éditoriaux et médiatiques, ils ont pratiquement tout renié, ne gardant de leur engagement de jeunesse qu’un sectarisme inaltéré. Ceux qui voulaient entamer une « longue marche à travers les institutions » ont fini par s’y installer confortablement. Ralliés à l’idéologie des droits de l’homme et à la société de marché, ce sont ces rénégats qui se déclarent aujourd’hui « antiracistes » pour mieux faire oublier qu’ils n’ont plus rien à dire contre le capitalisme. C’est aussi grâce à eux que l’esprit « bo-bo » (« bourgeois-bohême », c’est-à-dire libéral-libertaire) triomphe désormais partout, tandis que la pensée critique est plus que jamais marginalisée. En ce sens, il n’est pas exagéré de dire que c’est finalement la droite libérale qui a banalisé l’esprit « hédoniste » et « anti-autoritaire » de Mai 68. Par son style de vie, Nicolas Sarkozy apparaît d’ailleurs, le tout premier, comme un parfait soixante-huitard.
Simultanément, le monde a changé. Dans les années 1960, l’économie était florissante et le prolétariat découvrait la consommation de masse. Les étudiants ne connaissaient ni le sida ni la peur du chômage, et la question de l’immigration ne se posait pas. Tout semblait possible. Aujourd’hui, c’est l’avenir qui paraît fermé. Les jeunes ne rêvent plus de révolution. Ils veulent un travail, un logement et une famille comme tout le monde. Mais en même temps, ils vivent dans la précarité et se demandent surtout s’ils trouveront un emploi après leurs études.
En 1968, aucun étudiant ne portait de jeans et les slogans « révolutionnaires » qui fleurissaient sur les murs ne comportaient aucune faute d’orthographe ! Sur les barricades, on se réclamait de modèles vieillis (la Commune de 1871, les conseils ouvriers de 1917, la révolution espagnole de 1936) ou exotiques (la « révolution culturelle » maoïste), mais au moins militait-on pour autre chose que pour son confort personnel. Aujourd’hui, les revendications sociales ont un caractère purement sectoriel : chaque catégorie se borne à réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. « Deux, trois, plusieurs Vietnam ! », « Mettre le feu à la plaine », « Hasta la libertad, sempre ! » : cela ne fait évidemment plus battre les cœurs. Plus personne ne se bat plus pour la classe ouvrière dans son ensemble.
Le sociologue Albert O. Hirschman disait que l’histoire voit alterner les périodes où dominent les passions et celles où dominent les intérêts. L’histoire de Mai 68 fut celle d’une passion qui s’est dissoute dans le jeu des intérêts. »
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