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16 décembre 1990 : mort à Paris de Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier

saintloupnoubliezjamais

Alpiniste, motard, explorateur ou soldat perdu, Saint-Loup, pseudonyme de Marc Augier (19 mars 1908 – 16 déc. 1990), s’est lancé à corps perdu dans toutes les aventures de ce siècle. Militant de gauche et pionnier des Auberges de Jeunesse, ayant rejoint les rangs de la LVF sur le front de l’Est tout en se démarquant de l’idée d’une Europe une-et-indivisible à la mode jacobine telle que la voyaient les dirigeants du Reich national-socialiste, il mènera après la Seconde Guerre mondiale une carrière de journaliste et d’écrivain. Magnifique romancier à l’imagination fertile, ce chouan moderne avait fait de la matière historique une vision épique : il inventa littéralement une Europe des “Patries charnelles”, autrement dit une Europe des régions, pour laquelle chaque province d’Europe « recevait son autonomie culturelle totale et restait dépendante de la fédération pour l’économie, la politique étrangère et la défense ».

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Monfreid

Le 13 décembre 1974, Henry de Monfreid décédait à Ingrandes (Indre)

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Henri Béraud, né à Lyon le 21 septembre 1885 est mort à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré le 24 octobre 1958.

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René Fallet est mort (à 56 ans, bien trop jeune !), le 25 juillet 1983.

« Le casse-croûte réglé, ils sortirent en traînant les semelles, se dépêchèrent de détacher l’âne et de quitter le village.
Ils réintégrèrent avec soulagement l’herbe et les arbres. A droite de la route, glougloutait le Bidule barbouillé de soleil, parfois étoilé par des ricochets fous de truite.
– Si qu’on allait se reposer au bord de la rivière ?
La proposition de Jean-Marie fut acceptée sans un mot. Sur la rive, Poulossière retira ses croquenots et ses chaussettes.
– Les vieux gars, faites ce que vous voulez, moi, je prends un bain de pieds.
Jean-Marie se détendit :
– Le dernier que t’as dû prendre, ça devait être en 16, dans la Somme.
Ils rirent fort, très fort, histoire de sentir encore leur vie chauffer leur peau. Pejat et Talon ôtèrent eux aussi leurs chaussures. Baptiste déroula sur le pré l’infini de ses bandes molletières. Les âmes tranquilles des trois vieux leur dictaient d’accomplir un beau geste de fraternité en commun. Ils choisissaient d’instinct cette bucolique trempettes d’orteils et s’assirent au coude-à-coude sur la berge, les jambes de pantalon retroussées, de l’eau jusqu’aux genoux. Des vairons accoururent leur chatouiller les poils.
– Là, affirma Poulossière, on est bien.
– Sûr, Blaise.
– On peut pas être mieux, s’enchanta Talon.
– Si…
Pejat étaya son dire par l’arrivée d’un litre jailli de sa musette. Ils burent à la régalade, pieusement. »

René Fallet. Les vieux de la vieille. Denoël.

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Le 6 juillet 1975, Otto Skorzeny est mort à Madrid à l’âge de 67 ans sans s’être jamais renié. Il était un des plus célèbres et audacieux colonels de la SS. On lui doit notamment la libération de Mussolini, au Grand Sasso, le 12 septembre 1943, et ses actions de déstabilisation des troupes alliées lors de l’offensive des Ardennes.

Après la guerre, traité par les Américains comme un vulgaire « droit commun », blanchi au tribunal de Nuremberg en 1947, Otto Skorzeny s’évada d’un camp de prisonniers en Allemagne pour se réfugier en Espagne.

(source « Ephémérides nationalistes »)

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Auteur d’un nombre impressionnant de bouquins qui m’ont ravi quand j’étais plus jeune, et dont la plupart des personnages sont restés dans mon souvenir,Jean Balthazar Marie Mallard de La Varende Agis de Saint-Denis, baron Agis de Saint-Denis, « vicomte » de La Varende, connu sous le nom de Jean de La Varende, né le 24 mai 1887 au château de Bonneville à Chamblac (Eure),est mort le 8 juin 1959 à Paris.

« Dans le mouvement stylistique de M. de Saint-Simon apparaît une sorte d’allégresse invaincue, une juvénilité qui persiste et le maintient sous pression. D’ailleurs, LA CURIOSITE est un ferment si actif qu’elle détermine chez ceux qui ont la chance d’en être possédés, une animation telle qu’elle devient une sorte d’attente heureuse de l’heure et de l’événement, un éclairement général de la personnalité, un appétit vif et remuant. Le curieux est toujours alerte, débrouillard, et ne connaît pas l’ennui ; bien loin de se refuser délibérément la mélancolie, il l’ignore. Le curieux pourra être triste, jamais il ne sera morose. Quand les choses sont par trop dures, par trop cruelles, le curieux cède à la douleur, mais soyez certains qu’il sera parmi les plus rapides à rechausser les étriers, comme on disait jadis ; à rattraper les pédales, comme l’on dit aujourd’hui, car les métaphores sont dictées par les mœurs. »

M. de Saint-Simon & sa comédie humaine.

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J’ai tracé l’autre jour le portrait de deux femmes admirables qui sont devenues de véritables icônes dans leur pays. Il en est une autre pour laquelle j’éprouve également une profonde révérence : Eva Braun, qui, le 30 avril 1945, se donna la mort en compagnie de son mari, Adolf Hitler, qu’elle avait épousé la nuit précédente.

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Une fable particulièrement de circonstances parmi toutes celles que nous a laissées Jean de La Fontaine, l’immense poète qui est mort à Paris le 13 avril 1695.

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d’honneur.
Et quant au Berger l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

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Né le 30 avril 1919 à Concarneau, le Breton Emmanuel Allot, alias Julien Guernec et surtout François Brigneau, s¹est éteint le 9 avril près de Paris.

Dans  » Mon journal de l’an 2000« , il saluait ainsi la mort de Claude Autant-Lara :

« Il s’en est allé discrètement. Il aurait eu 100 ans l’an prochain (né le 6 août 1901, à Luzarches, Seine et Oise). Sans doute a-t-il voulu couper aux cérémonies des centenaires : Marseillaise, accolades officielles, un bout de gâteau dans un doigt de vin et discours de circonstances… Ce n’était pas pour lui plaire.

A voir comment les pouvoirs républicains l’ont expédié, il n’aurait pas eu à souffrir beaucoup. La ministre qui est à la culture ce que le ministre de l’Éducation nationale est à la langue française, n’a pas eu un mot. Pour la mémoire cela vaut mieux. Le Premier ministre qui confond Orgon (personnage de Tartuffe) avec Harpagon (personnage de l’Avare), et Labiche (La cagnotte) avec Molière (la cassette, dans l’Avare) a observé un silence prudent. On ne peut que s’en féliciter. Nous n’avons pas entendu le président Chirac. C’est toujours ça de gagné. La télévision vient de modifier ses programmes pour prendre le deuil de Vadim, metteur en scène de modeste qualité, en diffusant Dieu créa la femme et Les liaisons dangereuses, deux films qui auraient pu souffrir l’oubli. En revanche, elle n’a pas jugé nécessaire de les bousculer pour honorer le metteur en scène du Mariage de Chiffon, de l’Auberge Rouge [etc.] Pourquoi ce silence ? Pourquoi cet « oubli » ?

Esprit libre et indépendant, dans la vieille tradition libertaire, pacifiste, antimilitariste, anticapitaliste, anticléricale, Claude Autant-Lara accepta, en 1989, de figurer sur la liste du Front national aux élections européennes. Il fut élu. Doyen d’âge, la charge lui revenait de prononcer le discours d’ouverture. Il en profita pour s’en prendre au « cosmopolitisme à la mode ». Les élus de droite et de gauche ne pouvaient supporter de pareilles outrances. Ils quittèrent la salle, grelottant d’indignation. L’esprit de tolérance flotte partout, à Strasbourg comme à Paris. »

Un très bel hommage qui, avec les modifications nécessaires, lui aurait été comme un gant.

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Louis Pergaud est mort pour le France le 4 avril 1915 (mais on avance aussi la date du 8 avril ) près de Marchéville-en-Woëvre , dans la Meuse. Instituteur et écrivain, il est l’auteur de « De Goupil à Margot », Prix Goncourt 1910 et de « La Guerre des Boutons », paru en 1912, mais aussi de « La Revanche du Corbeau » et du « Roman de Miraut, chien de chasse ».

A l’occasion de la sortie des deux nouvelles versions du film adapté de La Guerre des Boutons, on a voulu faire de Pergaud une espèce de militant laïcard, et du film un hommage aux Hussards noirs de la République. Il n’en est rien et Pergaud est très clair dans sa préface qui est un joyau du genre, étrangement encore très moderne… qu’on en juge :

« Tel qui s’esjouit à lire Rabelais, ce grand et vrai génie français, accueillera, je crois, avec plaisir, ce livre qui, malgré son titre, ne s’adresse ni aux petits enfants ni aux jeunes pucelles.

Foin des pudeurs (toutes verbales) d’un temps châtré qui, sous leur hypocrite manteau, ne fleurent trop souvent que la névrose et le poison ! Et foin aussi des purs latins : je suis un Celte.

C’est pourquoi j’ai voulu faire un livre sain, qui fut à la fois gaulois, épique et rabelaisien ; un livre où coulât la sève, la vie l’enthousiasme ; et ce rire, ce grand rire joyeux qui devait secouer les tripes de nos pères : beuveurs très illustres ou goutteux très précieux.

Aussi n’ai-je point craint l’expression crue, à condition qu’elle fut savoureuse, ni le geste leste, pourvu qu’il fut épique.

J’ai voulu restituer un instant de ma vie d’enfant, de notre vie enthousiaste et brutale de vigoureux sauvageons dans ce qu’elle eut de franc et d’héroïque, c’est-à-dire libérée des hypocrisies de la famille et de l’école.

On conçoit qu’il eut été impossible de s’en tenir au seul vocabulaire de Racine.

Le souci de la sincérité serait mon prétexte, si je voulais me faire pardonner les mots hardis et les expressions violemment colorées de mes héros. Mais personne n’est obligé de me lire. Et après cette préface et l’épigraphe de Rabelais adornant la couverture [ Cy n’entrez pas, hypocrites, bigotz, vieulx matagots, marmiteux boursouflez…], je ne reconnais à nul caïman, laïque ou religieux, en mal de morales plus ou moins dégoûtantes, le droit de se plaindre.

Au demeurant, et c’est ma meilleure excuse, j’ai conçu ce livre dans la joie, je l’ai écrit avec volupté, il a amusé quelques amis et fait rire mon éditeur [ceci par anticipation] : j’ai le droit d’espérer qu’il plaira aux « hommes de bonne volonté » […] et pour ce qui est du reste, comme dit Lebrac un de mes héros, je m’en fous. »

le lecteur intéressé me permettra de le renvoyer à cette modeste étude

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