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“Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique “sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme de Hyperboréens et “redéfinir” Dieu. car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu nait avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume.Et l’orage.

Dieu s’incarne dans la Nature. la Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.

Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil -péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried.”

 

Jean Mabire, Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens. Robert Laffont.

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Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 en Prusse est mort le 22 décembre 1937 à Tutzing en Bavière. Il aura droit à des funérailles nationales à Munich. Général en chef des armées allemandes pendant la Première Guerre mondiale, il soutient activement le mouvement national-socialiste dans ses débuts mais quelques mois après l’échec de la tentative de putsch à Munich en 1923 il se retire de la vie politique  puis épouse, en secondes noces, Mathilde von Kemnitz, de vingt ans plus jeune que lui, avec laquelle il vient de fonder le Tannenbergbund, mouvement païen de « connaissance de Dieu », qui existe toujours sous le nom de Bund für Deutsche Gotterkenntnis, et dont les membres sont parfois appelés « Ludendorffer ».

Jean Mabire : « Il ne faudrait pas laisser passer cet événement sans faire justice du torrent d’inepties et d’obscénités insultantes déversé sur cette femme, qui a eu le grand malheur de ne plaire ni aux nazis ni à leurs adversaires. Mathilde Ludendorff n’était pas seulement une belle femme, au corps encore attrayant, mais aussi une femme intelligente et une véritable mystique. Elle a fondé une sorte de religion de la Nature, dont le panthéisme fait largement appel au vieux paganisme nordique. Ce mouvement de « connaissance de Dieu », n’est pas une Église et lutte contre toutes les formes « inférieures », de la foi, représentées pour elle par les confessions chrétiennes et les sectes occultistes. Mathilde Ludendorff recherche, avant tout, l’harmonie du corps et de l’âme et s’intéresse beaucoup à la pédagogie et à la psychologie. Sa recherche d’une foi enracinée l’amène à lutter contre toutes les internationales spirituelles. Elle hait le christianisme et surtout l’ordre noir des Jésuites. Ce n’était quand même pas une raison pour en faire une Messaline! Ses innombrables brochures et ses gros livres, parfois un peu touffus, restent intéressants et ses disciples ont fort bien surnagé après la catastrophe du nazisme. Son influence sur son vieux général de mari fut sans doute plus bénéfique qu’on ne le croit et elle a toujours veillé à ce que la mystique se transformât le moins possible en politique. » (« Thulé le soleil retrouvé des hyperboréens, Robert Laffont » )

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« 21 juin à l’aube. la nuit disparait devant le jour naissant. Là-bas, vers l’est, le ciel se colore de vert émeraude, tel un océan paisible. Puis tout vire au rose, comme si mille fleurs aux tendres pétales éclataient au milieu des nuages gris. Enfin du sol même de la vieille Angleterre semble surgir le disque du soleil, rouge vif. Aujourd’hui il va accomplir sa course la plus longue. Jamais comme au solstice d’été il ne s’attarde ainsi parmi les hommes, avec une telle chaleur, une telle force, une telle puissance. Le soleil tient enfin la promesse des longs mois d’hiver. Il revient parmi nous. Il nous réchauffe et nous éclaire. Il protège l’océan des blés et annonce l’or des moissons.

En ce matin sacré, nous sommes à Stonehenge, sur les hautes terres dénudées de la plaine de Salisbury. Au nord, le pays de Galles et ses vertes collines. Au sud, la presqu’île de Cornouailles et ses rochers roux. Derrière nous vers l’ouest, l’océan où va, ce soir, au terme de sa plus longue journée de labeur, sombrer le soleil. Quand il aura fini sa course, il disparaitra dans la mer où dorment à jamais, dans les grands fonds, les temples et les hommes de l’Hyperborée. De la pierre de l’autel, au centre du monument mégalithique de Stonehenge, on voit le soleil se lever sur la pointe d’un menhir, du nom de Heel stone, dressé dans le prolongement de l’avenue principale. Ici, depuis trente ou quarante siècles, des hommes sont venus, en ce jour unique de l’année, assister au lever du soleil créateur, du soleil invaincu, du soleil souverain.(…)

Dans ce temple à ciel ouvert qui n’avait pas d’autre dieu que le soleil, ceux qui nous ont précédé célébraient le grand mariage de la terre et du feu, le grand culte tellurique de la seule force qui ne mente pas et de la seule vie qui soit éternelle. La science ne s’oppose pas à la foi. Elle l’éclaire et la renforce. On sait aujourd’hui que Stonehenge n’est pas seulement un monument élevé pour découvrir le soleil du solstice d’été au nord-est, mais aussi pour saluer celui du solstice d’hiver au sud-ouest.(…)

Le passé et l’avenir avancent du même pas. La vie semble mourir au solstice d’hiver et elle renaît au solstice d’été. Stonehenge n’est pas le témoignage impressionnant d’un culte disparu mais le point précis où peuvent désormais s’ancrer notre certitude et notre espérance. Ce que les hommes aperçoivent dans Sun stone, la pierre du soleil, ce n’est pas le signe maudit de la fin du monde, c’est la présence vivante de l’éternel retour. »

Jean Mabire, cité dans « Fêtes païennes des quatre saisons« , sous la direction de Pierre Vial. Éditions de la Forêt.

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Le 8 juin, les Odinistes fêtent le « Lindisfarne Day » pour commémorer le plus ancien raid viking connu, relaté dans la Chronique anglo-saxonne.
Lindisfarne est une petite île située non loin de la côte anglaise, en Northumbrie. Le monastère qui y avait été fondé en 635 par un moine irlandais, Aidan de Lindisfarne, était devenu la base de la christianisation du nord de l’Angleterre. Sa mise à sac en 793 par les Vikings, qui, d’une certaine façon, vengèrent ainsi leurs frères saxons massacrés à Verden par Charlemagne onze plus tôt, plongea le monde chrétien occidental dans la consternation.
La date du 8 juin 793 est souvent utilisée par les historiens pour distinguer le début de l’époque viking.

voir l’extrait du livre de Jean Mabire,  » les Vikings »  : http://thenewwatchtower.blogspot.com/2011/05/furore-normannorum-libera-nos-domine.html

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« Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique « sagesse » de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme de Hyperboréens et « redéfinir » Dieu. car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu nait avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume. Et l’orage.

Dieu s’incarne dans la Nature. la Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.

Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil -péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried. »

Jean Mabire, Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens. Robert Laffont.

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Pierre Drieu La Rochelle, né le 3 janvier 1893 à Paris se donne la mort le 15 mars 1945.

« A l’image de ces roues enflammées que les Germains font rouler du haut des collines dans la nuit du solstice d’été, votre pensée, Drieu, forme un cercle parfait. La chambre solitaire de 1945 rejoint la tranchée de 1915. Trente ans ne sont plus qu’une seconde d’éternité. Comme les lointains ancêtres vikings, vous avez vécu une grande aventure. Vous avez risqué votre peau et vous avez risqué votre âme. « On ne va jamais aussi loin qu’en soi même« . Quel long voyage… Et nous voici sans vous ».

Jean Mabire, Drieu parmi nous.

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Ce feu résume une vivante tradition. Non pas une image inconsistante mais une réalité. Une réalité aussi tangible que la dureté de cette pierre ou ce souffle de vent.Le symbole du solstice est que la vie ne peut pas mourir. Nos ancêtres croyaient que le soleil n’abandonne pas les hommes et qu’il revient chaque année au rendez-vous du printemps.

Nous croyons avec eux que la vie ne meurt pas et que, par delà la mort des individus, la vie collective continue.

Qu’importe ce que sera demain. C’est en nous dressant aujourd’hui, en affirmant que nous voulons rester ce que nous sommes, que demain pourra venir.

Nous portons en nous la flamme. La flamme pure de ce feu de foi. Non pas un feu de souvenir. Non pas un feu de piété filiale. Mais un feu de joie et de gravité qu’il convient d’allumer sur notre terre. Là nous voulons vivre et remplir notre devoir d’hommes sans renier aucune des particularités de notre sang, notre histoire, notre foi entremêlés dans nos souvenirs et dans nos veines…

Ce n’est pas la résurrection d’un rite aboli. C’est la continuation d’une grande tradition. D’une tradition qui plonge ses racines au plus profond des âges et ne veut pas disparaitre. Une tradition dont chaque modification ne doit que renforcer le sens symbolique. Une tradition qui peu à peu revit.

Jean Mabire

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« Ce feu résume une vivante tradition. Non pas une image inconsistante, mais une réalité. Une réalité aussi tangible que la dureté de cette pierre ou ce souffle de vent. Le symbole du solstice est que la vie ne peut pas mourir. Nos ancêtres croyaient que le soleil n’abandonne pas les hommes et qu’il revient chaque année au rendez-vous du printemps.

Nous croyons avec eux, que la vie ne meurt pas et que par-delà la mort des individus, la vie collective continue.

Qu’importe ce que sera demain. C’est en nous dressant aujourd’hui, en affirmant que nous voulons rester ce que nous sommes, que demain pourra venir.

Nous portons en nous la flamme. La flamme pure de ce feu de foi. Non pas un feu de souvenir. Non pas un feu de piété filiale. Mais un feu de joie et de gravité qu’il convient d’allumer sur notre terre. Là nous voulons vivre et remplir notre devoir d’hommes sans renier aucune des particularités de notre sang, notre histoire, notre foi entremêlés dans nos souvenirs et dans nos veines…

Ce n’est pas la résurrection d’un rite aboli. C’est la continuation d’une grande tradition. D’une tradition qui plonge ses racines au plus profond des âges et ne veut pas disparaître. Une tradition dont chaque modification ne doit que renforcer le sens symbolique. Une tradition qui peu à peu revit. »

Jean Mabire

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breiz atao 2

Olier Mordrel fut un militant nationaliste breton. Il était favorable à l’indépendance de la Bretagne comme nation associée à la France et son influence marque encore aujourd’hui la frange la plus nationaliste de l’Emsav.

En 1919 il adhère au mouvement Breiz Atao pour être, en 1932 avec François Debeauvais, l’un des fondateurs du PNB (Parti Nationaliste Breton). Sa sensibilité radicale le pousse vers un romantisme néo-païen.

Pris dans la tourmente de la guerre, Mordrel est condamné à mort en France. Puis , de retour en Bretagne, toujours avec Debeauvais il est l’un des créateurs du Comité National Breton qui opte pour une ferme neutralité pour en démissionner et être assigné à résidence en Allemagne. Détesté de Vichy, toléré par les allemands, il revient en Bretagne pour assister à la scission du PNB après l’assassinat par les communistes de l’abbé Perrot et de la prise en main du parti par Célestin Lainé. Il se lie d’amitié avec Louis Ferdinand Céline et prend le chemin de l’exil en 1944. Condamné à mort par contumace en 1946, il revient pourtant en France en 1972. Il se rapproche du GRECE et meurt en 1985, le 25 octobre.

L’héritage d’Olier Mordrel a été longtemps ignoré ou rejeté depuis la fin de la guerre en raison de

son parcours clairement marqué par une tentative de conciliation du fascisme, du national-socialisme et du celtisme breton avant et durant le conflit et qu’il continue, par la suite, à dénoncer les incohérences idéologiques de la « gauche bretonne ».Avec l’apparition d’Adsav en 2000, Olier Mordrel et son héritage ont été réhabilités et Jean Mabire, en 1985, lui rend hommage :



Olier Mordrel« Mordrel, c’est tout autre chose [qu’un intellectuel]. Un grand écrivain d’abord, même s’il s’est échiné à la fin de sa vie dans des besognes moins hautes que lui. Mais aussi un homme capable de s’incarner totalement dans un peuple au point d’en faire une nation, dans un paysage au point d’en faire quelque Terre promise, dans un style de vie au point de donner naissance à un type d’homme nouveau.

Au départ, se situe certes la lutte pour ce qu’on nomme « les patries charnelles » et l’unité d’un monde qu’il baptisait comme « nordique » et qu’on peut aussi bien proclamer « européen ». Mais très vite apparut la fraternité par-delà les frontières. Et l’ordre nécessaire qui unit les meilleurs. Mordrel incarnait en lui-même, sans se soucier des contradictions, la sève populaire et la vertu aristocratique. Fils d’un général gaulois, il avait rompu avec le décor d’une France « unéindivisible » sans renier son sang. En pleine guerre, l’article qu’il consacre à ce vieux chef de l’arme coloniale indique bien les rapports nouveaux qui pourraient naître entre la Bretagne et la France.

Mordrel dépassait sa patrie avant même de l’avoir construite. Etre Breton, pour lui, n’était pas se fermer mais s’ouvrir. Première leçon.

La deuxième est sans doute que pour nous qui haïssons la chose politicienne, tout est politique et grande politique. Un poème, une critique de film, une photographie de visage ou de chaumière, la rencontre d’un homme véritable et surtout l’évocation de ses amis disparus comme Jakez Riou ou von Thevenar, tout lui était prétexte pour retrouver son monde et nous le faire découvrir. Même les statistiques et la géopolitique devenaient sous sa plume réalités de chair et de sang. Cet architecte était un lyrique.

L’aventure de Breiz Atao appartient à l’Histoire. Même si l’on en peut tirer un enseignement, elle n’en reste pas moins un moment totalement englouti dans le passé, aussi nécessaire et périmé que la geste de Nominoé ou les exploits d’Alan Barbe Torte. Mais Stur échappe aux pesanteurs quotidiennes et périssables de la politique. Cette revue annonçait, au détour de chaque page, qu’un nouveau type d’homme était en train de naître en Bretagne et que le Sturien serait bientôt autre chose que les différents avatars granitiques de la race : rêveurs, susceptibles, bourrus et bons cœurs, terroristes naïfs, soldats perdus du Bezenn, écolos barbus, grincheux mais éternels serviteurs de la France… Nourri de la philosophie de Nietzsche et de la littérature héroïque d’Irlande, le Breton sortait enfin d’un sommeil millénaire. Olier Mordrel peut dormir en paix. Il a semé des étincelles. »

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Trouvé sur Götterdämmerung, chez l’ami Jeep qui semble être parti en vacances, cet excellent texte qui date d’ une bonne quinzaine d’années, n’a pas pris une ride …

oeufs

LES NAZIS DE CARNAVAL SONT NOSTALGIQUES D’UN MONDE DONT ILS NE CONNAISSENT RIEN

« Les Nostalgiques, ce fut le titre d’un livre du romancier Saint-Loup. On y découvrait quelques figures d’aventuriers qui après avoir participé à la dernière guerre dans le camp des vaincus, ne cherchaient pas, bien au contraire, à oublier les élans de leur jeunesse.

Ceux qui avaient eu 20 ans en 1943 sont aujourd’hui largement septuagénaires. Ce ne sont pas des  » néo-nazis « , mais des anciens combattants sans drapeaux ni médailles qui refusent d’oublier leurs camarades tombés en Poméranie ou à Berlin. Comment pourraient ils se reconnaître dans les provocations des jeunes au crâne rasé se réclamant d’un monde dont ils connaissent uniquement ce qu’en racontent les médias partis à la chasse de la Bête immonde?

…Le néo-nazi fait partie du paysage audiovisuel. Ressemble parfaitement à ce qu’on voudrait qu’il soit bête et méchant.

Très bête et très méchant. Et partout semblable à lui-même, comme un parfait clone du Diable devenu diablotin.

Avant la guerre, les grands magasins proposaient à l’approche des fêtes des  » panoplies « . Les petits garçons se déguisaient en Peaux-Rouges et les petites filles en infirmières. Cet amusement a disparu, comme les découpures et les soldats de plomb. Aujourd’hui, la seule panoplie qui fait encore prime sur le marché est celle du  » néo-nazi « , modèle international, dont la presse assure gratuitement la promotion.

Si l’on attache quelque importance aux symboles et aux signes, on ne peut qu’être frappé chez les néo-nazis de particularités fort peu en usage sous le régime dont ils se réclament.

D’abord, l’inévitable crâne rasé. C’était alors la caractéristique des bagnards plutôt que de leurs gardiens ; la coupe de cheveux caractéristique étant  » courts sur les côtés et plus longs sur le dessus « , très différente de la  » brosse  » à la mode dans l’armée française. Le crâne rasé évoque bien davantage les Marines que les Waffen SS…

…Il y a toujours des gens pour croire que l’habit fait le moine et la chemise le fasciste, surtout rehaussée de quelque brassard. Ainsi naquit ce qui n’était que mauvais folklore.

Au fur et à mesure que ce folklore vestimentaire disparaissait pour péniblement survivre dans quelques groupuscules squelettiques, indispensables viviers pour les provocateurs et les indicateurs, on vit apparaître une nouvelle mode. Elle ne nous vint pas d’outre-Rhin mais d’outre-Manche et porte le nom de skinheads, têtes de peau, ou l’on préfère crânes rasés…

Des skins aux néo-nazis il n’y a qu’un pas, ou plutôt un geste, le bras tendu et l’autre poing fermé sur la pinte de stout. Puisque les Allemands hurlent dans les films, on hurle aussi. Yeah et Heil, ou n’importe quoi. L’essentiel, c’est de scandaliser l’establishment et de cogner sur les policemen. Défendez à un gamin de toucher aux confitures. Il n’aura de cesse avant d’avoir trouvé un escabeau et dévalisé la dernière étagère du placard interdit.

La mode des skinheads lancée, elle se révéla vite, à l’inverse de ce que disait Mussolini du fascisme, un article d’exportation. Le Channel franchi, le public des stades français subit la contagion. Mais que sont les quelques centaines de skins français à côté des milliers d’Allemands qui allaient désormais fournir les gros bataillons du mouvement sur le continent?

On ignore trop la fascination qu’éprouvent les Allemands pour les Britanniques. Il y avait dans le IIIe Reich une nostalgie secrète de l’empire victorien et du grand mythe raciste de l’homme blanc régnant sur les sept mers du monde. En déferlant sur le continent, la mode skin ne pouvait qu’attirer nombre de jeunes Teutons en rupture de respectabilité.

L’ATTRAIT IRRÉPRESSIBLE DU MAL ABSOLU

Les skinheads britanniques leur ont fourni, plus qu’on ne l’imagine, leurs défroques, leur musique, leur brutalité. Tout est anglo-saxon dans le background culturel des émeutiers que nous montre la télévision. Ils ne copient pas leurs grands-pères, mais l’image qu’en a donnée la propagande antifasciste ce ne sont pas les SA du capitaine Rohm mais les SA de Rohm vus par Visconti dans Les Damnés. Et encore plus pédés que les fusillés du 30 juin 1934! …

La mise en valeur par les médias des groupuscules les plus folkloriques contribue largement à multiplier les actes de violence qui s’enchaînent par contagion morbide, dans l’attrait irrépressible du Mal absolu, d’autant plus séduisant qu’il est inlassablement dénoncé. »

Jean Mabire – Le Choc du Mois juillet-août 1993 N°66

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