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J’ai succombé hier à la Table Ronde de Terre et Peuple à une véritable fringale d’achat de bouquins … n’ai plus qu’à bouffer que des patates pendant un certain temps …

Pierre Vial, La chevalerie, éditions DEFI, Prolégomènes.
Monté sur un puissant destrier, coiffé du heaume et caparaçonné d´acier, arborant fièrement ses couleurs et maniant l´épée d´estoc et de taille, le chevalier a depuis longtemps conquis une place de choix dans l´imaginaire européen. Belle et courageuse, loyale et fidèle, la chevalerie témoigne encore aujourd’hui de ce que fut réellement le Moyen Age. De la formation à l´adoubement, du tournoi à l´amour courtois, des Croisades aux ordres de chevalerie, l´auteur nous fait revivre dans un tour d´horizon érudit l´univers guerrier et mystique des chevaliers européens. Des origines profanes à la sublimation par la chrétienté, il dresse en historien un portrait fidèle et vivant de cette institution emblématique d´un ordre aujourd’hui révolu.

 

Pierre Gillieth, B.A.-BA Gaulois. Pardès.
Mieux connaître aujourd’hui nos ancêtres les Gaulois , c’est renouer avec notre plus longue mémoire. Arrivés vers 1500 avant notre ère, les Celtes ont insufflé un souffle civilisateur sur toute l’Europe de la fin de l’âge du bronze et, surtout, de l’âge du fer. Ils conquirent la Gaule, à l’orée du premier millénaire avant J.-C. C’est ainsi que naquit la civilisation gauloise, beaucoup plus riche et développée que certains le croient. Une civilisation avancée, culturellement et artisanalement brillante, différente de celles de la Grèce et de Rome en bien des points (oralité, religion, art non représentatif…), techniquement ingénieuse (les Gaulois ont inventé, notamment, la moissonneuse ou le tonneau). Le lecteur retrouvera dans la Gaule de nos ancêtres bien des traits de caractère qui perdurent aujourd’hui dans notre peuple. Ce B.A.-BA des Gaulois permet de s’initier à la riche civilisation gauloise, de découvrir les origines des Gaulois, leur Histoire, la geste de Vercingétorix, le premier héros de notre Histoire collective. Mais, également, leur langue, leur religion, leur vie quotidienne, leur art et leur manière de faire la guerre. On remontera le temps, dans les rues des antiques Bibracte et Lutèce. Et l’on terminera ce voyage de deux mille cinq cents ans par la fusion gallo-romaine. C’est aussi l’occasion de découvrir des pages méconnues de l’Histoire gauloise, comme l’ultime résistance d’Uxellodunum, la vérité sur les sacrifices humains, les mots gaulois qui existent encore dans notre langue, qui furent les empereurs gaulois, comment nos ancêtres étaient perçus par leurs voisins antiques ou quelle influence les Gaulois peuvent avoir dans la littérature, la bande dessinée ou le cinéma…

 

Christian Bouchet, Les Nouveaux Païens, Dualpha

Comment peut-on être païen ? En 12981, Alain de Benoist posait cette question et y répondait dans un ouvrage qui fit date. Tant la lecture de ce livre que celle de la revue Éléments ou que la fréquentation de l’association GRECE dont Alain de Benoist était un des principaux contributeurs et inspirateurs contribuèrent à créer plusieurs générations de « nouveaux païens ». Christian Bouchet a été à leur rencontre et a recueilli leurs témoignages dans ce livre. En lisant Les Nouveaux Païens, on apprend comment et pourquoi on le devient, à quoi l’on croit et comment on justifie son engagement. On fera ainsi connaissance avec les différentes familles du néo-paganisme et on l’appréciera dans ce qui fait son unité et sa multiplicité. Dans une seconde partie, sous la plume de philosophes, de sociologues et d’historiens, on découvrira la problématique du néo-paganisme, et son histoire, du XVIIIe siècle à nos jours, sa récente montée en puissance dans les pays de l’Est, ainsi que les critiques que formulent à son encontre les traditionalistes disciples de René Guénon ou de Julius Evola.
Les Nouveaux Païens fournira ainsi les pièces d’un dossier qui permettra à certains de s’interroger tant sur sur eux-mêmes que sur leur foi et qui proposera à d’autres le corpus nécessaire à une étude dépassionnée d’un courant particulier des nouvelles spiritualités occidentales.

 

Saint-Loup, Les Partisans, Irminsul.

L’édition originale avait paru en 1943. Le titre, Les Partisans, pouvait certes se liure à double sens. Au premier degré, il s’agissait des résistants russes, que les Soviétiques nommaient « héros », les Allemands « bandits » et les légionnaires français tout simplement « partoches » ou bien encore « Chleuhs » en souvenir de la guerre du Rif -mot qui peut se traduire par « Viets » oiu « Fells » selon l’évolution de notre ex-empire colonial et la date de notre passage dans les rangs de l’armée gauloise.
Au second degré bien entendu, il s’agit de ceux qui ont pris parti, et ce, nous précise superbement l’auteur « avec leur sang ou le risque de leur rang ». Écrit par un journaliste qui devait devenir romancier, ce livre n’apparut pas à l’époque comme une œuvre littéraire mais comme un témoignage et une sorte d’acte militant. Il faudra le recul du temps pour qu’il prenne d’autres couleurs, où l’indéniable valeur historique se trouve prise en relais par le style romantique. Son lyrisme irrépressible fera un jour du grand Saint-Loup un très singulier écrivain que peuvent aimer sans réserve ceux qui ont naguère été émus par les livres d’un André Malraux ou d’un Jean Giono, illustres devanciers dont il est plus proche qu’on ne croit.

 

Lucien Rebatet/P.A.Cousteau, Dialogue de « vaincuis », Berg
Rédigé en 1950 à la prison de Clairvaux par deux anciens collaborateurs, et demeuré à ce jour inédit, ce « dialogue »constitue un document essentiel. Ces deux anciens collaborateurs sont célèbres, puisqu’il s’agit de Lucien Rebatet et de Pierre-Antoine Cousteau, condamnés à mort à la Libération. Leur peine ayant été commuée en prison à perpétuité, ils rédigent ensemble une vingtaine de « dialogues » où ils s’expriment en totale liberté.
Ils mettent noir sur blanc des « vérités rescapées », car s’ils se considèrent comme « vaincus », leurs idées ne sont pas pour autant, selon eux, invalidées. Ils parlent de l’histoire de leur engagement, du nationalisme maurrassien au racisme hitlérien, et reprochent à Hitler d’avoir trahi ses propres principes, développés dans Mein Kampf. C’est pour eux l’explication de la défaite du nazisme. Ils évoquent de Gaulle, qu’ils haïssent, Staline, qu’ils admirent, car « depuis que le fascisme est mort, il n’y a plus d’ordre que chez les Rouges ».
Bref, « Staline est génial. Il ne fait pas de martyrs lui… « . Ils passent aussi cri revue l’histoire de la littérature, invectivent avec violence Jean-Paul Sartre,  » sorti du maquis des Deux Magots où l’on a terriblement peu risqué le crématoire ». Sartre représente pour eux l' » imposture résistantialiste ». lis vomissent Jean Genet, s’enthousiasment pour Marcel Aymé et Louis-Ferdinand Céline, discutent de la religion :  » Il me soulève le coeur ce sentiment absurde parce qu’il est bien la conséquence de cette monumentale entreprise de dévirilisation, de châtrage systématique…
Le Christ était un pisse-froid… « . Malgré le désaveu de l’Histoire, leur vision du monde repose toujours sur les valeurs qui les ont menés à s’engager dans le collaborationnisme le plus dur et qui conduiront d’autres anciens collaborateurs à se mettre au service de régimes dictatoriaux, l’Espagne franquiste par exemple, ou antisémites sous couvert d’antisionisme, comme l’Egypte de Nasser. Ces dialogues nous invitent donc à regarder l’adhésion au nazisme de certains intellectuels français, non pas comme un accident de parcours ou une parenthèse, mais comme l’accomplissement de ce qu’ils pensaient et de ce qu’ils ont continué à penser malgré la défaite de leur camp.

Jacques Roucolle, Werwolf, le dernier carré, Auda Isarn.
Ce livre est le premier en langue française à évoquer la page tragique du Werwolf.
Créé en 1944, sous l’impulsion d’Himmler, le Werwolf anticipait l’effondrement du Reich et préparait la résistance nationale-socialiste à l’occupation alliée et soviétique.
Il s’opposa d’abord à l’avancée de ces derniers puis rentra dans la clandestinité pour combattre les nouveaux envahisseurs du sol allemand.
Sabotage, assassinats politiques, propagande, survie, tel fut la vie de ce dernier carré hitlérien qui lutta jusqu’à la fin de l’année 1947.
Ce livre permet de découvrir l’héritage historique allemand qui a permis la naissance du Werwolf (et ses racines remontent au Moyen-Age), ses principaux acteurs, ses débuts et son existence sur les différents fronts, à travers mille témoignages. Donald Rumsfeld a récemment comparé la guérilla irakienne au Werwolf allemand. Ce livre passionnant et copieusement illustré (par un important cahier photo) a été écrit par un historien français qui a consacré dix ans de sa vie à des recherches approfondies, notamment dans les archives militaires de Berlin et de Moscou.

 

Philippe Martin, A la recherche d’une éducation nouvelle, éditions du Lore.
L’histoire de la jeunesse allemande des temps modernes est celle d’un élan émotionnel, d’une rébellion face au monde des machines, du rejet des villes de béton sans espace avec leurs désordres frelatés. Si l’Allemagne voulait survivre, il lui fallait mettre en oeuvre des formes nouvelles d’éducation et de formation de ses élites. La société allemande, monde fermé des affaires et de la technique, ne comprit pas le problème, ou le nia.
Livrée à elle-même, aidée par quelques éducateurs lucides, la jeunesse allemande partit à la recherche d’un homme nouveau, d’un modèle, « image, -dit le poète-, d’un temps meilleur ». La jeunesse, qui est elle-même sa propre société, trouva spontanément les voies de son éducation. Ce furent ses années d’apprentissage, mûries après 1918 par la pensée lancinante des soldats morts.
Dans le monde artificiel et déréglé d’une raison vouée à l’abstaction et à l’utopie, la jeunesse des sociétés industrielles connaît l’abandon. Elle est pourtant la force naturelle appelée à accepter le poids de la discipline que finiront par imposer les lois du monde vivant, sans lesquelles il n’est destin ni individuel ni collectif. Encore aujourd’hui l’homme ignore tout des lois biologiques, malgré le travail resté inconnu de quelques chercheurs. L’expérience de la jeunesse allemande apporte des exemples significatifs. Elle apporte surtout un immense champ de réflexion.

Du soulèvement étudiant contre Napoléon en 1813 à la jeunesse nationale-socialiste apparue dès 1922, en passant par l’éclosion des groupes randonneurs en 1895, cette étude qui sort des sentiers battus est d’un intérêt capital à l’heure où une société déliquescente laisse sa jeunesse, victime d’un système éducatif en faillite, dans l’abandon le plus tragique.


Wilhelm Landig, Combat pour Thulé, Auda Isarn.

Hiver 1945, alors que les bombes américaines achèvent de détruire les villes allemandes et que les troupes russes entrent dans Berlin, un mystérieux dernier carré se replie sur la base SS du point 103 en Antarctique. S’appuyant sur les ultimes découvertes des scientifiques nazis de Peenemünde, les aviateurs du Reich expérimentent les premiers avions à propulsion verticale. Ces véritables ovnis apparaissent ainsi, ici ou là, dans les ciels de la planète. Premier romancier à oser marier l’uchronie et l’anticipation avec la Tradition, l’ésotérisme et le national-socialisme, Wilhelm Landig nous conte ici l’histoire d’une poignée d’aviateurs SS qui va participer au combat de ces derniers Européens contre l’empire judéo-américain.Leur base, le point 103, se trouve au cœur du Nord polaire, de l’antique Thulé. De curieuses connections et nouvelles alliances vont voir le jour, dessinant de manière prophétique une nouvelle donne géopolitique eurasiste. Nous suivons ainsi les aventures mouvementées de ce groupe nazi, bientôt renforcé par un Occitan, à travers l’Europe et le monde. De Montségur à Thulé, de Cordoue à Téhéran, du golfe d’Aden à Srinagar, c’est toute une géographie sacrée et mystérieuse qui réapparaît ainsi. Ce livre est le premier tome de la trilogie Thulé.

Chard, Sarko Prézydent ! Éditions des Tuileries.
Le Petit Nicolas fera-t-il regretter le grand jacques ? C’était la question que posait Rivarol le 13 avril 2007. Et à laquelle répond sans ambiguïtés ce nouvel album de Chard recueil d’une septantaine de dessins inédits ou déjà publiés dans notre hebdomadaire. Le nouveau chef de l’État y apparaît dans toute sa vérité : ce n’est pas triste, c’est sinistre, terme à prendre dans son acceptation actuelle et dans son sens premier. (Camille Galic).

et enfin… last but not least :



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Je ne sais plus qui m’a dit un jour : « tu n’espères quand même pas inverser le cours des choses avec des bouquins ? » d’ailleurs, je crois bien me rappeler que le « je ne sais plus qui » en question utilisait force citations littéraires pour étayer ses arguments … et bien pourquoi pas ? Mais pas qu’AVEC des bouquins : l’étude et la connaissance ne sont rien sans l’action, sinon simples branlettes intellectuelles, mais inversement on n’est qu’un gros bourrin si on privilégie l’action seule au détriment de l’étude et de la connaissance …et malheureusement des gros bourrins comme des adeptes intellos de la veuve poignée, on en compte beaucoup (trop) dans notre mouvance … C’est pourquoi je me décide aujourd’hui à mettre en liens les sites où on parle des auteurs, à mon sens importants et sans lesquels je ne serais certainement pas celui que je suis aujourd’hui , romanciers, essayistes ou chercheurs… même si je ne partage pas toutes leurs orientations…

A souligner quand même que cinq auteurs, parmi les plus importants, brillent par leur absence, il s’agit de :

Paul Léautaud,

Roger Nimier,

Jacques Laurent,

Antoine Blondin,

Michel Déon,

sur lesquels je n’ai pas trouvé de pages ou de sites satisfaisants…

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Giono

Jean Giono figure en bonne place dans ma liste des auteurs importants et de mes « éveilleurs » au paganisme. Il savait que « ce qui importe, c’est d’être un joyeux pessimiste« . Il est mort d’une crise cardiaque dans la nuit du 8 au 9 0ctobre 1970.

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Dans la dernière partie de son livre « l’Archéofuturisme », Guillaume Faye décrit la société archéofuturiste telle qu’elle pourrait être, en se basant sur des informations scientifiques ne relevant pas de l’imagination littéraire mais sur des innovations qui ont fait l’objet de brevets déposés à la fin du XXe siècle. Je me suis amusé , en glanant les diverses infos essaimées dans le courant du texte,  à recomposer l’ appareil d’Etat et l’organisation de la société…

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Après la « Grande Catastrophe » qui a vu sombrer dans le chaos l’ancien système politico-économique du fait de la convergence de désastres de toutes natures, ont subsisté des bulles de survie, sortes de baronnies qui se sont ensuite rapprochées les unes des autres. La nouvelle structure regroupait dans une Communauté des Etats Européens, les anciennes régions de l’Europe Occidentale dotées d’une très large autonomie. Mais de graves problèmes internationaux resurgirent avec de nouvelles menaces. La Russie et ses pays satellites proposèrent alors à la Communauté des Etats européens de fusionner pour assurer l’unité et la défense des « peuples apparentés »: la Fédération Eurosibérienne était née.

La Fédération comporte 125 états autonomes comme les Etats autonomes de Bretagne ou d’Ile de France, la République Romaine et le Royaume d’Albanie, etc. qui s’entendent sur les « questions principales »: quel est l’ennemi commun ? Quel est l’ami commun ? Ils sont représentés face au Gouvernorat impérial installé à Bruxelles, par le Directorat central de la Fédération.

Les litiges internes entre les États de la Fédération sont résolus par un Conseiller plénipotentiaire auprès du Tribunal-Inter-États de Saint Petersbourg et son Prévôt auquel il doit rendre compte, et qui dépend aussi du Gouvernorat impérial de Bruxelles où sont ses bureaux.

Dans la Fédération, on tente de concilier deux principes: l’autorité absolue et la rapidité de décision de l’autorité politique centrale, le Gouvernorat élu par le Sénat Impérial; et une grande liberté d’organisation laissée aux Régions-Etats.

Chacune des Régions-Etats autonomes est libre dans les domaines où elle n’est pas soumise aux compétences du Gouvernorat Impérial, d’organiser ses institutions comme elle l’entend. Elle doit simplement, par les moyens qu’elle désire, désigner un nombre de députés fixé en proportion de sa population au Sénat Fédéral d’Empire.

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L’ idéologie officielle de la Fédération est le « constructivisme vitaliste ».

La nouvelle économie techno-scientifique n’est plus, comme autrefois au XXe siècle, destinée à toutes les zones de la Terre ni à tous les humains. Seulement 10 % de l’ humanité en bénéficient, en général regroupés dans les villes, beaucoup moins étendues et peuplées qu’autrefois. Dans la fédération, 20% de la population vit dans une économie industrielle techno-scientifique; ce qui a permis de repeupler les zones rurales désertées et résolu les problèmes de pollution et de gaspillage énergétique.

L’innovation scientifique est très dynamique bien qu’elle ne repose plus sur un énorme marché mondial et ne concerne donc qu’une minorité de la population, les autres étant revenus à une économie rurale, artisanale et pastorale de type médiéval. L’explication de ce dynamisme est simple: le volume global de l’investissement et des budgets publics et privés n’ont plus à se préoccuper des besoins de toutes natures de 80% de la population vivant dans des communautés néo-traditionnelles, selon un système socio-économique archaïque, qui se débrouillent seules et librement pour leur production et leurs échanges, et pour nombre desquelles le solstice d’été est un moment fort

La Fédération Eurosibérienne pratique le libre-échange intérieur, mais ses frontières extérieures sont protégées par des barrières douanières très élevées. Les flux financiers et spéculatifs internationaux n’existent plus.

Dans l’élite, 18% des naissances sont assurées par l’ingénierie génétique: gestations en incubateurs, sans grossesse pour les femmes, avec « amélioration programmée du génome ». Mais cette technique est rigoureusement prohibée dans les communautés néo-traditionnelles et, ailleurs, soumise à l’approbation du Comité Eugénique Impérial. Les enfants issus de cette procréation artificielle sont souvent consacrés « pupilles d’Empire » et placés dans des centres d’éducation qui les transforment en cadres ultra-performants. Seuls les dirigeants et les cadres de la Fédération ont accès au réseau d’informations, l’ EKIS « Euro Kontinent Information Service ». Le système des médias, ouvert à tous, en cours au XXe siècle, a entièrement disparu car, pense-t-on, il aboutissait paradoxalement à la désinformation, à la désagrégation de l’esprit public et créait des paniques.

Les véhicules électriques sont généralisés, les automobiles interdites aux particuliers avec retour aux tractions hippomobiles, prohibition des véhicules à moteur dans les communautés rurales néo-traditionnelles, abandon des autoroutes sur le tracé desquelles ont été construites des lignes de chemin de fer classiques rapides pour le transport des camions et des containers (« ferroutage »), limitation progressive des transports aériens au profit des planétrains, introduction de dirigeables-cargos pour le fret et les transports civils, restauration du réseau des canaux, utilisation mixte des énergies nucléaires et éoliennes pour les transporteurs maritimes, etc.

(dessins de Schuiten)

Auteur d’une centaine d’ouvrages, notamment sur les Celtes, Jean Markale est mort hier matin, à l’hôpital d’Auray. Il avait quatre-vingts ans.

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De son vrai nom Jacques Bertrand, Jean Markale avait, avant de se lancer dans l’écriture, exercé, pendant vingt-cinq ans, le métier de professeur de lettres classiques dans un collège parisien. Mais, en 1979, fort de son succès avec « La femme celte » (Payot), il avait arrêté l’enseignement et était venu s’installer à Camors, près d’Auray, le pays de ses ancêtres. C’est là qu’il écrira, à une cadence pour le moins soutenue, tous ses livres. Ses grandes spécialités : les Celtes, le mythe du Graal, l’histoire de la Bretagne, l’ésotérisme et les énigmes historiques. Autant de thèmes qu’il a développés à satiété et exploités sous différentes formes, en particulier à travers des « cycles » qui lui permettaient de laisser libre cours à sa verve épique et à son imagination.

Son manque de rigueur scientifique était, d’ailleurs, le reproche que lui faisaient ses nombreux détracteurs. Mais Markale s’en moquait : « Je préfère être considéré comme poète plutôt que comme chercheur », assurait-il. Source : Le Télégramme

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Les livres sont chers, même si on parle beaucoup de culture, tout en sachant qu’il est de bon ton de n’en louer que le métissage, en passe de devenir obligatoire, mais sans s’attacher vraiment à en faciliter l’accès. Et pourtant, il fut un temps où les livres de poche ne valaient que quelques sous et mettaient réellement la culture à la portée de n’importe qui, ou presque …
Pour le môme que j’étais, le Club des Cinq et les aventures de Michel étaient de bonnes introductions à Bob Morane et Nick Jordan. Avant de passer à tout ce qu’on trouvait alors, donc, en « poche » . Je me souviens encore que le n° 1 de la collection « le Livre de Poche » était « Koenigsmark » de Pierre Benoit… et le 1000, « le Grand Meaulnes »…, et je finissais par savoir par coeur les catalogues, à force de les lire et relire …
Je vous passerai les anecdotes, l’odeur des pages de ce vieux « Dracula », en Marabout, le visage féminin, à la Grace Kelly, en couverture de « la Brière », les écorchures sur les « Sept Couleurs », suivant presque exactement les nervures de la feuille d’arbre de la couverture, les passages censurés par des grands « blancs » dans « Mort à Crédit »…En revanche je ne vous épargnerai pas la liste des auteurs dont je me rappelle:
Théophile Gautier, Alexandre Dumas et Paul Féval. Francis Carco, Pierre Mac Orlan, René Fallet, Luc Dietrich, Henri Bosco et Jean Giono, Jacques Perret, Marcel Aymé et Michel Mohrt, Henri Queffelec.
Brasillach, Drieu la Rochelle, Céline, Henri Béraud. Alphonse de Chateaubriant. Saint Loup et Saint Paulien, Guy Sajer, Ernst von Salomon et Knut Hamsun, Herman Hesse, Thomas Hardy, Michel de Saint Pierre, Jean de La Varende, Jean Lartéguy aussi. Henry de Monfreid.
Jacques Laurent, Michel Déon, Roger Nimier, Antoine Blondin. Les classiques Stendhal, Flaubert et Balzac. Et Faulkner, et Steinbeck. Erskine Caldwell, Hemingway. James Joyce et Liam O’Flaherty. D.H. Lawrence.
Jean Ray, Thomas Owen, Claude Seignolle. Maurice Leblanc et Gaston Leroux, Auguste le Breton et Simenon. Et même Exbrayat et OSS 117 … Tous en format de poche …
Tous ces auteurs, que j’ai lus entre 10 et 17 ans ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Pas étonnant qu’il y ait un fossé entre les générations quand on voit les auteurs qui figurent maintenant dans les catalogues « au format de poche »: la plupart de ceux que je cite sont tombés dans l’oubli, seulement connus de quelques timbrés ou nostalgiques dans mon genre. Et je n’ai aucune envie d’ouvrir les livres qui paraissent aujourd’hui, d’auteurs à la mode, souvent nuls et prétentieux, style Christine Angot, ou autres habitués des colonnes laudatives de Télérama et des Nulsrockuptibles, même si quelques autres, publiés ultérieurement ou que j’ai connus après se sont quand même rajoutés à ma liste. Parmi lesquels, pas mal d’auteurs de polars, dont le goût m’est venu plus tard: Léo Malet, Ellroy, Ed Mc Bain par exemple, mais aussi, plus classiques mais, parmi d’autres, carrément infréquentables,  François Augiéras et Gabriel Matzneff …

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Avallon, l’île d’éternelle jeunesse où le roi Arthur fut transporté pour y être soigné par Morgane après la tragique bataille  de Camlann, les terres Fortunées au nord du monde, la Grande Plaine où coule une rivière de miel, le Verger de la Joie, le Val sans retour … L’Autre Monde celtique atteste de la croyance des Celtes en l’immortalité de l’âme. L’accès à ces contrées à la fois mystérieuses et merveilleuses n’était jadis possible qu’à quelques hommes bénis des dieux ou des fées au terme d’un périple initiatique, par delà l’océan des âges et des apparences.

Les lieux saints de l’antiquité demeurent sacrés et le passage vers l’au-delà reste ouvert. Bernard Rio propose de retrouver les traces de cet Autre Monde dans le paysage contemporain, l’architecture religieuse et les traditions populaires.

Ces esquisses d’une géographie sacrée offrent une nouvelle et revigorante lecture de la forêt de Brocéliande, de la cité de Glastonbury ou de l’abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire. Elles replacent l’homme sur le chemin de la connaissance, en route vers le milieu du monde.

Sommaire :
– 1 introduction : Le milieu du monde
– 2. Avallon, l’île éternelle
– 3. Saint-Benoît-sur-Loire, locus consecratus des Gaulois
– 4. L’arbre au centre du monde
– 5. Le recours à la forêt
– 6. Brocéliande, la forêt réinventée
– 7. Une chasse fantastique entre les mondes
– 8. Saint Jacques ou le chemin de la voie lactée

Ecrivain et journaliste, Bernard Rio est l’auteur de nombreux ouvrages sur le patrimoine et les traditions dont “L’arbre philosophal”, un essai publié en 2001 aux éditions L’Age d’Homme et consacré aux mythes et légendes de la forêt.

Bernard Rio : Avallon et l’Autre Monde. éditions Yoran Embanner.

Ce pourrait être un chapitre inédit des « Fables de Venise » qu’Hugo Pratt aurait planqué dans le fond d’un tiroir avant de tirer sa révérence … trop explosif … impubliable…

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Pourtant, j’en ai trouvé l’écho dans une publication du GDG, c’est une thèse développée par Andrew Chugg, dans son livre « The quest for the tomb of Alexander the Great » qui reprend les recherches faites pour trouver la tombe perdue d’Alexandre.

Cette tombe se trouvait jadis à Alexandrie mais le corps embaumé du Conquérant y connut moult vicissitudes jusqu’à ce qu’il disparaisse (tremblement de terre ? Vandalismes romains ?) vers + 390 alors que les chrétiens se plaignaient encore de la présence de ce « cadavre en pleine ville ». Or, en 392, saint Jérôme écrit que l’auteur du deuxième Évangile, saint « Marc est enterré à Alexandrie ». Comme la Légende Dorée affirme que ce saint a été brûlé en 67 « par les idolâtres irrités de ses nombreuses conversions », on se demande pourtant, même si d’autres sources parlent de « reliques », quel peut bien être le corps proposé à l’adoration des fidèles…En 828, deux marchands vénitiens profitent de ce que l’Egypte et Alexandrie deviennent musulmanes pour voler les reliques/la momie et la rapportent à Venise qui, justement, se cherchait un nouveau puissant protecteur céleste pour la protéger, remplacer saint Théodore et rivaliser avec Rome et son saint patron saint Pierre. Elle se trouve depuis sous l’autel de la basilique qui fut spécialement construite pour l’occasion et dans laquelle, en 1963, fut trouvé un bloc calcaire exactement à l’endroit où la momie avait été placée initialement. Il s’est avéré être un fragment de stèle funéraire de style macédonien. « En 1988, ce bloc est comparé avec des sculptures provenant du tombeau de Philippe, le père d’Alexandre: le style est le même… En 2006, l’étude structurelle du bloc calcaire montre qu’il provient d’une carrière égyptienne… L’étau se ressert ! Difficile de ne pas penser que le corps de saint Marc pourrait en réalité être celui d’Alexandre le Grand ! » quelle ironie ce serait … quel éclat de rire : une basilique qu’on aurait bâtie sur le corps d’un Roi païen et qu’on honorerait depuis des siècles en croyant qu’il s’agissait d’un saint chrétien… mais les autorités religieuses refusent bien sur toute expertise de leur sacro sainte (mais fausse ?) relique…N’empêche, c’était bien une aventure digne de Corto Maltèse

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… bon, on va aller paradoxalement s’oxygéner un peu, se purger de l’air pourri de la vie publique et politique au fond des grottes en s’interrogeant sur leur acoustique : alors donc, les hommes préhistoriques peignaient-ils de préférence les zones de leurs grottes où l’acoustique était la meilleure, ce qui pourrait expliquer la répartition jusque-là incompréhensible des peintures dans de nombreuses grottes, ignorant des murs pourtant parfaitement utilisables?

Pour répondre à cette question, un professeur à Paris-X, Iegor Reznikoff, a testé divers sons et tonalités de voix dans une dizaine de sites paléolithiques français ornés, en notant sur un plan là où la résonance était la plus nette, les sons les plus amplifiés.

En superposant ces données avec les relevés des peintures, il s’est rendu compte qu’il y avait jusqu’à 90 % de correspondance ! Le site le plus frappant est celui du Salon noir, dans la grotte de Niaux, en Ariège.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à François Augiéras qui, dans sa Grande Caverne de Domme s’essayait à jouer la musique des Dieux:

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« D’un doigt, je fais chanter une corde, gai, ému, avant de poser les mains davantage sur le grand jeu, paisible encore, des souples fils de nylon. C’est un instrument à ne donner aucune mélodie, mais à jouer l’absence d’espace et de temps, l’existence absolue au coeur de la Lumière Divine. Puis, la décision prise d’inventer un monde, un instrument à bâtir, à coups de résonances, des espaces et des temps, des séries de paraboles, des hasards infiniment répétés, modulés, avant de les détruire en un chant frénétique, toutes cordes vibrant. Un instrument pour jouer cela et rien d’autre. La Musique des Dieux. La Nôtre. Jamais deux fois semblable, toujours improvisée.

En ce milieu de l’après midi; un instant j’hésite à mettre en branle les cordes, tant j’ai de joie à me savoir dans cette belle caverne, loin des Hommes qui n’ont pas réussi à m’empêcher de m’installer dans un temps sacré et dans une civilisation qui leur sont radicalement étrangers. Avoir aménagé cette grotte à leur insu, malgré eux, contre eux, quelle revanche ! Je vis sur cette planète comme Nous vivons ailleurs ! De bonheur je ferme les yeux; les cigales crissent dans les taillis, comme une immense basse sonore qui me parvient obstinément assourdie dans cette grande caverne aux immenses étoffes.
Paupières closes je pince une corde. D’une main j’étouffe délicatement la vibration, la maîtrisant sous une pression du doigt, cherchant le son primordial Brahm, créateur et soutien des Mondes. Une autre corde, plus bas sur l’échelle des sons, est touchée doucement, sans que cette seconde vibration ait un rapport harmonique quelconque avec la première : elle est un second son primordial perdu dans l’Infini. J’ébranle les cordes, du grave à l’aigu, lentement. Rien n’unit encore les calmes résonances; je joue l’absence des espaces et des temps, l’existence absolue, l’énergie primordiale non manifestée, inconnue des humains. Puis, après une longue paix divine, les vibrations, encore séparées par d’incroyables distances, tendent à se rapprocher peu à peu, par affinités, par jeu, à grands coups de hasard. Le rythme naît; des rapports harmoniques s’établissent un à un; tandis que, de temps à autre, avec un morceau de bois je frappe mon instrument violemment. Je joue la Lumière au commencement d’un Monde, et je suis la Lumière. Je suis le Premier Jour, l’heureuse surprise de la Lumière naissante, et celui qui la crée. Un Monde naît de ma seule volonté de l’entendre, tandis qu’à coups de vibrations toujours plus rapides j’en soutiens l’existence. Un ton plus haut, je le vois ce Monde : il brille, azur, enfant de mon amour. Je suis l’âme des cordes et la pure joie d’exister.

De la main gauche, inlassablement, je module, retiens, amplifie les sonorités; j’invente des espaces; mon âme danse et donne aux belles cordes, qui sonnent sous mes doigts, le désir de vivre dans tous les temps possibles.

Mon délire sonore va s’amplifiant jusqu’au parfait bonheur: je me fragmente en âmes. Je suis l’Energie qui s’éprend de son oeuvre. Au fil de sons inlassablement répétés, mettant en cause, battant toute l’étendue du registre, je tonne, j’explose. En un spasme divin, ce Monde, je le jette hors de moi, toujours paupières closes, pour le mieux voir, ce fils de ma joie d’être de toute Eternité. Et me tais.

Dans ma grande caverne, après un long silence, une note cristalline s’élève et chante, une seule mais infinie : c’est le murmure de la tendresse. Mon âme divine plane, heureuse : comme un oiseau, ailes largement déployées, virant au dessus des arbres, je vois mon ombre passer rapidement sur un monde très jeune encore, qui Me reconnaît et M’adore ».

François Augiéras : Domme, ou l’essai d’occupation

Il n’y a pas si longtemps, c’était en 1946, dans son « Gala des Vaches » Albert Paraz écrivait :

« je note ici une des licences que Céline prend avec la grammaire, à laquelle je ne m’habitue pas. Elle est pourtant logique, instinctive. C’est de considérer ON, mis à la place de nous, comme un pluriel et de l’accorder comme tel aux adjectifs.
Nous sommes foutus ou on est foutus.
Ça me rappelle quand on était gamine (maman), il me semble que le pluriel s’impose pour gamines et non pour était.
Et dans cette phrase : On est toutes bien arrivé! Il est évident que si on l’admet, et comment ne pas l’admettre, elle est courante, il faut le féminin pluriel. On est toutes bien arrivées. Un truc pour l’autoriser: disons que c’est une syllepse. »


Aujourd’hui, on a un peu l’impression que Paraz coupe ici les cheveux en quatre mais en fait il n’en est rien et il y a bien eu une époque où ce genre d’interrogation pouvait passer pour être tout à fait commune. On se demande pourtant ce que le père de Bitru penserait aujourd’hui de l’évolution de la langue et de l’orthographe. Je crois bien que ça l’emporterait encore plus vite que sa tuberculose… Je ne vais pas, là, refaire le procès de l’éducation (nationale ?), d’autres l’ont fait avant moi et avec beaucoup plus de talent… et pourquoi s’étonner quand un « film » comme « entre les murs », qui s’inspire du « livre » de François Bégaudeau, reçoit la Palme d’Or à Cannes ?… d’ailleurs, il faudrait aussi faire le procès de toutes celles et tous ceux qui détiennent le moindre parcelle de responsabilité dans la déliquescence de la langue : les journalistes, dans ce rôle sont bien placés, et je crois que jamais je n’oublierai ce canard local qui titrait sur le « Big Band » pour annoncer une exposition sur la formation de l’Univers comme si tout s’était passé en musique … et l’erreur était reprise dans le corps de l’article pour bien montrer qu’il ne s’agissait pas d’une faute de frappe… Internet aussi, et n’importe quel forum, comme si la mère du correcteur d’orthographe était encore à naître, réservent leur lot de surprises qui vont du langage sms à l’écriture phonétique la plus improbable. A mon sens, la place de choix est ici occupée par l’inénarrable «au pré à l’Able » par lequel il faut obligatoirement passer avant d’aller plus loin … on remarquera toute la valeur initiatique de la démarche et l’expression est plutôt jolie : elle me fait penser, allez savoir pourquoi, à la jument de Michao … sans doute parce qu’avec son petit poulain, elle a passé dans le pré et mangé tout le foin … ça n’en est pas moins affligeant … et je me demande bien ce que le pauvre Able a fait pour mériter ça…

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