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Nous sommes secrètement fiers d’être Gaulois

 

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Jean – Paul Savignac est un savant gaulois auprès duquel Astérix et ses comparses apparaissent comme des caricatures qui prolongent l’occultation par la gallo-romanité des richesses de ce pays plus grand et, sans doute, plus civilisé que la France actuelle.

Hier est paru en librairie le livre que Jean-Paul Savignac a écrit, pour les Éditions de la Différence, sur la mythologie gauloise. Des gouaches de Jean Mineraud accompagnent chacun des textes de cet ouvrage. 

 Ce premier livre, qui raconte la naissance et l’adolescence, en définitive la genèse, du dieu tutélaire de la Gaule, Lougous Longue-Main, inaugure une série d’ouvrages qui ne se limiteront certainement pas aux huit livres d’ores et déjà programmés.

****« Nous sommes secrètement fiers des Gaulois », m’a dit, un jour, une amie journaliste. Il y a de quoi, bien que nous les voyions à travers le prisme déformant de notre présent. Un mot résume ce qu’ils furent et ce en quoi nous nous reconnaissons en eux, ce grain de folie qui dépasse toutes les philosophies, tous les pragmatismes, tous les dogmes  : le panache. Cette qualité chevaleresque  exprime leur attitude à l’égard des femmes, d’où procède notre courtoisie, leur désir des beaux tissus et des belles parures d’or, d’où vient notre goût de l’élégance et du raffinement, leur amour du faste partagé, des beaux chevaux, de la belle parole écoutée pour elle-même et vénérée, qui fondent notre culte du Beau. De leur héritage provient également, issu de leur Chaudron de jouvence et d’immortalité, le Graal, ce symbole de l’élan religieux et du dynamisme pétulant de la France.

 Leur antiquité quasi fabuleuse satisfait notre rêve de descendre d’ancêtres sortis de la nuit des temps et brusquement entrés dans la lumière de l’histoire, c’est-à-dire de remonter au plus loin, dans le passé du passé, pour nous relier aux dieux, ce dont se prévaut, par exemple, Don Ruy Gomez de Silva fier de montrer à Hernani la galerie des tableaux de ses aïeux, comme tous les nobles du monde, et ce dont s’enorgueillissaient les Gaulois eux-mêmes, tel ce Ouiridomaros qui se targuait d’être  issu du Rhin lui-même. Car les Gaulois possédaient eux aussi une antiquité.

 Autre joie fière qu’ils nous donnent : nous sentir intimement familiers avec la terre de la Gaule-France qu’ils ont aimée au point d’en nommer les plaines, les rivières, les montagnes et les installations humaines. Si la langue gauloise avait subsisté, elle serait devenue du français. Les toponymes en France le prouvent. Prenons au hasard le nom de Bayeux, admiré pour ses sonorités et sa couleur vieil or par Marcel Proust. C’est le nom gaulois Bodiocasses qui évolue phonétiquement au fil des siècles en Baiocasses pour prendre jusqu’à  notre XXe siècle la forme gallo-française de Bayeux. Ainsi en est-il de Vannes (Ouenetia), Rouen (Ratomagos), Dijon (Diouio), Meung (Magidounon), Tonnerre (Tournodouron), Évry (Ebouriacon), Sablé (Sapoialon), Genouilly (Genouliacon), Chambord (Camboritou), Alençon (Alantionon), Toul (Toullon), Niort (Noouioritou), Riom (Rigomagos), Châlons (Caladounon), Nanterre (Nemetodouron), Arles (Arelate), Lyon (Lougoudounon), Paris (Parisii)…

 Notre fierté inavouée se fonde encore sur l’admiration que les Gaulois  nous inspirent : ils ont versé leur sang pour défendre leur liberté. Pleurons les Gaulois de ce sacrifice sublime — « Morts pour la Gaule » ! — et déplorons amèrement l’infamie de ceux d’entre nous qui ricanent à leur propos, ingrats et ignorants de l’évidence du fait que tout homme a nécessairement des ancêtres ! On n’insulte pas des héros. Les nazis savaient ajouter à l’ignominie de martyriser et de tuer leurs victimes innocentes la perversion de les humilier avant. Ne suivons pas leur exemple. J’ai jadis été frappé par un film qui offrait, aux sons de chants graves que l’on reconnaissait comme étant tibétains, les images d’armes gauloises et d’ossements humains disposés sur un sol herbu. La force incantatoire des voix, transcendant la douceur du paysage entrevu, la sobriété de l’armement épars à même le désastre des os et des crânes, tout ce spectacle lent et terrible inspirait une farouche sympathie pour ceux qui s’étaient battus là. C’était tout ce que pouvait faire une caméra, mais il y avait dans ce travelling quelque chose d’exemplairement évocatoire.

Nos ancêtres les Gaulois

 Et puis il y a ce phénomène agréable que nous voyons le Gaulois comme un être joyeux. Le rire gaulois, la bonne humeur : voilà ce que nous ne saurions dénier à nos illustres pères. Sans doute faut-il y voir l’influence de Rabelais, le maître rieur, en la parole duquel nous reconnaissons l’expression la plus libre de notre génie national. C’est que Rabelais est gaulois ! Jehan de Gravot (un de ses pseudonymes) s’honore bien d’avoir écrit des Évangiles gallicques ! Ces Gaulois, nous les devinons plus gaillards que paillards à en croire certaines inscriptions antiques sur pesons de fuseaux qu’ils nous ont laissées. Le rire que leur évocation suscite spontanément en nous, s’il ne trahit pas un plaisir régressif ou une intention railleuse, pourrait être, à mon sens, un écho de leur propre gaieté. Des ancêtres qui font rire ! Nous avons de la chance. Il plaît de penser que leur joie reflétait la félicité des dieux. Les dieux : nous en revenons là. « La nation est toute des Gaulois dans une pleine mesure adonnée aux rites », remâche César.

Avons-nous vraiment hérité d’eux ? Hypocrite question ! Ce sont les mêmes héros, les mêmes martyrs, les mêmes bourreaux, les mêmes victimes qui, pour ainsi dire, se réincarnent. L’héritage de leur langue, fût-elle fragmentaire, est une preuve suffisante de la continuité qui nous relie à eux. 

 Il faut décaricaturer les Gaulois, les désanathémiser, les débarbariser, les dépolitiser, les débarrasser de tout ce qui a été projeté sur eux. L’ostracisme dont ils sont victimes ne date pas d’hier. Considérés comme vaincus ils ont  été abaissés par Rome, dépossédés de leur langue, de leurs usages et de leurs prêtres par l’administration impériale romaine, combattus par le christianisme constantinien. Vilipendés plus tard par les rois de France qui se prétendaient francs, c’est-à-dire d’origine germanique, ils ont été traités en réprouvés. 

 Des historiens les ont brandis, à la fin du XIXe siècle, comme les drapeaux d’un nationalisme revanchard et, à cause de cela, aujourd’hui, une propagande historique post-nationale, qui plaide pour la « diversité », cherche à les éradiquer de notre mémoire. On a fait d’eux des bouffons sympathiques à travers une bande dessinée pour le moins simplificatrice, qui a toutefois le mérite de les avoir sortis des ténèbres et de nous faire rire. Mais qu’est devenue leur dignité humaine ? Avons-nous envie de rire, quand nous voyons, au musée Bargoin de Clermont-Ferrand,  les crânes des Gauloises auxquels adhèrent encore leurs cheveux tressés en une natte unique derrière la tête, comme celle des squaws ? Nous sommes sans doute le seul peuple au monde qui salisse le souvenir de ses ancêtres, alors que nous avons été le seul à les revendiquer pour tels ! 

Ils ont la vie dure.
Aujourd’hui, nos prédécesseurs de la Gaule sont réduits par une archéologie muette et fossoyeuse à des cailloux, des ossements et de la ferraille qu’elle restaure et place dans des vitrines de palais, plutôt que de se voir ressuscités en tant qu’hommes ; car les hommes ne se définissent pas comme des utilisateurs d’objets, mais d’abord comme des êtres doués de la parole. Qui se soucie de réentendre la parole gauloise ? Qu’avons-nous fait de leur parole ? Qu’avons-nous fait de la Parole ? Les quelque deux mille inscriptions gauloises parvenues jusqu’à nous pourraient donner des éléments de réponses, hélas, elles sont l’affaire de linguistes de bibliothèque avares de leur science. 

Calendrier gaulois

Calendrier gaulois

Le peuple français s’est souvent divisé pour mieux se comprendre. Nous avons su que tout était affaire de dialogue et que notre dualisme apparent aboutissait à la résolution harmonieuse des contraires. Idéalisme chevaleresque et réalisme populaire. Légalité et révolte. Rationalité et imagination : pour Pascal l’imagination est « la folle du logis », pour Baudelaire c’est « la reine des facultés ». Poésie et prosaïsme. Anciens et Modernes. Tradition et modernité. Patriotisme et trahison. Ponts et Chaussées et Eaux et forêts… Pourquoi pas culture gréco-latine et héritage gaulois, voire francité et gallicité ? Le délire des formes de l’art gaulois s’ordonnant selon un impeccable lacis géométrique ne donne-t-il pas l’image d’une réconciliation  possible entre deux visions des choses opposées ? Qu’avons-nous à perdre à engager le dialogue avec une origine qui parle ? L’enjeu en est l’émergence de notre obscure identité française. Reprenons le débat, sans arrière-pensées. Ce n’est pas en reniant ce que nous avons foncièrement été que nous contribuerons à renforcer la nécessaire diversité des nations. Le bonheur des hommes a besoin de différence, non d’uniformité. Explorons notre différence ! Pour cela, ne rejetons pas notre secrète nuit intérieure. C’est un trésor. 

 Refoulés par la civilisation voulue par l’Église, les Rois et la République, les mythes des Gaulois ont perduré souterrainement. Ils gisent dans les contes et légendes, les vieilles chansons, chères à Nerval, les Vies édifiantes, les romans médiévaux et resurgissent dans nos rêves conformément à leur nature immortelle. Si bien qu’il est possible, en ces temps de perte des repères, d’offrir aux lecteurs ces chants premiers inspirés de l’iconographie antique continentale dont le reflet littéraire brille dans les vieux textes insulaires, irlandais et gallois. Ces récits mythiques, les voici restitués dans leur palpitation authentique. Il suffisait d’endosser le manteau du conteur.

 Voici des dieux qui ont laissé leurs noms aux terres gauloises, voici leurs exploits épiques, voici leurs figures mystérieusement familières, voici une mythologie toujours pressentie et enfin recouvrée et révélée. Le dieu qui incarne les Gaulois, Lougous Longue-Main, le protecteur de Vercingétorix, traceur de routes, accourt escorté des autres divinités. Le récit de ses aventures, divinement illustré par Jean Mineraud, inaugure la collection LES HOMMES-DIEUX aux Éditions de La Différence. Suivront Argantorota Grande-Reine, Cernounnos Torque-d’Or, Nodons Main-d’Argent, Gobannos Feu-Hardi, Ambactos Corps-Dévoué, Nectanos Gardien-des-Eaux, Ollouidios Roue-du-Monde.

  Jean-Paul Savignac

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Nuada fut à nouveau roi des Tùatha Dè. En ce temps-là il fit pour les Tùatha Dè à Tara un grand festin.

Il y avait alors un guerrier qui approchait de Tara : son nom était Samildanach.

Il y avait aussi deux portiers à Tara en ce temps-là.

Quand l’un d’eux était là, il vit une troupe extraordinaire venir vers lui.

Devant elle marchait un jeune guerrier aimable et beau, avec un équipement de roi.

 » Ils dirent au portier d’annoncer leur arrivée à Tara. Le portier dit : Qui est-ce ?

 » C’est Lug Lonnandsclech, fils de Cian, fils de Diancecht, et d’Eithne, fille de Balor.

Il est fils adoptif de Tallan, fille de Magmor, et d’Eochaid le Rude, fils de Duach.

 » Le portier demanda à Samildanach : Quel art pratiques-tu ? Car personne ne vient sans art à Tara.

 » Pose des questions, dit-il, je suis charpentier. Le portier répond : Nous n’en avons pas besoin, nous avons déjà un charpentier, Luchtai, fils de Luachaid.

 » Il dit, questionne-moi, ô portier, je suis forgeron. Le portier répondit : Nous avons déjà un forgeron, Colum Cualeinech aux trois nouveaux procédés.

 » Il dit, questionne-moi, je suis champion. Le portier répondit : Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un champion, Ogme, fils d’Ethliu.

 » Il dit à nouveau, questionne-moi, je suis harpiste. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un harpiste, Abhcan, fils de Bicelmos, que les hommes des trois dieux choisirent dans le Sid.

 » Il dit, questionne-moi, je suis héros. Le portier répondit : Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un héros, Bresal Echarlam, fils d’Eochaid Baethlam.

 » Il dit alors, questionne-moi, ô portier, je suis poète et je suis historien. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un poète et un historien, En, fils d’Ethaman.

 » Il dit, questionne-moi, je suis sorcier. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des sorciers, nombreux sont nos sages et nos gens ayant des pouvoirs.

 » Il dit, questionne-moi, je suis médecin. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons Diancecht pour médecin.

 » Il dit, questionne-moi, je suis échanson. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà des échansons, Delt, Drucht et Daithe, Tae, Talom et Trog, Glei, Glan et Glesi.

 » Il dit, questionne-moi, je suis bon artisan. Nous n’avons pas besoin de toi. Nous avons déjà un artisan, Credne Cerd.

 » Il dit à nouveau, demande au roi s’il a un seul homme qui possède tous ces arts et s’il en a un je n’entrerai pas dans Tara.

 » Le portier alla dans le palais du roi et il lui raconta tout : Un jeune guerrier est venu à la porte de l’enceinte.

Il s’appelle Samildanach, et tous les arts que ta maison pratique, il les possède à lui tout seul, si bien qu’il est l’homme de chaque art et de tous.

 » Il dit alors qu’on allât lui chercher le jeu d’échecs de Tara, et il gagna la partie. Il fit l’enclos de Lug.

 » On raconta cela à Nuada. Qu’il entre dans l’enceinte, dit-il, car jamais homme semblable à lui n’a pénétré dans cette forteresse.

 » Le portier le fit passer alors devant lui. Il entre dans la forteresse et il s’assit sur le siège des sages car il était sage en chaque art.

 » La grande pierre pour laquelle il fallait les efforts de quatre vingt jougs, Ogme la traîna à travers la maison, si bien qu’elle fut devant Tara, à l’extérieur.

Il portait ainsi un défi à Lug. Lug la jeta en arrière et elle fut sur le sol de la maison royale. Il jeta le morceau qu’Ogme avait placé devant elle, à l’intérieur, à côté de la maison royale, si bien que ce morceau fut entier.

 » Qu’on nous joue de la harpe, dirent les troupes. Le jeune guerrier joua alors le refrain de sommeil aux troupes et au roi la première nuit.

Il les jeta dans le sommeil depuis cette heure-là jusqu’à la même heure du jour suivant.

Il joua un refrain de sourire et ils furent tous dans la joie et la gaieté. Il joua le refrain de tristesse si bien qu’ils pleurèrent et se lamentèrent.

 » Quand Nuada vit les nombreux pouvoirs du jeune guerriers, il réfléchit s’il ne pouvait pas les délivrer de l’esclavage dans lequel ils étaient tenus par les Fomoire.

Ils tinrent donc conseil à son propos.

L’avis auquel se rangea Nuada fut de changer de siège avec le jeune guerrier.

Samildanach alla sur le siège du roi et le roi se tint debout devant lui pendant treize jours.  » (Cath Maige Turedh)

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Contrairement aux fêtes pré-celtiques à détermination solaire et qui reviennent à dates fixes (solstices et équinoxes) les autres fêtes, celto-druidiques, qui marquent le début des saisons sont à détermination lunaire, c’est à dire que la date de leur célébration est choisie en fonction des cycles de la lune.

En ce qui concerne Lugnasad, qui débute l’Automne, la fête devrait être célébrée à la Pleine Lune se rapprochant le plus du 1er aout (« lune noisette »), date en fait souvent matériellement retenue pour plus de commodité.

Selon des sources essentiellement irlandaises, chez les Celtes anciens, Lugnasad semble être un divertissement collectif de plein air où toutes les classes sociales sont tenues de participer, et constitue aussi une trêve militaire puisque les guerriers y viennent sans armes.

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Passionnés d’indépendance, les Celtes ont toujours répugné à donner à certains de leurs dieux des fonctions de « chef des dieux » (et cette attitude implique le respect de la hiérarchie des valeurs en même temps que le refus de la hiérarchie des autorités), mais s’il est impossible de désigner un chef au panthéon des Gaulois, on peut, au moins, dégager une déité particulièrement prestigieuse. Ce dieu symbole, c’est Lug.

Il est le successeur « perfectionné » de Dagda (« dieu bon ») qui figurait principalement les réussites de l’agriculture et des divers métiers artisanaux qui naissent de cette richesse agricole (et qui survivra quand même en Gaule sous le nom de Sucellos). Lug représente un stade plus avancé de la société celtique, un artisanat plus élaboré, et l’aspect intellectuel et spirituel d’une culture atteignant son apogée.

Car il est la représentation de la lumière physique des étoiles de notre galaxie (les Irlandais nomment la Voie Lactée la « Chaîne de Lug ») autant que de la lumière de l’intelligence, de la raison et du langage qui les expriment. Lug est le propre frère du Logos des Grecs (pensée, raison, verbe) qui est l’autre nom d’Hermès (César assimile Lug à Mercure) et le père direct du latin Lux (lumière). Voici donc le symbole que les Gaulois avaient mis au dessus de tous les autres : la raison, la reflexion, la création et l’expression. Lug est le symbole même de la civilisation.

Le second dieu cité par César est Bélénos assimilé à Apollon : symbole de la lumière solaire (non du soleil lui même) il apparait comme le complément de Lug la lumière stellaire. Symbole d’harmonie et de beauté, il est le maître des beaux arts et de la guérison.

Par Lug et par Bélénos, la Gaule veut démontrer la primauté de la méditation, de l’intuition, de l’invention, du raisonnement et de l’esthétique sur toutes les autres préoccupations humaines.

Pour ne pas trop négliger le monde au profit des étoiles et ne pas oublier la sécurité pour les plaisirs de l’esprit, troisième dieu du panthéon, Mars le guerrier apporte son soutien. Mars, c’est Teutatès, le père de la tribu. Il est un fait historique, une réalité humaine : le pays de nos pères —–> Teutatès ne légitime que la guerre patriotique, pour la protection du patrimoine ancestral et le maintien de la personnalité ethnique.

Représentant la Patrie, Teutatès n’est pas nécessairement guerrier. En temps de paix, il devient protecteur, bâtisseur, législateur, industrieux. En temps de paix, il est le premier « serviteur » de Lug et Bélénos mais en temps de guerre, il devient la Nation en armes tandis que Lug lui même saisit sa lance et n’est plus que capitaine.

Mars, c’est aussi Ogmios, l’inventeur de l’alphabet ogamique mais aussi l’équivalent de l’Irlandais Ogma, « homme fort » à la bataille de Mag Tured, ce qui le rapproche d’Hercule, et parce qu’il porte aussi peau de lion, massue, arc et carquois. Surtout, il est celui qui entraîne une foule d’hommes joyeux par de fines chaînes qui relient leurs oreilles à sa langue (les Celtes donnent à Hercule le surnom de Logos) : Ogmios exprime la puissance déterminante de la parole pour entraîner les hommes au combat : il convainc, enthousiasme, enflamme; il réclame leur adhésion spirituelle à l’entreprise guerrière (alors que Mars se contente de donner des ordres).

Après Mars, Jupiter auquel César assimile Taran ou Taranis, dieu du tonnerre et de la foudre, cousin du Donar-Thor des Germains.

Cinquième divinité citée par César, la Minerve gauloise était Belisama, déesse du feu domestique, patronne des forgerons et autres artisans du métal, du verre, etc. Déesse guerrière car ayant le premier rôle dans la fabrication des armes. Mais surtout elle est d’origine solaire.

Pour les Celtes, le chiffre 3 est symbole d’équilibre et d’harmonie (accomplissement de l’homme : harmonisation de ses 3 constituants -corps, esprit, âme- ou -instinct, intelligence, intuition-) et Cernunnos qui est parfois représenté tricéphale, serait alors la suprême sagesse. Et les attributs animaux seraient là pour montrer que le sage a conscience de l’animalité qui est en l’homme et qu’il convient de prendre appui sur elle, de l’assûmer, de l’élever et de la sublimer.

Parfois représenté avcec Bélénos et Lug (Apollon et Mercure), il pourrait représenter la puissance solaire, fécondante, dont les deux sont les compagnons naturels. En outre, Bélénos étant la raison et l’esthétique et Lug la lucidité et l’ingéniosité, Cernunnos parachèverait la triade en représentant la sagesse et la philosophie.

Esus, dont ne parle pas César mais dont parle Lucain, est formé de la racine EIS qui contient l’idée essentielle de « jaillissement ». Esus serait donc la force attractive, agent moteur des mondes et des êtres et, partant, c’est toute l’énergie créatrice, l’amour procréateur, c’est tout ce qui jaillit avec force du sein des êtres, la source qui bondit au sortir de la roche, la semence qui jaillit de l’homme, l’arbre qui surgit de la terre. Origine de toute vie, de toute passion, de tout mouvement.

Aux lourdauds dieux romains, la Gaule oppose donc Lug, artisan, poète et chercheur, créateur amoureux de la chose bien pensée, bien dite et bien faite. Et puis Bélénos, son jeune frère en lumière, prince des esthètes et faiseur de santé, dispensateur d’harmonie, de beauté, de couleur et de fantaisie. Et encore Teutatès, le père de la Nation, le rassembleur des patriotes, celui qui entend préserver la personnalité nationale de tous les niveleurs de peuples, enragés d’uniformiser le monde. Et puis enfin Esus, patrice (masculin de matrice) des univers et principe de toute vie, celui qui, par excellence, « ne connait pas de lois ».

Enfin « dis pater » dont tous les Gaulois se disent issus ne serait que la transposition poétique d’un fait de civilisation. Les Gaulois, au lieu de dire « nous sommes les plus avancés dans la science agronomique, nous savons amender les terres par la marne et la chaux et nous avons inventé les moyens de retourner convenablement l’humus. Ceci est la source de nos richesses; elle nous vient de nos défunts ancêtres qui, durant des générations, ont perfectionné notre agriculture, en ont vécu et nous ont légué leurs champs et leur habileté à faire jaillir la vie du monde souterrain » préféraient dire « nous sommes les fils de Dis Pater, les enfants d’Hadès ».

Source : Pierre Lance, Alésia, un choc de civilisations. Presses de Valmy.

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« Quand Couhoulinn eut repris sa garde, la fatigue de tant de combats tomba sur lui comme un lourd manteau. Tous les membres lui faisaient mal et sa peau, du front au cou-de-pied, était couverte de sang caillé. Il somnolait, la tête appuyée sur le poing.

C’est alors que Loeg qui veillait, lui signala qu’un homme venait vers eux. Il le décrivit ainsi : beau et grand, avec une chevelure courte, blonde et frisée, armé d’une lance à cinq pointes et d’un javelot dentelé, enveloppé d’un manteau vert retenu par une boucle d’argent.

– Il n’a rien d’un homme qui est sur ses gardes, prêt à repousser une attaque. Il marche comme si personne ne le voyait.

– C’est un sidé, dit le Chien. Il est venu par pitié pour moi, sachant en quel grand danger je suis, seul contre une armée.

Arrivé devant le héros, l’inconnu lui parla :

– Tu as montré ce que tu valais Couhoulinn, mais le moment est venu pour toi d’accepter de l’aide.

– Qui es-tu pour me proposer de m’aider ?

– Je suis ton père du sid, Lug-au-Long-Bras.

– Mes blessures sont graves, il me faudrait une guérison rapide, et du repos, surtout du repos.

– Dors donc, Couhoulinn, trois jours et trois nuits. je combattrai à ta place pendant ce temps là.

Il lui chanta alors la Plainte de l’Homme et le blessé sombra dans un profond sommeil. Puis il regarda une à une chacune des blessures qui s’assainirent et se cicatrisèrent à l’instant.

Quand le héros reprit conscience à l’aube du quatrième jour, le nombre des cadavres sur la rive lui montra que de rudes combats s’étaient livrés pendant son sommeil. Il ne put interroger Lug qui avait disparu. Mais Loeg lui dit que trois fois cinquante jeunes garçons étaient venus d’Emaïnn Macha, qu’ils avaient livré une bataille chaque jour et que tous étaient tombés, après avoir tué trois fois leur nombre d’ennemis.

Couhoulinn entra dans une grande colère et jura de les venger. Ses premières contorsions le rendirent horrible et multiforme. Ses membres se mirent à trembler; ses orteils et ses genoux vinrent derrière lui, ses talons et ses mollets devant ; il fit alors le Cuach Kera de son visage. Il s’enfonça l’un de ses yeux dans la tête, de telle façon que, de sa joue, un héron aurait eu du mal à l’atteindre au fond de son crâne. L’autre oeil jaillit si bien qu’il fut dehors sur sa joue. Sa bouche se contorsionna de façon étrange. Il sépara sa joue de l’os de sa mâchoire, si bien qu’on lui vit le gosier. On entendait retentir le battement de son cœur entre ses côtes comme les aboiements d’un chien de guerre. Ses cheveux se dressèrent autour de sa tête. Si l’on avait agité au-dessus de lui un pommier royal, c’est à peine si une pomme serait tombée à terre, mais une pomme serait restée fixée à chacun de ses cheveux. La lumière du héros se leva sur son front.

Alors, il bondit sur son char de guerre que, sur sa demande, son cocher avait équipé avec des faux, des pointes de fer, des tranchants acérés, des épieux ; avec des épines pointues qui étaient fixées aux montants, aux courroies, aux cintres et aux cordes du char. Il lança alors le tonnerre de cent, le tonnerre de deux cents, le tonnerre de trois cents, car il ne désirait pas qu’un nombre égal à cela tombât par lui dans sa première attaque. Il fit décrire à son char un grand cercle autour des armées des quatre cinquièmes de l’Irlande. Son allure était si rapide que les roues de fer arrachaient du sol assez de terre et de pierre pour construire une forteresse. Puis il se jeta en plein milieu des forces de l’ennemi. Il le fit trois fois de suite, si bien qu’ils tombèrent jambes contre jambes, nuque contre nuque, tant était épaisse la masse des tués. »

Olier Mordrel, Les Hommes-Dieux. Ed. Copernic

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Corneilles et corbeaux avaient la même importance pour les premiers Celtes que pour les Vikings. Lugh, ou Lug, dont le nom signifie « celui qui brille » était le dieu celte de la Lumière. Son nom ressemble au gaulois Lugos, qui peut signifier « corbeau ». Lugh pourrait avoir été, comme Odin, un dieu aux corbeaux, car il a aussi partagé avec Odin les arts de la guerre et de la sorcellerie. Dans Le Livre des conquêtes (XIIe siècle) qui consigne les traditions légendaires irlandaises, des corbeaux préviennent Lugh de l’approche de ses ennemis. Ce dieu guerrier était aussi vénéré en Gaule. Le nom gallo-romain de la ville de Lyon, Lugdunum, signifie « colline des corbeaux », ainsi appelée parce qu’un vol de corbeaux montra aux premiers colons l’endroit où s’installer.

L’imagerie celte des corbeaux et des corneilles est plus chthonienne que solaire. De nombreux corbeaux ont été trouvés enterrés dans des tombes celtes datant de l’âge du fer, et l’un d’eux, trouvé à Winklebury (Wiltshire), en Angleterre, était disposé avec les ailes étendues au fond d’une fosse, peut-être objet d’un sacrifice. Les corvidés étaient associés avec les déesses guerrières Bodbh et Morrigann : chacune avait le pouvoir de prendre une forme triple, et leur apparence avant et pendant le combat en prédisait l’issue. Dans la saga irlandaise La Mort de Cuchulainn, le héros rencontre trois corneilles qui viennent se poser sur son épaule, sans doute une manifestation de Bodbh, en route vers la bataille. Elles l’amènent par ruse à violer un tabou en mangeant la chair d’un chien : peu après, Cuchulainn, mortellement blessé, s’attache à une pierre levée afin de mourir debout. Ses ennemis l’observent de loin, se gardant de l’approcher, jusqu’à ce qu’une corneille, Bodbh elle même, se pose sur son épaule.

Les histoires galloises des Mabinogion sont à peine plus proche du monde de la chevalerie. Dans « Le Songe de Rhonabwy », les chefs Arthur et Owein s’affrontent dans un jeu assez semblable aux échecs, tandis que leur entourage est en pleine bataille. Arthur est accompagné de ses chevaliers, mais les compagnons d’Owein sont des corbeaux enchantés capables de se relever de leurs blessures et même de la mort. Les corbeaux sont sur le point de vaincre les hommes d’Arthur, quand les deux chefs mettent fin à leur confrontation et déclarent la paix.

Dans l’histoire de « Branwen, fille de Lyr », le héros est le géant Brân, dont le nom, en gallois, signifie corneille ou corbeau. Sa sœur Branwen (corneille blanche) a épousé un chef de clan irlandais, mais elle a été violée par son mari. Elle envoie un étourneau à travers la mer pour avertir son frère de son déshonneur, et les armées de Brân envahissent bientôt l’Irlande. Après une terrible bataille, Brân et ses hommes massacrent les Irlandais, n’épargnant que cinq femmes enceintes réfugiées dans une grotte. Brân lui même est mortellement blessé, et seulement six de ses guerriers survivent. Sur l’ordre du géant, ses propres hommes lui coupent la tête, qui continue à parler, et la ramènent à Londres. Ils l’enterreront à l’emplacement où se trouve maintenant la Tour de Londres, et, selon la légende, les corbeaux de la Tour sont l’esprit de Brân. Aussi longtemps qu’ils n’auront pas disparu, l’Angleterre ne sera jamais envahie.

Porteurs de leçons morales, les animaux de ces épopées sont aussi objets de contemplation : dans une scène célèbre des Mabinogion, « Peredur, fils d’Ewrawc », Peredur (Perceval le Gallois) croise un corbeau en train de manger un canard dans la neige, et se met à rêver à sa bien-aimée. la blancheur de la neige lui rappelle sa peau, le plumage noir de l’oiseau sa chevelure, et deux gouttes de sang évoquent la fraîcheur de ses joues. Cette scène sera déclinée en de multiples variantes dans la littérature, depuis l’épopée de Wolfram von Eschenbach, Parzifal, jusqu’au conte rapporté par les frères Grimm, Blanche-Neige.

Boria Sax, Corbeaux. Delachaux et Niestlé. (adaptation)

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On pourrait dire qu’assis sous un pommier comme Merlin l’avait été longtemps avant lui, le druide laissa glisser son regard sur les visages des marcassins qui l’entouraient. Puis il ramassa deux pommes, tombées dans l’herbe juste à côté de lui. La première, il la coupa en deux, dans le sens de la hauteur et quand il tendit les deux parties aux regards de ses élèves, chacun d’entre eux put voir que le dessin, figuré en leur centre, ressemblait au sexe d’une femme, grand ouvert, à l’image de la Sheela-Na-Gig qu’on voit encore sur certaines églises ou les murs de cimetières irlandais et qui est la figuration de la Grande Déesse des Commencements ouvrant son ventre maternel pour engloutir les défunts et les faire renaître dans une nouvelle vie. En lui même, le symbolisme est intéressant, associé à celui des pépins (la fécondité), comme à celui du fruit lui même (la Connaissance druidique), qu’on associe traditionnellement à l’Autre Monde, et qui confère l’immortalité. Mais ce qui l’était tout autant, c’est quand le druide coupa l’autre pomme dans le sens horizontal et présenta à nouveau les deux moitiés aux regards de ses marcassins qui y virent tout de suite une Etoile à cinq branches.
Quand j’ai commencé à m’intéresser au druidisme et que je trouvais des allusions au Grand Livre de la Nature, j’ai commencé par me demander où j’allais bien pouvoir dénicher cet indispensable bouquin, avant de comprendre de quoi il s’agissait. Et regarder une pomme coupée en deux , c’est déjà feuilleter ce Grand Livre…
C’est le pan-celtique Lug, le Samildanach, qui représente la lumière physique stellaire ( les irlandais appellent la Voie Lactée, « la Chaîne de Lug ») et Sirona , la déesse gauloise dont le nom signifie « étoile » manifeste l’aspect lunaire de la Grande Déesse, et illustre la lumière visible dans la nuit .
L’ Etoile à cinq branches apparaît d’abord comme un signe de protection et certains y voient, quand elle est à l’envers avec les deux branches en haut, une connotation maléfique et satanique, surtout quand y figure la représentation de la tête d’un bouc. Mais dans la mesure où il faut être chrétien pour croire en l’existence du diable, païen,  je ne crois pas en l’existence d’un diable quelconque et considére le satanisme comme une simple déviance du christianisme. C’est pourquoi je vois plutôt dans cette figure cornue inscrite dans l’étoile inversée, une simple figuration de Cernunnos, sous l’aspect qui lui fait assumer son animalité, et la transcender pour s’élever au stade de l’Homme Cosmique, qu’on retrouve d’ailleurs, bras et jambes écartés, dans le pentagramme de l’alchimiste Agrippa.
L’Etoile à cinq branches est aussi le symbole du microcosme, de la totalité du monde sensible, de la quintessence des choses et des cinq éléments. On pense aussi aux cinq sens, symbolisés par les cinq courants, charriant les noisettes cassées par le Saumon, qui partent du bassin de la Fontaine de Sagesse et à l’importance de leur stimulation dans la Quête de la Connaissance.
Persigout, dans son « dictionnaire de mythologie celte » ajoute : « l’étoile à cinq branches, emblème d’immortalité, représente la Déesse Mère au cours des cinq stades de la vie : naissance, adolescence (initiation), maturité, vieillesse, mort et renaissance ». On voit que tous ces symbolismes se juxtaposent et s’interpénètrent pour parvenir à ce qui s’apparente à « un symbolisme total ».
Et puis, le pentagramme était le symbole préféré des Pythagoriciens (dont on sait les liens avec le druidisme) qui le traçaient sur leurs lettres en forme de salutation équivalant à « porte-toi bien ».
Cinq est le nombre des Dieux fondamentaux du panthéon celtique cités par César. Il est aussi la somme du premier nombre pair et du premier nombre impair, et à ce titre, il assure un rôle d’union et d’équilibre. Et comme il est en même temps le nombre du Centre, il est donc le nombre de l’union du principe céleste et du principe terrestre de la Mère. Principe de Vie pour tout dire.
L’Etoile à cinq branches est encore l’illustration le plus parfaite de l’application du Nombre d’Or (1,618) dont l’essentiel des propriétés géométriques est exposé dans les « Eléments de Géométrie » d’Euclide, et qui contient les idées d’équilibre, de mesure et d’harmonie car il engendre ce qu’on appelle la « divine proportion » (qui se retrouve partout à l’état naturel quand on prend le temps de « voir » la Nature).
Pour tracer une Etoile à partir du Nombre d’Or  à partir d’un carré ABCD, tracer un cercle de centre E (milieu de DC) et de rayon EB. L’arc coupe la droite DC en F. Monter la perpendiculaire jusqu’à G. On obtient un carré long AGFD de divine proportion. Tracer la droite IH pour que AH=BG. Du point B tracer un cercle de rayon BG. Du point H, tracer un cercle de rayon AH. Les cercles se coupent en K et L. Tracer la droite KM qui passe par H et la droite KN qui passe par B. Puis la droite MG et la droite NA.
Mis à part le Nombre d’Or et la divine proportion, ce qui est intéressant dans ce tracé, c’est qu’il s’élabore à partir d’un double carré ( carré = symbole du monde manifesté, donc de la Terre) et d’un double cercle ( cercle = symbole des puissances célestes, donc du Ciel) pour construire au sommet de l’Axe du Monde qui relie la Terre au Ciel, la brillante Etoile Polaire, symbole de la Grande Déesse des origines, centre de toute énergie, à laquelle s’accroche la voûte étoilée, en même temps que rappel de notre lieu d’origine.
Les chrétiens, passés maîtres dans l’art de la récupération ne se sont pas trompés sur l’importance du symbolisme de l’Etoile polaire dont ils ont fait l’étoile du berger, guide des rois mages, pour la naissance de leur dieu lors du solstice d’hiver.
C’est précisément au solstice d’hiver, c’est à dire dans quelques jours, que le sorbier atteint une grande puissance : dénudé et recouvert de givre, il semble couvert d’étoiles et exprime la manifestation de la lumière au moment le plus sombre de l’année. Arbre des déesses, plus particulièrement associé à Brigit, la Déesse Mère ( = Rhiannon = Rigantona), proche de l’eau et des rivières, il est au seuil de l’Autre Monde, comme au seuil de la nouvelle année solaire et ses fruits présentent la particularité, à l’opposé de leur tige, d’arborer une minuscule…étoile à cinq branches.
Pour continuer à feuilleter le Grand Livre de la Nature, on rappellera que l’Etoile à cinq branches symbolise la quintessence des choses. Or l’Oursin fossile qui symbolise les structures secrètes  et harmonieuses du monde associées au principe vital de l’Océan des origines et qui illustre toutes les potentialités et le principe de fécondité de toutes choses, présente lui aussi, sur sa coque, le dessin d’une…étoile à cinq branches…Son symbolisme l’assimile donc à l’œuf cosmique primordial que les bâtisseurs romans (détenteurs, dit-on, de la Connaissance druidique) ont souvent fait figurer lui même dans une …étoile à cinq branches .

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Contrairement aux fêtes pré-celtiques à détermination solaire et qui reviennent à dates fixes (solstices et équinoxes) les autres fêtes, celto-druidiques, qui marquent le début des saisons sont à détermination lunaire, c’est à dire que la date de leur célébration est choisie en fonction des cycles de la lune.

En ce qui concerne Lugnasad, qui débute l’Automne, la fête devrait être célébrée à la Pleine Lune se rapprochant le plus du 1er aout (« lune noisette »), date en fait souvent matériellement retenue pour plus de commodité.

Selon des sources essentiellement irlandaises, chez les Celtes anciens, Lugnasad semble être un divertissement collectif de plein air où toutes les classes sociales sont tenues de participer, et constitue aussi une trêve militaire puisque les guerriers y viennent sans armes.

On s’y livre à des courses de chevaux, d’hommes et de femmes. C’est d’ ailleurs lors d’une telle occasion que la déesse Macha, qui était alors enceinte et que l’on contraignit d’affronter les chevaux du roi à la course, donna naissance à deux jumeaux, après sa victoire, et lança sa fameuse malédiction contre les Ulates qui, excepté Cuchulainn, allaient alors souffrir périodiquement les souffrances de l’enfantement durant 5 nuits et 4 jours.

La foule s’y presse compacte, pour assister à des luttes et à des régates, à des expositions de chefs d’œuvre et à des tournois d’échec (on se souviendra au passage qu’après son admission au festin, Lug bat le roi Nuada aux échecs…), ainsi qu’a des concours d’éloquence et de musique.(symboliquement, par sa victoire, Lug l’artisan s’approprie la marche complète du monde et le vieux roi, Nuada, l’accueille alors à la place d’honneur et lui transmet son pouvoir).

La fête est prétexte à une grande foire qui perdura longtemps et dont on trouve encore quelques exemples aujourd’hui, où se vendent et s’achètent toutes sortes de biens et produits, y compris des concubines comme le rapporte Henri Hubert.

On y célèbre aussi des mariages et l’on y conclue des alliances. Mais surtout on y réparti tous les biens de consommation et de production issus de ce qui appartient à la collectivité, et non au seul individu, en fait toutes les richesses du royaume : terres, produits de le terre, bétail, etc.

C’est le roi qui se chargeait de cette redistribution et de cette répartition en sa qualité de Distributeur. L’enrichissement personnel en général était considéré comme une tare par nos ancêtres, mais c’était encore beaucoup plus grave en ce qui concernait le Roi Distributeur des biens, et le fait de garder pour lui ces richesses était considéré comme un crime et puni de la peine de mort.

De la même manière et par extension, le roi était le garant de la richesse et de la productivité du territoire dont il avait la charge, une série de mauvaises récoltes entrainait sa responsabilité, sa destitution et son exécution si sa responsabilité volontaire (circonstance aggravante) était reconnue.

Lugnasad est placé sous le signe zodiacal du Lion qui représente la culmination végétale, la plénitude du fruit, toute magnificence ou maturité sous le plus éclatant soleil de l’année. Psychologiquement il est le signe de la pleine affirmation de l’individualité, de la volonté et de la conscience du « je ». Le feu fixe du Lion est l’expression d’une force maitrisée, d’une énergie lumière disciplinée, d’un feu individualisé, consacré aux puissances du Moi, de la volonté dirigée, force centrale régulatrice et irradiante de vie, de chaleur, de lumière et d’éclat. C’est un signe solaire.

Cette fête correspond à la maturité de tous les fruits et c’est à ce moment là que la terre et la végétation sont à leur maximum de fructification. C’est la dernière fête de l’abondance, les dernières récoltes, la Fête des Moissons et sa plante symbolique est le blé qu’on consomme pour la circonstance sous diverses formes : bouillies, pains, gâteaux,etc.

Le grain de blé enfoui dans la terre meurt en hiver pour renaitre au printemps et porter les épis de l’été, et symbolise le cycle éternel de la vie et de la mort, ainsi que celui des transformations.

Lugnasad signifie l’Assemblée de Lug et ce dernier apparait sous trois aspects : Il est d’abord le dieu solaire qui féconde la nature. A ce niveau il est source de vie que ce soit au plan matériel, psychologique ou spirituel et à ce titre il occupe une place importante dans le monde des dieux et des humains.

Mais à côté de cette apparence lumineuse, il présente aussi un aspect obscur quasi lunaire et parfois redoutable. Il est un dieu chthonien, dieu de la terre et du monde souterrain (son oiseau est le corbeau)

Enfin il est le dieu des arts et techniques, dans lesquels il excelle tous à la fois.

Certains considèrent donc Lug comme le Dieu des Dieux mais Pierre Lance (« Alésia, un choc de civilisations »), même s’ il voit bien dans Lug un dieu prestigieux, estime que les celtes étaient trop passionnés d’indépendance pour accepter de donner à certaines de leurs divinités des fonctions de « chef des dieux ». Il est donc « inutile de chercher dans ce panthéon l’équivalent d’un Zeus potentat. Et s’il faut traduire en termes socio politiques cette attitude spirituelle, je dirais qu’elle implique le respect de la hiérarchie des valeurs en même temps que le refus de la hiérarchie des autorités ». Lug symbole même de la civilisation, « artisan, poète et chercheur, créateur amoureux de la chose bien pensée, bien dite et bien faite » illustrerait donc les valeurs que les celtes mettaient au dessus des autres, c’est à dire l’intelligence, la raison, la réflexion, la création et l’expression.

Le fait que ce soit un dieu tri fonctionnel peut indiquer qu’en temps normal, la primauté de ces valeurs était respectée par tous les membres de la société. Mais en période plus chaotique, il semble dans cette optique bien évident qu’il était toujours possible d’appeler à la rescousse une divinité plus exclusivement spécialisée, par exemple Teutates en temps de guerre.

Quand il voulut participer à un grand festin donné par Nuada le roi des Tuatha, le portier pour le laisser entrer lui demanda ce qu’il savait faire « car personne ne vient sans art à Tara ». Il se présente successivement comme charpentier, forgeron, champion de lutte, harpiste, héros, poète et historien, sorcier/magicien, médecin, échanson et fondeur de bronze. Tous ces arts étaient déjà représentés par les différentes divinités convives du festin mais c’est parce que Lug, prototype de l’Homme Parfait, les possédait tous à lui seul, « Homme des Sciences et de tous les Arts », qu’il fut accepté.

Le fait que Dagda soit le « dieu bon » (c.a.d. bon dans tous les domaines) pourrait montrer que ce « vieux » dieu même s’il survécut (en Gaule sous les traits de Sukellos) a peut être été remplacé par Lug plus jeune et correspondant mieux à l’évolution de la société celtique.

Lugnasad fête son Roi qui fête sa Mère. Tailtiu, étymologiquement, est le nom de la Terre et si c’est avant tout le nom d’un site bien localisé dont la légende a fait une Déesse éponyme, Teltown où se déroulent les fêtes de Lugnasad, Tailtiu est en fait une des personnifications de l’Irlande, c’est à dire par extension, de l’Univers.

Elle nous est présentée comme la fille de Magmor, roi d’Espagne, femme d’Eochaid, fils d’Erc, dernier roi des Fir Bolg. A la mort de son mari, elle épouse Eochaid Garb, fils de Duach Dall qui commandait dans les Tuatha. Elle était la nourrice de Lug jusqu’à ce qu’il fut capable de porter les armes, et si tout la rattache à l’Autre Monde, on est tenté de voir en elle une déesse de la Terre à laquelle, d’une manière ou d’une autre, s’est uni le dieu Lug (illustration de l’union des deux grands principes originels).

En mourant d’épuisement d’avoir transformé les forêts d’Irlande en verts pâturages et riches plaines fleuries de trèfles (emblème de l’Irlande et plante souvent associée à l’équinoxe de printemps), « Tailtiu meurt en divinité » (Le Roux Guyonvarc’h) et elle assure par son sacrifice la pérennité et le bien être matériel de son peuple (« blé et lait dans chaque maison, paix et temps agréable »).

Tailtiu annonce la venue de la fin du cycle de descente du soleil qui se situera à Samonios mais la prospérité devra se renouveler et la célébration de la fête apparaît comme la contrepartie de ce bien être.

Enfin, la fête de Lugnasad représente un point culminant dans les rapports entre le Roi et la déesse de la Terre (confirmation de souveraineté). On se rappelle aussi au passage que s’il en faut en croire l’interprétation de J.J.Hatt du chaudron de Gundestrup, c’est à ce moment là que la Grande Déesse (de la Terre) abandonne son époux terrestre pour rejoindre Taranis le dieu céleste (roi du Ciel) (un lien avec l’Assomption chrétienne, fêtée le 15 aout ?)

(déja paru dans « La Main Rouge »)

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J’avais écrit pour une « revue » druidique un texte assez long sur la sagesse dont, à l’époque, on m’avait dit du bien et que j’ ai retrouvé. J’ai eu envie de le mettre sur ce blog et donc je l’ai remanié, un peu trituré … pourtant chaque jour je rechignais à le publier, sans trop savoir pourquoi … je changeais un mot, et puis une phrase et puis je mettais une phrase à la place d’un mot, ou le contraire … jusqu’au moment de révélation où je me suis aperçu qu’ en fait, ce texte m’emmerdait…Que je sois plus précis: il fallait dire ce qu’on pensait de cette phrase de je ne sais plus qui « il y a en chacun de nous une source de sagesse, mais nous nous arrêtons rarement pour boire de son eau »… vois pas trop ce qu’il pouvait y avoir de druidique dans cette assertion, ou dans la manière de la traiter plutôt … et pourtant je l’ai fait, à grands coups de « part d’essence divine de mon être », de « maillon dans la chaîne des créatures vivantes », d’ « accomplir le Savoir en vivant la Connaissance » (ça je ne me souviens plus bien ce que ça voulait dire vraiment …). A grand renfort aussi d’ « aspect féminin du divin en nous », du « grand soi » qui nous habite » (non, pas de jeu de mot…) et autres « nous accepter dans toutes nos dimensions » (même remarque…). En fait, et j’ai découvert ça ce soir, il y a un libellé chez Ivane qui correspond exactement à tout ce genre de verbiage, c’est « psychomescouilles ». Parce que cette disserte laborieuse aurait pu être pondue par un môme de 16 ans qui découvre les cours de philo et se gargarise d’idées et de mots ronflants, des nouveaux paradigmes New Age baignant dans une psychologie de bazar … c’est aussi le genre de discours qu’on trouve communément sur les sites éso et que je supporte de moins en moins bien … Alors j’ai sabré violemment tout ce qui m’emmerdait parce que, quand même je voulais garder quelques unes des idées même si ça ne devait plus ressembler qu’à une prise de notes …

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Dans la philosophie antique, la Sagesse, manière de se comporter dans une cité dont les principes sont conformes à la Nature, était un idéal à la fois théorique et pratique de perfection intellectuelle et morale, la Connaissance étant considérée comme la condition nécessaire de l’action juste. Pour préciser, c’est avec Aristote que Savoir et Sagesse sont considérées comme des notions corrélatives, et c’est la lignée platonicienne qui développe la connotation morale du Savoir et la connotation intellectuelle de la Sagesse. Par extension, la manière de se comporter dans n’importe quel environnement, et non plus seulement dans la cité, répond alors aux mêmes critères. Le Sage (comme le Druide, par exemple), détenteur de la Science sacrée, représentait alors la figure supérieure de l’humanité . Mais, dans son travail subversif d’inversion des valeurs, le christianisme a dévalorisé la Sagesse. Elle sera désormais assimilée à la simple prudence, à la résignation facile, au manque d’audace, au conformisme excessif, à la docilité (si tu es bien sage, tu auras un bonbon …). Elle perdra, au profit de la foi (chrétienne bien évidemment) ou du Salut, puis bientôt de la science, ses prétentions théoriques tout en étant dépouillée de son prestige éthique. En un mot elle ne participe plus du Savoir sacré.

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A mon avis, la Sagesse telle qu’on doit l’entendre, nous celtes païens qui croyons toujours en cette notion de Savoir sacré,(si tant est qu’en cette occasion, je puisse parler au nom des « celtes païens » dont bon nombre se foutent de tout Savoir sacré…) c’est donc vivre selon la Nature. Elle consiste à honorer et se rapprocher des Dieux puisqu’ils sont la figuration même des lois et de l’ordonnance de cette Nature, ainsi qu’à accepter leurs lois immuables. Elle devrait donc consister à vivre dans une réelle correspondance entre l’homme et le cosmos puisque tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.

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L’Equilibre est la Loi

La Loi fondamentale semble bien être celle de l’Equilibre. Equilibre avec tout ce qui vit et compose la Nature, dans le temps et dans l’espace : l’homme n’est qu’un maillon . De plus, comme l’écrit Alain Daniélou, « la vie entière de l’homme est une participation à la symphonie cosmique. Il n’y a pas d’actions indifférentes. La vie est un sacerdoce. Tous nos gestes, tous nos actes ont des conséquences. Ils doivent donc être réglés pour se conformer aux dessins harmonieux de l’Univers » étant entendu que « harmonieux » ne signifie pas obligatoirement « pacifiques » … Il y a une triade qui illustre bien cela, l’une des seules attestées historiquement, celle que rapporte Diogène Laërce et qui pourrait encore avec profit, être totalement appliquée de nos jours : «Honorer les dieux, ne rien faire de bas, être courageux » .

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Symbolisme celte

noisetier Chez les Celtes, la Source est liée au Saumon, porteur de Connaissance, de Sagesse et de Science et, selon le Dictionnaire des Symboles (Bouquins Laffont) « il est question dans bon nombre de textes irlandais d’une fontaine de Sagesse : sur ses bords pousse un coudrier, ou un sorbier, couvert de noisettes écarlates. Dans son eau vivent des saumons de sagesse qui se nourrissent des noisettes tombant dans l’eau. Quiconque mange la chair de ces poissons devient voyant et omniscient ». On sait aussi que les branches de noisetiers, dont le fruit symbolise la sagesse concentrée dans un petit fruit, permettent de trouver l’eau des sources souterraines (la source intérieure n’est-elle pas aussi une source souterraine ?) . Dans un de ces textes, on dit enfin que les saumons séparent les fruits de leur coquille qu’ils envoient dans les courants des cinq sens qui partent du bassin. Et il est précisé que l’on doit s’abreuver aussi bien directement à la source qu’aux courants : c’est dire l’importance de la stimulation des sens dans la recherche de sa sagesse intérieure. Le saumon celte, appartenant tout à la fois au monde divin et au monde humain, relie les deux et permet aux héros d’associer en eux le monde lunaire invisible, le plan terrestre et le monde solaire sensible.

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Le fait de le manger procure le rang d’initié à son consommateur, tel le héros Find qui faisait cuire un saumon pour son maître, se brûla et porta son pouce à sa bouche pour apaiser la douleur. Il fut sur le champ rempli de la science universelle et pour la suite il lui suffisait de placer son pouce sous sa dent de sagesse et de le mâcher pour jouir du don de prophétie.

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Petite précision : le héros mythique indique le chemin qui conduit au but, mais il ne dit pas comment y parvenir; le comment s’obtient par la pratique des techniques initiatiques. Il est « l’image du dépassement ». Conçu et présenté comme modèle-exemplaire (il ne serait pas un héros mythique sans cela …), il incite le « myste » à se dépasseren allant d’un monde dans un autre monde, en passant d’un temps à un autre temps (d’où le symbole de la mort rituelle) ou encore en s’élevant d’un niveau à un autre niveau et, quoi qu’il en soit, par un processus de rupture.(voir « la Voie symbolique » de Raoul Berteaux).

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corbeauDans son dictionnaire de Mythologie et de Symbolique celte, Robert Jacques Thibaud nous indique que le Corbeau était le messager des dieux. Il est l’oiseau attribué à Lug dont la harpe jouait seule toutes les harmonies du monde, ainsi qu’à Bran et à la Morrigane. « Considéré comme messager des ténèbres (Bran) mais aussi de la lumière (Lug), il était possesseur de sagesse et de Connaissance divine, symbolisant l’esprit né de la Terre et s’élevant vers le Ciel. Ceux qu’il marquait de sa présence étaient ainsi conseillés ou protégés par la puissance chthonienne et la sagesse céleste ». Ce qui peut aussi vouloir dire que le héros –car le druidisme est une Voie héroïque- doit non seulement maîtriser ses forces mais encore les harmoniser avec celles qui composent le reste du monde. D’ailleurs, toujours selon R.J. Thibaud, les pièces et les déplacements de l’échiquier, dans la partie d’échecs que Lug joua et gagna contre Nuada, « imagent les êtres et leurs relations dans la société mais aussi les énergies qui structurent la matière ».

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Oghams, Runes et Sagesse .

oghamTrois oghams sont liés à la sagesse :

Le S (Sail : le Saule) : l’intuition. Lui correspondrait Semias, maître de la Sagesse et gardien originel du chaudron de la Connaissance, à Murias, ville de l’Autre Monde, qu’il offrit au Dagda .

Le C (Coll : le Coudrier ou noisetier) : la Créativité, considérée comme essence de toute vérité et de toute beauté.

Le O (Onn : l’Ajonc) : la sagesse, la synthèse. Lui correspondrait Ogmios, dieu lieur des dieux et des hommes. Il était souvent représenté comme un vieillard à la langue reliée par des chaînes aux oreilles de ses auditeurs qu’il guidait de sa Connaissance.

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Des 24 Runes de l’Ancien Futhark, c’est Tiwaz , , la Rune de Tyr, qui semble avoir le plus de résonnance avec la Sagesse. « Tyr est le dieu du devenir humain, de son harmonie avec l’ordre du Monde : l’homme adaptant ses actions aux rythmes naturels et non pas soumettant la Nature à ses caprices profanateurs. Garant primordial de l’ordre humain, cosmique, naturel, ne balançant pas pour préserver l’équilibre complémentaire des 9 mondes, des Astres, la pérennité d’Asgard et de Mitgard, à offrir sa main droite au Loup, émanation du chaos , force de l’ombre »(Marie des Bois : « Les Sortilèges des Runes »), et l’on pense ici à Nuada, roi des Tuatha De Danann dont un guerrier Fomore trancha la main lors de la première Bataille de Mag Tured ( d’ailleurs  son homologue gaulois, Nodons, attrapa le Grand Saumon, symbole de la Connaissance et de la Sagesse).

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Il semblerait qu’on puisse assimiler la « source intérieure de sagesse » à «l’ intuition » (étymologiquement du bas latin « intuitio », regard), qui permet, selon Bergson, de « pénétrer, par une sorte de sympathie, à l’intérieur de la conscience, de la durée, de la vie ».

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