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Le jugement druidique sur le nationalisme part évidemment de la conception druidique du patriotisme et du culte des ancêtres ou des héros.
Le patriotisme qui en résulte est l’attachement ou l’amour légitimes que l’on porte à sa patrie, c’est à dire à cet ensemble de biens liés à un territoire natal: une nation, une ethnie, une langue, une culture et surtout une histoire.
Ces biens sont ainsi comme le patrimoine d’une communauté, plus ou moins étendue, l’unifiant dans l’espace et le temps.
A l’origine, la patrie est la terre des pères; mais le mot a fini par désigner l’ensemble de la communauté elle-même avec ses trésors. Car la patrie donne naissance à la nation quand elle atteint une certaine cohésion sociale et politique. Le nationalisme n’est alors que la culture des valeurs propres de la nation, de son indépendance, de son autonomie. Le nationalisme n’est alors dans ce cas qu’une manifestation du patriotisme.
L’affection que l’on porte alors à cette patrie comme à une famille élargie, correspond à un devoir et est une valeur fondamentale.
La nation est donc une valeur importante mais qu’il convient pourtant de repenser aujourd’hui dans un contexte nouveau.
L’homme ne peut vivre et se développer que dans un milieu social, une culture, un mode de vie, liés à une histoire, à un territoire et une tradition.
Cet ensemble d’hommes et de valeurs dans lequel chacun se sent chez soi, dans son identité profonde, est comme l’extension de la famille. C’est précisément cette idée de famille qui est à la base de celle du mot patrie, mot marquant le lien avec le père, la tradition, les racines (culte des ancêtres).
La mère chez les Celtes symbolise également la Patrie. L’éviction de cette matrie dans la langue française est le résultat de la latinisation opérée par le christianisme.
Se rattacher à une lignée (à une « razza » comme disent les italiens, à une histoire, à une culture, le plus souvent par la médiation d’une langue, est un besoin profond de la nature humaine.
Pour les druides, ethnies et nations sont donc des valeurs importantes et l’idéal patriotique de ce culte des ancêtres a donc dans ces conditions toujours un rôle à jouer. Il faut se méfier cependant des déviations de type hébraïque du nationalisme (un peuple; élu; une Loi, un Dieu; des armées… une race; élue, etc.)
(revue « le Druidisme » – Éléments de base)
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Le 23 août 1305, William Wallace surnommé « William Braveheart Wallace », héros des luttes d’indépendance de l’Écosse, était exécuté à Londres. Il avait 33 ans. Il fut mis à mort dans les conditions atroces réservées aux traîtres : traîné par des chevaux par les pieds sur plusieurs kilomètres de Westminster à la Tour de Londres et de là à Aldgate à moitié pendu, éventré et le feu mis à ses entrailles. Enfin, il fut finalement décapité, puis découpé en morceaux. Pour « donner un exemple », Edouard 1er fit exposer les différentes parties de son corps aux quatre coins du royaume d’Angleterre, et sa tête fut placée sur le pont de Londres.
Mais au lieu de détruire l’esprit de liberté chez les Écossais, cette exécution conforta le sentiment nationaliste écossais, et d’autres hommes se sont dressé contre l’Angleterre, en particulier Robert Bruce. En 1314, les Écossais, sous le commandement de Robert Bruce, qui s’était rallié les nobles et proclamé roi d’Écosse, défont l’armée anglaise à la bataille de Bannockburn, et assurent, à la fin de la guerre, l’indépendance de l’Écosse en 1328.
Un exemple pour tous les européens !
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« La patrie est l’oïkos, le site, où convergent et se réalisent les solidarités et les identités. Les patries sont les incarnations territoriales, historiques, culturelles des identités au sein desquelles s’exercent les solidarités, positives (l’entraide) ou négatives ( le conflit). Là encore, il serait plus juste de mettre « patrie » au pluriel, car l’être identitaire et enraciné porte avec lui, suivant l’échelle de ses inclinations, de sa volonté et de son raisonnement, maintes patries : sa patrie locale, charnelle ou régionale, sa patrie nationale, historique, politique, sa patrie civilisationnelle, géopolitique, continentale. Toutes ces patries ne s’additionnent pas, elles se multiplient, ce qui aboutit normalement à des synergies. Ainsi, l’Europe n’est pas la somme de toutes les nations elles-mêmes constituées de patries régionales ; c’est une patrie subsumée qui prend en compte les patries nationales, régionales et locales. Le monde est-il dès lors une patrie ? Peut-on aussi se dire « patriote mondial » ? Certains courants écologistes l’affirment. Pour notre part, le scepticisme prédomine envers cette idée de « patrie universelle »(…). Pour l’instant, défendre ses patries implique inévitablement garder ses identités et donc ses communautés. »
Georges Feltin-Tracol. Orientations rebelles. Éditions d’Héligoland.
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« Nous apprenons par Tacite que les Druides continuaient à jouer un rôle actif d’agitateurs en Bretagne à l’époque de l’insurrection de la reine Boudicca dans les années 60-61 après JC, sous le règne de Néron, lorsque le gouverneur romain Paulinus attaqua la forteresse sacrée des Druides sur l’île d’Anglesey. L’influence des druides bretons, souvent considérée être le foyer du nationalisme celtique, est fréquemment citée comme l’un des facteurs majeurs ayant décidé la gouvernement romain à conquérir la Bretagne. En 69 après JC, l’ « année des quatre empereurs « , alors que Rome était, à la mort de Néron, en proie à de graves conflits politiques pour assurer la succession impériale, les druides entreprirent opportunément d’inciter les tribus gauloises à une insurrection générale. »
Miranda Green, Les Druides. Editions Errance
Il est également plus que probable que quand Jules César en Gaule, multiplia les exactions (cf la décapitation du Sénon Acco « chef de la conjuration des Sénons et des Carnutes »), les druides réagirent. Et c’est sans aucun doute leur Assemblée qui tira de l’ombre Vercingétorix. Proclamé roi des Arvernes, il réunira en quelques mois toutes les forces politiques et militaires des tribus celtiques.
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Il y a 96 ans, du 24 au 30 avril 1916, Dublin, pleine de bruit et de fureur, était agitée par les Pâques Sanglantes, comme on appelle l’insurrection organisée par des groupes armés républicains et nationalistes qui voulaient chasser les britanniques d’Irlande… De nombreux faits d’armes émaillèrent ces événements au cours desquels se distinguèrent particulièrement deux femmes qui m’ont toujours fasciné : Maud Gonne et Constance Markiewitz
Maud Gonne MacBride ( Maud Nic Ghoinn Bean Mhic Giolla Bhríde,) fut une comédienne et militante de la cause irlandaise. Surtout connue pour ses engagements dans le mouvement féministe et pour l’indépendance de l’Irlande, elle est la mère de Seán MacBride, l’un des co-fondateurs d’Amnesty international. Elle demeure une icône du mouvement nationaliste.
Les premières années
Maud Gonne, née le 21 décembre 1866 et morte à Dublin le 27 avril 1953, est la fille de Thomas Gonne, un colonel de l’armée britannique issu d’une riche famille irlandaise et de Edith Cook. Deux ans après sa naissance, son père est affecté en Irlande. En 1871, sa mère meurt prématurément.
Elle est alors envoyée à Paris pour y être élevée. Elle rencontrera Lucien Millevoye, journaliste et homme politique radical dont elle tombe amoureuse et dont elle finit par partager les idées. À cette époque son père meurt de la fièvre typhoïde en lui laissant un héritage de 20 000 £. En 1889, elle rencontre pour la première fois le poète William Butler Yeats. C’est le début d’une longue relation ambiguë.
Militante et comédienne
En 1890 elle s’installe en Irlande, dans le comté de Donegal. Elle milite contre les expulsions des familles pauvres en participant à la construction de refuges et la levée de fonds, ainsi que par la rédaction d’articles pour divers journaux. Menacée d’arrestation, elle doit fuir en France, où elle donne naissance à son fils Georges, dont le père est Millevoye.
Durant son séjour parisien, elle fonde un mensuel, L’Irlande libre, pour attirer des sympathies à la cause de l’indépendance irlandaise. Elle finit par rompre avec Millevoye et retourne en Irlande, avec son fils Georges, qui meurt d’une méningite .
Elle rencontre Yeats une nouvelle fois qui tente de la consoler de la perte de son fils avec des rituels magiques, mais elle a surtout recours au chloroforme. Elle rejoint le Hermetic Order of the Golden Dawn, un groupuscule s’occupant d’occultisme, dont Yeats est déjà membre depuis un an. En 1893, il organise pour elle une tournée de lectures en Irlande et en France.
L’année suivante, le couple séjourne à Paris, où il fait l’expérience du haschisch. Le 6 août, elle donne naissance à une fille, Iseult. Le 22 mars suivant, elle débute une tournée de lectures en France.
L’année 1897 est particulièrement riche. En janvier elle participe, toujours avec Yeats, à la création de la branche parisienne de la Young Ireland, puis elle entame une tournée de réunions où elle prononce des discours : Paris, Dublin (le 21 juin ont lieu des émeutes anti-britanniques), Londres, York, Glasgow, Manchester, Cork, etc. D’octobre à décembre, elle voyage aux États-Unis pour collecter des fonds (1 000 £). Fin 1898, elle entreprend avec James Connolly la rédaction d’un manifeste sur le problème de la famine, Les Droits de la vie et les droits de la propriété.
« Inghinidhe na hÉireann »
Puis Maud Gonne fonde un groupe militant, Inghinidhe na hÉireann (les Femmes d’Erin), qui édite un mensuel du même nom dans lequel elle signe des articles à connotations nationalistes et féministes . Ce groupe est impliqué dans le mouvement culturel irlandais (Gaelic Revival) dont le but est de promouvoir la langue et la culture gaéliques ( éducation des femmes, cours de gaélique, danses, chants irlandais, distributions de repas gratuits aux enfants pauvres.)
Avec William Butler Yeats et Lady Gregory, elle participe à la fondation de l’Abbey Theatre à Dublin. Yeats est toujours amoureux. Elle lui inspire de nombreux poèmes. Il écrit à son intention la pièce de théâtre Kathleen Ni Houlihan, créée à Dublin le 2 avril 1902, dont elle interprète le rôle principal.
Contre toute attente, ce n’est pas Yeats qu’elle épouse, mais John MacBride, un commandant de l’Irish Brigade, en 1903. Le mariage est un échec et il retourne rapidement en Irlande. De cette brève union va naître, l’année suivante, Seán MacBride, futur co-fondateur d’Amnesty international.
Elle rejoint Constance Markievicz, James Connolly et James Larkin dans la lutte pour contraindre les autorités à étendre la loi de 1906 sur les repas scolaires à l’Irlande, tout en s’activant pour nourrir les enfants pauvres de Dublin.
Au début de la Première Guerre mondiale, elle milite contre la conscription des Irlandais dans l’armée britannique. Le 5 mai 1916, John MacBride est exécuté, après l’insurrection de Pâques.
Les derniers combats
Deux ans plus tard, elle est arrêtée et emprisonnée pour six mois à Holloway Prison (Londres), alors qu’elle poursuit son combat contre la conscription. À sa libération, elle retourne en Irlande et s’active au sein de la White Cross. Avec Charlotte Despard, elle fonde en 1922 une association pour défendre les prisonniers républicains, la Women’s Prisoners’ Defence League, et consigne des témoignages accablants sur les violences policières à Cork et à Kerry.
En 1938, elle publie ses mémoires, A Servant of the Queen. Elle meurt le 27 avril 1953. Elle est inhumée à Dublin, dans le cimetière de Glasnevin, aux côtés de Daniel O’Connell, de Charles Stewart Parnell, d’Éamon de Valera, de James Larkin, de Constance Markievicz, de Michael Collins et d’autres.
La comtesse Constance Markievicz (4 février 1868 – 15 juillet 1927), parfois surnommée la comtesse rouge en raison de ses convictions socialistes, est une nationaliste et révolutionnaire irlandaise. D’origine aristocratique, rien ne la prédestinait à prendre la défense des plus pauvres, et les armes pour la cause irlandaise. Avec Maud Gonne, elle est une des femmes les plus admirées d’Irlande.
Les jeunes années
Constance Markievicz est née le 4 février 1868, à Lissadel dans le comté de Sligo (Connaught – nord-ouest de l’Irlande). Elle est la troisième enfant de Sir Henry Gore-Booth, et sa vie semble devoir se dérouler dans l’aisance. Durant la grande famine des années 1879 et 1880, son père pourvoit au ravitaillement de ses employés. Il semble que cette attitude soit à l’origine de sa préoccupation pour les plus défavorisés et de ses engagements ultérieurs.
En 1893, elle déménage à Londres pour étudier le dessin et la peinture . C’est à cette époque qu’elle milite auprès de la National Union of Women’s Suffrage Societies (NUWSS), qui demande le droit de vote pour les femmes. Quelques années plus tard, elle s’installe à Paris pour poursuivre ses études artistiques Pendant ce séjour en France, elle rencontre et épouse un comte polonais, Casimir Markievicz.
La lutte à Dublin
De retour en Irlande, elle s’installe à Dublin, où elle devient réputée pour ses peintures de paysages. En 1903, elle joue dans plusieurs pièces à l’Abbey Theatre, où elle fait la connaissance d’une autre comédienne, Maud Gonne ; les deux femmes vont se retrouver sur de nombreux points dont le féminisme, le socialisme et la lutte pour l’indépendance de l’île. Elle adhère au « Inghinidhe na hEireann » (les Femmes d’Erin), mouvement créé en 1900 par Gonne, et fréquente la Ligue gaélique.
En 1908 elle rejoint le Sinn Féin, fondé le 28 novembre 1905 par Arthur Griffith. Ce parti politique, dont le nom en gaélique signifie « nous-mêmes », prône l’abstention de toute collaboration politique avec l’administration britannique et une résistance non-violente. L’année suivante, elle crée la section jeunesse de l’Irish Republican Brotherhood (IRB) : NaFianna Eireann . En 1911, elle est arrêtée en compagnie d’Helena Moloney, une autre comédienne de l’Abbey Theatre, pour avoir manifesté contre la venue du roi George V en Irlande. Puis elle se joint a Maud Gonne, James Connolly et James Larkin dans la lutte pour contraindre les autorités à étendre la loi de 1906 sur les repas scolaires à l’Irlande. En 1913, elle participe au programme d’alimentation pour les enfants pauvres de Dublin et à l’organisation d’une cantine dans le « Liberty Hall » pendant le lock-out des ouvriers syndiqués. Cette même année, elle devient trésorière de l’Irish Citizen Army (ICA).
Pendant l’insurrection de Pâques 1916 à Dublin, elle est commandant en second de l’Irish Citizen Army (ICA) et dirige la brigade féminine. Au début, elle parcourt les rues de la ville pour distribuer des médicaments aux postes de combattants. Puis, avec quatorze autres femmes, elle décide de prendre les armes. Elle est la seule femme officier en uniforme et participe aux combats comme sniper au jardin public de St Stephen’s Green.
Arrêtée, elle est internée à la prison d’Aylesbury en Angleterre, puis à Kilmainham, où elle peut entendre les exécutions des seize dirigeants de l’insurrection. Elle-même est accusée de haute trahison et condamnée à mort par la cour martiale britannique, peine commuée en détention à perpétuité, la peine de mort n’étant pas appliquée aux femmes.
Parlementaire et ministre
Après l’amnistie générale de 1917, Constance Markievicz est libérée au mois de juin. Son retour en Irlande prend l’allure d’un véritable triomphe. Rare survivante combattante de l’insurrection, les Irlandais la considèrent comme l’héroïne de leur pays ; elle intègre la direction du Sinn Féin. Son incarcération va lui donner un autre motif de combat : l’amélioration des conditions de détention des prisonniers politiques.
En 1918, elle est de nouveau arrêtée et emprisonnée pour six mois à Holloway Prison, à Londres, de même que Maud Gonne. Cette emprisonnement est motivé par son combat contre la conscription des Irlandais et leur incorporation dans l’armée britannique. C’est pendant cette incarcération qu’elle est élue député du Sinn Féin à la Chambre des communes, profitant de la ratification du Qualification of Women Act (accession des femmes aux élections) ; elle s’était présentée pour le Sinn Féin, dans le quartier saint Patrick, à Dublin. Les élus irlandais refusent de siéger à Westminster et rejoignent le Dáil Éirann (parlement), à Dublin. Le 2 avril 1919, elle est ministre du Travail, dans le gouvernement révolutionnaire de Éamon de Valera. En 1922, hostile au Traité de paix du 6 décembre 1921 entre l’Irlande et la Grande-Bretagne, qui consacre la partition de l’île, elle démissionne de son poste et part aux États-Unis pour promouvoir la cause de l’indépendance et récolter des fonds. Pendant la guerre civile (mai 1922 – juin 1923), elle reprend les armes, puis, réélue au Parlement, elle adhère au Fianna Fáil au moment de sa création.
Elle décède le 15 juillet 1927 à l’hôpital Patrick Dunn à Dublin, des suites d’un cancer. Les Irlandais vont s’incliner devant sa dépouille pendant quarante-huit heures ; elle est inhumée au cimetière de Glasnevin, à Dublin, non loin de Maud Gonne.
source : Wikipédia
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« On la [Jeanne d’Arc] mentionne souvent dans les ouvrages de sorcellerie, mais pour beaucoup, elle n’est absolument pas une sorcière. Nous disposons, sur elle, d’une multitude de faits embrouillés. Pour l’écrivain partisan, Jeanne est un personnage idéal car son histoire peut servir de base à maintes interprétations divergentes.
Pour Margaret Murray, Jeanne était une païenne, membre de l’Ancienne Religion; son surnom de « Pucelle », ou « Pucelle d’Orléans » signifie en réalité qu’elle était la Vierge de sa congrégation (le bras droit, la servante du Grand Maître) et qu’elle remplissait par conséquent les fonctions de second.
S’appuyant sur le fait que Jeanne était originaire de Lorraine, province réputée pour la sorcellerie, la magie et le paganisme, qu’elle entendit pour la première fois des voix au pied de l’Arbre Enchanté de Bourlemont, qu’elle possédait le don de guérir les malades, que ses partisans l’adoraient presque comme une déesse, et qu’après sa mort, le bruit couru qu’elle était toujours vivante, Murray avance cette théorie, que Jeanne représentait le dieu incarné aux yeux de ses disciples païens, et que son sacrifice sur le bûcher fut en fait le sacrifice rituel du Dieu divin, au sens que Sir James Frazer donne à ce terme. (Dans Le Rameau d’Or, Frazer postule la pratique de la royauté divine, par laquelle la santé et la vigueur du chef étaient identifiées à la santé et à la vigueur de son terroir. Comme la fertilité du peuple, du bétail et des terres dépendait de la santé du roi, on devait le mettre à mort au moindre signe de décrépitude physique afin qu’un robuste successeur pût le remplacer et assumer ses pouvoirs divins.)
Il est impossible de décider si la théorie de Murray concernant Jeanne d’Arc est exacte. Cependant nous savons pertinemment que Jeanne fut « coupable » de nombreuses pratiques associées à la sorcellerie : refus de prononcer le Notre Père, accent mis sur la révélation personnelle de Dieu, recours aux vêtements masculins pour exprimer sa « différence ». Que Jeanne ait vraiment appartenu à l’ancienne religion, ou qu’on l’ait considérée comme une hérétique chrétienne parce qu’elle revendiquait sa révélation personnelle (en fait on la brûla pour cette raison – non pour sorcellerie), son histoire témoigne de la misogynie, peut-être davantage qu’elle n’illustre l’impitoyable élimination des païens par les chrétiens. Les vêtements d’homme portés par Jeanne génèrent au plus haut point ses accusateurs. George Bernard Shaw affirme qu’on l’exécuta, non pour ses « crimes capitaux », mais à cause de son « insupportable et si peu féminine arrogance ».
On peut aussi voir dans l’histoire de Jeanne l’élimination d’une femme qui méprise le clergé, prétend connaître la divinité mieux que l’église elle-même, ou encore l’élimination d’une héroïne nationaliste. Comme pour tous les personnages historiques dont la vie atteint au mythe, son histoire peut servir une multitude de causes. »
Erica Jong, Sorcières. Albin Michel.
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« Notre nationalisme, terme impropre encore une fois, était beaucoup plus qu’une doctrine de la nation ou de la préférence nationale. Il se voulait une vision du monde, une vision de l’homme européen moderne. Il se démarquait complètement du jacobinisme de l’Etat-nation. Il était ouvert sur l’Europe perçue comme une communauté de peuples. Il voulait s’enraciner dans les petites patries constitutives d’une « Europe aux cent drapeaux », pour reprendre l’expression de Yann Fouéré. Nous ne rêvions pas seulement d’une Europe de la jeunesse et des peuples, dont la préfiguration poétique était la chevalerie arthurienne. Nous imaginions cette Europe charpentée autour du noyau de l’ancien empire franc, un espace spirituel, politique et économique suffisamment assuré de soi pour ne craindre rien de l’extérieur.
Nous étions nécessairement conduits à une réflexion sur les sources de l’identité européenne. Celle ci était-elle réductible au christianisme ? L’ Eglise (ou les Eglises) avait elle même apporté la réponse. Pendant la guerre d’Algérie, à la fin surtout, dans la période cruciale, elle avait choisi son camp, soutenant le plus souvent nos ennemis sans avoir l’air d’y toucher, distillant sournoisement la gangrène du doute et de la culpabilité. Par réaction, nous aspirions à une religion nationale et européenne qui fut l’âme du peuple et non son fourbe démolisseur. L’ Eglise jouait de l’ambiguïté. Aux traditionnalistes, elle faisait valoir son empreinte profonde sur l’histoire et la culture européenne. Aux autres elle rappelait qu’étant universelle, étant la religion de tous les hommes et de chaque homme, elle ne pouvait être la religion spécifique des Européens. Et c’est bien en effet ce qu’enseignait son histoire.
Tout Européen soucieux de son identité en vient nécessairement à reconnaitre que les sources en sont antérieures au christianisme et que celui ci a souvent agi comme facteur de corruption des traditions grecques, romaines, celtes ou germaniques qui sont constitutives de l’Europe conçue comme unité de culture. Il n’était pas question de nier l’imprégnation chrétienne de l’Europe, mais d’en soumettre le bilan à la critique.
Cette discussion fit scandale. Elle n’était pas seulement la conséquence du traumatisme que nous venions de vivre. D’autres l’avaient entreprise avant nous. Elle était née de la crise du monde moderne, de la dislocation de la vieille armature chrétienne qui, pendant un millénaire, avait structuré l’Occident. Elle prenait sa source dans la « mort de Dieu » annoncée par Nietzsche.
Nous sentions qu’il fallait ouvrir des pistes nouvelles quels que fussent les périls. Dans notre monde où tout n’était plus que ruines et décombres, nous ne songions pas à gémir ni à rafistoler, mais à nettoyer pour bâtir. Certains, allant plus loin, progressaient résolument vers la zone dangereuse d’un dépassement du nihilisme préalable à toute renaissance. Nous sentions venir le temps du grand retour à l’authentique de nos sources et de nos origines. »
Dominique Venner, Le cœur rebelle.
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Dans les semaines qui viennent, des intégristes, royalistes, nationalistes, anti-IVG de tous poils, qui s’indignent de ce que la femme, cette salope, ose pousser l’outrecuidance jusqu’à se prétendre la propriétaire de son cul et de son ventre, organisent ça et là des « marches pour la vie »…
Au passage, d’ailleurs, il est amusant de constater que les couleurs du nationalisme le plus étroit, qui n’a rien à voir avec les principes de l’ancienne Europe mais est, au contraire un héritage direct de la Révolution française, (voir Dominique Venner : « le Siècle de 1914 »), sont paradoxalement arborées par les royalistes, adeptes du nationalisme intégral de Maurras…
J’attendais ce matin le bus, au milieu d’un groupe de garçons et de filles légèrement handicapés mentaux (la ligne est celle qui dessert un Centre d’Aide par le Travail) et dont les attitudes ne laissaient aucun doute quant aux envies qui les chatouillent en ce début de printemps … et je me suis pris à imaginer une société où on irait jusqu’au bout de l’erreur de jugement et où la contraception et l’avortement seraient interdits. Oui, interdits comme certains le réclament, y compris dans les CAT, les structures d’enseignement spécialisées et les hôpitaux psychiatriques (parce que, hein ? sur quels critères pourrait-on interdire ici et permettre là ?) … effectivement, considérant la totale désinhibition sexuelle des malades mentaux, le retard (les fameux 250 000 avortements remplacés par le même nombre de « néo-français »)qu’affiche aujourd’hui la reproduction autochtone, serait sans aucun doute vite rattrapé … mais à quel prix puisqu’on a l’air d’oublier que c’est dans la surpopulation qu’est véritablement le problème et non pas dans la natalité moindre des peuples européens …
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«Dans bien des cas, [l’avortement] est bel et bien un moindre mal. Une naissance avec des antécédents pathologiques a toutes chances de donner un taré, même si une fois sur des millions elle donne un Beethoven (…) Même avec des parents normaux, une naissance dans un contexte de misère et d’angoisse donnera presque toujours un être perturbé et une aggravation des conditions de vie de la famille. L’enfant non souhaité est voué au malheur et à le répandre sur son entourage. Cette prise de conscience s’est largement répandue dans les jeunes couches de la société moderne. Elle est naturellement alourdie par la perspective du chômage et l’effroyable surpopulation de la planète.
C’est surtout là que résident les causes de la dénatalité chez les peuples européens. Le baratin moralisateur et politicard n’y changera rien et c’est tant mieux.
Oui, l’avortement est un meurtre et il est bon que cela se sache, que cesse cette croyance puérile et irresponsable sur un fœtus qui ne serait qu’un chiffon de tissu organique. Oui, il faut que les femmes sachent à quels risques elles s’exposent par l’avortement, cela fait partie de leur réelle liberté de décision, car il n’y a pas de liberté réelle dans l’ignorance. Mais nul n’a le droit d’imposer à une femme un enfant dont elle ne veut pas et l’enfant en question lui même n’a pas ce droit. La liberté de l’avortement est donc une liberté fondamentale à la dignité de la femme. Et pour que cette liberté ne soit pas un privilège de la fortune, il est indispensable que l’avortement, comme toute intervention, bénéficie de la couverture sociale ».
Robert Dun : « Une vie de combat ».
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