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Friedrich Wilhelm Nietzsche est né le 15 octobre 1844 (il y a exactement 169 ans) en Saxe-Anhalt.

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Werner Graul« La haine des « nuques roides » habitait les gens d’Église et Nietzsche n’invente rien en affirmant que le christianisme s’est attaqué à tous les êtres de bonne venue. Le conflit était omniprésent. Le christianisme enseignait le pardon des injures ; mais le sentiment populaire européen faisait de la vengeance un devoir d’honneur, surtout dans la noblesse. La devise des chevaliers errants, redresseurs de torts, disait : « Doux envers les humbles, fier envers les forts ». Une telle devise ne pouvait manquer de hérisser le clergé pour qui toute fierté était coupable. La beauté aussi était haïe. De belle et bienfaisante (bella donna) qu’elle était, la sorcière (sourcière) devient, à partir du onzième siècle, vieille, hideuse et jeteuse de sorts. La carabacen, servante du druide, devient la fée Carabosse.

Abélard châtré pour avoir prêché la beauté et la noblesse de l’amour charnel, des centaines de milliers de femmes brûlées pour crime de séduction, parce qu’un moine refoulé les accusait de les avoir ensorcelé, la fierté traquée comme le pire des vices, telle fut la sélection à rebours pratiquée du onzième au dix-neuvième siècle par l’Église. Voltaire évaluait à quinze millions le nombre de victimes de l’Inquisition du onzième siècle jusqu’à son temps et dans la seule Europe. Il est impossible d’être précis mais quand on prend la peine d’y regarder de près, le chiffre cesse de paraître invraisemblable. Et la dernière malheureuse victime de cette folie fut une fillette de quinze ans, décapitée à la hache à Braunschweig en 1854 pour commerce sexuel avec le diable.

Il nous semble juste d’ajouter que si un tel cortège d’horreurs fut possible aux gens d’Église, c’est parce qu’ils bénéficièrent de la haine des faibles et des tarés de toutes sortes envers la fierté, la liberté, la beauté et la richesse. »

Robert Dun. Les confidences d’un Loup-Garou. ACE

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« Nietzsche est un messager de Grande Santé. Il enseigne à la fois la lucidité la plus totale, donc la plus cruelle, et le chemin qui conduit au-delà de cette dangereuse et permanente tentation, pour l’homme lucide, qu’est le nihilisme. Au-delà du nihilisme, l’espérance que porte en lui Zarathoustra. Espérance révolutionnaire, puisqu’il s’agit d’inscrire de nouvelles valeurs, après la mort du Dieu biblique. En cela, le nietzschéen est directement concerné par la mise en garde qu’adresse l’ermite de la forêt à Zarathoustra descendant de sa montagne : « Veux-tu porter aujourd’hui ton feu dans la vallée ? Ne redoutes-tu pas le châtiment de l’incendiaire ? » Je viens de citer un passage d’Ainsi parlait Zarathoustra (…) C’est un maître-livre car il enseigne le contraire des « religions du Livre » qui prétendent toutes apporter la Vérité, la seule, à travers un texte -la Bible, le Coran- censé fournir réponse à toutes questions, ce qui débouche inévitablement sur le catéchisme définissant le Bien et le Mal. Ainsi parlait Zarathoustra est, tout au contraire, un appel à la liberté, à la responsabilité. Zarathoustra dit à ceux qui l’entendent : « On récompense mal un maître en restant toujours un élève (…). maintenant je vous invite à me perdre et à vous trouver ». Un tel livre fait luire en nous le « soleil doré entouré du serpent de la connaissance ». Il est en effet, selon la belle formule du psychologue Carl-Gustav Jung, « une éruption volcanique de matériel archétypique ». Autrement dit le surgissement de très anciens points de repère enfouis dans l’inconscient collectif des peuples européens. »

Pierre Vial. Une terre, un peuple. Éditions Terre et Peuple.

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Biographe de Nietzsche et grand lecteur de Cioran, Hamsun et Matzneff (l’un des rares écrivains français contemporains qui le comble), Bruno Favrit est l’auteur d’une œuvre encore secrète, qu’il dissimule avec une coquetterie hautaine. Non sans panache, il se livre aujourd’hui par le biais de ses Carnets des années 1990-2011, où il évoque ses amitiés stellaires (un olibrius surnommé L’Ours y occupe une place importante), ses lectures, sa diététique (vins et fromages bannis, à l’instar des poètes dans la Cité de Platon), ses randonnées, ses feux solsticiaux, ses doutes et ses détestations.

Ses sources ? La haute montagne, des Causses à l’Engadine, qu’il arpente, sac au dos, en alpiniste chevronné, et qui lui inspire des pages empreintes d’un puissant panthéisme. Comme l’homme est un professionnel, il use du vocabulaire propre à cette rude discipline : vires, ressauts et festons scandent le texte de ces Carnets. Comment ne pas regretter, d’ailleurs, que Bruno Favrit ne nous ait pas encore livré le beau roman de montagne, à la Ramuz, qu’il porte en lui ? Qui aujourd’hui, en France, parle avec autant de compétence et de passion des joies et des peines de l’alpiniste ? Mais Bruno Favrit feint de mépriser la fiction pour de mauvaises raisons, liées au sentiment d’urgence qui l’étreint, face aux fléaux qui l’ulcèrent : la suralimentation et ses catastrophiques conséquences, le triomphe de la marchandise, le remplacement de population et la mutation anthropologique des mégapoles, le règne de l’éphémère et de l’argent-roi… Il a bien entendu tort : le rôle de l’artiste est de créer la beauté, non de consigner des arguments ou, pis, de composer des slogans qu’ânonneront tôt ou tard des démagogues sans âme.

La nature en général, la phusis des Grecs, lui est une compagne de chaque instant, à ce rebelle résolu qui fuit les villes… sauf pour partager le vin et le fromage avec les amis (voir supra), car ce païen a fait sienne la sentence de Luther : « qui n’aime le vin, les femmes ni les chants, restera sot toute sa vie durant ».

Les leitmotive de ces Carnets ? Un refus passionné de toute médiocrité, même cachée au plus profond de soi ; une quête permanente de l’art de s’élever sur les parois de calcaire comme sur celles d’une âme de glace et de feu. Il y a du Cathare chez Favrit, qui d’une part étonne par ses exigences et ses tourments, et de l’autre agace par des vitupérations qui, si elles sont rarement infondées, ne laissent pas d’être naïves tant il oublie le conseil, qu’il cite pourtant, de Spinoza : « non lugere neque detestari, sed intellegere » : ne pas déplorer ni vitupérer, mais comprendre. Sa hantise de toute lourdeur, qui est le propre d’une âme noble, « anarcho-spartiate », lui fait parfois manquer… de pondération. Reste le résistant, blessé par l’avachissement général, « l’écorché froid » comme le définit bien la dame de sa vie.

L’essentiel : la vision de ce marcheur solitaire qui, du haut des cimes, récite Hamsun ou la Baghavad Gîta pour nourrir de roboratives méditations.

Christopher Gérard

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Le 15 octobre 1844 : naissance à Röken, en Prusse, du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, critique radical de la religion chrétienne et apôtre du surhomme :

« La civilisation est une mince pellicule sur un chaos brûlant ».

(Éphémérides nationalistes)

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Est-ce que la normalité serait devenue le dernier truc à la mode ?

Après Hollande qui avait lancé « …si les Français m’accordent leur confiance, le président que je serai ressemblera au candidat que je suis, candidat respectueux, candidat rassembleur, candidat normal, pour une présidence normale, au service de la République », on apprend qu’Obaba, pardon Obama, lors de son investiture, a prononcé «le discours modeste d’un candidat normal »…

Pourtant, « Que l’individu se fasse à lui même son idéal pour en déduire sa loi, ses plaisirs et ses droits, voilà bien qui jusqu’à présent a passé pour la plus monstrueuse de toutes les aberrations humaines ; c’était l’idolâtrie en soi ; de fait, les rares qui l’osaient avaient toujours besoin d’en faire l’apologie à leurs propres yeux… Ce fut la force merveilleuse, l’art étonnant de créer les dieux, le polythéisme, qui permit à cet instinct de se décharger, se purifier, se perfectionner, s’ennoblir… Le monothéisme par contre, cette rigide conséquence de la doctrine de l’homme normal, -cette foi donc, en un dieu normal auprès duquel il n’y a plus que faux dieux- a peut-être été jusqu’à présent le plus grand danger de l’humanité… Dans le polythéisme on rencontre déjà une première image de la libre pensée, de la polypensée de l’homme : la force de se créer des yeux neufs, personnels, toujours plus neufs, plus personnels. »

F.Nietzsche. Le Gai savoir (cité dans « Le nouveau polythéisme » par David L.Miller. Imago)

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« (…) Chez nous, on relit toujours les mêmes livres et auteurs, on voit les mêmes films ou le même genre de films. On a une dimension esthétique/artistique totalement uniforme, hostile. Avec une totale absence d’ouverture d’esprit et de curiosité intellectuelle. Conformisme et encéphalogramme plat. On ne risque pas de surprendre l’adversaire qui peut tranquillement nous (re)garder dans le cocon caricatural que nous nous sommes tricotés tout seuls hélas (du moins en majeure partie) !

Comme dans le reste de la population française (et ça va en empirant chez les plus jeunes), la plupart des nôtres n’a aucune culture classique : tout ce qui précède le XXe siècle lui est totalement inconnu. L’Antiquité ? Que dalle. La musique classique, l’histoire de l’art, le cinéma (le vrai, pas Fight Club ou Matrix, sympathiques films mais bon, à côté de Fritz Lang, Melville ou Wilder, c’est peau de balle !) Et s’ils étaient un peu curieux, ils se délecteraient aussi à coup sûr de films comme Le Voleur de bicyclette, Attak ou La Colline des hommes perdus par exemple (…). La littérature, l’histoire de l’art : zéro pointé. L’honnête homme de Taine a aussi bel et bien disparu de nos contrées On se plaint (à juste titre) du niveau lénifiant de la jeunesse d’aujourd’hui. Mais chez nous c’est pareil ! Profitons en d’ailleurs pour montrer du doigt toute cette classe pourrie de politiques et d’enseignants qui ont sacrifié depuis trente ans sur l’autel de la rentabilité décérébrante (« Tu feras une école de commerce -ou d’ingénieur- mon fils ! ») les humanités, la culture classique et la culture tout court, l’orthographe et la connaissance de notre propre langue. Yourcenar ou Jacqueline de Romilly ont eu beau s’époumoner, c’est Yannick Noah, Bezancenot et Marc Lévy qui ont gagné.. Je pense que Maîtres & complices de Gabriel Matzneff apporte infiniment plus que pas mal de livres d’auteurs surcotés chez nous, ou que Chemin faisant de Jacques Lacarrière surclasse à l’aise Blaise les œuvres complètes de Jean Madiran reliées en peau de Sénégalais sortant de la messe de Mgr Lefèvre à Dakar. Pourtant ces deux textes évoquent tellement bien ce que nous sommes !

Je fais partie de ceux qui, issus d’une famille pas du tout facho, ont rejoint notre camp, beaucoup plus grâce à la littérature que par la philosophie politique ou la sociologie. Bien entendu, j’aime Rebatet, Brasillach, Drieu, Saint-Loup, Von Salomon… Mais Céline, Giono, Vincenot, Hemingway, Flaubert, London, Stendhal, Barbey d’Aurévilly, Montherlant, Henri Miller, Steinbeck, Yourcenar m’ont tout autant appris à me sublimer. Avec ce petit truc en plus : le style, le souffle. Peu de penseurs et essayistes ont ce souffle là (sauf Nietzsche).

(…) Plutôt que de proclamer que nous sommes des guerriers supra-nietzschéens, l’élite de l’élite de l’élite qui a vu l’élite, l’avant-garde de demain, essayons de nous surpasser tout en gardant les pieds sur terre (la fréquentation quotidienne des grands auteurs ramène toujours à l’humilité!). Essayons aussi d’ouvrir les les yeux et les sens vers tout ce qui est beau, sans nous soucier des ricanements des monomaniaques ressassant toujours les mêmes auteurs et thèmes. »

Pierre Gillieth. Une élite ? Ah ? Où ça ??? Réfléchir et Agir n°39.

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Alors qu’on lui demandait « ne croyez vous pas qu’avec le triomphe actuel du matérialisme, le paganisme étant mort, la meilleure réponse ne serait-elle pas d’en revenir à un catholicisme médiéval, c’est à dire fortement teinté de paganisme ? » Robert Dun répondit :

« Il est faux de dire que le paganisme est mort. Il est l’une des deux religions officiellement reconnues en Islande. Il est l’unique religion en Mongolie. Il existe aussi en Russie et il est susceptible de renaissance car il a de fortes racines dans l’âme slave. Il a de nouveaux et authentiques bourgeons dans les pays germaniques et celtiques. il revit chez de nombreux Européens ralliés aux traditions d’Amérique. La deep ecology est implicitement païenne et chez beaucoup même explicitement. Dans la littérature contemporaine, il s’exprime fortement chez Lawrence, Giono, Steinbeck (« Au dieu inconnu »). Et n’oublions pas ce puissant vent de résurrection païenne que constitue l’œuvre de Nietzsche. Il ne s’est pas contenté de ressusciter pour nous la Grèce antique et ses deux divinités primordiales (dans le domaine social) Apollon et Dionysos. Il a aussi réveillé le plus profondément la veine germanique en dénonçant le Christianisme comme un blasphème contre la vie, donc contre le divin immanent. Or dans la Germanie antique la joie était pieuse et la tristesse blasphématoire (et par là porteuse de malheur). le peuple ne se prêterait pas davantage à une résurrection du Christianisme paganisé qu’à celle du paganisme. C’est une démarche impossible parce que la contradiction est devenue trop connue et criante. Ce serait une fatale maladresse qui fortifierait des Églises moribondes ennemies depuis toujours de notre race et de notre âme, retardant les échéances inévitables, maintenant et aggravant la confusion dans les esprits. En un mot comme en cent, ce serait combattre un effet avec sa propre cause. »

(« Le grand suicide »)

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« Depuis plus de cinquante ans je m’entends accuser de pessimisme et même de délectation morose. Et pourtant, je me trouve à soixante-sept ans bien plus frais d’esprit et de corps que mes optimistes détracteurs. Il doit y avoir une raison. Celle ci me semble simple : les illusions sont traumatisantes et le seul moyen de ne pas avoir de désillusions est de rejeter librement toutes les illusions, sans attendre que l’expérience nous les arrache.

Toute forme de peur engendre une crispation et toute crispation un vieillissement. Quiconque a rejeté les illusions a les pieds sur le roc. C’est lui qui reste d’aplomb quand tout croule autour de lui. Ni les triomphes de la canailles, ni les graves déséquilibres mondiaux ni la diffusion massive en Europe de la répression du melting-pot, ni les désastres écologiques ne m’ont entamé parce que je les attendais depuis des décennies. Ma foi invulnérable en l’avenir venait du fait que je ressentais tous ces désastres comme les œuvres inévitables de celui que Nietzsche appelle « le dernier Homme », de cette crapule gouailleuse qui va du salarié moderne qui ne veut plus rien connaître de sa condition, à l’homme d’État qui « manœuvre à vue ».

Mais il faut le voir clairement : nous avons à faire à une civilisation qui n’a pas la moindre chance de s’en tirer. Ce ne sont pas des poètes, ce sont des économistes, des savants qui le voient. A leurs analyses économiques et écologiques il faut ajouter la perte de la plus importante spécificité humaine : la perte du langage. Il est vraiment cocasse d’écouter les propos des ministres sur ce thème. Je ne parle pas seulement des tout derniers ministres mais bien de ceux qui se succèdent depuis cinquante ans. Leur aveuglement est total et pas un seul d’entre n’a abordé les vrais problèmes : l’urbanisation excessive, le délabrement familial, les interrogations enfantines confrontées au nihilisme ambiant, l’angoisse « atomique » et « économique » qui apparait aujourd’hui avant la puberté, la puberté maladivement avancée par la publicité érotique, le bruit, la déculturation des programmes, la perte de l’identité ethnique et culturelle, l’utilitarisme à l’aveuglette…

L’espoir, le seul espoir est aujourd’hui de survivre aux guerres internationales et civiles qui ne peuvent manquer de se produire. Il y faut une énergie exceptionnelle et de l’habileté. Mais il faut surtout être porté par une grande vision. Une froide analyse du présent, si elle n’accrédite pas le Surhomme nietzschéen comme une certitude, montre pourtant qu’il est la seule espérance qui ne soit pas absurde.

Alors jeunes amis, aucun faux pas ! Sachez porter les masques nécessaires, vous garder le cœur chaud envers vos frères en espérance et un cœur de glace envers le « dernier Homme ». »

Robert Dun, Une vie de combat.

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Friedrich Nietzsche : 15 octobre 1844 – 25 août 1900

« Sont païens tous ceux qui disent oui à la vie, pour qui « Dieu » est le mot désignant le grand oui à toute chose ».

(L’Antéchrist)

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