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Éléments

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« L’écrivain qui a sans doute le mieux perçu le mystère de Jeanne d’Arc au cœur du mystère français est un Allemand, Friedrich Sieburg, auteur en 1929 de Dieu est-il français ? Essai fameux, publié en français l’année suivante par Bernard Grasset.
L’essai s’ouvre par une trentaine de pages éblouissantes sur le personnage admirable et mystérieux de Jeanne. Sieburg veut voir en elle la clef interprétative de la France, ce qui est flatteur : « Toute route, menant au cœur de l’être français, doit partir de Jeanne ». La suite n’aurait pas dû déplaire au lecteur français qui se voyait conforté dans l’idée un peu écornée aujourd’hui de sa “supériorité” : « De même que Jeanne revendiquait le roi du ciel au bénéfice exclusif de la France, de même ses descendants, nos contemporains, mettent à leur profit l’embargo sur la civilisation et ne laissent à autrui que l’alternative de se soumettre à leur esprit, ou d’être du “non-esprit”. »

La prétention française à l’universel (qui inspira entre autres les “droits de l’homme”) a été notée par tous ceux qui ont réfléchi au sujet. C’est un thème qu’a longuement développé l’anthropologue Louis Dumont dans L’idéologie allemande. France-Allemagne et retour (Gallimard, 1991). A la façon de Sieburg, mais dans un style moins coloré, Dumont discerne aussi chez les Français une culture individualiste qu’il oppose à la culture communautaire (holiste) des Allemands. Personne ne contestera qu’à partir du XVIIe siècle, la France a commencé de cultiver l’universalisme et l’individualisme, nés entre autres de la Contre-Réforme et de l’esprit de géométrie.

Les modifications intervenues dans la pensée à partir du XVIIe siècle écornent la thèse si brillante de Sieburg sur Jeanne d’Arc. Contrairement à ce qu’il croyait, la Pucelle ne fit jamais l’unanimité parmi les Français. Dès le XVIe siècle, époque de la Renaissance et des guerres de religion, sa haute figure était oubliée. Aux deux siècles suivants, qui virent triompher l’ordre classique puis la pensée rationaliste, Jeanne devint étrangère et suspecte. Son indépendance farouche, son rayonnement de sainteté magique n’étaient plus compris. Dans son Abrégé de l’Histoire de France pour l’instruction du Dauphin , Bossuet flaire en elle une hérétique dangereuse contre qui s’imposent les plus grandes réserves. Plus tard, le rationalisme et le libertinage du XVIIIe siècle dictèrent à Voltaire la satyre infâme de sa Pucelle . Le retournement vint au XIXe siècle avec l’éveil du romantisme. Redécouvrant les splendeurs celtiques et médiévales, celui-ci redécouvrait Jeanne, qui devint aussi un enjeu national et politique.

Beaucoup moins que d’une prétendue universalité, Jeanne témoigne en fait de la part médiévale et enracinée de l’âme française, dont Descartes figure le pôle opposé. En France, on ne le dit pas assez, deux traditions se mêlent et se heurtent tour à tour, tradition celtique de la poésie sensuelle et froide tradition latine de la rationalité, France de Villon et France de Bossuet. Jeanne appartient à la première et Descartes à la seconde.

Malgré ses vues profondes et sa perception psychologique, Sieburg semble avoir méconnu cette dichotomie fondamentale. Il a décrit la France arrogante d’après 1918, sans en saisir le caractère double suggéré par l’œuvre à venir de Céline. Abusé par la thématique universaliste du discours français, par l’instrumentalisation politique de Jeanne et par le fameux « embargo » sur la civilisation et l’humanité, il a imaginé que ce qu’il voyait décrivait la France de toujours, alors que ce tableau était celui d’un moment particulier. »

Dominique Venner

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Éditorial de Dominique Venner

Des motifs de fierté

L’Algérie fut une invention française. Elle doit sa relative unité à ses conquérants. Les Romains lui accordèrent l’appellation géographique de Numidie qui s’étendait à tout le Maghreb. À la suite des Romains et des Byzantins, les conquérants successifs donnèrent à diverses fractions de territoires plusieurs noms. Sous Louis XIV, pour la région d’Alger, on parlait d’un repaire de Barbaresques, et à la veille de la conquête française, le terme de Régence turque s’était imposé. Il fallut attendre une première instruction du ministère français de la Guerre, le 14 octobre 1838, huit ans après la prise d’Alger en 1830, pour suggérer l’emploi du mot «Algérie» en remplacement de toutes les dénominations antérieures. Une nouvelle instruction du 14 octobre 1839 officialisa définitivement la nouvelle appellation pour désigner les territoires soumis à la France.

Longtemps, la République française refusa la qualification de «guerre» aux violences qui ont déchiré l’Algérie de 1954 à 1962. On parlait alors des «événements», de la «rébellion» ou des «opérations de maintien de l’ordre». Par son vote du 10 juin 1999, l’Assemblée nationale a cependant officialisé l’expression «guerre d’Algérie».

Ce que fut cette guerre, ses causes les plus lointaines et ses conséquences, le nouveau dossier Hors Série (n° 4) de La Nouvelle Revue d’Histoire le dit avec une liberté qui se fait rare. Ce fut une petite guerre cruelle, sans aucune comparaison avec les batailles géantes des deux grandes guerres mondiales. Pourtant, cruelle, elle le fut dès l’origine, par intention délibérée de ceux qui voulaient chasser les Français et supprimer les nombreux indigènes francisés. Ceux que l’on appela les «rebelles», puis les «nationalistes» avaient été marqués par une double influence, celle d’un islam combattant qui a toujours privilégié la violence, et celle du léninisme qui avait théorisé l’usage de la terreur comme méthode pour s’emparer des masses. En l’occurrence, il s’agissait des masses musulmanes. Le but était de les arracher à l’influence française et de susciter un climat de haine « raciale » à l’encontre des Européens et des assimilés. Tout fut bon, l’égorgement collectif, la castration, l’éviscération, la section des mains, du nez, des oreilles, le massacre des femmes et des nouveaux-nés. Le pays fut ainsi plongé dans un délire de sauvagerie, avec la bénédiction des divers clergés laïcs et religieux d’une France devenue malade du péché d’exister.

Cette guerre, la France et les Français ne l’avaient pas voulue. Elle leur fut imposée par ceux qui la désignèrent comme ennemie. Elle leur fut imposée aussi par l’évolution générale du monde à la suite du siècle de 1914 et des deux guerres mondiales qui avaient entrainé un vertigineux recul historique de l’Europe. Après coup, pour nous qui connaissons la fin d’une histoire que les acteurs ne connaissaient pas, il est assez facile de pointer les erreurs multiples commises au fil du temps par la France et ses représentants. Dans ce procès, on omet cependant deux réalités pesantes. On oublie tout d’abord la présence ancienne d’une communauté française ou européenne d’un million de personnes de tous âges et de conditions souvent très modestes que l’on ne pouvait supprimer que par indifférence cynique ou cruauté délibérées.

On oublie ensuite que cette malheureuse France et ces malheureux Français, dont il est convenable de dire tant de mal concernant l’Algérie, ont résisté plus qu’aucun ancien colonisateur européen à leur abaissement historique. Selon le point de vue adopté, on peut voir dans cette résistance un aveuglement coupable et dérisoire ou la manifestation d’un refus exemplaire d’abdiquer. Entre 1960 et 1962, la révolte à grands risques de tant de généraux et d’officiers contre l’État qu’ils avaient appris à servir sans discussion, fut d’une ampleur sans équivalent dans nos annales. Il faut s’en souvenir, tant le fait est exceptionnel. Et peu importe que cette révolte ait été mal pensée ou mal conduite. Je crois pour ma part que, dans une époque de déclin, cette révolte fut une manifestation de santé dont un pays peu tirer de la fierté et des raisons d’espérer.

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« Parlant de l’ancien président Giscard d’Estaing, Raymond Aron eut ce mot cruel et juste : « Il ne sait pas que l’histoire est tragique ». Nous qui le savons, nous avons retenu le thème des crimes d’État associés parfois à des scandales politiques. Il y a toujours eu des crimes d’État et pas seulement à l’époque mérovingienne. Ce sont des moments de paroxysme qui révèlent l’ampleur d’une crise politique et historique, cristallisée par une lutte mortelle que seule la mort peut trancher. Sous prétexte que l’Europe occidentale vit actuellement hors de l’histoire, il ne faut pas imaginer qu’il en sera toujours ainsi. Cette parenthèse historique se refermera. Autour de nous, dans le reste du monde, les drames mortels ne manquent pas, au Proche-Orient, par exemple, dans le sillage d’un illusoire « printemps arabe ». Retenons que, le 30 septembre 2011, le président américain Barack Obama a officiellement autorisé des assassinats ciblés visant des adversaires supposés des États-Unis. Cette décision (révélée par le New-York Times du 8 octobre 2011 et reprise par Le Monde du 14 octobre 2011) s’inscrit en principe dans la logique de « la guerre globale contre le terrorisme » justifiée par l’attentat du World Trade Center à New-York, le 11 septembre 2001. Cependant, le « terrorisme » n’est pas un adversaire défini, mais une méthode de lutte ou de guerre. Les États-Unis et leurs satellites en ont fait une entité abstraite justifiant par avance l’usage d’homicides. La raison d’État légitime par définition les crimes d’État. » (La NRH)

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Robert Edward Lee, bien qu’opposé à la sécession et hostile à l’esclavagisme fut le général en chef des armées des Etats confédérés au cours de la guerre de Sécession.

Il est mort le 12 octobre 1870


On profitera de l’occasion pour saluer le n° 3 Hors Série de la Nouvelle Revue d’Histoire qui vient de sortir. Il est précisément consacré à la Guerre de Sécession.

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