Le 23 mai 1945, le Reichsführer-SS Heinrich Himmler est assassiné par les vainqueurs.

« C’est un homme de taille moyenne, aux yeux fureteurs, à la tête ronde, à la peau pâle et luisante.

Peu d’Allemands l’ont vu de près. Moins encore le connaissent. C’est, de tous les hommes d’État du Reich, celui dont on se fait l’image la plus imparfaite ou la plus fausse. Il paraît peu en public. S’il traverse une ville, il rend les saluts avec un geste saccadé. Visiblement il n’est point l’homme des parades. Il ne cherche ni à éblouir, ni à susciter des courants de sympathie.

Il travaille jusqu’à des heures inimaginables : à minuit, il y a encore six, huit ou dix visiteurs importants, qui attendent leur tour ; à deux heures du matin on fait toujours antichambres, à quatre heures du matin, les traits à peine tirés, la peau plus pâle certes, mais l’œil toujours en flèche, Himmler règle les cas posés par la conversation du dernier visiteur.

J’ai vu Himmler à la fin de ses longues nuits de travail, je l’ai vu quelques heures plus tard, prenant son petit déjeuner à la table commune, je l’ai vu dans son camp ou dans son train, je l’ai vu parmi la troupe ou près des glaciers de l’Allemagne du Sud : jamais dans aucune circonstance, je ne l’ai vu de mauvaise humeur ou amer.

Il est toujours joyeux. Sa conversation est pétillante, pleine de fusées. Cet homme simple et modeste, ce bourreau de travail est habité par une humeur merveilleusement égale, rendue possible par une santé parfaite, rendue réelle par une volonté toujours aux aguets, mais nourrie surtout par d’extraordinaires qualités de cœur. Le plus petit planton de ses baraques, la dactylo la plus timide, sont brusquement illuminés par le mot réconfortant que le Reichsführer SS leur lancera au passage.

Cette sensibilité explique tout l’œuvre d’ Himmler. Himmler l’abatteur de travail, Himmler le modeste, c’est avant tout l’homme qui s’est donné à Hitler une fois pour toutes. Il n’a pas seulement apporté au Führer et au Reich des qualités exceptionnelles d’homme d’État : il les a transfigurées par la fidélité d’une âme qui s’est projetée sans limite.

C’est à propos d’Himmler qu’un jour l’Histoire fera les plus étonnantes découvertes. Mais cette Histoire là, Himmler se contente, pour le moment, d’aider à la construire. Sa part, dans cette construction, deviendra toujours plus grande. Déjà aujourd’hui, elle est capitale. Himmler : l’inconnu qui soutient le Reich. »

Léon Degrelle (via « Cercle des Amis de Léon Degrelle »)

On est là bien loin de l’image probablement fallacieuse que les vainqueurs ont esquissé de Himmler. Car si les auteurs à la botte ne manquent pas d’insister sur l’aspect « falot et malingre» du Reichsfuhrer-SS , il passent généralement très vite sur d’autres faits : que volontaire à 17 ans, par exemple, il arrive juste pour assister à la fin de la guerre, mais plus tard, avec son frère, il intègre une unité de réserve, proche des Corps Francs et lors du putsch de Munich, c’est à lui qu’on accorde l’honneur d’arborer l’étendard de la Reichskriegsflagge face aux mitrailleuses de la police . Il n’hésite pas à parcourir les campagnes sur une vieille moto pour porter la parole nationale-socialiste auprès des paysans. Et quand les SS, obligés de faire du sport, devront jusqu’à 50 ans, se soumettre à un examen de contrôle sportif annuel , il sera le premier à s’y plier.

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