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Rebatet

        15 novembre 1903, naissance de Lucien Romain Rebatet à Moras-en-Valloire, Drôme               

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6 février« Le Six Février 1934, les chefs nationaux n’étaient pas sur la Concorde. J’y étais, aux minutes les plus meurtrières. Je ne les y ai pas vus, personne ne les y a vus. Ils étaient donc dans leurs postes de commandement. Ce pouvait être leur place. Je les y ai vus aussi, entre deux fusillades. Ils s’y tournaient les pouces, ils y faisaient des mots d’esprit, ils se refusaient à croire qu’il y eût tant de morts que ça ! Ils n’avaient pas une consigne à distribuer, pas une idée en tête, pas un but devant eux. Les uns et les autres étaient moralement les obligés de la démocratie. Hors d’elle, ils n’avaient aucune raison d’exister. Sur ses tréteaux, ils assumaient le rôle obligatoire de l’opposant. Sautant sur une occasion assez considérable en effet, mécontents aussi du limogeage d’un policier indulgent à leurs frasques, ils venaient de se livrer au jeu classique de l’émeute, en forme de menace tartarinesque : « Retenez moi ou je fais un malheur. » Mais pour ce petit jeu là, ils avaient mobilisé des dizaines de milliers de jeunes hommes, de croyants ingénus, d’anciens soldats. Ils les avaient excités, fanatisés, chauffés à blanc. Au moment de l’action, la foule réapprit les gestes du combat et de la barricade, avec des morceaux de plâtre, des poignées de gravier et quelques lames Gillette fichées au bout d’un bâton. Les chefs, qui les avaient jetés poings nus contre les armes automatiques, s’étaient volatilisés, les uns sans doute par calcul (je pense à l’abject La Rocque), les autres, saisis peut-être de vagues et tardifs remords, n’ayant plus guère qu’un souci : nier la gravité de l’événement qu’ils avaient criminellement engendré. Cette nuit là, j’entendis Maurras dans son auto, parmi les rues désertes, déclarer avec une expression de soulagement : « En somme, Paris est très calme ! » Oui, mais c’était le calme d’une chambre mortuaire.

La suite de l’histoire ne faut pas moins déshonorante. Les « chefs » de la droite firent un concert de clameurs. Certes, les « fusilleurs » étaient ignobles. Mais que leur reprochaient les « chefs » des ligues ? Ils leur reprochaient d’avoir triché en faisant tirer. »

Lucien Rebatet, in Je Suis Partout.

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recreation

« Les auteurs de jadis commençaient sereinement leurs histoires à la naissance du héros. Ce procédé en vaut beaucoup d’autres, aujourd’hui de grand usage. Le petit Michel Croz était né dans les premières années de ce siècle, à quelques kilomètres du Rhône, dans un bourg dauphinois où son père venait d’acheter la charge de notaire. Entre sa mère, sa grand-mère, ses bonnes, ses deux sœurs cadettes et un grand curé, fantasque et jovial, qui le nourrissait de latin, il avait été un bambin, ni moins singulier ni plus banal que beaucoup d’autres sans doute. Il serait superflu en tout cas d’élucider ici ce minime problème. A treize ans, lorsqu’il fit son entrée au collège de Saint-Chély, un gros établissement religieux du Massif Central, Michel Croz avait renié aussitôt son enfance campagnarde, sans en devenir, pour autant, plus digne d’intérêt. Mais encore une fois, cela n’est pas notre propos.

Les êtres de quelque relief ont à l’ordinaire une seconde naissance. Elle peut être datée parfois aussi exactement que la première. Celle du jeune Michel Croz avait été assez longue et laborieuse. On peut avancer que le collège de Saint-Chély favorisait peu les maturations brusques et les coups de foudre spirituels. La vie y était demeurée parfaitement balzacienne, telle qu’elle est décrite dans Louis Lambert : le lever à cinq heures, la messe et dix heures de travail par jour, les parties obligatoires de boules à l’échasse dans les temps de repos, les sabots et les engelures durant six mois de l’année, les marches forcées de vingt kilomètres dans l’après midi du jeudi, l’inquisition permanente des préfets de division et des préfets de discipline, pour le physique comme pour le moral. Le nouveau Michel Croz commençait sans doute à se faire jour quand, durant sa classe de seconde, il avait créé le Sourire du Cloître, organe hebdomadaire et satirique, aux brillants collaborateurs, tué en plein essor à son cinquième numéro, par une oblique manœuvre de la Congrégation. Vers le même temps, Michel Croz avait entrepris la fabrication frénétique de drames médiévaux et de romans du XVIe siècle italien. Il en réservait la lecture, par copieux épisodes, à un public dont le vif appétit le chatouillait et l’enhardissait agréablement. Notre publiciste, toutefois, avait exclu soigneusement du cercle de ces lectures ceux de ses camarades qu’il estimait le plus. »

Les premières lignes du roman de Lucien Rebatet, « Les deux Etendards »,  un chef-d’œuvre de la littérature française du XXe siècle.

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vue-generale

« Pour moi, l’histoire de France me sert surtout à établir des espèces de diagnostics. Je sais bien qu’il a suffi de quelques grands hommes, à maintes reprises, pour changer le destin de ce pays. Mais je pense qu’aujourd’hui, ces grands hommes ne suffiraient plus, ou plus exactement, ces grands hommes sont devenus impossibles. Ils peuvent naître, les institutions françaises les condamneront à l’obscurité, les rejetteront de la politique. Les grands hommes sont les antitoxines, les réactions organiques d’un corps social. Je pense, en dernière analyse, que la France est un corps trop vieux. Elle a été la première à faire son unité : cela doit se chiffrer pour les nations comme la date de naissance des individus. Il est stupide de réclamer d’elle la vigueur, l’audace, l’instinct de conquête des pays jeunes. La France a encore certaines qualités, propres du reste aux vieilles gens, aux vieilles civilisations. Elle a le scepticisme, l’esprit d’analyse, un penchant au pessimisme gai. Elle a eu la veine de conserver ses archives, ses musées, ses cathédrales, sa capitale qui est un des coins les plus agréables du monde. Ses femmes sont toujours jolies, ses tables bien garnies, sa littérature ingénieuse et savoureuse. Si la France savait accepter sa décadence, renoncer aux entreprises et aux tartarinades qui ne sont plus de son âge, tout en se soignant contre les chaude-pisses sartriennes, picassiennes ou progressistes qui hâtent l’heure de sa décomposition, elle pourrait être encore charmante et tenir un rôle enviable dans cet univers de prédicateurs sanglants et de sauvages mécanisés. »

Lucien Rebatet (Rebatet/Cousteau. Dialogue de « vaincus ». Berg International)

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fascisme 3

« Les hommes de gauche, les intellectuels académisables nous avaient rétorqué la minceur doctrinale du fascisme. Mais je me rappelais ces propos vigoureux de Mussolini, dans un de ses premiers discours devant le Parlement, après sa victoire : « On nous a demandé des programmes, mais ce ne sont pas les programmes qui manquent en Italie, ce sont les hommes et la volonté pour les appliquer. Tous les problèmes de la vie italienne, sans exception, ont été résolus sur le papier, mais la volonté de les réaliser par les faits a manqué. » Saoulé par les théoriciens stériles qui se chamaillent autour des plans de leur république idéale, c’était là le langage que j’entendais le mieux. L’empirisme de Mussolini lui avait permis en douze ans de placer l’Italie anarchique, paresseuse, retardataire au rang des grands États modernes, dotée de puissantes industries, d’une agriculture en plein essor, d’une administration rajeunie et obéie.

Le Duce avait toujours professé des idées saines, réalistes. Par sa bouche, le fascisme s’opposait à la lutte des classes, fondait les classes sociales en une seule réalité économique et morale. Il optait pour la qualité contre la quantité, il refoulait le dogme démocratique qui assimilait le peuple au plus grand nombre d’individus et le rabaissait à ce niveau. Au lieu de berner l’électeur par l’octroi de droits illusoires, il l’aidait à accomplir un devoir. Il disait que la liberté abstraite n’existait pas, mais qu’il fallait conserver des libertés précieuses. Il affirmait l’inégalité irrémédiable, mais bienfaisante et féconde, des hommes qui ne peuvent devenir égaux par un fait mécanique et extrinsèque tel que le suffrage universel. Le fascisme surtout restaurait, exaltait le civisme en persuadant le plus simple travailleur qu’il œuvrait à la prospérité et à la grandeur de la nation indivisible. »

Lucien Rebatet. Les Mémoires d’un Fasciste. II. Pauvert

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« C. – Eh bien moi, reprit Cousteau, j’ai fait à mes débuts, toutes les sales besognes du métier. ça n’est pas drôle, mais c’est instructif. Lorsqu’on a mené, parallèlement aux flics, un certain nombre d’enquêtes, on est fixé sur la valeur des témoignages humains… Tu débarques dans un bled de banlieue où un citoyen vient d’être assassiné. Le cadavre est encore chaud, mais personne, déjà, n’est plus d’accord sur les circonstances du meurtre. On t’explique simultanément que l’assassin est un grand rouquin en casquette, un petit brun à chapeau melon, un bossu au regard torve, et que le coup de feu a été tiré à dix heures du soir, à minuit et à trois heures du matin… Tu te rends compte des enjolivements que ces gens là apporteraient à leurs récits s’il fallait conter non point ce qui s’est passé le jour même, mais un drame vieux d’une quarantaine d’années au moins. Or qu’est-ce que les Évangiles ? Des récits rédigés avec un décalage d’une quarantaine d’années par des personnages obscurs dont le souci de propagande est évident. Et tout l’édifice de la Chrétienté repose sur ces témoignages là. C’est extravagant.

Rebatet sauta sur l’appât :

R. – De toutes les questions religieuses, mon vieux, c’est cette affaire des textes que je connais sans doute le moins mal. C’est encore plus extravagant que tu ne l’imagines. Suppose l’histoire d’un rabbin miraculeux de la Russie subcarpathique, mort entre 1900 et 1910, et cette histoire rédigée par des savetiers polaks de la rue des Rosiers, en franco-yiddish, d’après les récits qu’on psalmodiait dans leur patelin le soir du sabbat. Suppose que cette rédaction est traduite dans une autre langue, mettons l’anglais, par d’autres Juifs qui savent l’anglais approximativement. Suppose que ces Juifs ont sur le rabbin des idées personnelles qui les conduisent à donner un peu partout des coups de pouce, à corriger, à raturer les paroles du saint. Suppose enfin que ces textes sont copiés par des scribes particulièrement distraits : voilà le Nouveau Testament ! »

Lucien Rebatet/Pierre-Antoine Cousteau, Dialogue de « vaincus ». Berg International.

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6 février 1934

« Cinq cent mille Parisiens avaient tourbillonné comme des moucherons autour de la vieille ruine démocratique qu’une chiquenaude, c’est-à-dire la révolution de mille hommes vraiment conduite par dix autres hommes, eût suffi à jeter bas. Le radicalisme n’avait pas su davantage prendre prétexte de l’échauffourée pour se rajeunir et faire, à son compte, cette révolution de l’autorité que les trois quarts du pays appelaient (…). La capitale, pendant tout le jour qui suivit l’émeute, avait été à qui voudrait la prendre. mais les vainqueurs malgré eux étaient restés interdits et inertes, comme des châtrés devant une Venus offerte. La démocratie avait reconquis ses vieilles positions, compromises un instant, par les voies tortueuses qui lui étaient habituelles, en couvrant ses manœuvres avec des simulacres de justice et d’enquêtes. Elle entraînait sans la moindre peine, sur ce terrain bourbeux à souhait, les nationaux toujours aussi incorrigibles dans leur jobardise qu’au temps de Dreyfus, et tout de suite définitivement enlisés.

Ainsi s’était évanouie, parmi les avocasseries de la droite et de la gauche, les procédures truquées et les crapuleries policières, une occasion inespérée pour notre pays de recouvrer sa santé et sa fortune au-dedans, son indépendance au-dehors.

On avait pu reconnaitre la fragilité de la carcasse parlementaire. Mais elle s’était révélée encore plus ferme que tous ses ennemis. Les Parisiens, des camelots du roi aux communistes, avaient prouvé qu’ils étaient encore capables d’un beau sursaut de colère et même de courage. Mais leur élan inutile était brisé pour longtemps. »

Lucien Rebatet, Les décombres.

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in memoriam

jour pour jour, 11 ans plus tard, le 6 février 1945, Robert Brasillach est fusillé au fort de Montrouge.

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Pierre-Antoine Cousteau est mort le 17 décembre 1958.
« Cousteau – Toi et moi, nous sommes « étiquetés » fascistes. Non sans raison d’ailleurs. Et nous avons fait tout ce qu’il fallait pour justifier cette réputation…
Rebatet – Jusqu’à et y compris la condamnation à mort…
Cousteau – Or, pour le farfelu moyen … et même pour le farfelu supérieur – qu’est-ce qu’un fasciste ? C’est d’abord un énergumène éructant et botté, l’âme damnée de la plus noire réaction et le suppôt du sabre et du goupillon … Et de même qu’on attend d’un nihiliste qu’il ait des bombes dans sa poche, d’un socialiste qu’il ait les pieds sales et d’un séminariste qu’il soit boutonneux, on doit nous imaginer figés dans un garde à vous permanent devant les épinaleries déroulédiennes.
Rebatet – J’en connais en effet, sans aller les chercher très loin, qui sont au garde à vous vingt quatre heures sur vingt quatre, mais ça n’est pas notre cas.
Cousteau – Je crois même que nous sommes parvenus à un degré d’anarchie assez sensationnel. Nous sommes beaucoup plus anarchistes que les anarchistes homologués qui sont en réalité de pauvres types d’un conformisme pénible. Car c’est bien la peine de se débarrasser des vieux mythes pour donner dans le mythe du progrès, dans le mythe de la société sans Etat.
Rebatet – Il n’est pas douteux que nous sommes plus affranchis que ces gars là. Nos moindres propos l’attestent. »
P.A. Cousteau/ L. Rebatet, Dialogue de vaincus.

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Belle rogne en effet, à cause de ces deux apprentis ayatollahs, Dany le Rouge-de-honte et Miller-la-hyène…

D’abord, je suis tombé plus ou moins par hasard sur une vidéo youtube où Daniel Cohn Bendit « débattait » avec Oskar Freysinger sur le vote des Suisses contre les minarets… bon je vous passe le mépris souverain que cette bonne conscience de gôche affiche vis à vis du peuple et de ses choix en recourant à cette bonne vieille réductio ad Hitlerum, je vous passe le mépris souverain qu’il affichait vis à vis de son interlocuteur, l’appelant « mon chéri » avec une condescendance gluante … tout juste si on ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise d’un ton badin qu’il niquait sa mère … mais ce que j’ai du mal à vous passer c’est son étonnement sidérant quand son vis à vis a du lui préciser qu’en démocratie, on ne faisait pas revoter des gens qui se sont déjà prononcés « contre » jusqu’à ce qu’ils votent « pour » … « c’est pas comme ça que ça se passe » qu’il opposait… « ah bon, et pourquoi ? » demandait le vieux bobo-gaucho-libéral, véritablement estomaqué … à l’ entendre ou devinait le vide abyssal de son incompréhension… ces gens là ont tellement peu eu de contradicteurs sur le simple plan du bon sens qu’ils ne comprennent pas qu’on puisse ne pas accepter leurs diktats : « t’as voté contre et ça m’emmerde, alors je vais t’obliger à voter pour »…Il ne comprend pas plus quand on lui parle du fossé qui sépare les « élites » (qui prétendent détenir la vérité et dont il fait partie) du peuple … Les dieux savent si, fut un temps, je n’ai pas éprouvé que de l’animosité contre DCB , quand il était encore un joyeux trublion, mais ce qu’il faut retenir de ça aujourd’hui, c’est qu’il n’est plus maintenant qu’un vieux con… un peu triste, non ?… comme le dit Freysinger ce n’est plus Dany le Rouge, mais ce devrait être Dany le rouge de honte …

Bon allez, l’ autre rogne en vitesse … Cette fois c’est Gérard Miller, autre bobo,  l’objet de ma vindicte .. le Miller avec sa tronche suante de haine, les traits crispés, qui insulte Marc-Edouard Nabe, et qui insulte par la même occasion Fabrice Luchini, Céline et Rebatet, qu’il confond d’ailleurs avec Brasillach puisqu’il lui prête la phrase célèbre « il faut pas seulement les déporter il faut aussi emmener les petits ». Ce qui est une citation inexacte, tronquée et sortie de son contexte (méthode récurrente appliquée  par ce genre de personnages…) à qui l’on fait dire à peu près le contraire de ce qu’écrivait réellement Brasillach (et non pas Rebatet). Il écrivait en effet : « l’archevêque » de Toulouse proteste contre les mesures prises envers les juifs (…) il parle de brutalités et de séparations que nous sommes tout prêts à ne pas approuver, car il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits, l’humanité est ici d’accord avec la sagesse …» Donc, à une époque où l’on ne savait pas ce qui se passait dans les camps, Brasillach, alors qu’on lui prête une démarche inverse, suivait une logique humanitaire : ne pas séparer les enfants des parents … Malhonnête jusqu’au bout, Miller-la-hyène parle de Rebatet « qui a été fusillé à la Libération ou en tout cas qui le méritait ». Là encore il se plante car Rebatet n’a pas été fusillé (c’est Brasillach…) et s’il « le méritait » en raison des articles qu’il a écrit dans Je Suis Partout, Miller nous donne là une drôle de leçon d’humanité qui réclame la peine de mort pour expression de ses idées…en complète contradiction avec la déclaration des droits de l’homme, dont il se fait habituellement le chantre auto-proclamé et qui stipule : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience … »

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Né le 18 mars 1906, les idées de Pierre Antoine Cousteau, journaliste polémiste politique et accessoirement frère aîné du célèbre océanographe, sont plutôt d’extrême gauche, parce que, comme il le dit lui même « j ‘avais poussé jusqu’à l’absurde les tendances naturellement critiques de mon tempérament » Mais il se détache de la gauche quand celle ci est gagnée par un bellicisme antifasciste qui lui hérisse le poil . Fondamentalement hostile au communisme et à la démocratie parlementaire il collabore au journal Je Suis partout en compagnie de Lucien Rebatet et de Robert Brasillach, y signant des articles à l’ ironie caustique et à la force de frappe remarquables de ses initiales PAC. Arrêté en 1945, condamné à une mort qu’il attend les chaînes aux pieds pendant cinq mois avant d’être gracié à Pâques 1947, il passe huit années à la centrale de Clairvaux et à celle d’Eysse. Libéré en 1954, il meurt le 17 décembre 1958. Dans les jours suivant, « Rivarol » publie le « testament » qu’il avait confié à son ami Lucien Rebatet :

«  Je tiens à ce qu’en aucune manière on ne laisse supposer que j’ai pu affronter la mort dans d’autres dispositions philosophiques que celles qui ont toujours été les miennes, c’est à dire un agnosticisme total (…) Je tiens essentiellement à n’être présenté ni comme une « victime des événements », ni comme un innocent. Si j’ai adopté, en 1941, une attitude de collaboration, ce ne fut pas pour limiter les dégâts, sauver les meubles ou par quelque calcul relevant du double jeu. C’est parce que je souhaitais la victoire de l’Allemagne, non pas parce qu’elle était l’Allemagne, mais parce qu’elle représentait à l’époque, « avec tous ses crimes », la dernière chance de l’homme blanc, alors que les démocraties, « avec tous leurs crimes », représentaient la fin de l’homme blanc. Dans l’acte d’accusation de mon procès, il est précisé « que Cousteau ne regrette qu’une chose, la défaite de l’Allemagne ». C’est la seule partie exacte de cet acte d’accusation. Et j’ai continué, jusqu’à mon dernier souffle, à déplorer la défaite de l’Allemagne. Dans un univers qu’elle avait soumis à sa domination, les Anglais seraient toujours aux Indes et à Suez, et dans toute l’Afrique franco-allemande, il n’y aurait pas un indigène qui oserait lever le petit doigt. »

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Wolfgang Amadeus Mozart, compositeur autrichien né à Salzbourg, principauté du Saint-Empire romain germanique, le 27 janvier 1756, est mort à Vienne le 5 décembre 1791.

‘Toute sa carrière d’homme fut une lutte épuisante pour acquérir la liberté d’exprimer son chant intérieur. Il paya cette liberté de ses affreux tracas, de ses déboires, de sa mort pitoyable à moins de trente six ans (…). La dernière musique qu’il fredonne avant son agonie est l’air d’entrée de Papageno dans La Flûte qu’il voudrait réentendre. Il meurt d’une maladie qui n’a pas été identifiée. Le lendemain, une violente tempête de neige disperse sur le chemin du cimetière les quelques amis qui accompagnaient son cercueil. Restés seuls, les croque morts jettent à la fosse commune le corps de Mozart. L’emplacement exact de sa dernière demeure n’a jamais pu être retrouvé. »

Lucien Rebatet : Histoire de la musique.

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