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Ethno-masochiste avant l’heure, l’abbé Grégoire aurait très bien pu se tailler une belle place dans la vie politique (et consensuelle) d’aujourd’hui.. Doublement condamnable, du fait de son état d’abbé jureur, ce Conventionnel avait déjà plaidé la cause des juifs (pour les convertir!) et des noirs quand le 4 juin 1794, il dénonça, comme Manuel Gaz hier pour la langue Corse, les langues régionales comme des « patois contre révolutionnaires » et réclama l’ « anéantissement » des diversités linguistiques.
Un beau salaud de notre Histoire dont on se serait bien passé
De même, en bon jacobin François Hollande en début d’année a renoncé à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires qu’il s’était « à maintes reprises engagé à faire ratifier, avant et après les élections » (engagement n°56)
Quant aux juifs, on sait avec quelle célérité les gouvernements successifs, tous membres mêlés, se précipitent aux dîners du CRIF. L’abbé Grégoire y aurait certainement eu sa place d’honneur…
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Dominique Venner, que nous sommes nombreux à considérer comme un maître, notamment dans sa manière d’appréhender l’Histoire, est né le 16 avril 1935 à Paris. C’est donc son anniversaire.
« C’est un sujet passionnant, très actuel et mal connu que la naissance des révolutions. Il avait été étudié par le sociologue Jules Monnerot (1908-1995) après les événements français de Mai 68 dans son livre Sociologie de la Révolution (Fayard, 1969). Travail précieux pour lequel son auteur a forgé une série de concepts applicables à toutes les situations.
S’agissant d’une étude sociologique et non d’une histoire des idées, Monnerot use d’une seule appellation, sans ignorer bien entendu tout ce qui sépare et oppose les différentes révolutions du XXe siècle, bolchevisme, fascisme italien, national-socialisme allemand, révolution de 1944, ou celle de 1968. Il estime en effet que ces phénomènes de foule relèvent de la même analyse sociologique, tout en faisant une nette différence entre révolutions de type conservatrice et révolutions déconstructrices.
Mais d’abord, Monnerot définit quelques concepts applicables à toute révolution. En premier lieu la « situation historique ». Elle est celle que l’on ne reverra jamais deux fois. C’est vrai pour 1789, 1917, 1922, 1933 ou 1968. Autre notion complémentaire : la « situation de détresse ». Elle se caractérise par des troubles non maîtrisés. La structure sociale se défait : les éléments ne sont plus à leur place.
Quand une société est stable, on y distingue des éléments sociaux normaux (« homogènes ») et des marginaux (« hétérogènes »). Les éléments marginaux sont en marge parce qu’ils y sont maintenus par la pression des éléments « homogènes ». Lorsqu’un seuil critique de bouleversement est atteint, la partie homogène commence à se dissocier. On observe alors comme une contagion de chaos.
Remarque intéressante qui s’applique aux révolutions conservatrices : « l’homogène, même en voie de dissociation, reste l’homogène ». Quand le bouleversement est radical, « du fond même de la société monte une demande de pouvoir ». Le fascisme, en 1922 ou 1933, fut par exemple une réponse à cette demande dans une société ayant un haut développement (industrie, sciences, culture). Dans une telle société, quand l’ordre s’est effondré, les éléments conservateurs (homogènes) deviennent provisoirement révolutionnaires par aspiration à l’ordre et demande de pouvoir.
Comment aboutit-on à une « situation révolutionnaire » ? Réponse synthétique de Monnerot : par carence au sommet. Une crise de régime se caractérise par une « pluralité des conflits ». Tout échappe à l’autorité du pouvoir en place, le désordre devient endémique. La société entre en « effervescence ».
L’effervescence n’est pas la révolution. Elle en est une phase, un moment, avec un début et une fin (un refroidissement) quand le milieu « n’est plus combustible ». Quand l’effervescence retombe, ce ne sont plus les mêmes qui sont aux commandes (Robespierre a été remplacé par Napoléon, Trotski par Staline, Balbo par Mussolini).
Situation révolutionnaire et effervescence font intervenir les « masses ». Ce sont des coagulations momentanées, les troupes des révolutions. Pour diriger les masses, leur donner un système nerveux, les jacobins, puis Lénine (en beaucoup plus efficace) ont conçu l’instrument du parti.
Ce que les léninistes appelaient « la radicalisation des masses », est une tendance à la politisation de catégories jusque-là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique (elles demandent surtout à l’État de faire son métier d’État). On entre alors dans une phase d’effervescence, « la société est parcourue en tous sens de réactions affectives intenses, comme les grains de limaille de fer par un courant magnétique ».
Les situations de détresse font apparaître sur le devant de la scène des élites violentes : les « hétérogènes subversifs », des irréguliers et marginaux que les barrières habituelles n’arrêtent pas. Ils contribuent à donner au mouvement sa force de rupture.
Dans une situation révolutionnaire, la carence et le besoin douloureux du pouvoir, peuvent jeter sur la voie de la révolution des éléments sociaux qui n’aspirent qu’à l’ordre. « Une heure vient où les Arditi, les jeunes lansquenets du Baltikum, les réprouvés qui le sont de moins en moins, n’apparaissent plus inquiétants, mais rassurants à la partie la plus homogène de la population. Ils semblent incarner à travers le malheur les valeurs de courage, de bravoure et de caractère sans quoi il n’est pas de grand pays… Même ceux qui ne sont pas leurs partisans pensent qu’il faut laisser faire l’expérience. » C’est un bon résumé des situations historiques d’exception. Mais, comme le précise Monnerot, la « situation historique » est celle que l’on ne revoit jamais deux fois.
Dans la France de 2013, sommes-nous entrés dans une « situation historique » ? Pas encore, bien entendu. Mais des signes attestent que l’on peut se diriger vers une telle situation imprévue. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses promesses ? Il est trop tôt pour se prononcer. Mais rien n’est impossible. »
Dominique Venner
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« Qui décrira jamais le rôle joué dans les révolutions par la camaraderie, l’estime, la confiance, l’amitié, l’amour ? Qui dira l’importance des sentiments, sans doute aussi grande que celle des idées ? Car les idées ne seraient rien sans les hommes, sans les liens qui les attachent les uns aux autres, forces mystérieuses et puissantes qui nous rapprochent et qui disent pourquoi il n’y a pas de révolution sans romantisme.
De temps à autre des hommes qui se voudraient plus forts et plus conscients, cherchent à bannir tout sentiment des affaires politiques. Ils veulent séparer le sentiment de la raison, sans voir ni comprendre que c’est vouloir couper l’homme en deux, le tuer. Parfois même, un personnage prétend incarner la raison d’État pure et intransigeante. Que pourrait-il laisser d’autre dans l’Histoire que le souvenir d’un robot dénué de tout ce que l’être humain contient de noble et d’attachant, de tout ce qui rend la vie possible, de tout ce qui est la vie ? « Défie- toi d’un homme qui n’a pas de musique dans l’âme ; c’est un traître ! » s’est écrié Shakespeare. J’aime, pour ma part, les hommes qui ont de la musique dans l’âme. »
Pierre Sergent, La Bataille. Le Livre Poste Albatros.
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Olivier Besancenot chez Drucker, à « Vivement Dimanche », précisément ce dimanche 11 mai… Le jeune leader (mais politique chevronné) se défend de céder à la « starisation ». « La représentation médiatique, j’y ai toujours pas pris goût », répond-il, assis sur les canapés rouges de « Vivement dimanche ». Ah Ah Ah … c’est vrai que la LCR a renoncé à la révolution et à la dictature du prolétariat … ahahahah ….. quand on n’entendra plus parler de ce mec là, c’est à ce moment qu’il sera dangereux pour le système … en attendant, le capitalisme et les coquins de la République n’ont pas de grands soucis à se faire … ahahahahah (décidément, j’ai bien fait de tomber sur cette nouvelle, c’est idéal pour se détendre les zygomatiques…)
J’ai appris à la radio la mort de Frédéric Fajardie …. il était né le 28 août 1947 à Paris d’un père qui possédait alors une grosse entreprise de Travaux Publics qui périclitait sérieusement, avant de devenir bouquiniste, et d’une mère qui avait travaillé en usine, avant de faire partie de l’équipe de France de Basket-ball.
Son père ayant des difficultés à marcher à la suite d’un accident, le jeune Frédéric doit quitter le lycée, en classe de seconde, pour aller travailler dans sa librairie et le seconder . Dès l’âge de seize ans, la colère et la haine de la mentalité bourgeoise deviennent les repères de sa vie. En 1968, acquis aux idées gauchistes, il milite à la Gauche prolétarienne et dès le mois de mai 1968 il veut devenir le premier militant « engagé » à écrire des romans noirs et si possible à en pervertir le style.A l’origine d’un nouveau genre littéraire, le néo-polar, il publie son premier roman noir, « Tueurs de flics », en août 1979, il s’agit d’une adaptation très libre de l’Orestie, un mythe de la Grèce antique. Le livre remporte un succès immédiat. Les lecteurs adoptent tout de suite Padovani, ce flic qui ne mâche pas ses mots, sorte d’ Inspecteur Harry importé chez nous. On salue aussi salue l’écriture rythmée et l’art de la formule qui fait mouche.
Pour Fajardie, le polar et le roman noir sont le meilleur moyen d’explorer l’envers de la société contemporaine. Dans son œuvre, où l’esprit chevaleresque de ses personnages s’oppose à la médiocrité contemporaine, son gauchisme politique de façade se conjugue avec des valeurs plutôt aristocratique, telles : l’honneur, la fidélité et souvent la fraternisation par-delà les oppositions idéologiques ou historiques.
Ses œuvres, dans leur versions publiées aux éditions NéO (reprises ensuite par La Table ronde), sont illustrées par des couvertures dessinées par Jean-Claude Claeys. Elles restituent à merveille la sombre atmosphère urbaine, la violence et la désillusion qui se mêlent dans l’œuvre de Fajardie. Il est l’ auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, dont certains adaptés au cinéma, romans historiques, romans noirs, romans pour enfants, essais, etc . et plusieurs prix récompenseront son oeuvre, dont le Prix Charles-Péguy en 2001 pour son autobiographie, et le Prix du Roman populaire en 2003 pour son roman historique, Le Voleur de Vent.
Curieusement, Wikipédia annonce déja sa disparition qui serait survenue le 1er mai (il y a 4 jours) alors que la radio en fait l’annonce aujourd’hui sans préciser de date . Echo qui résonne entre sa mort et sa naissance puisque son père, distrait, ne le déclara que le lendemain de sa naissance à l’Etat Civil… « Ce genre d’histoire de fou n’arrive qu’à moi » aurait-il ri …
C’est amusant, tous ces discours sur Mai 68, tous ces articles, tous ces bouquins … je ne sais pas trop ce qu’en auraient pensé ces mecs et ces filles des barricades … sais pas non plus ce qu’ils auraient pensé, à l’époque, de ce qu’ils sont devenus aujourd’hui … De toutes les analyses que j’ai pu parcourir (oui, pour certaines, seulement parcourir parce qu’il faut bien dire que beaucoup d’entre elles sont particulièrement chiantes et prétentieuses), c’est encore celle ci, de « droite » (signée Alain de Benoist), que je trouve la plus pertinente même si l’auteur oublie, à mon sens, une des composantes intéressantes du mouvement de contestation, celle qui a donné le mouvement hippie et dont la démarche était de retrouver de très anciennes racines, traditions, états de conscience (la nôtre, quoi …):
« La commémoration de Mai 68 revient tous les dix ans, avec la même marée de livres et d’articles. Nous en sommes au quatrième épisode, et les barricadiers du « joli mois de mai » ont aujourd’hui l’âge d’être grands-pères. Quarante après, on discute toujours pour savoir ce qui s’est exactement passé durant ces journées-là – et même s’il s’est passé quelque chose. Mai 68 a-t-il été un catalyseur, une cause ou une conséquence ? A-t-il inauguré ou simplement accéléré une évolution de la société qui se serait produite de toute façon ? Psychodrame ou « mutation » ?
La France a le secret des révolutions courtes. Mai 68 n’a pas échappé à la règle. La première « nuit des barricades » eut lieu le 10 mai. La grève générale se déclencha le 13 mai. Le 30 mai, le général de Gaulle prononçait la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis qu’un million de ses partisans défilaient sur les Champs-Elysées. Dès le 5 juin, le travail reprenait dans les entreprises, et quelques semaines plus tard, aux élections législatives, les partis de droite remportaient une victoire en forme de soulagement.
Par rapport à ce qui se déroula à la même époque ailleurs en Europe, on note tout de suite deux différences. La première, c’est qu’en France Mai 68 ne fut pas seulement une révolte étudiante. Ce fut aussi un mouvement social, à l’occasion duquel la France fut paralysée par près de 10 millions de grévistes. Déclenchée le 13 mai par les syndicats, on assista même à la plus grande grève générale jamais enregistrée en Europe.
L’autre différence, c’est l’absence de prolongement terroriste du mouvement. La France n’a pas connu de phénomènes comparables à ce qu’ont été en Allemagne la Fraction armée rouge (RAF) ou en Italie les Brigades rouges. Les causes de cette « modération » ont fait l’objet de nombreux débats. Lucidité ou lâcheté ? Réalisme ou humanisme ? L’esprit petit-bourgeois qui dominait déjà la société est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’extrême gauche française n’a pas versé dans le « communisme combattant ».
Mais en fait, on ne peut rien comprendre à ce qui s’est passé en Mai 68 si l’on ne réalise pas qu’à l’occasion de ces journées deux types d’aspirations totalement différentes se sont exprimés. A l’origine mouvement de révolte contre l’autoritarisme politique, Mai 68 fut d’abord, indéniablement, une protestation contre la politique-spectacle et le règne de la marchandise, un retour à l’esprit de la Commune, une mise en accusation radicale des valeurs bourgeoises. Cet aspect n’était pas antipathique, même s’il s’y mêlait beaucoup de références obsolètes et de naïveté juvénile.
La grande erreur a été de croire que c’est en s’attaquant aux valeurs traditionnelles qu’on pourrait le mieux lutter contre la logique du capital. C’était ne pas voir que ces valeurs, de même que ce qu’il restait encore de structures sociales organiques, constituaient le dernier obstacle à l’épanouissement planétaire de cette logique. Le sociologue Jacques Julliard a fait à ce propos une observation très juste lorsqu’il a écrit que les militants de Mai 68, quand ils dénonçaient les valeurs traditionnelles, « ne se sont pas avisés que ces valeurs (honneur, solidarité, héroïsme) étaient, aux étiquettes près, les mêmes que celles du socialisme, et qu’en les supprimant, ils ouvraient la voie au triomphe des valeurs bourgeoises : individualisme, calcul rationnel, efficacité ».
Mais il y eut aussi un autre Mai 68, d’inspiration strictement hédoniste et individualiste. Loin d’exalter une discipline révolutionnaire, ses partisans voulaient avant tout « interdire d’interdire » et « jouir sans entraves ». Or, ils ont très vite réalisé que ce n’est pas en faisant la révolution ni en se mettant « au service du peuple » qu’ils allaient satisfaire ces désirs. Ils ont au contraire rapidement compris que ceux-ci seraient plus sûrement satisfaits dans une société libérale permissive. Ils se sont donc tout naturellement rallié au capitalisme libéral, ce qui n’est pas allé, pour nombre d’entre eux, sans avantages matériels et financiers.
Installés aujourd’hui dans les états-majors politiques, les grandes entreprises, les grands groupes éditoriaux et médiatiques, ils ont pratiquement tout renié, ne gardant de leur engagement de jeunesse qu’un sectarisme inaltéré. Ceux qui voulaient entamer une « longue marche à travers les institutions » ont fini par s’y installer confortablement. Ralliés à l’idéologie des droits de l’homme et à la société de marché, ce sont ces rénégats qui se déclarent aujourd’hui « antiracistes » pour mieux faire oublier qu’ils n’ont plus rien à dire contre le capitalisme. C’est aussi grâce à eux que l’esprit « bo-bo » (« bourgeois-bohême », c’est-à-dire libéral-libertaire) triomphe désormais partout, tandis que la pensée critique est plus que jamais marginalisée. En ce sens, il n’est pas exagéré de dire que c’est finalement la droite libérale qui a banalisé l’esprit « hédoniste » et « anti-autoritaire » de Mai 68. Par son style de vie, Nicolas Sarkozy apparaît d’ailleurs, le tout premier, comme un parfait soixante-huitard.
Simultanément, le monde a changé. Dans les années 1960, l’économie était florissante et le prolétariat découvrait la consommation de masse. Les étudiants ne connaissaient ni le sida ni la peur du chômage, et la question de l’immigration ne se posait pas. Tout semblait possible. Aujourd’hui, c’est l’avenir qui paraît fermé. Les jeunes ne rêvent plus de révolution. Ils veulent un travail, un logement et une famille comme tout le monde. Mais en même temps, ils vivent dans la précarité et se demandent surtout s’ils trouveront un emploi après leurs études.
En 1968, aucun étudiant ne portait de jeans et les slogans « révolutionnaires » qui fleurissaient sur les murs ne comportaient aucune faute d’orthographe ! Sur les barricades, on se réclamait de modèles vieillis (la Commune de 1871, les conseils ouvriers de 1917, la révolution espagnole de 1936) ou exotiques (la « révolution culturelle » maoïste), mais au moins militait-on pour autre chose que pour son confort personnel. Aujourd’hui, les revendications sociales ont un caractère purement sectoriel : chaque catégorie se borne à réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. « Deux, trois, plusieurs Vietnam ! », « Mettre le feu à la plaine », « Hasta la libertad, sempre ! » : cela ne fait évidemment plus battre les cœurs. Plus personne ne se bat plus pour la classe ouvrière dans son ensemble.
Le sociologue Albert O. Hirschman disait que l’histoire voit alterner les périodes où dominent les passions et celles où dominent les intérêts. L’histoire de Mai 68 fut celle d’une passion qui s’est dissoute dans le jeu des intérêts. »
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