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terrorist1_fil y a un peu moins de trois ans, au lendemain de « la tuerie de Toulouse », Dominique Venner répondait dans un entretien :

Question à Dominique Venner par Pauline Lecomte : Pour reprendre le thème de votre nouveau livre, L’Imprévu dans l’Histoire. Treize meurtres exemplaires (Editions Pierre-Guillaume de Roux), la tuerie de Toulouse entre-t-elle dans ce type d’imprévus ?

Dominique Venner : Oui, c’est un imprévu. Sans préjuger de toutes ses conséquences, c’est un événement qui laissera des traces. On pensait que le terrorisme islamiste était en voie d’extinction. Et l’on découvre qu’avec l’immigration, la France a couvé un nid de terrorisme pouvant frapper à tout instant et de façon imprévisible.

Question : Y aura-t-il un avant et un après Mohammed Merah ?

DV : Je viens de lire les propos de Claude Klein, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem (rapportés par Adrien Jaulmes dans Le Figaro du 26 mars 2012, page 2) : « L’affaire, dit M. Klein, met au jour des réalités sociologiques inéluctables : la France, qui abrite la troisième plus grande communauté juive du monde, après Israël et les Etats-Unis, avec quelques 600 000 Juifs, est aussi le pays qui compte la plus importante minorité arabe musulmane. Et c’est dans cette communauté que se développe le phénomène de l’islamisme radical. » Autrement dit, le drame de Toulouse révèle une réalité occultée par la bienséance officielle : la France est divisée en communautés ethniques différentes, parfois hostiles. Des réflexes communautaires antagonistes se révèlent face à un événement qui les touche particulièrement. Sans doute le savait-on. Mais voici que le drame de Toulouse en souligne la réalité.

Question : Plusieurs articles de presse ont été consacrés à votre livre L’Imprévu dans l’Histoire. Je vais en citer un, lu dans Valeurs Actuelles, sous la signature de Frédéric Valloire : « Dans son essai précédent, écrit ce chroniqueur, Le Choc de l’Histoire (Via Romana), Dominique Venner avait présenté sa philosophie de l’Histoire. En voici l’expérimentation : à travers treize meurtres politiques du XXe siècle surgit l’inattendu. Celui-ci bouscule tout sens de l’Histoire, emporte un ordre établi, ou au contraire le consolide, élimine un concurrent, avertit d’une intention, dévoile un adversaire, révèle une fragilité… » N’est-ce pas à tout cela que fait penser le drame de Toulouse ?

DV : C’est un événement sanglant dont nous ignorons la portée. Il me semble révélateur de réalités que l’on s’efforce de masquer, celles de l’énorme immigration extra-européenne et, comme je l’ai dit, de réflexes ethniques et communautaires perturbateurs. Nous ne sommes qu’au début d’un processus conflictuel qui rendra consciente les permanences identitaires.

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20 novembre 1936. Au début de la guerre civile, alors que l’avance nationaliste est bloquée à la hauteur de la cité universitaire de Madrid, à Alicante, José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, est fusillé par le Front populaire, au pouvoir depuis le 16 février.

« Vraiment, vous voulez que je meure ? Qui vous a dit que j’étais votre adversaire ? Celui qui vous l’a dit n’a aucune raison de l’affirmer. Mon rêve était la patrie, le pain et la justice pour tous les Espagnols et particulièrement pour ceux qui sont sacrifiés. Quand on est sur le point de mourir, on ne peut pas mentir. Je vous le répète avant que l’on me tue : je n’ai jamais été votre ennemi. »

Fils du général Miguel Primo de Rivera, cet avocat était l’artisan de la doctrine nationale-syndicaliste. Manuel Hédilla, son successeur, sera condamné à mort puis gracié par Franco.

Ironie de l’Histoire, ce même jour, le 20 novembre 1936 à Madrid meurt Buenaventura Durruti, figure importante de l’anarchisme espagnol, probablement assassiné par les communistes staliniens …

20 novembre 1959. Vingt trois ans plus tard, jusqu’au 29 : transfert du corps de José Antonio Primo de Rivera, d’Alicante à l’Escorial, porté à dos d’hommes jusque dans la vallée de Los Caïdos, à côté de Madrid. Adolf Hitler a envoyé une délégation de la SS, faisant s’incliner devant le cercueil les étendards à croix gammée, suivis par les fanions de la plupart des mouvements fascistes d’Europe.

Second clin d’œil de l’Histoire, c’est encore un 20 novembre, en 1975, que meurt le chef de l’État espagnol, Francisco Franco . Il est enterré dans la Vallée de Los Caïdos, aux côtés du créateur de la Phalange qu’il aura, après la mort de ce dernier, instrumentaliser à son profit : « Officiellement le programme de la Phalange sera le programme du régime franquiste. Mais un programme n’est pas une idéologie, et celle ci sera fournie par l’Église et les groupes d’action catholique tandis que la Phalange sera implicitement tenue pour suspecte, « sa proximité fasciste, quoi qu’elle s’en défende, suggérant d’inquiétants remugles de paganisme » (Dominique Venner, Le Siècle de 1914.)

(Source principale : Ephémérides Nationalistes)

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Le Chevalier, la Mort et le Diable… Admirable estampe gravée par Dürer en 1513, voici donc exactement cinq cents ans. L’artiste génial, qui exécuta par ailleurs sur commande tant d’œuvres édifiantes, fait preuve ici d’une liberté confondante et audacieusement provocatrice…

En ce temps-là, il ne faisait pas bon ironiser sur la Mort et le Diable, terreur des braves gens et des autres, entretenue par ceux qui en tiraient profit. Mais lui, le solitaire Chevalier de Dürer, ironique sourire aux lèvres, il continue de chevaucher, indifférent et calme.

Au personnage du Diable, il n’accorde pas un regard. Pourtant, cet épouvantail est réputé redoutable. Terreur de l’époque, comme le rappellent tant de Danses macabres et de rachats d’Indulgences pour les siècles de purgatoire, le Diable est en embuscade. Il se saisit des trépassés pour les jeter dans les brasiers de l’Enfer. Le Chevalier s’en moque et dédaigne ce spectre que Dürer a voulu ridicule.

La Mort, elle, le Chevalier la connaît. Il sait bien qu’elle est au bout du chemin. Et alors ? Que peut-elle sur lui, malgré son sablier brandit pour rappeler l’écoulement inexorable de la vie ?

Éternisé par l’estampe, le Chevalier vivra à tout jamais dans notre imaginaire au-delà du temps. Solitaire, au pas ferme de son destrier, l’épée au côté, le plus célèbre insoumis de l’art occidental chevauche parmi les bois sauvages et nos pensées vers son destin, sans peur ni imploration. Incarnation d’une figure éternelle en cette partie du monde appelée Europe[1].

L’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes. Il est vrai que je suis un cœur rebelle et que je n’ai pas cessé de m’insurger contre la laideur envahissante, contre la bassesse promue en vertu et contre les mensonges élevés au rang de vérités. Je n’ai pas cessé de m’insurger contre ceux qui, sous nos yeux, ont voulu la mort de l’Europe, notre civilisation millénaire, sans laquelle je ne serais rien.

(Dominique Venner)

Notes

  1. Un insoumis du XXe siècle, l’écrivain Jean Cau, lui a consacré l’un de ses plus beaux essais, Le Chevalier, la Mort et le Diable, publié aux Éditions de la Table Ronde en 1977. Face à la Mort, il imagine ces mots dans la bouche du Chevalier : « J’ai été rêvé et tu ne peux rien contre le rêve des hommes ».

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Un Samouraï d’Occident
Essai de Dominique Venner

LE BREVIAIRE DES INSOUMIS
« Nous avons le confort, le savoir, l’opulence. Mais nos villes ne sont plus des villes et nos anciennes patries ne sont plus ce qu’elles étaient. L’excitation des caprices les plus fous fait imploser notre civilité. L’argent est devenu l’étalon exclusif de toute valeur. Sous les apparences de la démocratie, nous ne sommes pas libres.
Les causes remontent loin. Mais l’histoire n’est jamais immobile. Le moment est venu pour les Français et les Européens de se réveiller et de se libérer. Comment ? Certainement pas en replâtrant ce qui nous a conduits où nous sommes. À défaut de posséder une religion à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une riche mémoire occultée, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance.
Devant le vide sous nos pieds, la voracité démente du système financier, les menaces d’un conflit de civilisation sur notre sol, ce “Bréviaire” propose de réveiller notre mémoire et d’ouvrir des pistes neuves pour penser, vivre et agir autrement, permettre à chacun de se reconstruire dans la fidélité à des modèles supérieurs. »

Dominique Venner, 12 mai 2013

Ce livre-testament résonnera d’une force toute particulière et éclairera peut-être le geste ultime de Dominique Venner. À l’heure où il n’est plus en mesure de nous répondre.

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Avant de se donner la mort, hier, mardi 21 mai à 16 heures, devant l’autel de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, l’écrivain et historien Dominique Venner a fait  parvenir une lettre d’explication à ses amis.

La dernière lettre de Dominique Venner.

Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste. »

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Dominique Venner sera à jamais présent à nos côtés .

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la-manif-pour-tous-contre-le-mariage-gay-a-lyon-le-5-mai-2013-10909975zuxxx1Pourquoi les manifestations françaises contre le mariage gay sont-elles aussi importantes et jamais lassées ? Pourquoi sont-elles un phénomène unique en Europe ? Les réponses sont plus complexes que ne le disent les politologues qui manquent de culture historique. Il faut en effet se souvenir que la France a toujours connu une vie politique et intellectuelle particulièrement conflictuelle.

C’est la France qui inventa 1789, la Révolution et la Contre-Révolution, la droite et la gauche, la Terreur et la révolte populaire de la Vendée. C’est elle qui inventa au XIXe siècle le bonapartisme, les différentes sortes de royalisme et de républicanisme, puis, au XXe siècle, le fascisme et l’antifascisme. C’est elle qui inventa, après 1940 le pétainisme et le gaullisme (François Mitterrand était un ancien pétainiste). On ne peut ignorer que cette période s’est conclue par une atroce guerre civile (1943-1944) et une sanglante épuration.

C’est encore la France qui inventa, à la fin de la guerre d’Algérie (1962), une révolte militaire sans précédent opposant gaullistes et antigaullistes (souvent ex-gaullistes) : plusieurs généraux emprisonnés, ainsi que de très nombreux officiers et quantité de civils. Cette même période (1962) a laissé des traces profondes dans les jeunes générations issues des Européens d’Algérie (Pieds Noirs). Par la suite, c’est encore en France que l’on a vu naître, avec le Front national, le premier grand mouvement « populiste » européen contre l’immigration afro-maghrébine voulue par les mondialistes.

Il faut conserver à l’esprit cette longue histoire conflictuelle pour interpréter le « printemps français ». Il faut encore se souvenir que la France est le dernier pays au monde (avec la Corée du Nord) où subsiste un parti communiste contrôlant une organisation syndicale puissante fonctionnant comme une mafia usant de violences. Ce parti communiste est l’allié électoral du parti socialiste au pouvoir. Il faut se souvenir aussi que beaucoup de cadres de l’actuel parti socialiste sont d’anciens trotskistes qui disposent d’une influence considérable dans l’Éducation nationale, la Justice et les médias. Cela signifie qu’à la différence de l’Allemagne par exemple, subsiste toujours en France un potentiel de guerre civile qui n’attend qu’une occasion pour s’éveiller.

Et, justement, à la suite des provocations méprisantes du président Hollande et de son gouvernement, cette affaire du mariage gay est devenue une occasion d’affrontements pacifiques qui a jeté dans les rues des centaines de milliers d’opposants, et notamment de jeunes mères avec leurs enfants. Au début, l’Église catholique a joué son rôle dans cette mobilisation, puis elle s’est officiellement retirée. On peut noter au passage que l’Espagne, pays où l’Église est plus forte qu’en France, le mariage gay a été adopté sans susciter une telle opposition.

À l’origine, on pensait que le projet socialiste de loi sur le mariage gay était l’un de ces attrape-nigauds par lesquels les politiciens amusent la galerie. Et puis on a compris que derrière l’attrape-nigauds s’était glissé l’un de ces projets pervers par lesquels les fanatiques de la déconstruction et de la mondialisation veulent détruire les dernières charpentes qui structurent les société européennes. Il faut rappeler que le mariage n’est pas qu’une question d’amour. Ce n’est pas un simple contrat, c’est une institution en vue des enfants à venir. Il garanti à l’enfant son identité représentée par un vrai père et une vraie mère. C’est ce qu’a voulu annuler la loi Taubira qui remplace le droit des enfants par le droit accordé à des adultes gay de s’offrir des enfants selon les critères de la société de consommation.

Pour toutes ces raisons, le projet de mariage gay a été ressenti comme une atteinte insupportable à l’un des fondements sacrés de notre civilisation. D’où les immenses manifestions populaires des 13 janvier et 24 mars à Paris, puis du 5 mai un peu partout, en attendant celles du 26 mai.

Les manifestants souvent très jeunes ne sont pas homogènes. Pour une part ce sont des bourgeois catho non-violents, issus des JMJ, séduits par le nouveau discours tolérant de l’Église en matière d’amour conjugal. Leurs références sont Gandhi et Martin Luther King… Mais, pour une autre part, ce sont de jeunes identitaires mobilisés par le dynamisme insolent des manifestations. L’avenir dira laquelle des composantes l’emportera sur l’autre par sa vitalité et sa détermination.

(Dominique Venner)

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Le texte est un peu long, mais il est fondamental
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Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie, disait Jacques Prévert. Et il clignait de l’oeil. Mais notre peuple à qui on a désappris les valeurs essentielles de la vérité et les règles élémentaires de la liberté ne comprend même plus les clins d’oeil et il se laisse hacher menu, chaque matin, dans la machine-à-mentir du Système quand il ne se couche pas à plat ventre, le visage dans la poussière, devant les idoles en matière plastique de Mammon. Que faire alors? interroge l’homme révolté. Et le sage de lui répondre: Traque le mensonge et laisse éclater la vérité sur la place publique! – Fort bien. Seulement, lorsque la vérité a été dite et les mensonges oubliés, il reste encore les menteurs, rétorque l’homme révolté. Mais l’homme sage se tait. Le rebelle, alors, de lui dire: Écrase l’échine des pleutres de tes bottes et marche droit quand tous se couchent! – Excellente idée. Mais la rébellion d’un despérado ne transforme pas pour autant les lâches en héros, ni une société de cloportes en un peuple brave et fier ni une capitulation en victoire, riposte l’homme révolté! Mais le rebelle se tait. Le révolutionnaire, alors, prend la parole: Ne perds pas de temps à traquer le mensonge. Laisse les cloportes pourrir dans les poubelles de leur destin. Crée un ordre hiérarchisé de cadres. Délimite les buts. Mets les idées et les valeurs au-dessus des hommes. Pose les jalons de la nouvelle époque!

Révolution! Le mot est lâché. Il résonne du cliquetis des armes et de l’entrechoc des idées, les idées qui sont au monde ce que la musique est à l’orchestre. Les révolutions, qui sont les forceps de l’histoire, accouchent, elles, les idées. Leur dénouement n’est jamais que l’aboutissement d’une longue période préparatoire, rebelle par nature au dilettantisme. De fait: une révolution ne s’improvise pas. Les révolutionnaires sont des gens sérieux, rigoureux, conséquents et disciplinés. Les charlots finissent vite dans les poubelles! Car une révolution, „il faut la gagner! Une révolution ne se fait qu’une seule fois” prévient Moeller van den Bruck. Le révolutionnaire, préfiguration de l’homme nouveau, a effacé en lui-même tous les stigmates de l’homme ancien. Il réunit la foi du missionnaire, semeur d’idées et le pragmatisme de l’homme d’action, qui les applique. Son parcours est difficile, laborieux, périlleux. Aucune pression ne peut le faire plier, aucune intrigue le diviser, aucun opportunisme ne peut lui faire changer de cap. Pour l’unique raison qu’il ne cesse, un seul instant, de croire à l’unité incorruptible de sa communauté, à la force rédemptrice de ses idées et à leur accomplissement dans la révolution!

Quant à nous, ce n’est ni à Rome, ni à Berlin, et encore moins à Moscou que ce cheminement a commencé, mais sous le soleil torride de l’Algérie enfiévrée et ensanglantée des années 50. C’est en effet dans le chaudron de la passionaria algérienne, rempli à ras bord d’une mixture explosive s’il en fut, brassage innommable d’espérances trahies et de trahisons décorées, de courage inutile et de lâchetés récompensées, de fidélités trompées et d’injustices impunies que devaient poindre les premiers ébats d’un révolte immature, prise au piège de sa passion, si latine et de sa jactance, si méditerranéenne. L’arbre de l’utopie coloniale lui cachait encore toute la forêt de la logique racialiste que ›Terre et Peuple‹ a résumée dans un slogan qui claque aux vents de l’évidence sa vérité tellement simple: À chaque peuple, sa terre! ABC du droit des peuples, ABC du respect envers le peuples, ABC de la paix entre les peuples.

Ces rebelles étaient sans le savoir des révoltés d’arrière-garde qui se battaient pour une cause sans avenir parce qu’il manquait à la revendication du sol la légitimité supérieure: le droit du sang. Et cependant: ces révoltés de l’Algérie française, victorieux sur le terrain mais défaits par la politique, ignoraient encore que ce traumatisme les aiderait à transformer une défaite passagère en victoire intérieure, celle-là capitale pour l’avenir. Les plus intelligents, rescapés du ›Front Nationaliste‹, allaient en effet passer sans transition à une vitesse supérieure de la réflexion. Un manuel de réflexion, Pour une Critique Positive, pose dès 1964 les bases de la théorie et de l’action pré-révolutionnaires. Ce sera le Que faire? des Nationalistes. Une analyse sévère et précise des causes de l’échec algérien, la mise à nu des tares de l’opposition nationale, la dissection du mécanisme des événements et des rouages de la société métamorphose d’un coup les motifs d’une révolte contre un régime en principes d’action contre un Système. C’est le premier cocon révolutionnaire. Dans l’approche qu’elle porte sur les événements, les idées et les hommes, la critique positive applique le paramètre du réalisme biologique entrevu à la dimension du monde blanc, autrement dit de la conscience raciale. Ce nouveau paramètre qui transcende dorénavant toute la démarche critique, bouleverse les frontières nationales arbitraires qu’il replace sur leurs lignes de front naturelles: celles du sang, deuxième cocon révolutionnaire. Le réalisme biologique détient en effet la clé déterminante qui permet de saisir et de comprendre tous les points d’appui idéologiques du puzzle religieux, culturel, politique du Système, ses tenants et aboutissants. La conscience révolutionnaire identitaire européenne vient d’éclore, troisième cocon révolutionnaire. La théorie a désormais trouvé ses assises. Merci Dominique Venner!

Le sacrifice aura été lourd: une défaite, des victimes et des tragédies par milliers, des condamnations, des remises en question et des revirements doctrinaux radicaux. Mais la métamorphose est un succès: les rebelles désordonnés, parfois burlesques d’une Algérie française désormais incompatible avec les nouveaux axiomes, ont mué en révolutionnaires d’avant-garde, en une élite capable de juger et d’expliquer les événements parce que maître d’une doctrine de la connaissance, c’est-à-dire maître d’une vue-du-monde. Et c’est cela, désormais, qui comptera.

C’est à cette époque que beaucoup parmi nous sont entrés dans le combat révolutionnaire, comme d’autres, il faut bien le dire, entrent dans un ordre. La foi en la révolution, la vision d’un monde nouveau, la certitude d’incarner une idée juste et nécessaire devenaient le moteur de tout ce à quoi, désormais, nous aspirions: abattre dès que possible un Système qui condamne l’idéal européen d’un type humain supérieur qui voue les masses ahuries au culte suicidaire du métissage, qui déclare hors-la-loi les valeurs les plus élémentaires de l’esprit européen classique: le culte des valeurs viriles, le courage, le goût du risque, l’esprit de discipline et de maîtrise de soi, la loyauté, la fidélité au serment, la soumission au devoir, la noblesse du travail, le mépris du lucre. Rongée par les métastases du Système l’Europe a dégringolé, en un temps record, les marches de l’Olympe et elle n’en finit plus de végéter dans quelques sous-sols Monoprix de la société marchande, tandis que les grands mythes conducteurs de notre culture s’évanouissent dans la mémoire des nouvelles générations à proportion égale des ahurissements multiformes qui les broient, à l’âge judéo-américain qui a troqué Périclès, Faust ou Mozart contre les pitres shootés du show-busness, les zombies en matière plastique repeints en blanc à la Michael Jackson. Puis, au fil du temps, la notion de Révolution s’est encore métamorphosée dans une idée enchanteresse, un peu comme si Merlin l’avait enfouie dans quelque tréfonds de notre conscience, aussi insaisissable et aussi mystérieuse qu’un archétype, à cheval sur la prise de conscience intolérable d’une réalité humaine, politique, sociale, culturelle de plus en plus abjecte – et une vision du monde qui nous emplit, comme un empire intérieur, nous guide et nous oriente à travers les déchets biologiques d’une société moribonde effondrée au milieu de ses ruines que l’on évalue à leur pesant de surconsumérisme adipeux, d’individualisme termitophile, de couardise épidermique, de soumission mécanique, de bêtise cultivée, à force de pousser les ténèbres dans les catacombes d’une Europe qui s’éloigne à pas de métis de son sang, de son esprit et de ses dieux.

La révolution, ironise Dominique Venner, n’est ni un bal costumé ni un exutoire pour mythomanes. Depuis maintenant un demi-siècle que nous ruminons ce mot, nous avons appris à mesurer l’importance qu’il faut donner aux idées, l’efficacité qu’il faut donner à l’organisation et le sérieux qu’il faut consacrer à la tactique et à la stratégie, toutes choses déjà écrites dans Critique Positive, plus actuelle que jamais depuis que des nationaux de carton à la Poujade ou de plastique à la Le Pen n’ont cessé d’illustrer et de confirmer les tares de ce qu’il faut bien appeler la maladie infantile du nationalisme. Mais Révolution n’est encore que le prénom de la révolution identitaire encore à l’affût de l’étincelle qui fera s’embraser le volcan. L’Action Européenne veut être précisément la synergie des ateliers révolutionnaires pour nous équiper de concepts et d’idées qui sont à la Résistance ce que les munitions sont aux armes, pour mieux organiser les moyens de la Résistance, pour mieux renforcer l’efficacité de cette Résistance. Elle veut rassembler tous ceux qui savent que si la nation s’est transformée en fonds de boutique ou en bazar d’Anatolie, l’âme du peuple, son histoire, sa conscience, sa pensée, continuent de palpiter, de battre, de vivre dans l’âme, dans la conscience et dans la volonté de celles et de ceux qui en sont devenus les gardiens et les éveilleurs!

Nous sommes mes amis les éveilleurs de l’âme de notre race et les gardiens de son sang! A ceux qui l’auraient peut-être oublié, rappelons-le: nous sommes en guerre! Une guerre à mort, la guerre du globalisme contre les Peuples, la guerre de l’arbitraire contre le droit, la guerre du nomadisme contre l’enracinement, la guerre de l’or et de la marchandise contre le Sang et le Sol, la guerre des planétariens contre les identitaires. La même guerre, deux fois millénaire, qui commença entre Athènes et Jérusalem et qui se poursuit avec des moyens autrement efficaces et décuplés entre une Jerusalem washingtonisée et une Athènes élargie au monde blanc tout entier. Une guerre de tous les instants, de tous les lieux, de tous les pays qui soumet nos peuples au harcèlement permanent d’un ennemi pluriforme qui parle toutes les langues et porte toutes les peaux, qui colporte tous les mensonges, même les plus invraisemblables, qui s’adonne à toutes les perfidies, même les plus inimaginables, et qui mène, d’un bout à l’autre du globe, la guerre la plus dangereuse, la plus barbare, la plus totale que de mémoire d’homme on n’ait jamais connue. Une guerre qui laisse abdiquer la raison des plus faibles, fait vaciller leurs consciences, endort leurs instincts, leur fait oublier les racines, empoisonne leurs organismes. Guerre politique par le biais des gouvernements au pouvoir et des partis à la laisse du pouvoir; guerre juridique, par le biais de magistrats métamorphosés en inquisiteurs; guerre répressive par le vote de lois de plus en plus arbitraires; guerre professionnelle, par le biais des dénonciations qui mettent en péril les salaires; guerre publicitaire généralisée qui fait la promotion du métissage à tous les degrés et à tous les endroits, sur l’affiche du métro comme dans la salle d’attente de la gare, dans le catalogue de la Redoute ou le prospectus du supermarché, le commentaire du musée ou la lettre pastorale du village; guerre nutritionnelle et énergétique que mènent des sociétés criminelles à la Monsanto, qui pillent les ressources pour imposer des aliments manipulés; guerre médiatique de la presse écrite, parlée, télévisée; guerre culturelle par le biais du cinéma, du théâtre, de la peinture, de l’architecture ou des arts en général, lesquels ne sont plus valorisés pour leur qualité intrinsèque mais admis ou refusés selon qu’ils sont ou non ›politiquement corrects‹; guerre pédagogique qui soumet les enfants au pilonnage des éducateurs du Système; je vous ferai grâce du sermon du dimanche auquel, vous avez, j’espère, militants identitaires, le privilège insigne d’échapper!

1. La révolution identitaire – son nom l’indique – sera d’abord une révolution du Sang et du Sol. Le Sang est l’alpha de la vie d’un Peuple et de sa culture mais il peut devenu aussi l’omega de sa dégénérescence et de sa mort si le peuple ne respecte plus les lois naturelles de son homogénéité. Le sol est le corps spatial du Sang dont il importe de circonscrire les frontières et d’assurer la protection. L’éthologue de pointe Irenäus Eibl-Eibesfeldt le dit clairement: les ethnies obéissent, pour se développer et pour survivre, à des mécanismes d’auto-protection identitaire et territoriale qui sont le moteur de l’évolution. La révolution identitaire sera une révolution ethnopolitique qui bouleversera les données habituelles de la géopolitique. Car nous sommes conscients d’appartenir au même phylum génétique, quelles que soient ses variantes germaniques, celtiques, grecques, romaines ou slaves. Eibl-Eibesfeldt est là aussi catégorique: la population européenne est encore, aux plan biologique et anthropologique, homogène et parfaitement bien caractérisée.

2. La révolution identitaire sera une révolution religieuse, parce que fidèle à la plus longue mémoire indo-européenne, et culturelle, parce que organique et enracinée par opposition à la civilisation planétaire égalitariste américano-occidentale, civilisation cosmopolite du capitalisme apatride et sauvage, de l’économie et du matérialisme érigés en valeur absolue. Une civilisation qui a décrété, ignominie suprême, par un retournement spectaculaire des valeurs européennes, que le destin des hommes, dorénavant, serait assujeti à celui des marchands!

3. La révolution identitaire sera une révolution écologique qui mettra fin au mythe mortifère de la croissance continue qui fait courir le monde à la catastrophe et qui est, pour reprendre une phrase de Gustave Thibon le propre des chutes plus que des ascensions. Favorable à la théorie de la décroissance, elle s’emploiera à mettre un frein radical aussi bien à la surconsommation absurde qu’au néo-barbarisme de l’exploitation inconsidérée qui saccagent et polluent l’environnement, épuisent les ressources, menacent la santé. L’environnement n’est pas seulement un espace de vie, l’environnement donne un sens à notre vie. Il est à notre corps, à notre esprit et à notre âme ce que sont les arbres pour la forêt.

4. La révolution identitaire sera une révolution économique: nous sommes tous conscients que le capitalisme apatride et marchand est une des têtes du Mal absolu. Il faut trancher impérativement cette tête monstrueuse si l’on veut rendre justice aux hommes et à la terre. Nous déclarons la guerre à l’évangile du Profit et nous condamnons le veau d’Or à l’abattage. Le socialisme „qui est pour nous l’enracinement, la hiérarchie, l’organisation“ commence, là où finit le marxisme, constatait Moeller van den Bruck. Pour ajouter qu’il „ne peut être compris qu’en se plaçant à un point de vue juif. Ce n’est pas par hasard que tous les traits de Marx sont mosaiques, macchabéiques, talmudiques“. Le libéralisme qui „a miné les civilisations, détruit les religions, ruiné des patries“ a pris la relève du marxisme. Le cosmopolitisme continue l’internationale, les technocrates ont pris la place des bureaucrates et ce sont, encore et toujours, les mêmes lobbies macchabéiques qui continuent d’exploiter la planète et d’assujetir les peuples. La révolution identitaire saura s’inspirer du socialisme français dans la tradition de Proudhon et de Sorel et du socialisme allemand organique. Ce socialisme identitaire, sera, mes amis, le principe du nouvel Empire européen, fondé sur une définition de l’homme dans laquelle l’éthique de l’honneur, le courage, l’énergie, la loyauté, le civisme retrouveront les rôles naturels qu’ils ont perdus. Le socialisme identitaire, au service exclusif de la Communauté du Peuple, sera consubstanciel de l’économie organique, elle-même conçue comme un organisme vivant et hiérarchisé, soumis à la volonté du Politique. Voilà pourquoi notre révolution sera une révolution ethno-socialiste! C’est à Pierre Vial que nous devons cette définion.

Je décèle dans l’immédiat 3 priorités majeures:

1. La création d’une Académie Identitaire.

2. La coordination d’actions communes dans tous les pays où notre mouvance a pris pied. Eugène Krampon propose aussi la création d’un Komintern identitaire.

3. Pour être opératifs demain, il est impératif que les Lois du nouvel État soient déjà formulées. Des spécialistes du Droit Constitutionnel peuvent déjà formuler les axiomes et les lois du nouveau Droit identitaire. Y compris les chefs d’accusation qui permettraient d’assigner devant les nouveaux tribunaux les apprentis sorciers du métissage organisé.

Sachons être donc la minorité agissante qui a compris, comme le disait Maurice Bardèche, que „cette tâche immense nécessite un vaste outil de travail de préparation et de formation“, qui a su forger une conscience révolutionnaire, qui sait que „rien ne sera fait tant que les germes du régime ne seront pas extirpés jusqu’à la dernière racine“, tant que l’on n’aura pas expliqué „au peuple combien on l’a trompé“, et comment on le mène sur le bûcher de son éradication raciale; la minorité agissante „pénétrée d’une nouvelle conception du monde“, maîtresse d’une doctrine claire qui réussit à convaincre les plus incrédules par „sa mystique, son exemple, sa sincérité“, qui enseigne „un ordre politique fondé sur la hiérarchie du mérite et de la valeur et qui apporte une solution universelle aux problèmes posés à l’homme par la révolution technique“. (Critique positive) Devenons pour cela les nouveaux corps francs de la Révolution, soyons les éveilleurs de notre peuple, forgé par le même sang, soudé dans la même volonté, uni autour du même destin! Le défi est immense, certes, à la limite de la raison, mais qu’importe, mes amis, car c’est de cette folie que la sagesse accouche, c’est de cette volonté que la vie se garde et c’est de ce désespoir que rejaillit l’espérance!
À condition de le savoir, à condition d’y croire, à condition de le vouloir.

Aussi: debout mes frères,
il faut agir, aujourd’hui si nous voulons,
demain, la victoire de la Reconquista!

Pierre Krebs

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Dominique Venner, que nous sommes nombreux à considérer comme un maître, notamment dans sa manière d’appréhender l’Histoire, est né le 16 avril 1935 à Paris. C’est donc son anniversaire.

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« C’est un sujet passionnant, très actuel et mal connu que la naissance des révolutions. Il avait été étudié par le sociologue Jules Monnerot (1908-1995) après les événements français de Mai 68 dans son livre Sociologie de la Révolution (Fayard, 1969). Travail précieux pour lequel son auteur a forgé une série de concepts applicables à toutes les situations.

S’agissant d’une étude sociologique et non d’une histoire des idées, Monnerot use d’une seule appellation, sans ignorer bien entendu tout ce qui sépare et oppose les différentes révolutions du XXe siècle, bolchevisme, fascisme italien, national-socialisme allemand, révolution de 1944, ou celle de 1968. Il estime en effet que ces phénomènes de foule relèvent de la même analyse sociologique, tout en faisant une nette différence entre révolutions de type conservatrice et révolutions déconstructrices.

Mais d’abord, Monnerot définit quelques concepts applicables à toute révolution. En premier lieu la « situation historique ». Elle est celle que l’on ne reverra jamais deux fois. C’est vrai pour 1789, 1917, 1922, 1933 ou 1968. Autre notion complémentaire : la « situation de détresse ». Elle se caractérise par des troubles non maîtrisés. La structure sociale se défait : les éléments ne sont plus à leur place.

Quand une société est stable, on y distingue des éléments sociaux normaux (« homogènes ») et des marginaux (« hétérogènes »). Les éléments marginaux sont en marge parce qu’ils y sont maintenus par la pression des éléments « homogènes ». Lorsqu’un seuil critique de bouleversement est atteint, la partie homogène commence à se dissocier. On observe alors comme une contagion de chaos.

Remarque intéressante qui s’applique aux révolutions conservatrices : « l’homogène, même en voie de dissociation, reste l’homogène ». Quand le bouleversement est radical, « du fond même de la société monte une demande de pouvoir ». Le fascisme, en 1922 ou 1933, fut par exemple une réponse à cette demande dans une société ayant un haut développement (industrie, sciences, culture). Dans une telle société, quand l’ordre s’est effondré, les éléments conservateurs (homogènes) deviennent provisoirement révolutionnaires par aspiration à l’ordre et demande de pouvoir.

Comment aboutit-on à une « situation révolutionnaire » ? Réponse synthétique de Monnerot : par carence au sommet. Une crise de régime se caractérise par une « pluralité des conflits ». Tout échappe à l’autorité du pouvoir en place, le désordre devient endémique. La société entre en « effervescence ».

L’effervescence n’est pas la révolution. Elle en est une phase, un moment, avec un début et une fin (un refroidissement) quand le milieu « n’est plus combustible ». Quand l’effervescence retombe, ce ne sont plus les mêmes qui sont aux commandes (Robespierre a été remplacé par Napoléon, Trotski par Staline, Balbo par Mussolini).

Situation révolutionnaire et effervescence font intervenir les « masses ». Ce sont des coagulations momentanées, les troupes des révolutions. Pour diriger les masses, leur donner un système nerveux, les jacobins, puis Lénine (en beaucoup plus efficace) ont conçu l’instrument du parti.

Ce que les léninistes appelaient « la radicalisation des masses », est une tendance à la politisation de catégories jusque-là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique (elles demandent surtout à l’État de faire son métier d’État). On entre alors dans une phase d’effervescence, « la société est parcourue en tous sens de réactions affectives intenses, comme les grains de limaille de fer par un courant magnétique ».

Les situations de détresse font apparaître sur le devant de la scène des élites violentes : les « hétérogènes subversifs », des irréguliers et marginaux que les barrières habituelles n’arrêtent pas. Ils contribuent à donner au mouvement sa force de rupture.

Dans une situation révolutionnaire, la carence et le besoin douloureux du pouvoir, peuvent jeter sur la voie de la révolution des éléments sociaux qui n’aspirent qu’à l’ordre. « Une heure vient où les Arditi, les jeunes lansquenets du Baltikum, les réprouvés qui le sont de moins en moins, n’apparaissent plus inquiétants, mais rassurants à la partie la plus homogène de la population. Ils semblent incarner à travers le malheur les valeurs de courage, de bravoure et de caractère sans quoi il n’est pas de grand pays… Même ceux qui ne sont pas leurs partisans pensent qu’il faut laisser faire l’expérience. » C’est un bon résumé des situations historiques d’exception. Mais, comme le précise Monnerot, la « situation historique » est celle que l’on ne revoit jamais deux fois.

Dans la France de 2013, sommes-nous entrés dans une « situation historique » ? Pas encore, bien entendu. Mais des signes attestent que l’on peut se diriger vers une telle situation imprévue. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses promesses ? Il est trop tôt pour se prononcer. Mais rien n’est impossible. »

Dominique Venner

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Rainy Day on the Coast

« Pas un instant je n’oublie les luttes du moment. Pas un instant je n’oublie les luttes du passé qui nous ont fait ce que nous sommes. Pas un instant je n’oublie qu’exister c’est se vouer et se dévouer, mais aussi lutter. Je n’oublie pas non plus que la vie est faite de moments intenses et de moments calmes, de joies et de cruautés. La vie (et notre vie) est à l’image de la nature dont elle procède, ce que disait déjà Héraclite dans un aphorisme très actuel, près d’un trentaine de siècles avant nous : « La nature aime les contraires : c’est avec elle qu’elle produit l’harmonie ». Ce que disait aussi Homère de façon différente et poétique en soulignant que notre existence s’inscrit dans les grands cycles naturels : « Comme naissent le feuilles, ainsi font les hommes. Les feuilles, tour à tour c’est le vent qui les épand sur le sol et la forêt verdoyante qui les fait naître quand se lèvent les jours du printemps. Ainsi des hommes : une génération naît à l’instant où une autre s’efface » (Iliade, VI, 146).

Pour nos contemporains, toujours plus nombreux, dont les jours s’écoulent dans l’univers artificiel des villes (qui ne sont plus toujours des villes), il est souvent difficile de percevoir, au-delà du béton, du verre, de l’acier et de la luminosité électrique, que la nature, en dépit de son absence visible, continue de nous englober et de dessiner les lignes de force de notre existence, entre l’enfantement et l’effacement : « comme les feuilles… »

La nature oubliée, pourtant, se rappelle à nous, parfois, de la façon la plus insolite et inévitable quand tombe la pluie que la ville et le génie des hommes ne peuvent maîtriser. C’est une réflexion que suggère un petit livre profond au titre provocateur : Aimer la pluie, aimer la vie (Éditions J’Ai Lu). Son auteur, l’écrivain et philosophe Dominique Loreau, est une femme. Elle vit au Japon, ce qui contribue sans doute à sa perception immanentiste de l’existence. Je livre les première lignes de son essai qui dit l’essentiel à mes yeux : « Dans ce monde extrêmement rationnel, où les sociétés modernes imposent leurs lois à la nature et à l’homme, il est un phénomène que nul ne pourra jamais contrôler : la pluie ». C’est une pensée neuve à longue portée. Elle nous fait prendre conscience, qu’en dépit des apparences, la nature, notre mère à tous, continue de rythmer notre existence malgré l’artificialité de la ville. Merci donc à la pluie de nous rappeler cette évidence rassurante. Elle me semble désormais beaucoup plus amicale, même quand elle se fait parfois un peu trop insistante dans les régions du septentrion européen. »

Dominique Venner

indo-européens

« Que l’européanité soit une réalité, cela se manifeste déjà au niveau primaire des sensations. Au contact de l’altérité se perçoit l’identité.

Mais l’européanité est attestée aussi par l’histoire et le caractère transnational des grands faits de culture. Au-delà d’un art rupestre spécifique à toute l’Europe voici déjà 30 000 ans, au-delà des pierres levées et des grands poèmes fondateurs, ceux des Hellènes, des Germains ou des Celtes, il n’y a pas une seule grande création collective qui, ayant été vécue par l’un des peuples de l’ancien ‘espace carolingien, n’a pas été vécue également par tous les autres. Tout grand mouvement né dans un pays d’Europe a trouvé aussitôt son équivalent chez les peuples frères et nulle part ailleurs. A cela on mesure une communauté de culture et de tradition que ne peuvent démentir les conflits inter-étatiques. Les poèmes épiques, la chevalerie, l’amour courtois, les libertés féodales, les croisades, l’émergence des villes, la révolution gothique, la Renaissance, la réforme et son contraire, l’expansion au-delà des mers, la naissance des États -nations, le baroque profane et religieux, la polyphonie musicale, les Lumières, le romantisme, l’univers faustien de la technique ou l’éveil des nationalités… En dépit d’une histoire souvent différente, les Slaves de Russie et des Balkans participent aussi de cette européanité. Oui, tous ces grands faits de culture sont communs aux Européens et à eux seuls, jalonnant la trame d’une civilisation aujourd’hui détruite. »

Dominique Venner. Histoire et tradition des Européens. Du Rocher.

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