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Il est dit sur le site de l’ Arbre Celtique qu’on a fait du Picton un homme « peint » ou « tatoué », à l’instar des Pictes d’Ecosse, en se basant sur une racine latine ce qui est quand même un peu désobligeant et pas tout à fait satisfaisant … c’est pourquoi il pourrait être préférable d’y voir un « furieux » … malheureusement l’auteur de la notule ne donne pas la racine sur laquelle il se base ce qui fait qu’on est un peu en peine pour expliquer cette traduction … cuchulainn.jpgdommage parce que je m’y vois bien moi, dans le rôle du « furieux » parce qu’il y a , en ce moment surtout, plein de raisons qui font que je ne suis pas loin de la fureur (guerrière ?) : des bricoles qui simplement m’agacent ou des comportements qui m’exaspèrent. M’agacent par exemple ces païens qui, sous prétexte de paganisme disent « mes dieux » à la place de « mon dieu » … je trouve ça faux cul, emprunté, forcé, pas spontané du tout … en ce qui me concerne, il y a longtemps que je dis « grands dieux » ce qui se prête parfaitement au pluriel mais j’aime bien aussi le « sainte mère des dieux » de Béa qui peut être un autre nom de la Déesse. En revanche, m’exaspèrent ces païens qui, sous couvert de tolérance, versent dans l’intolérance et veulent tellement prouver qu’ils sont ouverts aux « autres » qu’ils finissent par se fermer aux « leurs » …aux « leurs » intelligents surtout, les seuls qui comptent … la Libre Assemblée est quand même certainement le seul forum païen à interdire qu’on parle, à fortiori qu’on dise du mal, des chrétiens et son « Libre » est amplement contredit par le nombre toujours plus grand d’ interdits… me révoltent aussi ces universitaires païens qui sous prétexte de paganisme, critiquent les universitaires non païens tout en se conduisant exactement de la même puante manière … m’agacent ces libertaires qui priveraient volontiers de liberté ceux qu’ils considèrent comme des ennemis de la liberté … m’exaspèrent ces plumitifs qui critiquent chez les autres ce qu’ils appellent des sarcasmes parce qu’eux mêmes croient avoir de l’humour (et sont persuadés qu’ils sont les seuls à en avoir) alors qu’ils en sont complètement dépourvus …m’énervent ces associatifs auto-satisfaits qui préfèrent le ron ron  et le béni oui oui au débat  et ne se rendent même pas compte qu’ils sont en train de couler leur navire …  bon je vais arrêter là parce que je pourrais y passer la nuit et ce n’est pas le but … je me réserve néanmoins le droit de reprendre cette liste quand je le jugerai bon … après tout je suis chez moi … et c’est bon, grands dieux !!! d’être chez soi !!!
(en tout cas, « furieux » n’est pas si éloigné que ça de « l’homme peint » parce que je n’aurai pas grand chemin à faire pour me voir assez furieux pour adopter les peintures de guerre…)

(Lundi 4 février 2002-2008)

Hier au soir à partir de 23 h. il y a eu beaucoup de bruit dans le couloir devant notre chambre et par trois fois quelqu’un a tenté d’ouvrir notre porte. En fait, on n’était pas très rassuré mais j’ai fini par me lever et sortir pour demander si quelqu’un avait besoin de quelque chose. La porte de la chambre en face était grande ouverte et il y avait plusieurs hommes à l’intérieur, qui m’ont répondu que « non ». Peu après ils ont allumé une radio mais nous nous sommes quand même endormis et la nuit s’est terminée normalement.
Ce matin, France décide de partir seule avec le type de l’agence qui nous a mis dans cet hôtel et Anne et moi partons passer la journée à Delhi. Nous décidons d’y aller à pied et dès le départ, ou presque, nous sommes pris en charge par un indien sympathique qui nous montre le chemin. On a été un peu échaudés hier, et on le prévient bien qu’on ne lui demande rien, qu’on n’a pas besoin de lui et que de toute manière, il n’aura pas un sou… mais qu’à cela ne tienne, il semble tenir à nous accompagner en prétextant qu’il se rend à son travail … ce qui n’est pas d’ailleurs à négliger puisque le centre est quand même bien éloigné de l’hôtel et sans lui, c’est un fait qu’on aurait eu toutes les chances de se perdre…
Le spectacle de la rue est naturellement extraordinaire … très bruyant… les voitures sont innombrables et les klaxons s’en donnent à coeur joie … ce qui ne semble pas beaucoup géner les animaux, innombrables eux aussi, des vaches bien sur, mais aussi des cochons et des chiens (toute une famille qui vit dans une bouche d’égout ouverte …)inde-2002-011.jpg

hanuman-delhi_m.jpgLe tout dans une poussière qui s’infiltre partout parce que partout on dirait que des travaux viennent de commencer, dont le moindre n’est pas la gigantesque statue d’Hanuman, le singe qui est devenu un dieu, qui commence à s’élever non loin d’un carrefour (et qui pourrait bien être celui de la photo)… Les voitures se faufilent entre les dits animaux et des tranchées qui éventrent la route … Et bien mon étonnement ne cesse de croître parce que je me rends compte que j’aime ce bruit, j’aime cette densité d’occupation des sols (c’est à dire que j’aime tous ces gens et tous ces véhicules…), j’aime cette poussière …et je ne me reconnais plus …
Au bout de presque deux heures de marche, en arrivant enfin dans le centre, nous nous rendons compte que notre « ami » se rend effectivement à son boulot : il travaille pour un magasin comme … rabatteur … on se rend donc à l’évidence de bonne grâce et puis, comme de toutes les manières on avait prévu de « faire » les magasins, autant commencer par celui ci …
Il y a une multitude de ce genre de magasins qui s’appellent des « emporium » et ils se ressemblent tous. Des grands magasins avec des départements différents, les tapis, les textiles (fringues de toutes sortes), les souvenirs (objets en bois et diverses sculptures), les bijoux… un peu comme en France en fait, sauf que là, on se sent obligé de passer par toutes les stations, un peu comme si c’était un parcours initiatique … les prix sont fixes, on nous dit qu’ils sont fixés par l’Etat mais au bout de 10 minutes si on a tenu bon, on les voit descendre jusqu’à parvenir à des réductions de l’ordre de trente pour cent … Difficile de sortir sans une bricole d’autant qu’on est reçu comme des rois avec rafraichissements frais ou thé, au choix, servis dans des fauteuils… C’est justement du thé qu’a choisi Anne et que lui sert l’employé chargé des bijoux en la draguant éhontément comme il doit le faire avec toutes les touristes. Parce que ce genre de magasins est essentiellement destiné à vider les poches des touristes et c’est pourquoi, ils emploient un nombre incalculable de rabatteurs qui trainent à longueur de journée dans les rues et autour des hôtels… Nous en verrons beaucoup tout au long de la journée et nous en suivrons quelques uns mais nous adopterons vite la règle de n’entrer que dans les petites boutiques spécialisées : on passera beaucoup de temps notamment dans l’échoppe d’un sikh qui vend des vêtements et tissus (dhotis, saris, etc…)
En tout cas, en fin d’après midi, on en a plein les pattes quand on monte dans un rickshaw qui nous ramène à l’hôtel….rickshawjpg.jpg ah les rickshaws, tout un poème: sorte de pousse pousse à trois roues qui, dans sa version motorisée est construit à partir d’une moto ou d’un scooter et équipé d’une carrosserie sans portes avec pare-brise, protégeant ainsi le conducteur en plus des passagers. Ces engins roulent comme des bolides, brinquebalant dans tous les sens en klaxonnant continuellement, et louvoyant entre les chiens, les autos, les vaches, les piétons et les autres rickshaws … inoubliables …

(Dimanche 3 février 2002-2008)

La nuit passée dans l’avion est très étrange, un peu irréelle. Nous dinons vers 19 h. et ensuite, pendant que la plupart des passagers s’endorment, je continue à écouter Mozart sur mon baladeur à cause de ces foutues difficultés d’endormissement. Vers minuit 30 les lumières se rallument et on nous sert le petit déjeuner parce qu’il est 4 h.20 heure indienne et nous nous posons à Bombay à 6 h.15 , heure locale. Comme nous attendons depuis un bon moment nos bagages qui n’arrivent pas, il faut bien se rendre à l’évidence : s’ils n’arrivent pas, c’est qu’ils sont perdus… d’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à avoir perdu quelque chose : d’autres voyageurs ont perdu leur billet, d’autres ont raté leur avion, beaucoup courrent à droite et à gauche … et se plaignent à des préposés empreints d’une sérenité qui confine à l’indifférence. Cools à un point que c’en est complètement désarmant et que, plutôt que nous rendre fous furieux, nous finissons par prendre la chose avec beaucoup de philosophie sans pouvoir résister au fou rire qui nous plie en deux pendant longtemps … après tout, on pourra toujours se racheter quelques affaires de toilette et les quelques fringues qui nous seront indispensables…
France finit par joindre au téléphone son ami de Bombay qui nous donne rendez-vous à l’hôtel Leela. Nous y allons en taxi. Le contact avec Bombay est assez charmant : il fait beau et chaud, la végétation est luxuriante et il n’y a pas trop de mendiants à part une très jolie jeune fille, presqu’une enfant encore, avec un bébé pendu à son cou. La conduite des Indiens est plutôt, disons … sportive… c’est le moins qu’on puisse dire. On ne sait même pas s’ils roulent à droite ou à gauche car on se retrouve continuellement et indifféremment sur une file ou sur une autre. Les klaxons sont actionnés en permanence ce qui donne un bruit continuel de fond très caractéristique, les carrosseries se frôlent à se toucher à une allure qui semble vertigineuse, et c’est le même jeu d’esquive entre les carrosseries et les piétons.
Après la vétusté de l’aéroport qu’on a pu constatée puisqu’on a pas mal arpenté ses couloirs à la recherche de nos bagages, le calme, le luxe et la beauté de l’Hôtel « cinq étoiles » nous laissent pantois, il y a même un parc avec piscine et des plans d’eau couverts de nénuphars. Nous attendons l’ami de France dans les profonds fauteuils du salon et nous sommes plus ou moins endormis tous les trois quand il arrive après nous avoir attendus près d’une heure dans le hall.
delhi_bidonville.jpg Au bout d’un moment, comme le temps passe, il nous ramène à l’aéroport et là, je remarque Dharavi, le bidonville que je n’avais pas vu à l’aller: le long de la route, c’est un spectacle hallucinant (surtout au sortir de l’Hotel) de multitudes d’êtres humains qui grouillent, désoeuvrés ou apparemment désoeuvrés au milieu des bâtisses faites de débris, de toiles, de bouts de bois, de sacs poubelles, et souvent même directement sur des tas d’ordures… à la fois maisons et lieux de travail, puisqu’il parait qu’on y fabrique de tout …
98 % des passagers de l’avion pour Dehli sont des indiens musulmans, probablement partis à un pélerinage ou une commémoration quelconque, nous devons sans aucun doute être les seuls européens, les hommes sont drapés dans des linges blancs, les femmes enveloppées dans les robes et les foulards. Ils passent la majeure partie du voyage à chanter et proclamer les louanges de leur dieu, avec parfois une sorte de violence plutôt inquiétante et je ne peux pas m’empêcher de me dire que ma peau ne vaudrait pas tripette s’ils savaient mon paganisme…
En arrivant, nous avons la joie de retrouver nos bagages qui sont venus directement en sautant l’escale de Bombay… Nous prenons un taxi pour rejoindre un hôtel qu’on a relevé dans le Guide du Routard. D’ailleurs ,dans le Guide du Routard, on a vu qu’il y avait un nombre assez considérable de précautions à prendre quand on arrive en Inde. Par exemple, se méfier des taxis et des agences de voyages plus ou moins bidons… bon, il semble bien que d’entrée de jeu, on soit tombés dans le panneau puisque le taxi nous dépose en fait dans une de ces fameuses agences qui doit sans doute le payer pour ça, qui nous trouve une chambre dans un autre hôtel qui doit la payer pour ça. C’est une chaine en fait où chacun est tributaire de l’autre et finalement on ne va pas se plaindre parce que la chambre est plutôt bien, pas trop chère, et elle affiche en bonne place un avertissement aux touristes d’avoir à se méfier des agents de tourisme indélicats …
Les trajets ont été épiques dans les ruelles complètement encombrées par les véhicules, les gens, les chiens … notre prise de contact avec ce visage de l’Inde est rapide, on est tout de suite dans l’ambiance, dans le bruit, dans la poussière. Pendant que les filles sont dans l’agence, je sors fumer une clope dans la rue, enfin dans la petite ruelle qui est le théâtre d’une activité incessante, les voitures roulent, quasiment au milieu des échoppes où on prépare de la bouffe dans des odeurs qui me font saliver et se faufilent entre les gamins qui galopent dans tous les sens… on me regarde, on me sourit aussi parfois et je me sens conquis… j’aime ces gens et d’ailleurs je m’étonne d’éprouver une telle réaction instantanée, moi qui n’aime pas le bruit, qui redoute l’agitation, qui me méfie des gens, je me sens …. mais bien, oui …. bien … même si un vieil instinct de méfiance me pousse à éviter un ou deux mendiants et à ne pas trop regarder les enfants pour éviter qu’ils ne viennent me taper de quelques sous…

Six ans après, au jour près, j’ai envie de mettre un peu d’ordre dans les notes que j’avais prises lors de mon voyage en Inde pour en faire un compte rendu un peu plus structuré, agrémenté de photos et d’infos, dont certaines trouvées sur le Net … alors voilà :

(Samedi 2 février 2002-2008)

il est 19 h.15 et ça y est, nous sommes partis, installés dans l’avion à destination de Bombay. En arrivant à l’aéroport, il a d’abord fallu trouver le comptoir de Look-charter pour les billets, attendre qu’ils ouvrent et s’occupent de moi. Et puis le départ a été retardé d’une heure car un bagage suspect avait été signalé et les flics ont du le faire sauter pour parer à toute éventualité.. Je suis joyeux mais en même temps j’appréhende un peu ce voyage. En fait j’ai toujours fonctionné comme ça, heureux de partir, de préparer le voyage et puis, deux ou trois jours avant le départ , nait une certaine appréhension de quitter mon quotidien, mon environnement connu. C’est moi qui abandonne pour un temps certaines choses et alors, paradoxalement, je crois que c’est la peur de l’abandon qui s’empare de moi, comme les fois où on m’a laissé à l’hôpital. Je me raisonne en me disant que je pars de mon plein gré et que le projet est excitant … et c’est vrai qu’il l’est. Mais c’est vrai aussi que j’ai peur de l’inconnu, peur de ne pas maitriser la langue, peur des mendiants, peur de …. ne pas être à la hauteur ? Et bien, mais ça tombe bien ma foi puisqu’une des raisons qui m’ont décidé à partir c’est que cette peur puisse m’apporter quelque chose, me fasse progresser et m’aide à voir (plus) clair dans ma vie et ce que je veux en faire… Je me pose des questions aussi, à cause de tout ce qu’on entend dire sur l’Inde … sur l’eau polluée, sur le Gange dans lequel j’aimerais tellement me tremper mais qui est parait-il un véritable bouillon de culture, sur la nourriture et sur les cadavres sur les trottoirs … et aussi sur mes capacités à affronter mes peurs…

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