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Ça y est, Rivages a sorti le dernier Ellroy sur lequel je n’ai pu faire autrement que me jeter … Pour ne pas être complètement paumé, je me suis pourtant remis au début de sa trilogie parce qu’avec le nombre de personnages et l’imbrication des évènements, on a vite fait, si on ne suit pas bien, de ne plus savoir où on en est …

Donc, d’abord terminer American Tabloïd (pour lequel, à l’époque de sa sortie, le représentant du Seuil avait eu la gentillesse de m’avoir une dédicace bien déjantée de l’auteur), puis embrayer sur American Death Trip, pour terminer ensuite par Underworld USA, soit plus de 2000 pages au total… si j’en crois les quelques coups d’œil que j’ai donnés à ce petit dernier, Ellroy ne semble pas faire mentir sa réputation : qu’on en juge par la 4ème de couverture :

« 24 février 1964, 7h16 du matin à Los Angeles. Attaque d’un fourgon blindé de la Wells Fargo. Quatre convoyeurs abattus, trois braqueurs morts ; le quatrième a pris la fuite en emportant seize sacs de billets et quatorze mallettes remplies d’émeraudes.

C’est sur ce braquage, disséqué avec une maestria éblouissante, que s’ouvre Underworld USA, dernier volet de la trilogie commencée avec American Tabloid. Le narrateur reste dans l’ombre ; il a « suivi des gens, posé des micros et mis des téléphones sur écoute ». Il nous prévient que le livre est fondé sur « des documents publics détournés, des journaux intimes dérobés, la somme de mon expérience personnelle et quarante années d’études approfondies ».

Le récit lui-même peut commencer, suite directe d’American Death Trip. Eté 1968 : Martin Luther King et Robert Kennedy ont été les victimes de conspirations meurtrières. La Convention démocrate de Chicago est sabotée par des spécialistes en coups fourrés. Howard Hughes s’est fait escroquer dans le rachat des casinos de Las Vegas par la mafia. Les militants noirs se préparent à l’insurrection dans les quariters sud de Los Angeles, et le FBI, toujours sous la houlette de J. Edgar Hoover, utilise tous les moyens pour les détruire. A la croisée de ces événements, le destin a placé trois hommes : Dwight Holly, l’exécuteur des basses oeuvres de Hoover, Wayne Tedrow, ancien flic et trafiquant d’héroïne, et Don Crutchfield, jeune détective obsédé par les femmes. Dwight, Wayne, Don : leurs vies s’entrechoquent sur la piste de Joan Rosen Klein, la « Déesse rouge », et chacun d’eux paiera « un tribut élevé et cruel à l’Histoire en marche ».

En 131 chapitres et cinq parties au titre aussi évocateur que provocateur, ce roman noir et politique reconstruit les années les plus tourmentées de l’Amérique du XXe siècle, avec une largeur de vision et une profondeur stupéfiantes. Underworld USA est la flamboyante conclusion de la trilogie qui a placé James Ellroy au rang des « plus grands écrivains américains d’aujourd’hui », selon le Los Angeles Times Book Review. »

à mon avis, pour une fois, l’éditeur et le Los Angeles Times Book Review pèchent par excès d’humilité : il y a belle lurette qu’Ellroy est le plus grand…

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Corsaire Alabama
La guerre de Sécession fait rage. Les corsaires sudistes portent des coups redoutables au commerce du Nord : l’issue de la guerre est incertaine. Maîtresse des mers, la Confédération peut espérer la victoire. La décision finale dépend peut-être d’un seul bateau et d’un seul homme : le croiseur de guerre Alabama, au sillage jonché d’épaves et de prises yankees, et son pacha, le commandant Semmes, un corsaire à l’âme chevaleresque.

Aux trousses de l’Alabama, le puissant Kearsarge battant pavillon nordiste, chargé de le couler coûte que coûte. Les deux navires feront le tour du monde pour, au terme d’une extraordinaire odyssée maritime, livrer bataille sur les côtes normandes : le 19 juin 1864, devant des milliers de spectateurs rassemblés sur la rade de Cherbourg, le Kearsarge enverra l’Alabama par le fond, consacrant le naufrage des idéaux sudistes…

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Corsaire AlabamaJean-Pierre Deloux, qui fut rédacteur en chef de la défunte et prestigieuse revue Polar, historien du cinéma et directeur de diverses collections policières ou ésotériques, était aussi passionné par la guerre de Sécession. Dans son ouvrage « Le Corsaire Alabama », Editions Edite, 2001, au-delà du récit de cet extraordinaire épisode, il suggère que la guerre de Sécession n’est pas terminée et qu’elle concerne directement l’Europe contemporaine, menacée par les rêves mondialistes de l’impérialisme yankee.
Il est mort le 23 janvier dernier : mauvaise nouvelle pour le polar sur l’avenir duquel il s’interrogeait avec justesse dans un entretien qu’il donnait à Michel Marmin dans le n°100 -mars 2001 de la revue Éléments.
Il m’avait envoyé son « Vacher l’Assassin », fort gentiment dédicacé .
« Personnage généreux, entier, excessif, tourmenté, pessimiste, grand amateur de bonne chère et de bons vins, Jean-Pierre Deloux laisse une œuvre atypique », qui aura, comme on dit, marqué ceux qui l’ont connu.
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Beaucoup de choses m’agacent en ce moment et je supporte vraiment de plus en plus mal l’injustice, la laideur, la mauvaise foi, la vanité, la bêtise ce qui laisse peu de place au reste, donc pas grand chose pour trouver grâce à mes yeux… Ce qui m’incite à ne pas bouder mon plaisir et dire deux mots de samedi dernier où, à Chauvigny, j’ai non seulement fait la connaissance de deux païens comme je les aime, mais en plus j’ai vu que la municipalité avait donné à une rue le nom de Léo Malet, le père de Nestor Burma .
Nestor Burma, c’est celui qui « met le mystère knock out », c’est le type même du détective privé de l’époque héroïque. Grand amateur de « lait de panthère », sujet à la gueule de bois , il ne cache pas non plus son goût pour les belles filles avec une très nette et très suspecte préférence pour les « femmes-enfants », étant bien entendu dès le départ qu’aucune n’arrivera pourtant au niveau de la cheville (parfaite) de son Hélène de secrétaire.
On devine sans peine qu’au cinéma, un Nestor Burma américain serait apparu sous les traits d’Humphrey Bogart (dixit son créateur et noblesse oblige), mais qu’en bon français, avant d’être Guy Marchand, il fut René Dary et Galabru lui prêta aussi sa lippe ainsi qu’un Michel Serrault plutôt atypique. Et puis, Tardi est passé par là…
Nestor Burma c’est aussi Léo Malet qui promène son cynisme réjouissant et sa gouaille irrésistible du haut de sa « vieille bonne vache de pipe à tête de taureau ». Léo Malet, le poète surréaliste amère et déçu : « je me suis établi détective comme je me serais installé poète. Sauf que j’ai une plaque à ma porte au lieu d’avoir une plaquette dans mon tiroir. Je suis un franc tireur. Je gagne mon boeuf au jour le jour, sans l’aide de personne ou presque, semblable à celui qui s’enfonce dans la jungle, un fusil aux pognes, pour chasser ses deux repas et son paquet de gris quotidiens ». Léo Malet, l’amoureux d’un Paris pittoresque et provincial qu’on n’avait pas encore livré à la pioche ni à l’imagination délirante des promoteurs. Léo Malet l’ethnologue, l’observateur de cette jungle qu’est la grande ville, et de ses habitants, humbles ou suffisants, proies et prédateurs, petits truands canailles ou gangsters de haute volée. De la série des « Nouveaux Mystères de Paris », Gilbert Sigaux disait « Malet y met en scène les secrets de la ville et les secrets des personnages ».
Il m’avait écrit très gentiment pour me remercier d’un article que j’avais fait sur lui dans Centre Presse et je garde encore sa carte postale faite maison selon la technique du collage et dont il s’était fait une spécialité … Une année, au Salon du Livre, je l’avais vu s’éloigner dans une allée, avec sa casquette et sa grosse pipe à tête de taureau, les jambes de ses pantalons légèrement trop courtes qui laissaient voir une bande des chaussettes et j’avais trouvé ça très touchant… ça devait être l’époque où Daeninckx lui pourrissait la vie à grands coups d’anathèmes et de dénonciations trémolesques… Daeninckx, grand pourfendeur du fâââchisme, commissaire politique, et grand inquisiteur mais aussi rédacteur récurrent de minables lettres de dénonciation… qui verrait une alliance néo-fasciste rouge-brune dans une glace à deux boules fraise-chocolat… collectionneur de fiches sur tout le monde, RG nouveau genre, qui dénoncerait père et mère et puis sa petite soeur pour faire bonne mesure…

J’avoue, j’ai craqué … avec toutes ces dépenses de ces derniers temps qui m’ont été plus ou moins imposées, je pouvais bien me faire un petit plaisir volontaire après tout … il y a deux mois, depuis sa sortie, que je lorgnais sur le Journal de Manchette … non c’est pas une astuce vaseuse sur la manchette du journal, c’est le journal qu’a tenu Jean Patrick Manchette de 1966 à 1974 auquel on doit notamment « Nada » dont Chabrol a fait un film moyen, « Ô dingos, ô chateaux ! » (qui a donné « ‘Folle à tuer » avec Marlène Jobert), « Le petit bleu de la côte ouest », illustré par Tardi et adapté au ciné (« Trois hommes à abattre » avec Alain Delon…) Alain Delon encore dans « Pour la peau d’un flic » (d’après « Que d’Os ») et « le Choc » (d’après « la Position du tireur couché ») Jean François Balmer enfin dans « Polar » d’après « Morgue pleine »… comme il a introduit la critique sociale dans ses bouquins, on dit qu’il est le pape du néo polar … c’était surtout un bon écrivain (traducteur, dialoguiste, critique)… et un type bien … dans son journal reviens souviens son désir d’arrêter de fumer, ou au moins de réduire de manière significative… c’est glaçant quand on sait que plus de 20 ans plus tard il est mort d’un cancer du poumon …

J’ai appris à la radio la mort de Frédéric Fajardie …. il était né le 28 août 1947 à Paris d’un père qui possédait alors une grosse entreprise de Travaux Publics qui périclitait sérieusement, avant de devenir bouquiniste, et d’une mère qui avait travaillé en usine, avant de faire partie de l’équipe de France de Basket-ball.
Son père ayant des difficultés à marcher à la suite d’un accident, le jeune Frédéric doit quitter le lycée, en classe de seconde, pour aller travailler dans sa librairie et le seconder . Dès l’âge de seize ans, la colère et la haine de la mentalité bourgeoise deviennent les repères de sa vie. En 1968, acquis aux idées gauchistes, il milite à la Gauche prolétarienne et dès le mois de mai 1968 il veut devenir le premier militant « engagé » à écrire des romans noirs et si possible à en pervertir le style.A l’origine d’un nouveau genre littéraire, le néo-polar, il publie son premier roman noir, « Tueurs de flics », en août 1979, il s’agit d’une adaptation très libre de l’Orestie, un mythe de la Grèce antique. Le livre remporte un succès immédiat. Les lecteurs adoptent tout de suite Padovani, ce flic qui ne mâche pas ses mots, sorte d’ Inspecteur Harry importé chez nous. On salue aussi salue l’écriture rythmée et l’art de la formule qui fait mouche.
Pour Fajardie, le polar et le roman noir sont le meilleur moyen d’explorer l’envers de la société contemporaine. Dans son œuvre, où l’esprit chevaleresque de ses personnages s’oppose à la médiocrité contemporaine, son gauchisme politique de façade se conjugue avec des valeurs plutôt aristocratique, telles : l’honneur, la fidélité et souvent la fraternisation par-delà les oppositions idéologiques ou historiques.

Ses œuvres, dans leur versions publiées aux éditions NéO (reprises ensuite par La Table ronde), sont illustrées par des couvertures dessinées par Jean-Claude Claeys. Elles restituent à merveille la sombre atmosphère urbaine, la violence et la désillusion qui se mêlent dans l’œuvre de Fajardie. Il est l’ auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, dont certains adaptés au cinéma, romans historiques, romans noirs, romans pour enfants, essais, etc . et plusieurs prix récompenseront son oeuvre, dont le Prix Charles-Péguy en 2001 pour son autobiographie, et le Prix du Roman populaire en 2003 pour son roman historique, Le Voleur de Vent.

Curieusement, Wikipédia annonce déja sa disparition qui serait survenue le 1er mai (il y a 4 jours) alors que la radio en fait l’annonce aujourd’hui sans préciser de date . Echo qui résonne entre sa mort et sa naissance puisque son père, distrait, ne le déclara que le lendemain de sa naissance à l’Etat Civil… « Ce genre d’histoire de fou n’arrive qu’à moi » aurait-il ri …

Même si je me méfie toujours énormément des auteurs qui « marchent », il arrive que j’ai parfois de bonnes surprises quand je me décide à lire un bouquin ou un auteur « dont tout le monde parle ». C’était bien sur le cas pour Ellroy et là, depuis quelques temps, je me suis laissé séduire par Fred Vargas : vargas.jpg je suis en train, mine de rien, de me faire toute la série (j’en suis à « sous les vents de Neptune ») et ça me plait beaucoup … j’adore son humour… J’aime bien aussi tous ses personnages, principaux comme secondaires tous dépeints avec le même soin … j’aime beaucoup leur côté « décalé » , et le fait qu’ils soient complètement atypiques. Sans parler des intrigues qui sont plutôt bien fichues… Josée Dayan a fait une adaptation pour la télé de « Sous les Vents de Neptune » justement, que je n’ai pas vue, avec Jean Hugues Anglade dans le rôle du commissaire Adamsberg et Jacques Spiesser dans celui de son adjoint Danglard … alléchant : j’espère qu’ils le repasseront …

Je viens de relire « la Nuit de saint Germain des Prés » de Léo Malet, aux éditions des Autres et j’ai eu envie de faire un petit topo sur Burma, Nestor de son p’tit nom …

Un « privé » de l’époque héroïque

Nestor Burma, celui qui « met le mystère knock out », c’est le type même du « privé » de l’époque héroïque. Très porté sur « le lait de panthère », il y a belle lurette qu’on ne peut plus compter sur les doigts d’une main (des deux non plus d’ailleurs) les gueules de bois qu’il endure au sortir de longues nuits d’enquêtes imbibées puisqu’on sait bien que l’alcool, comme la fréquentation assidue des bistrots, stimulent tout particulièrement l’intellect… Il ne crache pas non plus sur les belles filles avec une très nette et très suspecte préférence pour les « femmes-enfants », étant bien entendu dès le départ qu’aucune n’arrivera pourtant jamais au niveau de la cheville (parfaite) de son Hélène de secrétaire.
En revanche, ce qu’il n’aime pas beaucoup , même s’il semble parfois les collectionner, ce sont les coups de matraque qui explosent régulièrement son vieux galure cabossé. Quoi qu’il en soit, c’est toujours en philosophe qu’il s’expose aux plaies et bosses inhérentes à son foutu gagne pain : « l’affaire prenait enfin tournure, on se décidait à me taper dessus » (p.140). Idem pour la découverte des colis humains et sanglants dont il s’est fait une spécialité : « Saint Antoine de Padoue, faites trouver à Nestor Burma les cadavres qui lui sont aussi nécessaires que l’oxygène » (p.100).
On devine sans peine qu’au cinéma, un Nestor Burma américain serait apparu sous les traits d’Humphrey Bogart (dixit son créateur et noblesse oblige), mais en bon français, il fut René Dary avant d’être Guy Marchand, et Galabru lui prêta aussi sa lippe ainsi qu’un Michel Serrault plutôt atypique.

L’ethnologue d’un Paris défunt

Mais Nestor Burma ce n’est pas que cette gravure d’Epinal, tellement conforme à l’imagerie populaire. Nestor Burma c’est aussi Léo Malet qui promène son cynisme réjouissant et sa gouaille irrésistible du haut de sa « vieille bonne vache de pipe à tête de taureau ». Léo Malet, le poète surréaliste amère et déçu (p.42: « et puis un nom. Quelque chose comme Grindel. Le vrai nom de mon défunt ami Paul Eluard », et p.69: « je me suis établi détective comme je me serais installé poète. Sauf que j’ai une plaque à ma porte au lieu d’avoir une plaquette dans mon tiroir. Je suis un franc tireur. Je gagne mon boeuf au jour le jour, sans l’aide de personne ou presque, semblable à celui qui s’enfonce dans la jungle, un fusil aux pognes, pour chasser ses deux repas et son paquet de gris quotidiens »). Léo malet, l’amoureux d’un Paris pittoresque et provincial qu’on n’avait pas encore livré à la pioche ni confié à l’imagination délirante des promoteurs. Léo Malet l’ethnologue, l’observateur de cette jungle qu’est la grande ville, et de ses habitants, humbles ou suffisants, proies et prédateurs, petits truands canailles ou gangsters de haute volée. De la série des « Nouveaux Mystères de Paris », Gilbert Sigaux disait « Malet y met en scène les secrets de la ville et les secrets des personnages ».

Saint Germain des Prés

Dans « la Nuit de Saint Germain des Prés », c’est le Ve arrondissement qu’il nous fait découvrir dans une ténèbreuse affaire de bijoux volés dont il suit la trace parsemée de cadavres frais et sanglants à travers un Saint Germain peuplé de musiciens : « quelques connaisseurs applaudirent frénétiquement. Ils n’avaient pas tort. Cela représentait une belle performance. Ce mec enfonçait Armstrong » (p.39), et d’une faune hétéroclite de rats des caves, faux bohêmes inoffensifs ou jeunes gens sans volonté. On y rencontre également un raté qui met son point d’honneur , en inversion proportionnelle, à descendre d’un cran dans la déchéance à chaque échelon gravi par son ex maitresse dans la gloire du 7e Art … car il ne faut pas oublier non plus le Malet passionné de cinéma et figurant notamment dans l’inoubliable « Quai des Brumes » : « à côté de nous le couple aux allures cinématographiques jouait la scène du baiser jusqu’à essoufflement. Apparemment ni l’un ni l’autre n’était asthmatiques » (p.21). Et tandis qu’un écrivain sur le retour de l’âge cherche à doper son inspiration en organisant des réceptions largement arrosées et par des moyens vraiment très spéciaux, Burma nous promène, cynique et jovial souvent, sentimental et désabusé toujours, à travers des hôtels sordides ou luxueux, des snacks-bars et des bistrots, en passant par les cafés littéraires et l’élection d’une Miss Poubelle qui, contre toute attente, contribuera pour beaucoup à lui livrer la clé d’une énigme particulièrement embrouillée.

L’inspecteur John Rebus est un héros récurrent extrêmement sympathique qu’on a plaisir à retrouver à chaque épisode de la série qui le met en scène. Il est inspecteur détective dans la police d’Edimbourg et la ville, qu’il connait par coeur, tient elle aussi un rôle de premier plan dans les intrigues souvent compliquées que sait concocter avec maitrise Ian Rankin. Rebus ne se démarque pas fondamentalement de l’archétype du héros de roman policier … il est divorcé, quitté par sa femme, dont il a une fille, parce qu’elle ne pouvait plus supporter qu’il donne tant de son temps à son métier et sa nouvelle compagne prendre plus tard la même décision. Il a des problèmes d’alcool mais sait parfois les maitriser et il passe son temps à se culpabiliser. Il ponctue ses pensées et ses actions par l’évocation, en situation, de morceaux de rock des années 1970-1990 et entretient un rêve : faire tomber le chef de la pègre locale, son ennemi intime, le Gros Roger avec lequel il entretient pourtant des rapports ambigus, allant même jusqu’à passer des pactes objectifs avec lui… Le personnage est profondément humain, dans tous les sens du terme, l’auteur a beaucoup d’humour, les intrigues sont complexes et bien ficelées et les personnages secondaires très attachants, je pense surtout à Siobhan Clarke (sergent dans la police) et aux rapports qu’elle entretient avec Rebus, et à Sammy, sa fille qui a perdu l’usage de ses jambes après avoir été renversée par un chauffard. Sans oublier la ville d’Edimbourg qui est présente à chaque page. Exactement le genre de personnages qu’on aime voir évoluer au fil des livres et des années dont les archétypes sont, à mon sens, les protagonistes de la série du 87e District d’Ed Mc Bain … malheureusement, et il semble que ce soit là une maladie spécifique à l’édition française, les livres traduits de Rankin sortent n’importe comment chez nous, sans aucune considération pour la chronologie et dans n’importe quelle collection (Livre de Poche, Folio, etc…), c’est aussi un manque de considération pour l’auteur et par ricochet pour le lecteur …

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