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Un très beau texte sur Samain et sur l’approche de la nouvelle année : « Je suis le blé d’hiver« … et le fait que ce soit « ma » Béa qui l’ait écrit, n’entre en rien dans cette appréciation:

http://atelierdetigialion.wordpress.com/

Entretien avec Boubaker El Hadj Amor, imam local, paru dans le journal La Nouvelle République, au sujet de la future mosquée de Poitiers

“ Une mosquée digne de ce nom doit avoir un minaret ”

> Aucune envie de choquer ou de heurter. « A l’origine, le minaret a une fonction d’appel à la prière. C’est un peu comme le clocher d’une église installé le plus haut possible pour être entendu par le maximum de personnes. Dans les pays musulmans, à une époque où la sonorisation n’existait pas, c’était pour faire monter la voix. Aujourd’hui, ne serait-ce que parce que nous n’avons aucune envie de choquer, de heurter, de montrer que l’on envahit, ou de faire réagir les plus extrémistes, le minaret ne servira que comme élément d’ornement et d’appel visuel. »

> Le minaret est un élément marquant. « Même si l’islam s’adapte à chaque pays et à son architecture, une mosquée digne de ce nom ne peut pas échapper à avoir un minaret. C’est un élément marquant. Celui de Poitiers fera 21-22 mètres, mais il comprendra une partie non visible puisque nous avons un terrain enterré de 7 à 8 mètres. En terme visuel, le minaret ne débordera pas du bâtiment d’une façon choquante ni provocante. »

> La mosquée ne sera pas un espace clos entre musulmans. « Ce que l’on espère dans un pays comme la France, c’est d’être présents dans la communauté nationale. C’est pour cela qu’il y aura aussi une bibliothèque, une salle de conférences et d’autres éléments. Tout cela dans le but de nous ouvrir sur la communauté nationale. La mosquée ne sera pas un espace clos entre musulmans. Nous espérons que, demain, chaque Poitevin aura l’envie d’aller une fois à la mosquée pour visiter, se renseigner sur l’islam ou la culture musulmane. »

tout cela à deux pas de chez moi …

un nouveau pas franchi dans l’offensive, qui ne m’inspire pas vraiment de commentaire … si ce n’est celui là :
http://www.youtube.com/watch?v=BcyKqaU5BP4&feature=related

(Assez ironiquement, est-il besoin de rappeler qu’en 1987, Philippe Randa écrivait « Poitiers demain », dont voici la quatrième de couverture :
« Après l’an 2000, la Troisième Guerre Mondiale embrase la terre. En quelques heures la France est ravagée, sa population décimée. Une fois la paix revenue, de petites communautés survivent, peureuses et désemparées dans un pays dévasté.
Ces communautés doivent se défendre contre les bêtes sauvages et, surtout, contre les bandes de pillards venues capturer des esclaves pour les marchés des grandes cités méditerranéennes où se sont installés les envahisseurs qui ont pour objectif la conquête de la France et de l’Europe.
Dans un petit village normand, un héros, Gautier, se lève pour faire face au danger. Il parviendra à force de courage et d’énergie à rassembler les dernières forces européennes et à les mobiliser contre l’ennemi venu du sud.
Pour en finir, les hommes du sud envoient une immense armée à la recherche des noyaux de résistance. Une formidable bataille va avoir lieu à Poitiers entre l’armée nouvelle que les Français ont mise sur pied et celle des envahisseurs, cinq fois plus nombreuse et mieux aguerrie. Le destin de l’Europe dépend du courage d’un petit nombre de ses fils »
.)

« Rester seul, délibérément, dans une société où chaque jour davantage votre intérêt évident est de vous agréger, c’est cette forme d’héroïsme que je vous convie ici à saluer. »

Henry de Montherlant : »Textes sous une Occupation ». Gallimard

J’ai l’impression que quand on parle du martyrologe païen,des exactions, assassinats, viols en tous genres et tout ce qui a pu en être la toile de fond, pratiqués par les chrétiens sur les païens, c’est à dire par des hommes sur d’autres hommes, on a en réponse, au mieux un léger haussement d’ épaules et des yeux levés vers le ciel mais aussi plus souvent, en réaction, un mouvement d’exaspération… ouais bon, et alors ? c’était pas si terrible, quelques débordements par ci par là, des petits mouvements d’humeur, et puis c’était pour leur bien de toute façon, même Torquemada était naturellement bon, qui soutenait qu’en faisant souffrir les hérétiques, il se sacrifiait pour leur octroyer le salut éternel en se damnant lui-même … parce que le christianisme c’est quand même une religion d’amouuuuuuuur et de salut… n’empêche, ouais n’empêche que c’est par millions, si ça se trouve, qu’on peut compter les martyrs païens parce que ça s’est échelonné sur des siècles et que le temps ne fait rien à l’affaire … du passé ? Oublier le passé ? Pardonner ? Parce qu’ils nous torturaient, nous brisaient, dans des gerbes de sang et de souffrances, nous envoyaient ad patres justement pour la plus grande gloire de leur « Pater » et de son rabbin de fils et pour notre ….. bien ? Bon d’abord « pardonner », c’est pas les cathos qui en parlent parce qu’ils estiment n’avoir rien fait de mal et que ça ne leur viendrait même pas à l’esprit mais le plus souvent ceux qui devraient précisément ne pas oublier et qui, les dieux savent par quelle sorte de masochisme plus ou moins conscient estiment que leurs ennemis méritent une plus grande latitude que leurs amis mêmes. Et puis, je trouve qu’il est toujours bien présent le passé, un petit tour sur le Net suffit, sites cathos débordant de mensonges, d’approximations et de raccourcis, gluant de bons sentiments, badigeonnés de la plus épouvantable mauvaise foi … que s’ils en avaient les moyens, ils nous referaient bien goûter aux joies de la Question, à la douceur de la corde du gibet, à la chaleur des flammes du bûcher … pour notre bien …
Qu’on ne s’y trompe pas, aucune victimite dans ma démarche, je me fiche comme de ma première liquette qu’on nous plaigne ou pas …ce n’est pas une attitude païenne que de vouloir attirer les sanglots de la foule … j’ai simplement la conscience d’accomplir un … ben oui il y a des fois où l’on est obligé d’employer des mots ou des concepts à la mode … devoir de mémoire…

+323 : l’empereur Constantin, premier souverain ouvertement favorable aux Chrétiens, ordonne la destruction du temple d’Aphrodite à Aphaca (Liban) et du temple de Mambré (Palestine), sensé « profaner le lieu où est apparu Abraham ».
+326 : destruction du temple d’Asclépios à Aigeai (Cilicie)
+330 : fermeture du temple de Belenos-Apollon à Bayeux.
+346 : première interdiction des cultes païens.
+353 (1er août) : défaite du dernier prince païen, Magnence, face à Constance II.
+353 (23 novembre) : interdiction des sacrifices nocturnes.
+354 (1er décembre) : interdiction sous peine de mort des sacrifices dans l’enceinte des temples.
+356 (19 décembre) : interdiction des rites utilisant les statues comme support.
+357 : dernier ex-voto au temple d’Apollon à Rome.
+359 : dernier sacrifice aux Dioscures à Rome.
+363 (26 juin) : mort de l’Empereur Julien, le dernier souverain païen d’ Occident.

+364 (août) dernier édit de tolérance envers les Païens de Valentinien.
+365 : règne éphémère de Procope, dernier Empereur païen d’Orient.
+367 : malgré les protestations du Papoe, restauration par le préfet de Rome, le païen Vettius Agorius Praetextatus du portique des XII Olympiens.
+370 (12 mars) : éxécution du philosophe et théurge Maxime d’Ephèse, ancien conseiller de Julien ainsi que du philosophe Simonidès.
+371 : début de la christianisation officielle de la Gaule par Martin : destruction de lieux sacrés, de temples, d’arbres, de fontaines …
+383 : influencé par Ambroise, l’Empereur Gratien abandonne le titre de Pontifex Maximus et supprime les dernières subventions versées à des prêtres païens.
+384 : majorité « chrétienne » au Sénat : conversions dictées par l’intérêt et la crainte.
+386 : intervention armée pour détruire les temples de Palmyre et d’Apamée. Les milices chrétiennes terrorisent l’Egypte, le Liban, la Syrie…
+389 : dernière ouverture (connue !) d’un mithraeum à Sidon.
+390 : plaidoyer païen du Préfet de Rome Symmaque et discours « Pro templis » du dernier grand rhéteur grec Libanios, ami fidèle de Julien.
+391 (24 février) : interdiction des cultes païens à Rome.
+391 (26 juin) : idem en Egypte. Destructions massives, notamment celle du Sérapeion d’Alexandrie malgré la résistance armée du philosophe Olympios; répression des révoltes, fuite des fidèles …
+392 : mort du dernier Préfet du Prétoire non chrétien Tatianos.
+392 (15 mai) : le roi franc Arbogast, un païen, prend le pouvoir à Rome avec l’aide des grandes familles fidèles aux Dieux, les Symmachi et les Flaviani.
+392 (8 novembre) : interdiction par Théodose de tous les cultes païens et suppression de la liberté de pensée. Le souverain chrétien ordonne la fermeture et la destruction de tous les temples.
+393 : interdiction des Jeux Olympiques.
+394 (5 septembre) : défaite de l’armée d’Arbogast qui arbore les étendards frappés au portrait d’Hercule. Fin de la dernière tentative de restauration païenne et épuration des grandes familles.
+398 : Porphyre (le « saint », pas le philosophe auteur du « Contre les Chrétiens »!) fait fermer les temples de Gaza.
+399 : ordre donné au Préfet de Damas de raser les temples ruraux. Vague de destructions de temples en Afrique avec la bénédiction d’Augustin. Répression des révoltes populaires.
+402 : destruction des derniers temples de Gaza et répression des révoltes consécutives.
+405 :saccage des temples de Phénicie par les moines.
+408 : confiscation des revenues des derniers temples.
+408 (14 novembre) : édit fermant la haute administration aux non-chrétiens. En Italie, le comte Générid s’oppose à son application.
+410 : dernier culte druidique attesté en Gaule armoricaine.
+410 (24 août) : siège de Rome par Alaric, dont les hommes sont « chrétiens ». Le Pape refuse les prières païennes pour protéger la ville. Après le sac, les Païens sont dénoncés par les Chrétiens aux bons Barbares…
+415 : assignation des prêtres païens à résidence, confiscation des biens des collèges en Afrique. Assassinat d’Hypathie, poétesse et philosophe païenne née en 370, par les moines manipulés par l’évêque Cyrille d’Alexandrie. Elle est tuée à coups de tessons, son corps est déchiqueté et ses morceaux exhibés dans les rues puis brûlés.
+416 (7 décembre) : les Païens sont exclus de l’armée, de l’administration et de la justice.
+423 : les Empereurs Honorius et Théodose II promettent protection aux païens «qui se tiendront tranquilles ».
+431 : Concile d’Ephèse qui décide d’y fixer le lieu d’enterrement de la mère du rabbin Ieschoua de Nazareth. Les temples de cette ville sainte vouée à Artémis sont détruits: place aux églises !
+435 : peine de mort renouvelée pour les Païens pratiquants. Nouvel édit ordonnant la destruction des temples encore intacts.
+438 (31 janvier) : confirmation de la loi prévoyant la peine de mort pour les Païens.
+451 (4 novembre) : peine de mort prévue pour les pratiquants étendue aux propriétaires du local où a lieu le culte.
+455 : pillage de Rome par Genséric.
+475 : dans la plaine du Landry, à l’emplacement d’un lieu de culte druidique, construction de la première abbaye de Catulliacum (rebaptisée Saint Denis)
+476 : fin de l’Empire romain d’Occident.
+ 482-488 : dernières révoltes païennes en Asie Mineure. Le poète païen et aventurier Pampréprios est décapité en 488.
+485 (27 avril) : mort du philosophe grec Proclos à Athènes, dernier grand philosophe non chrétien.
+486 : chasse aux temples clandestins d’Isis en Egypte. Assassinat du dernier des grands généraux païens, Marcellinus, vainqueur des Vandales en Sicile et en Sardaigne.
+496 (21 décembre) : Clovis, roi des Francs, choisit  de se faire « chrétien ». Conversion obligée de tous les autres Francs.
+515 : christianisation totale de la région de la Mer Morte. L’empereur Justinien rend le baptême obligatoire et renouvelle la peine de mort prévue pour les non chrétiens.
+529 : Justinien ferme l’école platonicienne d’Athènes. Fuite des philosophes en Perse et survie d’une école néo-platonicienne païenne à Harrân jusqu’au XIème siècle.
+537 : fermeture officielle du temple d’Isis à Philaë dans le sud de l’Egypte.
+542 : Jean d’Ephèse est nommé prévôt préposé aux Païens d’Asie Mineure. Il s’ensuit aussitôt une vague de persécutions anti-païennes sans précédent.
+550 : christianisation totale de la Galice et de la Sardaigne.
+555 : fin du culte de Baal à Balbeck au Liban.
+573 : bataille d’Armtered (région de Carlisle en Grande-Bretagne). Fin du dernier royaume païen de la région. Le druide Merlin s’enfuit en Ecosse.
+580 : l’empereur Tibère déclenche une nouvelle vague de persécution anti-païenne, surtout au Liban.. Des milliers de païens sont arrêtés, torturés puis crucifiés. Parmi eux le gouverneur d’Antioche, Anatolios, surpris en train de prier Zeus.
C’est la première Inquisition connue.
+582 : l’empereur Maurice relance les persécutions et les tortures.
+589 : concile de Narbonne qui condamne l’habitude de vouer le jeudi à Jupiter.
+625 : concile de reims qui condamne les Chrétiens qui participent aux festins des Païens.
+743 : concile de Lestines, qui condamne les « superstitions vivaces » : Sacra Louis et Mercuri.
+772 : Charlemagne commence la christianisation forcée des saxons. Destruction de l’arbre cosmique d’Irminsul dans le temple d’Eresbourg.

+782 : massacre de Werden : 4500 Saxons ayant refusé d’être baptisés son tués.
+789 : loi contre le culte des arbres, des pierres et des fontaines.
+794 : loi qui oblige de couper les arbres sacrés.
+800 : Charlemagne ordonne la destruction des « pierres païennes ».
+850 : christianisation des derniers villages païens du Péloponnèse dans le sud de la Grèce.
+867 : capitulaire de Louis le Débonnaire, « contre Diane, les sorcières et le retour de l’idolâtrie ».
+950 : fermeture du temple païen de Carrhae, le dernier en terre d’Islam.
+966 : christianisation forcée de la Pologne.
+978 : mort du dernier roi d’Irlande ayant encore eu des druides à sa cour : Domnal Hua Neill.
+989 : baptême du prince Vladimir en Russie.
+997 : christianisation de la Hongrie.
+1037 : dernières révoltes païennes en Pologne.
+1047 : défaite des derniers Normands païens au Val des Dunes devant le futur Guillaume le Conquérant.
+1050 : destruction de l’école platonicienne de Carrhae par les Turcs seldjoukides. Fin de la christianisation officielle de la Scandinavie.
+1230-1283 : christianisation (ou extermination) des tribus borusses dans les Pays Baltes, conquête de la Prusse et attaque de la Lithuanie païenne par les chevaliers Teutoniques.
+1386 : union de la Pologne et de la Lithuanie qui met ainsi fin au dernier paganisme d’Europe, celui des Lithuaniens.
+1452 : mort du philosophe bysantin Georges Gémiste Pléthon, considéré comme le premier des « néo-païens ».
+1453 : fin de l’empire romain d’Orient.
+1493 : début de la christianisation forcée des Indiens d’Amérique. Le concile de Trente relance une nouvelle vague de christianisation des campagnes qui durera plus d’un siècle.
+1850 : début des nouvelles vagues missionnaires (parfois armées) en Afrique et en Asie.
+1937 (14 mars) : Pie XXII : « Notre Dieu (…) n’admet ni ne peut admettre à côté de lui aucun autre dieu ». (Encyclique « Mit brennender Sorge »)
À vous de remplir les dernières années…
Source : revue « Message » du Groupe Druidique des Gaules .


Le bilan est terrible … On a pourtant, dans ce martyrologe, fait qu’effleurer l’Inquisition … pour en savoir plus , on lira ce texte avec profit: http://www.webnietzsche.fr/

« « L’inquisition est, comme on sait, une invention admirable et tout à fait chrétienne pour rendre le pape et les moines plus puissants et pour rendre tout un royaume hypocrite. On regarde d’ordinaire saint Dominique comme le premier à qui l’on doit cette sainte institution. Mais le premier grand Inquisiteur fut le Dieu de la Bible qui chassa Adam et Eve du jardin d’Eden pour les punir d’avoir désobéi. » (Voltaire)

L’hérésie est d’abord une notion juive. Saul de Tarse persécutait déjà les disciples de la secte baptiste ou essénienne, et c’est dans les épîtres de Paul qu’on a tiré le venin de l’inquisition, car il est resté le même après sa conversion. Voltaire se pose des questions sur St Paul mais ne va pas jusque là dans son Dictionnaire philosophique.

Le Tribunal de l’Inquisition, qui fut confié à l’ordre des dominicains, jugeait les dissidents libres penseurs ou les chercheurs soupçonnés de sorcellerie. Mais, dans certains pays, les inquisiteurs appelaient à la délation, et employaient toutes sortes de tortures pour faire avouer les plus récalcitrants. On appelait cela la question. Cela pouvait conduite au bûcher pour y être brûlé vif, ce qui constituait un spectacle extrêmement cruel sur la place publique, mais qui plaisait. Il y eu dans toute l’Europe des centaines de milliers de bûchers au cours de 14 siècles d’intolérance religieuse. Certains monarques s’en mêlèrent pour gagner de l’autorité et pour renflouer les caisses du Trésor royal, comme en Espagne où on compte 32 000 hérétiques brûlés vifs !!! Ce triste bilan est tellement effrayant qu’il est contreversé ou désavoué par l’Église de Rome. La sorcellerie est, au départ, une survivance des religions païennes dans lesquelles les fidèles croient pouvoir communiquer, par magie, avec les forces de la nature. Puis, au fil du temps, à mesure que triomphe le christianisme, le sorcier est présenté comme entretenant un commerce avec le diable, et il est, à ce titre, pourchassé par l’Église catholique désormais toute-puissante. Vers 1485 paraît le Malleus Maleficarum (le Marteau des maléfices) manuel de lutte contre les démons, qui devient rapidement le bréviaire de tous les inquisiteurs. Les femmes, sexe faible, sont plus souvent dénoncées comme sorcières, que les hommes comme sorciers. Machisme ? Les pauvres sorcières qui avaient quelque particularité anatomique (les rousses ou un grain de beauté mal placé) étaient persécutées car on voyait là la marque du Démon. Aujourd’hui tout est oublié, la contestation a fini par s’éteindre, suite aux autodafés. L’hérésie a causé des schismes et obligé l’Eglise à réunir des conciles…

Depuis 1998, les archives secrètes du Vatican sont ouvertes aux historiens pour la période antérieure à 1945. L’Église Catholique Romaine s’est alors sentie obligée de faire repentance le 15 mars 2000 pour les lourdes fautes commises dans le passé. Reconnaissant officiellement et publiquement au nom de l’Eglise les erreurs et les crimes passés – des croisades prêchées par ses représentants de l’époque à tous les crimes de l’Inquisition, notamment les bûchers vivants allumés pour délit d’opinion -, le pape Jean-paul II a présidé une grand-messe spéciale de repentance avec rituel spécial. Bel aveu du déclin de l’Eglise – cela annule toute prétention à l’infaillibilité. »

L’écrivain américain Tony Hillerman, qui vient de mourir à Albuquerque (Nouveau-Mexique, sud-ouest) à l’âge de 83 ans, était l’auteur de polars ethnologiques à succès, mettant en scène avec justesse des indiens navajos à qui il avait restitué des pans entiers de mémoire.

Né le 27 mai 1925 à Sacred Heart (Oklahoma), d’ascendance allemande et anglaise, Tony Hillerman avait passé l’essentiel de sa vie à Albuquerque où il avait notamment enseigné le journalisme de 1966 à 1987.


Ses parents sont cultivateurs. Il va à l’école avec des petits Indiens pottawatomies ou séminoles. « Les tribus de ces gens avaient été disloquées, ils n’avaient aucun souvenir de leur culture indienne », déplorera Hillerman.

Jeune, il est blessé en Alsace durant la Seconde Guerre mondiale et sera décoré. De retour dans son pays, il devient journaliste, entre à l’agence United press, travaille à Santa Fe (Nouveau-Mexique). Il découvre Graham Greene, Raymond Chandler ou les enquêtes du commissaire Maigret de Georges Simenon et commence à écrire ses polars qu’on qualifiera par la suite d' »ethnologiques ». D’emblée, ses histoires se situent dans une réserve navajo.

Tony Hillerman met en scène un vieux lieutenant de la police tribale navajo, Joe Leaphorn, dans « La voie de l’ennemi » (1970, paru chez Rivages comme toute son oeuvre en français), « Là ou dansent les morts » (1973) et « Femme qui écoute » (1978).

Entre ensuite en scène l’enquêteur Jim Chee, lui aussi navajo, dans « Le peuple des ténèbres », « Le vent sombre » (1982, porté au cinéma comme d’autres de ses titres) et « La voie du fantôme » (1984, qui se passe, lui, dans les bas-fonds de Los Angeles). Les deux protagonistes sont réunis pour la première fois dans « Porteurs de peau » (1986).

Leaphorn est taciturne, obsédé par la mort de son épouse, adaptant les techniques ancestrales de son peuple à son travail. Il passe sans problèmes des jours et des nuits derrière un rocher pour mieux filer un suspect. Le vent, la pluie sont ses amis. Chee est jeune, romantique, plus fragile, tiraillé entre son monde et celui des blancs mais lui aussi veut continuer de vivre selon la manière navajo.

Tony Hillerman, lauréat de plusieurs prix littéraires et dont les livres ont longtemps figuré sur la liste des best-sellers du New York Times, a aussi écrit dans les années 1990 d’autres polars où le vol de l’aigle ou la forme d’un nuage comptent autant que les ordinateurs: « Coyote attend », « Les clowns sacrés », « Le premier aigle » ou « Le vent qui gémit ». On lui doit aussi une autobiographie: « Rares furent les déceptions » (2001).

Ses livres, largement traduits, sont étudiés dans les écoles navajos. La critique a souligné la justesse des détails avec laquelle Hillerman dépeint ses histoires et ses personnages. A tel point que beaucoup de lecteurs ont longtemps cru qu’il était lui-même navajo.

Des Indiens lui ont dit: « comme les histoires que nos grand-mères nous racontaient, les vôtres nous rendent le bonheur d’être navajos ». Pourtant, ce géant calme, qui visait en priorité à « décrire des personnages qui soient réels pour le lecteur », n’hésitait pas à ternir le romantisme souvent associé à ces peuples: « qu’ils soient Navajos n’y change rien: les policiers de la réserve se comportent comme n’importe quel flic », disait-il.

Source : L’Internaute Actualité

Cette nuit, on change d’heure, on passe à ce qu’ils appellent « l’heure d’hiver »… l’heure d’hiver instituée en fonction de « l’heure d’ été »,consistant à ajuster l’heure locale officielle, généralement d’une heure par rapport au fuseau horaire standard pour les périodes du printemps, de l’été et du début de l’automne … vous n’avez pas compris grand chose ? Ben moi non plus mais il faut savoir qu’en principe l’intérêt de l’heure d’été réside, selon ses promoteurs, dans les économies d’énergie qu’elle est censée permettre, sur la base d’une meilleure utilisation de la lumière solaire naturelle pendant la période estivale : cette approche est très critiquée.

Tout ça montre bien qu’un abîme nous sépare du monde des celtes antiques et de leur rapport au temps.

« Ils ne connaissaient pas le calendrier romain, cette fatalité qui rend triste à la tombée de la nuit. Chez les Celtes, le jour commence avec le coucher du soleil !

    – on est décalé …

– non, les cycles ne changent pas. Les gens continuent à dormir la nuit et les coqs à chanter à l’aube. C’est la perception des choses qui n’est pas la même. Vous par exemple, si vous attendiez le crépuscule comme la promesse d’un autre jour, vous ne vous sentiriez pas dans la peau de l’enfant qu’on envoie se coucher malgré lui. Vous passeriez la soirée à savourer le jour qui commence, et vous le couperiez d’une nuit de sommeil pour mieux le continuer. Vous échapperiez au zénith, cette apothéose de midi qui ne laisse pas d’autre choix que le déclin. Dans une journée celte, il n’y a pas cette notion de première et de deuxième partie de la journée. On commence avec le crépuscule, on entre dans la nuit, on retrouve la lumière et on termine au crépuscule. Les plages d’obscurité et de lumière sont mieux réparties. »

Florence Lautréadou : « Ouest » (ed. Jean Picollec)

Il y a des jours comme ça, où l’on trouve que l’actualité est vraiment trop déprimante … alors plutôt que de se livrer à des considérations perso sur les galipettes du boss du FMI, ou sur le fils du boss de l’Etat qui vient de créer un nouveau parti tout en potassant sa Thora, ou sur le boss des cathos qui s’écrase devant la menace s’il béatifie, ou sur Luc Besson qui pleurniche sur la dureté de sa vie de boss d’entreprise ou sur les mensonges de l’OCDE qui affirme que la pauvreté et les inégalités ont reculé en France, autant aller faire un tour dans la mythologie, les personnages qu’on y croise sont plus intéressants …

… voilà donc l’autre version de Taliésin

« L’histoire de Taliesin débute en Pennlyn, alors que Tegid Voel le Chauve en était le seigneur. Il était marié à Kerridwen, célèbre de sa grande connaissance des choses hermétiques. Trois enfants étaient nés de cette union : Creirwy, une des plus belles enfants qui soient; Morvran, un des plus laids qui soient et Afang Du, le jeune homme le moins favorisé du monde. Afin d’aider ce dernier à devenir un grand homme, elle conçu un jour pour lui un chaudron de connaissance et d’inspiration dont elle connaissait tous les éléments. Ce chaudron devait bouillir une année complète et donner trois gouttes grâce auxquelles Afang Du serait illuminé. Pour mener à bien son projet, elle désigna deux hommes pour surveiller le liquide et entretenir le feu : un vieil aveugle du nom de Mordra et un jeune homme du nom de Gwyon Bach.

Ainsi l’année s’écoula jusqu’au dernier jour, alors que Kerridwen était absente. Le jeune Gwyon, qui avait passé une très mauvaise nuit, vint à s’endormir dans son quart, et tandis qu’il sombrait dans l’inconscience, le chaudron se mit à bouillir. Trois gouttes brûlantes furent alors éjectées du chaudron jusqu’au doigt de Gwyon qui, sur le coup, le porta à sa bouche. Ces gouttes n’étaient nulles autres que celles destinées à Afang Du, porteuses de connaissance et d’inspiration. Comprenant aussitôt que la colère de Kerridwen pourrait lui être fatale, Gwyon Bach prit la fuite sans plus attendre. Il ne put aller bien loin que Kerridwen l’avait déjà pris en chasse avec le désir de le réduire à néant. S’ensuivit une course folle où, voyant le fugitif prendre forme d’un lièvre, Kerridwen se transforma en chien. Arrivant près d’un cours d’eau, Gwyon se transforma en poisson que la sorcière pourchassa en loutre. Le poisson devint oiseau, la loutre se fit faucon, puis, apercevant des grains sur le sol, le jeune homme prit forme d’un grain de blé et s’y camoufla. La sorcière, futée, devint poule et avala le fautif.

Seulement l’ingestion n’eut pas l’effet escompté. Après quelques mois, Kerridwen s’aperçut qu’elle était grosse. Elle attendait un enfant? Son mari était parti depuis longtemps combattre les pirates Gaëls et établir des fortifications le long des côtes, aussi elle comprit immédiatement ce qui lui était arrivé. Cet enfant ne pouvait être que le jeune Gwyon qui demandait une deuxième naissance. Lorsque Kerridwen accoucha, se fut avec le désir de tuer l’enfant. Mais le poupon naquit si beau qu’elle n’eut le cœur d’aller au bout de son reste. Kerridwen lui construisit une sorte de couffin de jonc et le confia à la bienfaisance des eaux d’une rivière qui, loin de là, allait mélanger ses eaux à celles de l’océan.

Il fut ballotté au gré des flots neuf jours et neuf nuits sans jamais pleurer ni la soif ni la faim, car l’eau de pluie prenait soin de le désaltérer alors que de tout petits poissons sautaient de l’eau pour atteindre sa bouche. C’est au dixième jour qu’il atteignit la terre du roi Gwyddno, connu pour posséder l’une des treize merveilles de Bretagne, un filet qui, chaque soir qu’il est mis à l’eau, rapporte suffisamment de poisson pour nourrir toutes les bouches du clan, voire plus. Or il se trouva qu’Elfin, fils de Gwyddno, s’affairait à remonter le filet quand le bébé deux fois né y arrivait. Chose étrange, Elfin, qui était l’un des garçons les plus malheureux et infortunés qui soient, ne prit aucun poisson mais un nouveau-né. Le prenant dans ses bras, il fut si ébloui par la beauté de l’enfant qu’il le nomma Taliésin et l’adopta tout aussitôt. Quelle ne fut pas sa surprise, quand, de retour chez lui, Taliésin entreprit de conter son histoire, celle de Gwyon Bach et ce, sous forme d’un chant aux sonorités parfaites. Il prit aussi soin de remercier Elfin pour son accueil chaleureux :

« Entends maintenant que tu ne le regretteras pas car je suis Taliésin et si bientôt mon nom brûlera parmi les innombrables étoiles du ciel de Bretagne, crois bien que je ne serai pas ingrat et que tu trouveras avec moi une récompense à la hauteur de ta gentillesse. »

Taliesin passa quatre années dans la maison d’Elfin, quatre années qui le virent passer d’enfant, au jeune homme qu’il est aujourd’hui au grand émerveillement des gens du roi Gwyddno. Tout ce temps, il s’appliqua à égayer son bienfaiteur qui, de timoré et voûté qu’il était, devint peu à peu un homme de compagnie agréable et de bonne conversation.

Vint un jour d’automne où Elfin répondit à l’invitation de son oncle Maelgwin Gwynedd à séjourner sur ses terres, à Degawny. Alors qu’il se trouvait là-bas, en compagnie des hommes de son oncle, à recevoir le boire et le manger, tout en écoutant les bardes chanter la gloire de ce dernier. Elfin, à qui la boisson avait fait perdre un peu la tête, se vanta d’avoir barde plus talentueux et femme plus fidèle que quiconque à Degawny.. Son oncle, entra dans une colère rouge, le fit jeter en prison, puis envoya Rhun, son fils illégitime, un jeune homme d’une beauté à laquelle aucune femme ne résistait, avec pour mission d’aller séduire la femme d’Elfin. Mis au courant de tout le stratagème, Taliesin, alla trouver sa protectrice pour tout lui raconter et lui proposer de la remplacer par une servante qui endosserait ses vêtements et ses bijoux. Rhun coucha donc avec la servante et, au petit matin, lui trancha le doigt qui portait l’anneau d’Eflin, avant de s’enfuir en direction de Degawny. Là, on fit sortir Elfin de prison pour lui montrer la preuve de l’infidélité de son épouse. Il répondit :  » Ah !! Ce doigt est trop petit, son ongle est sale, et il porte encore les traces du pétrissage du seigle, ce ne peut être celui de ma femme !!  » Maelgwin, furieux, fit remettre Elfin en prison, sous les yeux de Taliesin, car il avait suivi Rhun en secret lorsqu’il s’était enfui.

Plus tard dans la soirée, et sous la conduite d’Heinin leur chef, les trois bardes de Maelgwin se préparèrent à chanter pour apaiser le courroux de leur roi. Mais Taliesin leur avait joué un tour à sa manière, et ne sortirent de leurs bouches graisseuses que des  » bleub bleub  » maladroits et autres sons grotesques. Puis Taliesin s’avança, fit connaître à tous sa présence, et, pour mieux confondre les bardes de Maelgwin, se mit à chanter avec une telle force que son chant déclencha une tempête qui s’apaisa aussitôt les dernières notes retombées. Maelgwin, reconnaissant alors qu’il surpassait tous ses bardes et probablement tous ceux du royaume, fit amener Elfin dont il fit tomber les chaînes L’oncle et le neveu désormais réconciliés, Taliesin conseilla à Elfin de prétendre qu’en plus de la femme la plus fidèle et du barde le plus talentueux, il avait également le cheval le plus rapide, ce qu’il fit.. Trois jours plus tard, une course était organisée et Taliesin alla trouver le coureur de Elfin et le munit de 24 branches de houx brûlées en lui donnant pour instruction d’en frapper chaque cheval qu’il dépasserait avant de jeter son manteau là où le sien ferait un faux pas.

Ainsi fut fait et après qu’Elfin eut remporté la course, Taliesin l’emmena là où était tombé le manteau en lui conseillant de creuser à cet endroit précis. Il y trouva un chaudron remplit d’or et, s’étant acquitté de sa dette, lui ayant établi considération et richesse, Taliesin quitta Elfin.. C’est ainsi que Taliesin parcouru les terres du monde pour y trouver le sujet de nouvelles chansons et parfaire sa connaissance en toute chose.

Sources :

http://glorfinn.skyblog.com/5.html

http://www.bretagne-celtic.com/legende7.htm

Je viens de terminer « le Grand Suicide » de Robert Dun que Saint Loup l’avait poussé à écrire et qui m’ a passionné de bout en bout … m’étonne pas que l’auteur ait été pourfendu par des cloportes du genre de Paul Ariès, car il est lui aussi un grand éveilleur … et, sous les lignes, il répond à pas mal de questions qu’on peut se poser encore aujourd’hui. Par exemple, lors de la venue du pape, on m’a dit sur un forum que je regretterai peut être le christianisme quand triomphera l’islam … alors, pourquoi ne pas accepter de faire un bout de chemin avec les chrétiens ?

« Un vieux proverbe allemand prévient « quand on mange de la main de Rome on en crève. Attention: nous ne menons pas le même combat identitaire que les chrétiens. Leur identité, c’est le christianisme, peu importe que le chrétien soit blanc, jaune ou noir, peu importe qu’il soit sain ou taré. Une domination de l’Islam, si elle aboutissait, ne serait pas pire pour nous que le Christianisme. Elle rouvrirait même la porte à la renaissance des vertus plus viriles. Nietzsche ne s’est pas trompé en écrivant: « le Christianisme est une religion sémitique d’esclaves. L’Islam est une religion sémitique de maîtres ». Notre présence aux côtés des chrétiens pseudo-identitaristes ne profiterait qu’ à ces derniers. Lorsque des gens libres s’allient à des fanatiques infaillibles, chrétiens ou communistes, ils sont toujours les dindons de la farce ».

… et ailleurs, il met en garde contre les dangers d’un conflit ouvert : « Prenez garde, ouvriers européens : les mêmes qui vous ont submergés de dizaines de millions de musulmans pour écraser vos revendications peuvent vous exciter demain à vous battre contre ces mêmes musulmans devenus combattants. On vous dira qu’on s’est trompé (qui est “on” ?), que ces hommes n’ont pas su profiter de l’évolution qu’on leur proposait. Ne tombez pas dans le piège.

J’ai dénoncé plus clairement que quiconque les bases pathologiques des religions du désert, marxisme inclus. Je suis bien loin de me laisser gagner par les mirages infantiles de l’islam. Mais si la crapulocratie s’en prend à l’islam, ce n’est pas à cause de ses dogmes infantiles, ni à cause des tchadors d’écolières manipulées. C’est parce que l’islam reste la seule force anticapitaliste, la seule capable de faire échouer le chancre mondial de la société de consommation.

La guerre civile mondiale, à la fois raciale, culturelle et sociale ne sera pas évitée. Mais les hommes libres n’y ont aucune place. Ne vous laissez pas entraîner dans le tourbillon de folie et ne vous battez qu’en cas d’absolue nécessité, si vous êtes personnellement attaqués. »

Le Chaudron de Cerridwen contient  la Connaissance :

J’ai trouvé une version du Conte de Taliesin vu du côté de Taliesin. C’est un conte gallois rapporté par John Matthews (à moins que ce ne soit lui qui l’ait écrit ?…) dans les « Contes de Sorcières et d’Ogresses » (Pierre Dubois . Ed. Hoëbeke).

Le Chaudron Initiatique

« Je m’appelle Taliesin et suis poète. Je connais le pouvoir des mots, la force d’une syllabe placée au bon endroit, l’agencement des paroles dans un ordre propice qui fait jaillir, irréfutable, la vérité… Il y a longtemps, avant tout cela, je portais un autre nom : Gwion. J’étais domestique chez la Vieille, aucune tâche n’était trop vile ni trop immonde pour moi : c’était Gwion qui lavait Afagddu l’imbécile, le fils demeuré de la Vieille ; c’était Gwion qui touillait les potions sur le feu, quand elle mijotait quelque mauvais tour en vue de porter le malheur sur la terre des hommes. A l’époque j’étais convaincu que tous les maux du monde sortaient de ce chaudron ; mais je sais aujourd’hui que seule la vérité se trouve dans sa froide panse, une vérité qui, acceptable ou pas, est toujours terrible à découvrir. Elle n’est pas bonne ou mauvaise en soi : elle est là, tout simplement, sans passion, lisse et calme comme une vitre ou un étang tranquille entre les arbres blancs…
Un beau jour, la Vieille entra dans la hutte où elle enfermait quelques cochons faméliques, sa marmite et moi ; elle me gifla à la volée et m’ordonna de faire le feu pour chauffer la marmite en vue d’un nouveau travail qu’elle avait l’intention de commencer presque sur le champ :
« Alors, ne perds pas de temps, gamin, ou bien je vais te faire voir ta récompense. »
Ce genre d’élan de tendresse, je m’y étais habitué et j’avais appris à en tenir compte : c’était un avertissement. Je hissai donc comme je le pus l’énorme récipient noir sur son trépied et me mis en devoir de faire du feu. Puis j’emplis le chaudron d’eau comme on me l’avait appris avant de retourner me tapir dans un coin de la cabane, jusqu’à ce que l’on ait de nouveau besoin de moi.
La Vieille mit cinq jours à réunir les ingrédients de cette nouvelle préparation. Quand elle s’écartait, il fallait que je continue à faire bouillir le mélange à petits bouillons. Au bout de neuf jours, le contenu de la marmite était une sorte de soupe visqueuse et nauséabonde ; la Vieille repartit en m’ordonnant formellement de ne pas laisser son mélange bouillir ni d’y toucher de quelque manière que ce soit :
« Ou tu le regretteras amèrement ! »
Pourquoi diable aurais-je été tenté de tripoter cette horreur ? Mystère ! je n’avais d’ailleurs nulle intention de désobéir, car j’avais déjà subi le poids de sa colère : ses jolies petites mains blanches étaient capables, je le savais, d’infliger les pires supplices que l’on pût attendre d’un être humain… Pourtant, je chargeai sans doute trop de petit bois sous le chaudron : brusquement il se mit à faire de grosses bulles ; comme j’approchai pour baiser le feu, plusieurs bulles éclatèrent et quelques gouttes –trois, je crois- m’éclaboussèrent la main.
La mixture était brûlante, je jappai de douleur et mis la main à la bouche pour la sucer. Tout de suite ma tête se mit à tourner et je dégringolai dans un espace sombre et rugissant où les bruits et les sensations étaient trop forts pour moi. C’est ainsi que moi, Gwion, je me perdis et ne revins jamais. Ce que j’ai vu là-bas, c’est cela qu’il me faut raconter, car ce breuvage avait des vertus initiatiques : elle l’avait concocté pour son monstre de fils ; et quand je goûtais son goût de fiel noir, je vis toutes les maladies et tout le gâchis du monde, et le lent poison qui dévore l’âme de l’humanité. Là bas j’entrevis aussi l’aube de l’espérance, l’annonce de la présence de celui dont la présence changera le monde pour toujours –oui, jusqu’à la fin du monde- bien que je ne sache rien de tout cela, ni à l’époque, ni longtemps après.
Sensations de douleur, de peur, d’horreur. Une peut telle qu’elle glace comme une brume : elle enveloppe de façon informe et nébuleuse, mais fait aussi mal que la douleur de la naissance ou de la mort. La douleur m’entraîna au fond de l’abîme insondable où rien ne voulait plus dire quoi que ce soit, où ce qui faisait de moi Gwion était laissé loin dans le passé. Horreur de l’abîme, du vide, terreur négative qui sonne le glas de la vie, de l’espérance, de toute croyance.
Puis, la lumière. Un pinceau si perçant que, si l’on levait simplement les yeux sans précaution, on perdait la vue. Je n’étais guère averti, mais j’eus le bon sens de détourner le regard pour en observer le reflet : je ne pouvais supporter davantage que la moitié de la lumière, que la moitié de la vérité.
Des visages coulèrent vers moi, ils ruisselaient de lumière. Certains étaient avenants, d’autres renfrognés. Je n’en connaissais aucun . Je vis toutes sortes d’hommes : les uns torturés, les autres transformés, certains pleurant à chaudes larmes et d’autres riant à la vie. Je vis des femmes à la beauté mystérieuse : rien qu’à les voir, j’avais peur de ma propre âme et j’essayai de regarder ailleurs.
Puis j’entendis les voix, les appels, les cris et les hurlements. J’entendis le fracas de la bataille, de l’amour, de la naissance et de la mor,t, du supplice et du plaisir, de la joie et de la peur. Je fermai mes paupières brûlées, j’essayai d’obturer mes oreilles, mais aucune défense n’était étanche : ce ne fut qu’en m’ouvrant à tout que je parvins à tout supporter. Je m’abandonnai à ce monde de tintamarre, de lumière et de mouvement, à toutes ces sensations : elles me firent accéder à une dimension du savoir qui me rendait conscient à un point presque insupportable.
Et ce fut ainsi mais un moment seulement. Le temps d’un clin d’œil, tout le savoir et toute la connaissance furent miens. Au moment où j’accédai à cet empire de possibilités infinies, je sus que la Vieille savait que j’y arrivais : quelque chose l’avait avertie de ce qui m’était advenu. En effet je partageai désormais une part de sa connaissance, une part de sa vie.
Elle était à ma poursuite.
Je m’enfuis dans un paysage sans âge ; dans ma course je franchis des collines, des fleuves et des forêts qui s’écoulaient autour de moi comme s’ils n’avaient pas de substance : je les franchis en pataugeant. Sans arrêt, je savais la présence de la Vieille qui volait comme une ombre à la surface de la terre, de plus en plus près.
Pour hâter ma fuite, j’enfilai les gants et les oreilles du lièvre. Mais, je le savais, elle était toujours sur mes traces : elle avait opté pour la langue et les dents du lévrier, qui courait aussi vite que moi. Je revêtis donc les nageoires et la queue de l’otarie, et m’enfonçai à toute allure dans un monde aquatique, les poissons stupéfaits s’écartaient de chaque côté de ma tête. Mais la Vieille, sous la forme du lévrier, suivait ma traversée à l’odorat et se rapprochait encore ; je dus changer pour les ailes de l’oiseau, là encore elle me rejoignit : elle était faucon, elle frappa mon dos couvert de plumes. Dans une dernière tentative pour lui échapper, je me fis grain de blé dans une meule de foin. Mais je savais de cette étrange conscience que j’avais depuis peu, que j’étais pris : et, de fait, la Vieille s’était faite poule, elle me saisit dans son bec et m’avala. Elle redevint alors elle même et je m’endormis dans la tiède obscurité de ses entrailles. Là, je rêvai.
Je rêvai d’une ombre projetant une lumière : elle me montrait des lieux désolés où nulle herbe ne poussait, où les arbres étaient dépouillés et le sol sec et fendillé. Dans cette désolation surgit comme une tendre vrille verte, qui poussa des rejetons, tant et si bien qu’un réseau de verdure recouvrit la terre morte…
Je rêvai d’un homme descendant un escalier en colimaçon, d’étage en étage plus éloigné de la lumière du jour. Il balançait à la main une lanterne vacillante dont la lueur ne dévoilait que des murs gluants de moisissure. Tout au fond de ce puits s’ouvrait une salle jonchée d’excréments ; une vieille aveugle obscène, hideuse et immortelle, était accroupie au milieu des immondices : elle lui demanda d’embrasser ses plaies suintantes, ses ulcères sans nom. Comme une ignoble araignée elle suçait la vie en lui…
Je rêvai de notre mère la Terre, de ses vastes entrailles où pullulaient ces images parmi tant d’autres, tant et tant que je ne puis citer. Aveugle et sombre, je me coulai dans ces passages tièdes qui irriguaient sa masse énorme ; mes mains frôlaient des formes immondes qui glissaient sous moi…
Soudain, je me heurtai, aveugle, à une absence d’obscurité. D’abord je ne vis pas la différence, ce n’était pas quelque chose que je puisse appeler lumière. Puis une main chaude, pleine de vie, me remit vivement debout ; des ailes –étaient-ce des pétales ?- m’enveloppaient et cette chaleur avait, en outre, une voix, ni homme ni femme quelque part à l’intérieur de ma propre tête ; elle prononçait des mots qui, dans l’instant, engendraient des images. Expériences des douleurs de la création, au contenu fait d’ombres et de lumière –oh, la tendresse et la pureté…
Tout cela tournoyait, et il en venait d’autres, et toujours d’autres ; et c’était toujours différent, toujours pareil, homme et femme du même sexe, mort et naissance de la même réalité. Tout se rejoignait : c’était une naissance, mon cri de naissance qui déchirait les cieux au moment où je tombais des entrailles de la Vieille, exposé à la lumière du monde dont j’avais vu mourir et renaître l’âme…
Je m’éveillais, tout tremblant, au flanc de la montagne ; j’avais encore la coupe serrée entre mes doigts gourds, le labyrinthe en spirale se calmait enfin sous mon regard las…

Voilà ce qui clôt les lèvres de l’initié, et non la promesse faite sur le seuil des mystères. Moi, Taliesin, ex-Gwion à présent rené, né du chaudron de la Vieille dont les façons ne sauraient plus me terrifier, né du breuvage que tous doivent boire, moi, disais-je, je sais. »

Ce n’est pas le premier, ce ne sera certainement pas le dernier, mais ce projet là, qu’on a tous un jour plus ou moins caressé, a le mérite d’être réfléchi et ouvert…

…alors,  pour toutes celles et tous ceux que ça intéresse:

« La Desouchière a 5 ans
Projetons-nous un peu dans l’avenir et imaginons ce que pourrait-être la Desouchière dans quelques années. Je vais vous donner ma vision d’un avenir possible.

Trois familles sont venues s’installer au fil du temps pour y rejoindre les trois premières. Notre petite école hors contrat compte maintenant 13 élèves de tous âges.

Les gîtes de tourisme tournent à plein, notamment grâce aux stages qui y sont organisés régulièrement hors des périodes de vacances scolaires. Notre dernière session, consacrée au Moyen-âge a rencontré un vif succès avec une dizaine de participants venus de toute la France, heureux de profiter des interventions de notre invité, le spécialiste d’histoire médiévale Lionel. La semaine prochaine, nous accueillerons un groupe de camarades italiens de Lombardie.

Grâce aux dons recueillis par l’association des « Amis de la Desouchière », nous sommes sur le point de terminer la rénovation de la grange qui accueille nos activités communes. Une bibliothèque de tradition sera mise à la disposition des habitants comme de nos visiteurs. La collecte de livres organisée depuis l’an dernier sur le web a permis de réunir plusieurs centaines d’ouvrages soigneusement sélectionnés. La prochaine aide financière de l’association devrait servir à la rénovation de la chapelle du village qui en a bien besoin.

Cet été verra le déroulement de la première édition du « Festival de tradition de la Desouchière ». Ce sera encore un évènement modeste mais la programme s’annonce malgré tout alléchant et nous permettra de faire connaître nos activités à un public élargi….. »

….. pour lire la suite : http://ladesouchiere.blogspot.com/

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