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Le vin de sureau que j’avais emmené pour la Lugnasad chez S. et G. avait beaucoup plu (en passant, c’est là qu’on avait eu la démonstration de ce qu’il n’y a pas que les cathos pour faire de nombreux enfants, beaux, intelligents et bien élevés … seuls, ceux qui ne fréquentent que les tradis, sans autre horizon, peuvent affirmer une connerie pareille…un peu comme si quelqu’un qui n’aurait jamais quitté la Côte d’Azur affirmait que seule la Méditerranée est salée…)

Voilà donc la recette du Vin de sureau :

pour 6 belles fleurs de sureau : un litre de vin blanc, rouge ou rosé (12° ou 13°), 150 grammes de sucre, un verre d’eau de vie à 50°

Choisir des fleurs bien épanouies

faire macérer le vin avec les fleurs de sureau pendant 48 heures.

Filtrer.

Ajouter l’eau de vie et le sucre.

Mettre en bouteilles.

On peut consomme le vin immédiatement mais il sera meilleur si on le laisse vieillir.

Pour l’équinoxe d’Automne, c’est la liqueur, de sureau toujours, qui cette fois avait plu. C’était chez Dominique, ma marraine en druidisme (c’est effectivement bien elle ma marraine, mais les liens qui la reliaient à R.D. , ce qu’elle nous en dit et la profonde empreinte qu’on sent qu’il a laissée sur les lieux et les gens qui y viennent ou qui y demeurent font que je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’impression qu’il est, d’une manière ou d’une autre, lui aussi mon parrain…)

Pour env. 1 litre 1/2 :

500 g. de baies de sureau

1/2 l. env. d’eau-de-vie de fruits

1/2 l. de vin rouge

450 g. de sucre

Remplir de baies de sureau un bocal d’un litre.

Couvrir d’eau-de-vie jusqu’à 2 cm du bord, fermer le bocal et l’ entreposer env. 3 semaines dans un endroit chaud.

Filtrer le liquide dans une grande cruche en écrasant légèrement les baies.

Porter à ébullition le vin rouge avec le sucre,

Laisser refroidir et versez dans la cruche.

Mettre en bouteilles..

Conservation : au frais et à l’abri de la lumière env. 12 mois

DSCF1588J’ai donc décidé d’augmenter ma production l’an prochain et à cet effet, j’ai acheté un bidon de 30 litres, ça me laissera les coudées plus franches. En attendant, il faut que je trouve de la gnôle, véritable alcool de fruit, plutôt que de me contenter de vodka… j’ai bien envie aussi de faire de l’hypocrasse : en fait, depuis quelques années, je sais que c’est très « tendance » un peu snobe  dans la mouvance païenne qui conjugue souvent paganisme et reconstitution médiévale, parfois même ça va jusqu’au mélange pour en faire une espèce de jeu de rôle… Et en ce qui me concerne, je n’avais jamais été gagné encore par cette hypocrassophilie … je ne trouvais pas ça terrible, très surfait … jusqu’à ce que j’en boive (c’était pour la même Lugnasad … bien arrosée ma foi…) et que je trouve le breuvage vachement meilleur que d’habitude, tout simplement parce qu’il avait été fait avec du vin blanc , à l’encontre de ce que préconisent les recettes orthodoxes…

Pareil pour l’hydromel … lui, c’était pour Samain l’an dernier : on m’avait dit que c’était bon mais que c’était pas ….. de l’hydromel …et là, je crois qu’il faudrait que j’essaie de trouver de la levure de vin (ou de champagne, encore mieux parait-il) pour remplacer la levure de boulanger…(parce que je pense que ça n’avait pas bien ni assez fermenté)

Pour l’Hydromel (c’est la plus simple que j’ai trouvée)

1,2 kg de miel

2,5 litres d’eau

10 g. de levure

3 g. de gingembre en poudre

3 g. de poivre en grains

3 g. de cardamome en poudre

16 g. de clous de girofle en poudre

Dans une casserole faire fondre le miel jusqu’à ébullition

Ajouter l’eau chaude et bien mélanger jusqu’à ébullition.

Poursuivre l’ébullition de manière à ce que le mélange réduise à peu près d’1/4.

Verser ensuite dans une grande terrine ou dans un grand bocal en verre.

Quand le mélange est tiédi, ajouter la levure et bien mélanger.

Mettre toutes les épices dans une petite toile fine bien fermée et la mettre dans le liquide de façon à faire infuser les épices.

Couvrir le bocal avec un bouchon en liège ou avec un linge.

Laisser fermenter à température ambiante (ou sur un radiateur tiède en hiver) pendant 2 à 3 jours.

Le mélange va fermenter et risque de déborder, c’est pourquoi il ne faut pas le fermer hermétiquement.

Au bout de 2 à 3 jours de fermentation, mettre en bouteilles.

Si une mousse se forme à la surface de l’hydromel, c’est que la fermentation n’est pas terminée : il faut donc la laisser se poursuivre avant de mettre en bouteilles.

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Roger NimierSunsiaré de Larcône

Gabriel Matzneff écrit dans son Journal, en date du 29 septembre 1962 :

« Le matin. Je suis chez moi, à ma table de travail, en pantalon de pyjama, torse nu. Coup de sonnette. C’est Anne- Marie. Elle se jette à mon cou, reste un moment sans bouger, la joue appuyée contre ma poitrine. Puis, se reculant, elle me dit, les lèvres tremblantes, ses beaux yeux noirs pleins de larmes:

– Sunsiaré est morte.

Sunsiaré de Larcône, Anne-Marie m’en parlait sans cesse ces dernières semaines ; c’était pour elle mieux qu’une amie : un guide spirituel, une initiatrice. Et voici qu’hier soir elle s’est tuée en voiture avec Roger Nimier.

Les journaux publient la photo de Nimier et de Sunsiaré sur leur lit de mort, dans la chapelle ardente de l’hôpital. Le front ceint d’une bandelette, tristes et beaux comme de jeunes dieux inconnus. Inaccessibles. »

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vercingetorix

Après deux mois de siège,52 ans avant notre ère, Vercingetorix capitule à Alésia le 27 septembre. Les Gaulois sont vaincus et la Gaule est intégrée à l’ empire romain.

Selon Pierre Lance (« Alésia, un choc de civilisations »), « la défaite d’Alésia est une allégorie qui restitue l’image de toutes les défaites gauloises, tant militaires qu’idéologiques, jusqu’à 1940 inclusivement, mais qui, plus encore, symbolise toutes les défaites du Celte de toujours devant une « civilisation de l’artifice » et une « religion du système » qui, depuis plus de vingt siècles, trahissent toute espèce de nature et de réalité.

C’est la défaite de l’individualiste devant le collectivisme, du régionaliste devant le centralisme, du panthéiste devant le monothéisme, du spiritualiste devant le matérialisme, de l’Occidental devant l’orientalisme, du villageois devant la mégapole, du citoyen devant la bureaucratie, du créateur devant le technocrate, de l’artisan devant le robotisme, de la maison individuelle devant le grand ensemble … Que sais-je encore ! Bref, c’est la défaite de l’homme libre devant toutes les formes de tyrannie : politique, économique, spirituelle. En un mot c’est la défaite de l’Esprit.

C’est dire que cette défaite est celle de tous les hommes. Et c’est pourquoi elle exige la revanche sans laquelle on pourrait désespérer de l’avenir de l’humanité. (…)

Aujourd’hui, nous voyons s’élaborer de grands blocs humains dont certains dirigeants rêvent manifestement d’imposer leur loi à toute la planète, soit au nom d’idéologies ou de religions totalitaires, soit pour le seul goût du pouvoir, ou bien encore mus par un mélange de tout cela. Les hommes libres doivent donc, plus que jamais, se préparer à défendre, envers et contre tous, le droit sacré des individus et des peuples à disposer d’eux-mêmes, et, dans toute l’Histoire, aucun peuple ne sut mieux en affirmer les principes et en jeter les bases que nos ancêtres les Gaulois. »

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Journal Tintin 1

Il y a 63 ans, le 26 septembre 1946, paraissait le premier numéro du Journal de Tintin, « journal des jeunes de 7 à 77 ans ». On ne rendra jamais assez grâce ni justice à Tintin ou à Spirou pour nous avoir pendant des années fait rêver et, d’une certaine manière, appris le monde. Sans eux, nous serions beaucoup à n’être pas qui nous sommes aujourd’hui.

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« Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence ».

François René de Chateaubriand

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gabriel-matzneff

Après avoir fermé la librairie, après les fêtes de fin d’année 2002, j’ai mis du temps à me réhabituer à fréquenter les boutiques de mes ex-collègues. J’avais pour ainsi dire eu une légère indigestion de bouquins pendant ces quinze ans de sacerdoce … pensez donc, il ne m’était jamais venu à l’idée de vouloir faire fortune, ou au moins de bien « gagner ma vie » (quelle expression à gerber !), je m’imaginais simplement accomplir, en quelque sorte, une mission de service public… et je n’ai jamais vendu de la merde, ou alors comme je n’ai jamais vendu que ce que j’aimais, c’était de la merde pour ainsi dire sublimée … enfin, bref de voir le livre devenir auprès de la majorité des professionnels « produit » comme les autres, c’est à dire strictement comme une boite de conserve ou une paire de chaussettes, j’ai eu du mal à supporter. Et j’ai boudé les librairies pendant plusieurs années. Ce qui fait que j’ai pas acheté grand chose pendant ces années d’abstinence .. qu’importe, si je veux, je peux aller jusqu’au centenariat (ça se dit, ça ?) sans problème et sans rien acheter même, parce que je me suis suffisamment piqué de bouquins quand j’avais la librairie, sans compter ceux que j’avais achetés avant et même sans les dizaines et dizaines dont je me suis débarrassé pour cause de manque de place, et tout ça (et que je regrette tant aujourd’hui !!!!!) … j’en ai suffisamment donc pour avoir largement de quoi lire jusqu’à ma mort …ce qui, bien sur, n’ est que rhétorique puisque je me laisse quand même aller de temps en temps, certaines rubriques de ce blog sont là pour le prouver …Ces années de quasi abstinence ont pourtant eu comme conséquence de me faire rater des trucs . Matzneff par exemple…J’avais bien appris qu’il voulait cesser la publication de son Journal et j’avais exprimé ici le déplaisir que j’en éprouvais… mais j’avais bel et bien raté la surprise qu’il avait faite à beaucoup en sortant ses « Carnets Noirs 2007-2008 » que je viens de découvrir et dont la 4ème de couverture proclame :

« Les Carnets noirs de Gabriel Matzneff sont une œuvre unique, inclassable, qui n’a cessé de susciter admiration et débat, scandale et fascination. Matzneff, en choisissant de ne rien cacher de sa vie, de se montrer à nu, sans masque, a pris tous les risques. Le courage et la liberté se paient au prix fort quand l’ordre pharisaïque tente partout d’imposer sa loi. Les tomes déjà publiés de ce journal intime couvraient des années anciennes. Aujourd’hui, au nez et à la barbe de ceux qui voudraient le faire taire, des renégates acharnées à effacer les traces de leurs amours, des censeurs dont sans cesse de nouveaux interdits réduisent nos libertés, Gabriel Matzneff, stimulé par un sentiment d’urgence, livre, tant que cela demeure possible, les années les plus récentes de sa vie – cette vie à bout portant que défigurent tant de légendes. Le temps presse. Bientôt, l’œuvre sera achevée, mais l’élan qui la porte, et fait d’elle l’une des plus singulières de notre époque, est irrépressible : rien ne l’empêchera de s’accomplir. »

Gabriel Matzneff : « Carnets Noirs 2007-2008 », aux éditions Leo Scheer.

Allez, pour la route, une petite citation : « une nature aristocratique se reconnaît à son aptitude au loisir, à son aptitude à l’ennui. Le besoin perpétuel d’une distraction est la marque d’une âme plébéienne », et puis quand même celle ci : « ils ne semblent pas comprendre que je ne leur reconnais pas le droit de me juger ».

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En cherchant la description des épreuves d’admission au sein de la confrérie guerrière des Fianna, j’ai trouvé ces deux analyses particulièrement intéressantes et riches d’enseignement. Il serait dommage de simplement les résumer, je les livre donc in extenso…

Poortvliet cerf

« Les initiations guerrières prenant le cerf comme référence archétypale, bien que moins fréquentes que celles basées sur les carnassiers, sont attestées chez de nombreux peuples indo-européens et non indo-européens.

La mieux connue de ces initiations par le cerf est celle des Fianna celtes. La tradition et les mythes irlandais nous révèlent l’existence d’une sorte de confrérie ou « ordre » équestre composé d’hommes d’élite, les Fianna, commandés par Finn ou Demné « le Cerf », qui évoluait en marge des communautés tribales.

L’animal totem était le cerf, dont les membres acquéraient les particularités : vie en forêt, rapidité de déplacement, vigueur sexuelle, etc. Totem qui renvoie à un couple primordial d’opposés complémentaires mythiques qui structure une vision du monde précise : Finn le Cerf, en effet, rencontre toujours sur son chemin aventureux des sangliers ou des truies qu’il lui faut affronter et vaincre, imposant là une transposition de l’ancienne opposition préhistorique du cheval et du taureau, la dualité essentielle entre le masculin et le féminin, entre la vie et la mort.

Finn est lui même le fils de Cumall -le Camulos gaulois cité par César, l’équivalent du dieu Mars- et de Muirné, fille de Tagd, druide suprême d’Irlande. Il est l’incarnation de la fonction guerrière, mais aussi, par sa mère, du pouvoir spirituel et de la connaissance, entretenant des liens étroits avec le monde des morts. Finn saumonCe que confirme un épisode relaté par le mythe. Alors qu’il étudiait l’art de la poésie auprès d’un vieux sage sur les rives de la Boyne, il mangea un saumon qui lui donna le don de voyance et de prophétie : il lui suffit de mettre son pouce dans la bouche et de chanter « l’illumination du chant » pour que lui soient révélées les vérités cachées de toute question. A l’évidence, nous sommes là en présence d’un rite chamanique antérieur à l’arrivée des Celtes en terre irlandaise et que ceux-ci intégrèrent dans leurs pratiques magiques.

Toutes les aventures des Fianna, de Finn, d’Oisin et de leurs compagnons s’articulent autour de ces thèmes. Des quêtes et des batailles prodigieuses précèdent des rencontres extraordinaires avec des fées ou des revenants issus de l’autre-monde, mais un autre-monde que les Celtes concevaient souterrain et dont les accès se faisaient par les collines et les tertres, d’où une perpétuelle circulation entre les vivants et les défunts.

Lié à aucun territoire de l’Eire, bien qu’à l’origine il était relié au royaume de Leinster, et échappant aux règles de l’ordre établi, le groupe des Fianna parcourait l’Irlande de part en part, étant partout chez eux, se nourrissant chez l’habitant l’hiver et du produit de leur chasse l’été. Les récits indiquent leurs missions : garder les ports, faire régner la justice et l’ordre et collecter l’impôt, louant leur service aux rois, tout en se consacrant à la chasse et aux activités intellectuelles, comme l’art oratoire et la poésie.

Confrérie errante, versant parfois dans le brigandage, les Fianna étaient en rapport intime avec la nature, et d’abord avec la forêt. Leur recrutement était le résultat d’une sélection sévère et de nature initiatique dont la source première était Cernunnos, le maître du savoir suprême qui ordonne et commande aux forces de la nature, recevant de lui la puissance, la lumière supérieure, la fécondité et la révélation, grâce aux « voyages chamaniques », des secrets des trois mondes. En outre, il leur fallait être lettrés et connaître intégralement les douze livres de la poésie sacrée irlandaise qu’ils devaient réciter sans une faute.

Finn_Mac_Cumhal

Guerriers d’élite, ils devaient satisfaire à des épreuves précises et difficiles : placé à mi-corps dans un trou, le futur Fianna, armé seulement d’un bouclier et d’une baguette, devait soutenir l’attaque de neuf guerriers -chiffre hautement symbolique et chamanique (la perfection, la fin et le commencement d’un cycle, c’est à dire la transposition sur un nouveau plan, un « monde neuf » auquel accède un « homme neuf »)- ; courir nu dans la forêt « comme un cerf » pour échapper à la poursuite de trois guerriers, sans recevoir une blessure, sans se faire rattraper, sans que la chevelure ordonnée en tresses, symboles des bois du cerf, ne soit dérangée et sans qu’une brindille n’ait craqué sous les pieds; sauter,à l’instar d’un cerf, par dessus une barre placée à la hauteur du front; arracher, sans ralentir sa course, une épine fichée dans le talon; « combattre comme un cerf », c’est à dire affronter d’autres guerriers à coups de tête. De plus, grâce au « feth faida » qui implique la connaissance suprême permettant la métamorphose animalière, le guerrier Fianna pouvait se rendre invisible, procédé sur lequel nous sommes mal renseigné. Versée à la fois dans l’art de la guerre et dans l’art de la poésie, celle-ci impliquant alors la connaissance des mystères divins, la confrérie des Fianna devait acquérir la renommée, la puissance, mais aussi la crainte auprès du peuple et des pouvoirs réguliers avec lesquels elle entrait souvent en conflit.

Le mythe nous révèle en effet que la Fianna entra en conflit ouvert avec l’un des plus grands rois d’Irlande, Cormac Mac Art (fin du IIe siècle-début du IIIe siècle), guerre d’où la confrérie sortit vaincue, mais dont la mémoire gaélique conserva la trace : les mythes firent des Fianna les génies de la forêt, des « génies cervidés de la sylve ».. Et c’est sans doute les restes de guerriers-cerfs de type Fianna, dont les têtes étaient couronnées de bois de cerf, qu’ont livré les sépultures découvertes à Téviec et à Hoëdic, près de Quiberon en Bretagne. Il faut voir dans l’histoire de Finn et de la Fianna, liée à l’idéologie pan-indo-européenne que constitue le phénomène des sociétés guerrières initiatiques, les prémices du mythe du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, mais aussi l’existence de guerriers d’élite entourant les chefs et les rois. »

Bernard Marillier : Le cerf : symboles, mythes, traditions, héraldique.

finn

« Les Fianna rentrent dans une autre typologie guerrière. Cu Chulainn et ses compagnons étaient les héros du clan, ils concentraient l’énergie totémique de leur lignée. Les combattants de Finn par contre, doivent se séparer de leurs familles et faire vœu de ne plus participer à la justice tribale (venger les morts de la famille ou être vengés par eux). Ils paraissent avoir constitué une confrérie initiatique militaire qui imposait à ses aspirants des épreuves autant guerrières que magiques.

Mais bien que la force et l’adresse dans le combat continuent de faire la différence entre les combattants mineurs et les grands héros, la nature du pouvoir martial n’est plus la même. Cu Chulainn surclassait ses ennemis par la « furor » belliqueuse qui le transformait en berserk. Finn, le fondateur mythique de la milice, et ses hommes font appel à une force à coloration spirituelle et druidique. A part les qualités physiques et athlétiques, les Fianna doivent apprendre les subtilités de la culture et de l’art, l’ordalie physique étant doublée de l’apprentissage des douze formes traditionnelles de poésie. La poésie était à l’époque une activité magique, le barde ayant des pouvoirs similaires au druide; une satire par exemple, était utilisée comme une malédiction qui liait les plus braves guerriers. Finn, l’homologue de Cu Chulainn, mais aussi d’Arthur, devient un héros, confond ses ennemis et fonde la confrérie des Fianna après avoir mangé « le saumon de la sagesse », poisson merveilleux qui lui permet de prévoir l’avenir et de manipuler psychiquement ses adversaires. »

Corin Braga : Le paradis interdit au Moyen Age

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montherlant_tremois

Je me souviens encore, le 21 septembre 1972, jour de l’Équinoxe d’Automne, avoir entendu à la radio annoncé le suicide de Montherlant : d’une capsule de cyanure et d’une balle de revolver dans la bouche, pour être sur… Il avait laissé un mot « je deviens aveugle, je me tue ».

Le même jour, Gabriel Matzneff écrit dans son « Journal »:

« 9 h.15. Le téléphone sonne. C’est Montherlant. Longue conversation. Nous parlons de ma décision de divorcer, de mes vertèbres qui jouent des castagnettes, puis il enchaîne sur  » Nous n’irons plus au Luxembourg ».

– c’est le dernier livre que j’ai lu. Vous me l’auriez envoyé trois jours plus tard, je ne pouvais plus le lire à cause de ce voile sur l’œil. Je vous téléphone parce que je veux vous en parler et que je ne sais si nous pourrons nous voir avant longtemps.

Ce qui le touche le plus ce sont les pages sur Sophie, sur Dulaurier (« votre vieux bonhomme »), sur l’hôpital Cochin; celles où je montre Dulaurier songeant à se donner la mort tel Pomponius Atticus, son idole.

– A la fin du roman, votre Dulaurier semble guéri, mais moi, mon mal est sans remède. Je suis presque aveugle. Quand j’aurai la certitude que ce voile noir ne se dissipera pas, je ferai comme notre ami Atticus.

Il a moins accroché à la partie Grancéola, diététique.

Il évoque l’indifférence de l’être pour l’être.

– Les gens se foutent que vous soyez malade, que vous souffriez. Oui les vivants se foutent des malades, ils ne les comprennent pas.

« Les vivants » au lieu de « les bien-portants ». Lapsus significatif. La maladie, antichambre de la mort; irruption de la mort dans la vie. »

Ce n’est que deux jours plus tard que Matzneff apprendra la mort de Montherlant et comprendra que « son appel était un adieu (…) un dernier geste amical pareil à celui que fait du pont d’un bateau quelqu’un qui s’embarque pour la haute mer à un proche resté seul sur le quai ».

Les cendres d’ Henry de Montherlant ont été dispersées à Rome sur le Forum, entre les pierres du temple de Portunus (ou temple de la Fortune virile) et dans le Tibre, par Jean Claude Barat, son légataire universel et Gabriel Matzneff.

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« On a écrit tant de stupidités sur l’Atlantide que les gens sérieux ont fini par ranger le problème dans la même catégorie que les extra-terrestres, les soucoupes volantes et la caverne d’Ali Baba. Il faut en finir avec ces élucubrations.

[Jurgen Spanuth a longtemps cru qu’il s’agissait d’un mythe] « et puis en 1933, alors que je travaillais sur l’antiquité du Proche Orient, j’ai découvert les inscriptions de Medinet Habou. »

Le temple royal de Medinet Habou a été retrouvé en 1927 sur le site de l’ancienne Thèbes. Il fut construit sur l’ordre du pharaon Ramsès III (1200-1168 av. notre ère), pour célébrer la victoire de l’Égypte sur les mystérieux envahisseurs que les historiens désignent sous le nom de « Peuples de la mer » (ou « Peuples de la mer du et du Nord »). Le texte des inscriptions murales qui rapportent l’évènement avec force détails, a été publié entre 1934 et 1954.

Spanuth eut alors la surprise de s’apercevoir que ce texte recoupait étroitement le récit de l’Atlantide transcrit par Platon dans deux de ses derniers dialogues, le Critias et le Timée.

Vers 570 av. notre ère, raconte Platon, le législateur Solon se rendit en Egypte pour « recueillir des informations sur les temps passés ». C’est alors qu’il apprit, de la bouche des prêtres, l’existence d’un très ancien royaume d’Atlantide, dont la capitale avait été submergée par les flots à la suite de grandes catastrophes naturelles, et dont les habitants, chassés de leur patrie, s’étaient lancés à l’assaut des pays méditerranéens.

« Solon fut surtout passionné par le rôle héroïque qu’avait joué Athènes, sa ville natale : elle avait été la seule, autrefois, à vaincre les habitants de l’Atlantide qui, partis d’Europe avec une armée très puissante, avait pénétré en Grèce et occupé bien d’autres Etats ».

Les « Peuples de la mer »

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Revenu à Athènes, Solon transmit ce récit à son ami Dropidès, arrière-grand-père d’un contemporain de Socrate, Critias le Jeune, mis en scène par Platon.

Les bas-reliefs de Medinet Habou sont en effet du plus grand intérêt. Ils décrivent les attaques des « Peuples de la mer », disent comment les assaillants furent repoussés et ce que les scribes apprirent de leurs prisonniers. Or Platon ignorait tout de Medinet Habou. Et ceux qui, après lui, localisèrent l’Atlantide dans tous les endroits de la planète en étaient encore plus ignorants.

Les Anciens attribuaient volontiers aux évènements de leur histoire une date d’autant plus reculée qu’ils les jugeaient plus importants. Platon, qui ne fait pas exception, place l’arrivée des Atlantes sur les côtes grecques à quelque 9000 ans avant son temps. Date qu’il est évidemment impossible de retenir puisqu’à cette époque, la ville d’Athènes était encore loin d’être fondée.

Par contre les archéologues savent que dans le dernier tiers du XIIIème siècle av. notre ère, Athènes subit effectivement l’attaque des « Peuples de la mer ». Le «mur des Pélasges », édifié en toute hâte, abritait alors la citadelle de l’Acropole. Les Grecs livrèrent bataille sous la conduite du roi Kodros, qui remporta la victoire, mais perdit la vie. « Cette action héroïque, écrit Platon, est restée ignorée parce qu’elle est très ancienne et que les hommes qui l’accomplirent ont disparu depuis très longtemps ». (Timée, 21 d).

Repoussés par les Athéniens, les « Peuples de la mer » occupèrent le Péloponnèse, la Crète, Chypre, Rhodes et une partie de l’Asie mineure. Enfin, ayant traversé la Palestine et la Syrie, ils arrivèrent aux frontières de l’Egypte, où ils affrontèrent, en 1192 av. notre ère, les troupes du pharaon. Le combat fut terrible. Ramsès finit par l’emporter.

Les envahisseurs refluèrent alors vers l’Europe et le Proche-Orient, qu’ils avaient traversés comme un ouragan.

« Une partie d’entre eux s’installa sur la côte palestinienne, écrit Spanuth. Il s’agissait de la tribu des « Pheres » que l’on connait sous le nom de philistins. Le papyrus wen-Amun indique que les « Saksar » se fixèrent sur la côte ouest de la Syreie, tandis que les « Dori » (les Doriens) colonisaient le Péloponnèse, la Crète, Rhodes et les îles de la mer Égée ».

Compte tenu de ce que nous savons des grandes migrations indo-européennes, Jürgen Spanuth s’est attaché à retrouver l’origine de ces peuples, que les papyrus égyptiens désignent sous le nom de « Haunebou » (terme que les Grecs traduisirent par « Atlantes »). Là encore, il s’est servi des « leçons » de Medinet Habou.

Medinet Habou 2Les bas-reliefs du temple royal dépeignent en effet, avec une grande précision, l’aspect physique des envahisseurs, les casques à cornes et les couronnes, les épées à soie en « langue de carpe », les boucliers ronds qu’ils utilisaient, les vaisseaux effilés, portant des têtes de cygnes ou de dragons à la proue comme à la poupe, avec lesquels ils combattaient. Ces traits, souligne Spanuth, ne correspondent ni à l’outillage, ni aux mœurs du Proche-Orient ancien. En revanche, ils évoquent irrésistiblement l’Europe et plus spécialement l’Europe du nord de l’âge du bronze.

« Il y a tout lieu de penser, écrit-il, que le point de départ des « Atlantes » a dû se situer en Allemagne du nord ou en Scandinavie méridionale, entre le 52e et le 58e degré de latitude nord. Cette région correspond d’ailleurs à la « neuvième courbe » de la cosmologie égyptienne, d’où les scribes faisaient venir les prisonniers dont ils recueillirent le témoignage ». Elle correspond aussi à l’endroit que les Grecs considéraient comme le « pilier du monde », ainsi qu’il est rappelé dans le mythe … d’Atlas.

Les trois tribus principales des « Peuples de la mer », les « Pheres », les « Saksar » ‘et les « Denens » seraient ainsi les lointains ancêtres des Frisons, des Saxons et des danois.

A la redécouverte de l’antique Basiléia

Les Atlantes, dit Platon, utilisaient une matière précieuse, l’ »orichalque ». Il s’agissait très probablement de l’ambre jaune, dont l’Europe du nord faisait, deux mille ans av. notre ère, un commerce intensif. Le dieu Apollon, dont les Doriens apportèrent le culte en Grèce, n’était-il pas censé retourner tous les ans en Hyperborée, là où, sur les rives de l’Eridanos (l’Eider), ses sœurs pleuraient des larmes d’ambre ? « Or il n’y a qu’un endroit souligne Spanuth, où l’on extrayait l’ambre jaune dans l’Antiquité. Et c’est précisément sur le littoral du Schleswig-Holstein, entre la mer du Nord et la Baltique ».

C’est aussi là que confgluent l’Elbe, la Weser et l’Eider, fleuves dont le cours fut brutalement modifié par de grandes catastrophes naturelles survenues précisément au XIIIe siècle av. notre ère. Ces catastrophes qui causèrent l’affaissement des rives de la mer du Nord et de la Baltique sont à mettre en rapport avec celles qui provoquèrent la ruine de la civilisation crétoise et l’éruption du volcan de Théra-Santorin, ravagèrent l’Empire hittite en Asie et le royaume mycénien en Grèce.

Atlantide helgoland

« Tout cela, poursuit Spanuth, nous amène au voisinage de l’île Héligoland, en mer du Nord, qui correspond exactement à la description donnée par Platon de la capitale sacrée des Atlantes, l’antique Basiléia ».

Étymologiquement, Héligoland (heiliges Land) signifie d’ailleurs « terre sacrée ». Dans l’Antiquité, elle porta le nom de Basileia, puis de Balcia et d’Abalcia. Aujourd’hui encore de vieilles légendes rapportent qu’un temple « de verre » ou un château « d’ambre jaune » est englouti dans une fosse marine au large de l’île, transformée en station balnéaire.

Il ne restait plus à Spanuth qu’à vérifier sa thèse. En 1953, deux campagnes de fouilles sous-marines ont été entreprises à l’est de Héligoland. A l’endroit qui leur avait été indiqué, les hommes-grenouilles ont retrouvé des plaques de bronze identiques à celles dont parle Platon, et les imposantes murailles d’une cité disparue. »

Alain de Benoist : Vu de droite

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Capture_Jean_le_Bon

19 septembre 1356.

Ce jour là eut lieu l’une des  batailles dites «de Poitiers », à Nouaillé-Maupertuis où fut anéantie la « fleur de la chevalerie Française » (Froissart). Elle s’était imprudemment engagée dans un chemin bordée de haies, sous les flèches des archers anglais du Prince Noir. En dépit du désordre qui s’intalle, le roi, Jean le Bon qui voit la bataille tourner à l’avantage de l’ennemi, ne veut pas s’enfuir du champ de bataille. Le combat devient un long corps à corps, à la hache d’armes. Malgré l’aide de son plus jeune fils âgé de 14 ans, Philippe, figure héroïque qui deviendra Philippe le Hardi, duc de Bourgogne – « Père, gardez vous à gauche. Père gardez vous à droite »- le roi finit par se rendre . Il restera prisonnier du roi Edouard III pendant quatre ans.

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